Reims : une infirmière et une secrétaire médicale du CHU agressées au couteau

  • l’année dernière
Avec Patrick Chamboredon - Infirmier en hémodialyse à l'AP-HM, Président du Conseil National de l'Ordre des Infirmiers

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##C_EST_A_LA_UNE-2023-05-23##
Transcript
00:00 - Il est 7h13 sur Sud Radio. Je le disais, émotion et interrogation ce matin au lendemain de l'agression au CHU de Reims.
00:08 Une infirmière et une secrétaire médicale. La secrétaire médicale a pu être opérée avec succès.
00:14 En revanche, le pronostic vital de l'infirmière de 37 ans est toujours engagé hier soir.
00:19 Nous sommes avec Patrick Chamboreddon qui est infirmier, lui aussi président du Conseil national de l'ordre des infirmières.
00:25 Bonjour Patrick Chamboreddon. Est-ce qu'on manque de sécurité ? C'est une des questions qui se posent ce matin,
00:32 au-delà évidemment de l'émotion. Mais est-ce qu'on manque de sécurité dans les hôpitaux en clair ?
00:37 C'est vrai qu'on rentre comme dans un moulin dans un hôpital.
00:40 - Oui, on rentre comme dans un moulin, mais c'est la tradition de l'hôpital d'être un lieu ouvert,
00:46 un lieu pour accueillir, un lieu pour prendre les charges. C'est une réalité de certitude, les urgences sont ouvertes.
00:53 Bon, mais là il y a déjà une insécurité, donc ça c'est déjà considérablement renforcé.
00:58 Mais c'est vrai que traditionnellement c'est ça.
01:00 - Oui, c'est ça. Est-ce que justement les infirmiers, les infirmières sont exposés à des agressions régulièrement ?
01:09 - Alors, il y a un observatoire qui existe actuellement en France, qui est mené par le ministère.
01:15 Et puis l'ordre des infirmières, l'ordre des médecins a monté son propre observatoire,
01:21 qu'on a lancé en décembre dernier, donc c'est tout frais, on n'a pas de vrais chiffres,
01:26 on n'a pas assez de recul pour l'instant.
01:28 Mais c'est vrai qu'on s'est emparé de ce sujet-là.
01:31 Le ministre François Braune, avec la ministre déléguée Agnès Fermel-Baudot,
01:38 ont lancé un groupe de travail il y a environ trois mois,
01:41 qui doit rendre ses conclusions dès début juin sur ce sujet-là, de la violence envers les professionnels.
01:47 - Oui, c'est ça. Qu'est-ce qu'on pourrait faire ? Qu'est-ce qu'on pourrait améliorer ?
01:51 Puisque, vous l'avez dit, le ministre dit qu'il faudrait garantir encore plus la sécurité pour les soignants.
01:57 - Alors, peut-être des méthodes de filtrage, comme vous indiquez, qui sont demandées,
02:02 mais il y a d'autres sujets. D'abord, aujourd'hui, nous on a appris ça au conseil de l'ordre.
02:09 Hier après-midi, on était en session avec 400 élus de la profession à Paris,
02:15 pour vous dire les mots sur les clients. Et ça, on a condamné les faits.
02:20 Et l'ordre aura des mesures fortes et se portera à partie civile.
02:23 Et l'observatoire de la violence que nous avons monté, il sert à objectiver déjà les violences subies par les infirmiers.
02:30 85% de femmes dans la profession, donc il faut qu'on mesure ce que c'est exactement comme violence.
02:35 Mais également parce que l'ordre va mettre une entraide aux services et à disposition des infirmiers,
02:40 justement pour pouvoir les prendre en charge, les aider, les soutenir.
02:44 Et ainsi, la procédure de partie civile.
02:47 - Sans aller jusque l'agression de ce type, qui est terrible hier,
02:51 mais est-ce que, compte tenu parfois des problèmes de personnel dans les hôpitaux,
02:58 il y a des comportements qui sont assez agressifs, de la part de patients ou de gens qui viennent pour se faire soigner ?
03:07 - C'est pas le quotidien, mais c'est vrai que ça arrive.
03:11 Vous savez quand il y a une situation de détresse et qu'on cherche du secours, qu'on cherche des souhaits,
03:16 forcément on est dans une tension et que c'est quelque chose qui peut arriver.
03:21 Mais en tout cas on ne peut pas penser qu'on se lève le matin pour aller travailler
03:24 et qu'on ne rentre pas chez soi, on ne retrouve pas les siens,
03:28 parce qu'on se retrouve au bloc opératoire, parce qu'on a pris un coup de couteau,
03:31 c'est ce qui a l'air d'être dit là.
03:34 C'est quelque chose qui est complètement hallucinant, on pourrait dire.
03:38 Je pense qu'il y a une autre mesure qui relève peut-être plus du symbole,
03:42 mais qui est fortement d'actualité, qui est une piste qu'on doit étudier,
03:47 c'est qu'on doit accompagner, on doit sanctifier peut-être les professions
03:56 qui exercent une mission de service public, parce qu'on ne peut pas toucher aux soignants.
04:00 Comme vous l'avez dit Patrick, il y a un sujet actuellement de fuite dans les hôpitaux,
04:05 il y a des personnes qui sont désespérées qui s'arrêtent.
04:08 Ce signal qu'il y a envoyé là, au travers de cette attaque du Nouveau-Brunswick,
04:12 il y a un professionnel qui est en train de travailler,
04:15 peut-être que la personne, si elle a la notion que cette personne-là,
04:19 si on l'agresse, elle sera sanctionnée de façon plus forte,
04:23 et que ça pourra aller sur des sanctions vraiment dures,
04:27 parce que c'est quelqu'un qui est chargé d'une mission de service public,
04:30 peut-être que ça fera réfléchir à deux fois, et ça tarira certains comportements
04:35 qui se font au prix de ces professionnels.
04:37 - Oui, mais ce qui est inquiétant aussi Patrick Chamboreddon, dans cette histoire à Reims,
04:41 c'est que l'agresseur avait, lui, été mis en examen déjà,
04:47 pour des faits de violence aggravée,
04:49 il avait bénéficié l'année dernière d'une ordonnance de non-lieu pour irresponsabilité pénale.
04:55 Est-ce que vous croisez justement des gens qui ne devraient pas être en liberté,
04:59 mais placés dans des établissements spécialisés ?
05:02 - Écoutez, chacun a droit à des soins, quel que soit son état et son statut juridique.
05:09 Donc à partir de là, moi je ne peux pas vous dire,
05:12 personnellement il m'est arrivé de soigner des patients qui relevaient du service pénitentiaire,
05:18 donc ce sont des patients particulièrement surveillés, particulièrement dangereux,
05:21 qui bénéficient d'une escorte, donc à tout moment, il peut y avoir des choses qui se passent.
05:25 Mais on ne peut pas, pour le coup, être dans une oprobre totale vers tout le monde.
05:30 Il faut savoir comment on prend ses risques, il faut s'accompagner, se faire accompagner,
05:34 peut-être par un peu plus de sécurité à l'hôpital,
05:36 avoir une notion un peu plus forte sur les peines encourues quand on attaque une personne comme ça.
05:42 Mais tout le monde a droit à des soins, et après la justice fera son oeuvre sur ce cas-là précis,
05:48 et cette personne qui est manifestement à bénéficier d'un traitement particulier il y a quelque temps.
05:53 - Merci beaucoup Patrick Chambord-Aydon, président du Conseil National de l'Ordre des Infirmiers.
05:58 Évidemment on a une pensée pour tous les personnels soignants à cette occasion,
06:04 et bien sûr pour cette infirmière qui est entre la vie et la mort dans un état critique.
06:08 Vous avez d'ailleurs eu des nouvelles ce matin d'elle, non ?
06:11 - Non, pas encore. Les éclats qui travaillent là-bas, à Reims, justement,
06:16 on m'a encore alerté d'ailleurs, et on est sur le qui-vive justement pour savoir ce qui va se passer.
06:21 Parce que je vous l'ai dit, on va enclencher certaines choses pour nous,
06:25 mais moi je tiens à vous dire qu'en effet il y a une très forte émotion dans la cité,
06:29 et quand on a appris ça avec la ministre, c'était assez bouleversant,
06:33 parce qu'on me parle de renouveler la profession, de la faire évoluer,
06:36 pour renforcer son attractivité, pour avoir des nouveaux infirmiers, des étudiants qui vont venir,
06:43 et un coup comme ça, c'est quand même quelque chose qui met à mal beaucoup d'espoir,
06:48 et peut briser certaines volontés de s'engager dans cette profession.
06:52 - Oui, merci beaucoup Patrick Chambord-Aydon d'avoir réagi ce matin en direct sur Sud Radio.
06:57 7h-9h, le Grand Matin Sud Radio.

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