Chroniqueuse : Maud Descamps
Léos Pons est un jeune réalisateur originaire du Cantal qui vit un rêve américain. Passionné de cinéma, il signe un court métrage « Le Buron », qui vient d'être doublement primé au Festival du Film de Los Angeles.
Léos Pons est un jeune réalisateur originaire du Cantal qui vit un rêve américain. Passionné de cinéma, il signe un court métrage « Le Buron », qui vient d'être doublement primé au Festival du Film de Los Angeles.
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00:00 - Oui, bonjour Léo Ponce, bienvenue sur le plateau de Télématin.
00:02 - Bonjour, merci de m'avoir invité.
00:03 - Avec grand plaisir.
00:04 Alors vous êtes originaire de la région d'Auriac, dans le Cantal,
00:07 vous êtes un passionné de cinéma et vous signez un court métrage
00:10 qui est intitulé "Le Buron" qui vient d'être doublement primé
00:14 au Festival du Film de Los Angeles.
00:16 Alors vous étiez justement à Los Angeles il y a quelques jours
00:18 pour recevoir ces deux prix que l'on voit donc devant vous.
00:21 C'est un peu un rêve de gamin là qui est en train de se réaliser pour vous ?
00:24 - Alors je viens d'Arpageon-sur-Serre à côté d'Auriac dans le Cantal
00:27 et c'est un peu un rêve d'enfant.
00:30 Alors le but c'est de faire des films à la base pour s'amuser avec des amis.
00:36 C'est vraiment en mode, je dirais amateur,
00:39 donc c'est pas vraiment niveau professionnel
00:42 mais du coup c'est une sorte de reconnaissance pour toute l'équipe
00:45 et pour le travail qu'on a fait.
00:47 Et je dirais que oui, ça peut être une sorte de rêve
00:50 même si c'est pas une fin en soi bien sûr.
00:52 - Alors vous êtes arrivé à Hollywood je suppose avec beaucoup d'étonnement,
00:56 enfin à Los Angeles, qu'est-ce qui vous a le plus marqué
00:58 sur ces jours que vous avez passés là-bas ?
01:00 - Alors beaucoup d'étonnement et c'est surtout le fait d'avoir déjà été nominé
01:04 pour ce festival.
01:05 Donc il y a eu 2300 films qui ont été proposés,
01:09 ils en ont sélectionné 70
01:11 et en fait déjà pour moi le fait d'avoir été sélectionné
01:14 c'était déjà une grande récompense.
01:16 Et donc une fois que j'étais au festival
01:19 et que j'ai vu qu'on a annoncé mon nom avec le nom de mon film
01:24 dans les vainqueurs, alors j'y croyais pas.
01:27 Et quand j'ai réentendu le nom 5 minutes plus tard pour le deuxième prix,
01:31 alors là c'était encore incroyable.
01:33 - La stupéfaction ?
01:34 - Oui, c'était la stupéfaction.
01:35 - Alors donc vous avez obtenu le prix du meilleur thriller
01:38 et celui de la meilleure mise en scène.
01:39 On va regarder un extrait du film et on en parle juste après.
01:42 - Oui.
01:43 - Si un jour vous veniez à vous égarer dans les monts du Cantal,
01:49 prenez garde.
01:51 Là-haut, les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être.
01:56 - Asseyez-vous dans ce fauteuil, officier Hauckman.
02:11 - Qui êtes-vous ?
02:13 - Ça n'a aucune importance.
02:15 - Que dessinez-vous ?
02:20 - J'immortalise ceux qui le méritent.
02:22 Montrez-moi votre dessin !
02:30 Parfois, mieux vaut rester égaré.
02:35 - Alors Léo, votre film s'appelle "Le Buron", c'est quoi un buron ?
02:39 - Ça c'est la grande question.
02:42 Un buron, c'était une sorte de refuge qui était
02:45 dans les montagnes du Cantal et d'Auvergne
02:48 et qui pouvait servir d'abri aux paysans, aux agriculteurs
02:52 qui travaillaient dans les montagnes et qui fabriquaient le fromage.
02:54 Et donc d'ailleurs, c'est posé la question de la traduction
02:57 du titre "Le Buron" aux États-Unis.
03:00 Et puis parce que même en France, tout le monde ne sait pas ce que c'est qu'un buron.
03:03 - Et alors comment ça se traduit ?
03:06 - Ça ne se traduit pas.
03:08 - Donc on reste en version originale.
03:10 - On est resté sur "Le Buron".
03:11 - Et bien, ce n'est pas plus mal.
03:12 Alors expliquez-nous comment on passe concrètement du Cantal à Hollywood.
03:15 Qu'est-ce qui s'est passé ?
03:16 Vous avez envoyé une candidature.
03:19 Comment ça s'est fait ?
03:20 - Oui, c'est sur candidature.
03:21 Donc on s'inscrit pour participer au festival.
03:24 On envoie le film sans grand espoir en vérité.
03:27 Et puis ensuite, comme je l'ai dit, c'est l'étonnement et la surprise.
03:30 - Alors quand on a ces deux prix qui sont devant vous,
03:34 ça, ça va changer quoi concrètement maintenant pour vous ?
03:37 - Je pense que c'est une reconnaissance du travail
03:41 et qui va permettre une certaine crédibilité dans la suite
03:45 notamment pour mon prochain film, un long métrage sur lequel je travaille.
03:49 Et j'espère que ces prix permettront auprès de producteurs
03:55 de leur montrer qu'on n'est pas totalement amateur,
03:59 que même si on vient du Cantal, ce n'est pas pour ça qu'on ne peut pas faire des choses,
04:02 qu'on n'est pas capable de faire des choses qui tiennent la route.
04:05 Et donc c'est aussi ça, c'est une certaine crédibilité.
04:07 - Alors lors de ce séjour aux États-Unis,
04:09 vous avez été approché par une grande plateforme, Amazon Prime,
04:12 200 millions d'abonnés et qui va diffuser ou qui diffuse déjà votre film.
04:17 - Qui diffuse déjà le bureau, donc le bureau est sur Amazon Prime
04:20 dans le monde entier, à l'exception de la France.
04:23 - Oui, c'est sur YouTube en France.
04:24 - Voilà, c'est sur YouTube, donc n'importe qui, vous pouvez aller le voir sur YouTube.
04:27 J'invite tout le monde à se rendre sur YouTube et à taper le bureau.
04:30 Et sinon, oui, c'est sur Amazon Prime dans le monde entier.
04:33 - Ça, ça doit être hyper impressionnant quand même,
04:35 quand on débarque comme ça à Los Angeles et on a Amazon Prime qui vient nous voir.
04:38 Je suppose que c'est, voilà, ça en impose un peu.
04:40 - C'est assez impressionnant et toujours, on a l'impression d'être dans une sorte de rêve
04:43 un peu éveillé où on réalise pas trop ce qui nous arrive.
04:47 - Alors, votre démarche, elle est assez étonnante.
04:49 Donc, c'est pas votre premier court-métrage, vous avez fait plein de choses avant.
04:52 Mais vous, contrairement à ceux qui rêvent de cinéma d'habitude,
04:55 qu'est-ce qu'on fait ? On monte à Paris tout de suite et on s'installe à Paris.
04:58 On se dit, c'est ici que tout se passe.
04:59 Vous, non, vous, vous êtes dans le Cantal et vous voulez y rester.
05:02 Vous voulez surtout parler de votre région.
05:04 - Exactement. Moi, je suis né dans le Cantal.
05:06 J'ai grandi dans le Cantal. Je vis dans le Cantal.
05:08 J'y travaille et je souhaitais vraiment faire un film qui puisse être tourné là-bas.
05:14 Ce sera le cas aussi de mon prochain film, mon prochain long-métrage.
05:17 J'espère pouvoir le tourner dans le Cantal.
05:19 Et c'est tout l'intérêt puisqu'on a un département magnifique,
05:22 une région magnifique avec de super paysages.
05:24 Et il faut les utiliser, il faut les mettre en avant.
05:26 Et je me répète, c'est pas parce qu'on vient du Cantal
05:28 qu'on n'est pas capable de faire des choses.
05:30 Et donc, on essaie de le prouver d'une certaine manière.
05:32 - Et pourtant, sur le papier, on peut se dire que le Cantal,
05:34 c'est peut-être pas ce qui va faire le plus rêver, surtout aux États-Unis.
05:37 Pourquoi ça a marché, selon vous ?
05:39 - Pourquoi le Cantal, ça ferait pas rêver ?
05:40 - Moi, je suis originaire du nord de la France.
05:42 Vous voyez, je me dis que c'est pas forcément la région qui fait le plus rêver.
05:44 Donc, je trouve ça très bien de mettre les régions en avant.
05:46 Mais qu'est-ce qui a fait que les Américains ont particulièrement aimé votre film ?
05:50 - Alors, on m'a beaucoup parlé, une fois que j'étais là-haut,
05:52 des paysages, justement, des décors.
05:55 Donc, je pense justement que le département y est pour beaucoup.
05:58 Et puis, il y a aussi cette histoire un peu fantastique,
06:01 un peu mystérieuse, un peu étrange, qui accroche bien aux États-Unis.
06:06 Ils sont friands de ça.
06:07 Peut-être un peu moins en France.
06:08 Mais moi, c'est ce que j'aime, c'est ce que j'aime faire.
06:10 Et je vais essayer de continuer sur ce registre-là.
06:12 - Alors, vous parliez de votre prochain projet.
06:14 Donc, ça va être un long métrage qui va être tourné dans le Cantal.
06:16 Mais est-ce qu'il y a aussi l'idée, l'envie de s'éloigner un petit peu
06:18 de vos terres natales à un moment pour faire d'autres choses ?
06:21 - Alors, s'éloigner, oui et non.
06:23 C'est-à-dire que, bien sûr, il faut s'ouvrir, il faut aller ailleurs
06:26 pour chercher, pour former une équipe, pour trouver des comédiens.
06:30 Mais j'espère quand même rester ici pour tourner le film.
06:34 Ça, c'est évident. Je ne souhaite pas m'éloigner du territoire.
06:37 - Qu'est-ce qui est le plus difficile, justement, quand on débute comme vous ?
06:41 Vous parliez des rencontres avec les producteurs, par exemple, aux États-Unis.
06:44 C'est quoi ? C'est le financement ? C'est ça, le gros souci ?
06:47 - Ce qui est le plus difficile, c'est le financement.
06:49 Donc, c'est un court métrage avec très peu de budget.
06:53 Exactement, c'est 10 000 euros de budget.
06:55 - Ah oui, c'est vraiment pas grand-chose.
06:56 - C'est-à-dire rien.
06:57 Et donc, j'ai souhaité faire un film en autofinancement,
07:00 donc sans argent public.
07:02 Et donc, c'est là aussi la difficulté, c'est d'arriver à faire quelque chose
07:07 sans avoir beaucoup de budget, avec trois bouts de ficelle.
07:10 Et donc, tout le monde se serre les coudes, tout le monde essaie de trouver des idées
07:13 pour réduire un peu les frais et pour faire quelque chose qui tienne quand même la route.
07:16 - Et ces deux petits trophées, justement, ça va peut-être permettre
07:18 d'aller chercher des financements, je suppose ?
07:20 - Peut-être, oui, que ce sera l'occasion d'ouvrir des portes
07:23 et de passer sur le palier supérieur.
07:26 - Léo, on est en ce moment en plein festival de Cannes.
07:29 Vous vous imaginez gravir les marches un jour de ce festival ?
07:32 - Non, je n'ai pas la prétention d'imaginer gravir les marches.
07:36 Alors, ce serait bien sûr un rêve et je ne le refuserai pas,
07:40 comme personne d'ailleurs, j'imagine.
07:42 Et on verra dans quelques années, mais on va faire étape par étape.
07:45 Donc, la prochaine étape, c'est le long métrage.
07:48 Et ensuite, on verra bien sûr ce qui se passera.
07:50 - En tout cas, on vous souhaite beaucoup de réussite
07:52 et encore bravo pour ces deux prix.
07:54 Merci, Léo Ponce. - Merci beaucoup.