Dimitri Pavlenko : «On se prend pour les Etats-Unis, mais à un niveau echantillonaire»

  • l’année dernière
Le journaliste Europe 1, Dimitri Pavlenko, au sujet de l'armée française, dans Face à l'Info : «On se prend pour les Etats-Unis, mais à  un niveau echantillonaire [...] La France se rêve encore comme puissance globale capable de jouer dans l'Indo-Pacifique, dont elle ne tardera pas à se faire chasser par la Chine». 

Category

🗞
News
Transcript
00:00 On dirait effectivement, comme je vous le disais, que l'armée n'a pas tiré en fait toutes les conséquences de la guerre en Ukraine, ou plutôt si, mais elle leur tourne le dos.
00:07 C'est-à-dire que, qu'est-ce qu'on voit en Ukraine ? Usage massif de l'artillerie, les canons, les missiles, etc.
00:13 L'aviation, finalement, on est sur deux forces qui sont concurrentes, donc il n'y en a pas une qui domine totalement l'autre.
00:18 Les avions restent au sol globalement en Ukraine et une énorme consommation de matériel terrestre, les tanks, les manpad, vous savez, ces missiles qu'on termine là.
00:26 Mais on n'a rien de tout ça dans la notre programmation militaire. On investit tout azimut, le cyber, le spatial, les fonds marins, les nouvelles menaces, etc.
00:33 Mais le basique en grande quantité, les tanks, les munitions, eh bien ça, tout ça paraît secondaire.
00:38 Qu'est-ce qu'il faut comprendre ? C'est qu'en fait, notre armée, elle a envie de rester telle qu'elle est, telle qu'elle a toujours été, l'armée dont on a l'habitude.
00:45 C'est-à-dire on fait tout en quantité échantillonnaire. On se prend pour les États-Unis, mais à un niveau échantillonnaire.
00:51 Une armée pour des opérations lointaines, type le Mali.
00:54 Comme dit Jean-Dominique Merchet dans l'Opinion, il fait une nouvelle fois, la France préfère Tahiti plutôt que Varsovie.
00:59 Or, l'OTAN nous attendait sur la masse pour renforcer le flanc est de l'OTAN.
01:05 Et c'est ce que vont faire les Allemands et les Polonais, qui seront bientôt la première armée conventionnelle d'Europe.
01:09 Les Polonais, on croit toujours que c'est la France. Non, non, on va être dépassés.
01:13 Donc la France se rêve encore comme puissance globale, capable de jouer dans l'Indo-Pacifique, dont elle ne tendra pas à se faire chasser par la Chine,
01:22 et en Afrique, dont elle s'est déjà fait chasser par la Russie.
01:25 [Musique]
01:29 [SILENCE]

Recommandée