• l’année dernière
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Ravi de vous retrouver ce soir.
00:04 Oui, je m'étais cachée un peu, un petit peu, pour voir si je vous manquais un peu.
00:09 Mais vous m'avez manqué, vous aussi, vous m'avez tous manqué vraiment.
00:12 Je vous ai apporté une petite surprise.
00:14 Après, la Minute Info de Sommeil à l'habit.
00:16 Une minute de silence observée ce midi au CHU de Reims.
00:23 Un recueillement en mémoire de Karen, l'infirmière de 37 ans, poignardée à mort hier.
00:28 Une autre minute de silence sera respectée demain à midi dans tous les hôpitaux de France
00:32 à la demande de François Braune, le ministre de la Santé.
00:35 Une secrétaire médicale a également été blessée lors de cette attaque au couteau
00:39 menée par un homme de 59 ans aux antécédents psychiatriques lourds.
00:43 Ce constat alarmant à présent, les violences envers les médecins en hausse de près de 23 % en 2022.
00:49 1244 incidents ont été déclarés par les Blouses Blanches l'année dernière,
00:54 soit un nombre jamais atteint ces 20 dernières années,
00:58 selon le rapport de l'Observatoire de la sécurité des médecins publié ce mardi.
01:02 Et puis le dispositif de sécurité pour les JO dévoilé.
01:06 35 000 forces de l'ordre seront mobilisées pour la cérémonie d'ouverture le 26 juillet prochain.
01:11 La cérémonie, qui se déroulera au niveau de la Seine pour un format inédit,
01:14 devrait présenter un défi artistique d'organisation et de sécurité,
01:18 a déclaré la maire de Paris, Annie Dalgo,
01:21 lors d'une conférence de presse sur le protocole de sécurité.
01:25 Au sommaire ce soir, un documentaire intitulé "Affaire Lola, chronique d'une récupération"
01:35 a été diffusé sur France Télévisions ce week-end.
01:39 Le documentaire, diffusé dans le cadre du programme "La fabrique du mensonge",
01:44 avait pour but de dénoncer la récupération de l'extrême droite,
01:48 d'expliquer, je cite, "les voix de la fachosphère".
01:51 Sauf que beaucoup de téléspectateurs de France Télévisions
01:56 ont voulu dénoncer le mensonge de ceux qui voulaient expliquer le mensonge.
02:01 Pourquoi ? L'édito de Mathieu Bobcouté.
02:04 Taxer les plus riches, taxer le patrimoine financier des plus aisés,
02:10 voici une des mesures clés pour une économie protégeant le climat,
02:14 selon un rapport remis au gouvernement.
02:16 Le gouvernement qui a présenté son plan Kimla pour réduire en 2030 les émissions de gaz à effet de serre.
02:24 "Nous devons tous agir et agir vite, nous n'avons pas un instant à perdre",
02:28 selon Elisabeth Born.
02:30 Taxer les riches en France sauvera-t-il la planète ? L'édito de Dimitri Papin-Croo.
02:36 Y a-t-il eu un comptage des élèves absents pour la fête religieuse de l'Aïd El-Fitr à la fin du ramadan ?
02:44 Le gouvernement déclare qu'il n'y a pas eu de fichage.
02:48 La démarche du ministère de l'Intérieur a pourtant créé la stupéfaction au sein de la communauté éducative.
02:53 Est-il normal que le ministère de l'Intérieur suive les grandes fêtes religieuses
02:57 et l'impact de l'absentéisme à l'école ?
03:00 Pourquoi cette demande fait-elle donc bondir une partie de la classe politique
03:04 et des enseignants ? Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:08 À l'heure où le gouvernement pourrait pencher pour la taxation des plus riches,
03:12 nous allons nous arrêter sur la date du 23 mai 1937.
03:16 John Davidson Rockefeller meurt à 97 ans.
03:20 Symbole de la réussite capitaliste.
03:22 Milliardaire. Une histoire invraisemblable que nous raconte Marc Menand.
03:27 Et puis, qui a brûlé les églises ?
03:31 Qui appelle à brûler les églises ?
03:34 Qui incite à se réjouir de l'incendie des églises ?
03:37 Après l'incendie de l'Université catholique de Lille, mercredi dernier,
03:42 un appel des antifas de la ville a beaucoup fait réagir.
03:46 « La seule église qui illumine est celle qui brûle ! »
03:50 pouvait-on lire sur une affiche.
03:52 Pourquoi cet appel à la violence ?
03:54 En quoi les églises silencieuses poussent-elles à ce point à l'indifférence générale ?
03:59 Certains à la haine.
04:01 Dans l'indifférence générale, l'édito de Mathieu Beaucoupet.
04:06 Une heure pour prendre un peu de hauteur avec nos mousquetaires.
04:10 On commente, on écrive, on analyse et c'est maintenant.
04:12 Alors, comme je n'étais pas là ces temps derniers, je suis partie juste en fin de deux jours.
04:29 - Je t'ai pas vue. - Je t'ai pas vue du tout.
04:31 Mais je suis allée visiter les Châteaux de la Loire et je n'ai pas pu.
04:34 Oui, c'était génial.
04:36 On a parlé dans les Grandes Destins, c'est merveilleux.
04:38 On a parlé des Grandes Destins du Château de Lucey, le Château de Léonard de Vassille.
04:42 Je vous ai ramené, je ne pouvais pas m'en empêcher,
04:45 regardez ces petites portes-clés par Florent Delis, la fille qui ne trouve même pas les mots.
04:50 Ça, je pense que ça reviendra à ma Charlotte.
04:53 C'est pas mignon tout ça, là ?
04:55 Alors, je vous ai emmené ça aussi, vous allez choisir ce que vous voulez.
04:57 Non mais c'est Mimi, ça irait bien Dimitri.
04:59 - Sans boucle d'oreille, je serais là.
05:01 Et ça aussi, regardez comme c'est Mimi, ça, "J'aime la France".
05:05 Là, c'est marqué "J'aime la France", ça se voit ou pas ?
05:08 - Oui, là c'est pour Mathieu celui-là.
05:10 - Oui, ça c'est pour Mathieu.
05:12 Regardez, mais c'est trop mignon quand même.
05:15 Et puis allez, un petit dernier, je ne sais pas pour qui,
05:17 il y en a pour Guillaume, il y en a pour tous ceux qui ne sont pas là,
05:19 mais en tout cas, je fais passer, vous choisissez celui qui vous plaît.
05:22 Et j'ai choisi aussi une petite trousse, là tu y arrives, ne vous inquiétez pas.
05:26 C'est marqué "Château de la Loire", ça ne se voit pas trop,
05:30 mais ça c'est pour ma petite chatte.
05:32 - Oh !
05:33 - Alors je fais passer.
05:35 - Voilà, faites passer ce petit délire, comme dit l'expression,
05:39 comme vous êtes tous des mignons, ça me va bien.
05:42 - Henri III disait déjà cela, vous êtes tous des mignons.
05:46 - En tout cas, vraiment visiter l'échanteau de la Loire,
05:49 plonger dans l'histoire de France avec vos enfants, ça vaut vraiment le détour.
05:54 - Sachez qu'on fera un tour de table dans un instant sur l'actualité
05:59 avec Karen Thibault-Mézineau, 38 ans, cette infirmière poignardée à mort hier
06:05 alors qu'elle se changeait dans les vestiaires de l'hôpital.
06:08 On a appris aujourd'hui que l'auteur présumé a dit qu'il souhaitait se venger
06:11 après avoir été maltraitée en psychiatrie.
06:14 On se demandera pourquoi l'irresponsabilité pénale a-t-elle été retenue
06:18 dans une affaire précédente où il avait déjà poignardé du personnel médical.
06:24 Avant tout, dimanche soir, Mathieu Bocoté était diffusé dans le cadre
06:29 de l'émission "L'affaire Mecque du mensonge" sur la 5,
06:32 un documentaire consacré à l'affaire Lola.
06:35 Au cœur du propos, la dénonciation, je cite, de l'extrême droite
06:40 qui aurait récupéré la mort de l'enfant assassiné pour faire la promotion
06:45 d'une vision du monde réactionnaire.
06:49 Ce documentaire, "Affaire Lola, chronique d'une récupération",
06:52 a beaucoup fait réagir les téléspectateurs même de France Télévisions
06:56 et vous avez souhaité consacrer votre premier édito à ce décryptage.
07:01 Oui, parce que c'est probablement le documentaire le plus malhonnête,
07:04 le plus orienté, le plus militant que j'ai pu voir depuis très longtemps.
07:09 En matière de propagande, les soviétiques n'allaient pas aussi loin.
07:12 C'en est gênant. C'était présenté par Karim Rissouli,
07:16 qui lui-même est un animateur très orienté idéologiquement,
07:19 qui je suppose ne le cache pas, ou s'il le cache, il le cache mal.
07:22 Je vais d'abord citer quelques phrases où il présente le documentaire
07:26 avant d'entrer dans le documentaire. Je cite quelques phrases de Rissouli.
07:30 Le problème de manque de pluralisme, c'est sur la 5 en général.
07:34 C'en est assez gênant. Je cite quelques extraits.
07:37 « Triste modèle, mais un modèle parfait de manipulation et de récupération politique. »
07:43 On parle de l'affaire Lola.
07:45 « Triste modèle, mais un modèle parfait de manipulation et de récupération politique. »
07:49 « 2. Crématroses qui auraient pu, qui auraient dû rester un terrible fait divers. »
07:55 Donc, 3, je vais ensuite revenir sur ça.
07:58 « Qui a réveillé le fantasme d'une migration incontrôlée et meurtrière. »
08:03 Et 4, peut-être ma préférée, « Comment une armée numérique d'extrême droite, la fachosphère,
08:09 a réussi à s'emparer de ce meurtre pour imposer son idéologie et des théories conspirationnistes
08:16 dans le débat public. »
08:18 Ça, avant même d'entrer dans le documentaire, c'est l'éditorial qui le présente.
08:22 Donc, tout est là. D'abord, on présente ça comme une immense manipulation,
08:26 malveillance, récupération, les gens qui se sont préoccupés de l'affaire Lola
08:29 et qui n'avaient pas le point de vue autorisé, étaient dans la manipulation,
08:34 la malveillance et la récupération.
08:36 « 2. Est-ce que c'est clair, c'est un fait divers, ça ne peut pas être autre chose.
08:40 Si vous ne croyez pas que c'est un fait divers, si vous ne croyez pas que ça aurait dû rester
08:43 un fait divers, vous êtes déjà dans la récupération d'extrême droite. »
08:47 « 3. L'immigration n'a rien à voir avec quoi que ce soit, évidemment. »
08:50 Et 4, je précise, pour moi c'est une vision, France 5, dans son documentaire,
08:55 est portée par une vision conspirationniste et complotiste.
08:58 Je cite encore « Comment une armée numérique d'extrême droite, la fachosphère,
09:03 a réussi à s'emparer de ce meurtre pour imposer son idéologie et des théories
09:07 conspirationnistes dans le débat public. »
09:09 Donc, France 5 bascule dans le conspirationniste, une armée numérique d'extrême droite.
09:14 Ça, ça fait peur.
09:16 Tout le documentaire, on entre dans le documentaire,
09:19 tout le documentaire tourne autour de la première partie d'une question.
09:22 On le sait, la meurtrière présumée de Lula était sous OQTF.
09:28 Mais la première partie du documentaire consiste à nous expliquer
09:31 que c'est une donnée secondaire marginale qui est venue faire dévier le débat,
09:36 qui n'aurait presque pas dû être mentionné, qui est un élément secondaire,
09:39 un point de détail de cette histoire-là.
09:41 La meurtrière présumée était sous OQTF, pourquoi parle-t-on de ça,
09:46 alors que c'est un élément secondaire qui viendrait même éclipser le fond de l'affaire.
09:51 Je cite encore.
09:53 Mais, nous explique le documentaire, quand les réseaux d'extrême droite,
09:57 vous savez, ils ont une vision conspirationniste sur la 5,
10:00 quand les réseaux d'extrême droite se sont emparés de cette information
10:03 et l'ont placé au cœur du débat, c'est à ce moment qu'est née l'affaire Lula.
10:08 Et, on nous redit, on le dit, on le redit dans le documentaire,
10:12 ce n'était pas une information pertinente, c'est une information secondaire.
10:16 Et, quand on mentionne le fait qu'il y avait de la dimension OQTF,
10:20 ils interprètent ça ainsi dans le documentaire,
10:23 en fait, nous disent-ils, c'est parce que ceux qui parlent de ça supposent que
10:27 tous les immigrés, fondamentalement, seraient tous des assassins.
10:31 Immigration = crime, et ainsi de suite.
10:34 Donc, parler d'OQTF, ça voudrait dire qu'au fond de nous-mêmes,
10:36 on serait persuadés que l'immigration = crime = assassinat.
10:39 C'est quand même assez tordu.
10:42 Alors, il y a deux choses à rappeler d'abord et avant tout.
10:44 La première, ce n'est pas assimiler les immigrés à des criminels,
10:48 que de constater qu'il y a par ailleurs un lien,
10:51 une statistique entre immigration et délinquance,
10:54 comme en convient Emmanuel Macron et Gérald Darmanin.
10:56 Ce qui n'est pas un détail, à ce que j'en sais.
10:58 Ce n'est pas des théoriciens, conspirationnistes, réfugiés dans je ne sais quel château à Plieu.
11:03 Non, ce sont des figures politiques importantes qui disent ça.
11:08 Donc, parler d'OQTF, ça ne veut pas dire que tous les immigrés sont des assassins.
11:12 C'est bête d'avoir à le rappeler, mais c'est comme ça.
11:15 Deuxième élément, quand on parle d'OQTF, on ne parle pas d'origine ethnique,
11:18 on ne parle pas d'origine culturelle.
11:21 On note simplement qu'il y a une dimension administrative.
11:23 Cette personne n'aurait pas dû être sur le territoire français.
11:28 Donc, l'État dit, vous ne devez plus être ici.
11:31 En tant que tel, je pense que c'est une donnée pertinente.
11:33 Et quand on sait que la personne qui a tué n'aurait pas dû être ici,
11:37 il me semble que c'est une donnée pertinente pour analyser la chose.
11:41 Ce n'est pas l'avis du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti,
11:44 qui nous explique dans tout cela, parce que c'est une figure centrale du documentaire,
11:47 qui nous explique que tous les OQTF n'ont pas vocation à être exécutés.
11:51 Nous le savons.
11:53 Il y a une forme de gradation dans les OQTF, et on le sait qu'on ne peut pas tous les exécuter.
11:57 Ce qui n'était pas l'avis du président de la République, à ce que j'en sais, il y a quelque temps.
12:00 Et par ailleurs, si ce ne sont plus des OQTF, mais des SQTF,
12:04 des suggestions de quitter le territoire français, il faut le dire,
12:07 ça permettrait de faire évaluer le débat.
12:09 Ensuite, l'autre grand aspect de ce documentaire, c'est cette idée qu'il n'aurait pas eu d'affaire l'OLA
12:16 si l'extrême droite ne s'était pas emparée du sujet pour le placer sous le signe,
12:21 justement, OQTF, immigration et ainsi de suite.
12:23 Si l'extrême droite n'était pas emparée du sujet, on n'en aurait pas parlé.
12:27 C'est assez intéressant, parce qu'ils reconnaissent implicitement par là que si les mouvements
12:30 qu'ils associent à l'extrême droite n'avaient pas parlé de ça,
12:33 l'OLA serait un fait divers, sans importance, auquel on n'aurait pas accordé d'importance publique.
12:38 C'est paradoxal. Donc, ils reconnaissent, ils disent, si ce n'était pas de ces gens que nous diabolisons,
12:41 on n'aurait pas parlé de l'OLA.
12:43 Donc, ils font de la récupération de la récupération.
12:45 Oui, je crois que oui. On est rendu au quatrième degré. On est dans l'Inception.
12:48 Je vais encore plus loin. Ils ont une vision conspirationniste, parce que quand on regarde le récit,
12:52 ils nous présentent des réseaux de militants numériques qui parviendraient à faire monter artificiellement
12:58 l'affaire l'OLA, alors que la population elle-même ne s'en préoccuperait pas,
13:03 sinon des manipulateurs terribles de l'émotion publique, avec des gens, vraiment de mouvances toutes puissantes,
13:09 de gens sans scrupules. Ces gens ont une vision démonologique, une vision diabolique de leurs adversaires.
13:14 Des gens sans scrupules, pas de cœur, sans empathie, sans générosité humaine,
13:19 qui feraient monter ça pour faire avancer leur théorie conspirationniste et maléfique.
13:23 Et là, il y a des mages, en quelque sorte, des sorciers, des stratèges géniaux de l'extrême droite terrifiantes
13:29 qui manipuleraient les réseaux sociaux.
13:31 Un personnage qui est très important dans le récit, je le mentionne, c'est Samuel Lafon,
13:34 qui est responsable des réseaux sociaux chez Reconquête, mais on pourrait le surnommer Saruman Lafon.
13:39 Parce qu'à voir ce qu'on entend dans ce récit, à regarder ce documentaire,
13:43 c'est comme un homme tout puissant qui aurait la capacité de manipuler l'opinion
13:47 et de faire s'enflammer les réseaux sociaux par la magie de ses algorithmes et ainsi de suite.
13:52 Donc, une vision très conspirationniste. Il n'y a pas de société qui se meut là-dedans,
13:55 il n'y a pas des gens qui sont sincèrement émus dans la population du sort qui est réservé à la petite.
14:00 C'est une conspiration d'extrême droite.
14:02 Je précise qu'évidemment, le concept d'extrême droite n'est jamais défini, vous n'en serez pas surpris.
14:06 Donc, il rassemble tout à la fois des groupuscules fascisants, Cyril Hanouna potentiellement,
14:12 des magazines, de la télévision, des journalistes, des politiques, Eric Zemmour et compagnie.
14:18 Donc, on est dans un documentaire qui nous explique que tout ça est une machination d'extrême droite.
14:22 C'est passionnant.
14:24 - Donc, c'est un surjet contre la mort d'un petit Lola et d'extrême droite.
14:28 - Oui, en gros.
14:29 - Alors, quel est l'objectif de ce documentaire, du coup?
14:31 - Alors, ils ne sont même pas capables de cacher leurs intentions.
14:33 Ils le disent, ce qui nous inquiète, c'est qu'on a perdu la maîtrise du débat public.
14:37 Et là, il y a toute une partie du documentaire qui explique comment les gens normaux,
14:42 les gens bien, les gens fréquentables, les gens responsables ont perdu le débat public
14:46 et comment, sur une stratégie sur plusieurs années,
14:49 puis là, il y a tout un vocabulaire métapolitique, guerre culturelle,
14:53 comment depuis 30 ans, 40 ans, l'extrême droite aurait mené une conspiration d'abord
14:58 pour s'emparer de l'Internet, ensuite s'emparer des réseaux sociaux,
15:01 pour être capable d'imposer ces thèmes dans le débat public
15:03 et faire en sorte que certaines idées qui autrefois étaient dans les marges
15:06 sont désormais au cœur du débat public.
15:08 Je cite notamment une des personnes dans le documentaire qui dit, je cite,
15:12 « Le grand public est désormais exposé à des visions du monde réactionnaire d'extrême droite. »
15:18 Alors qu'auparavant, ce n'était pas le cas.
15:20 Alors, traduisons en d'autres termes, parce qu'évidemment, ces gens-là vont de l'extrême droite partout.
15:23 Le grand public est désormais exposé à des idées qui n'ont pas reçu le label autorisé
15:27 de l'intelligentsia progressiste.
15:29 Le grand public est exposé à des idées qui ne sont pas les nôtres,
15:33 nous, progressistes autorisés, financés publiquement.
15:35 Le grand public est exposé à des idées qu'on ne contrôle pas et qu'on ne méprise pas.
15:38 C'est un scandale.
15:40 Alors, il y a une volonté de reprendre le contrôle du débat public.
15:44 Et il y a un deuxième segment, enfin, un deuxième objectif qui est assez clair,
15:47 c'est d'interdire toute réflexion critique sur l'immigration.
15:50 Ça apparaît un peu, on parle de l'affaire Lola, on parle de nos QTF,
15:53 on parle d'un drame qui est quasiment de dimension diabolique.
15:56 Et eux trouvent le moyen de ramener ça sur grand emplacement,
15:59 de ramener ça plus largement à la question de l'immigration.
16:02 Et ils convoquent évidemment Hervé Lebrasse, qui est d'autre, évidemment, pour parler de ça,
16:06 qui est là pour nous expliquer qu'il n'y a pas de submersion migratoire.
16:10 Il n'y a pas, je laisse de côté le terme de grand emplacement,
16:12 mais il n'y a pas de submersion migratoire.
16:14 La population française n'a pas fondamentalement changé au fil des dernières décennies.
16:18 Et là, celui qui commente, vous savez, la voix off dans le documentaire,
16:22 il nous le dit mot pour mot, les flux migratoires actuels ne présagent aucune submersion à venir.
16:28 Ah, bien c'est bien, merci de prendre la peine de nous le dire.
16:31 Donc, même dans un documentaire consacré au meurtre sauvage d'une petite fille,
16:35 ils sentent le besoin de ressortir leur lecture de l'immigration pour nous expliquer que
16:39 A, elle ne cause jamais de problème en tant que telle,
16:42 B, elle n'est même pas présente, l'immigration, la submersion migratoire est inimaginable,
16:46 et en dernière instance, ceux qui s'en inquiètent d'une manière ou de l'autre
16:49 sont probablement des fascistes, sinon des gens d'extrême droite.
16:51 Ça, c'est ce qu'on peut appeler l'objectif, reprendre en main le débat,
16:54 expliquer que ceux qui pensent autrement sont d'extrême droite
16:56 et dévoiler la conspiration maléfique des gens d'extrême droite
16:59 qui auraient vu dans l'affaire Lola autre chose qu'un fait divers.
17:02 - Finalement, ne marque-t-il pas une hypothèse dans cette histoire?
17:05 - Oui, c'est une hypothèse qui est absente de ce récit.
17:07 Je la propose ainsi.
17:09 Que des gens se soient sincèrement émus du sort réservé à la petite fille,
17:12 qu'ils n'étaient pas des animateurs, des intellectuels, des conspirateurs d'extrême droite,
17:15 ils ont vraiment été ravagés par cette histoire qui prenait aux tripes,
17:18 qui bouleversait, qui frappait l'âme, qui brisait l'âme.
17:21 Ils ont voulu alerter la population sur la signification qu'ils prêtaient à cet événement.
17:25 C'est-à-dire qu'ils y voyaient davantage qu'un fait divers.
17:27 Ils y voyaient un fait de société, le symbole d'un ensevagement,
17:30 le symbole d'une société qui n'est plus capable de faire respecter quelquefois.
17:33 Justement, la personne était sous OQTF.
17:35 Administrativement, elle ne devait pas être ici.
17:38 On me permettra de le rappeler malgré les insultes qui viendront.
17:40 Ils ont été révoltés en apprenant que la meurtrière était une OQTF.
17:44 Et de ce point de vue, ça n'avait pas été respecté.
17:46 Ils ont eu l'impression d'une forme de trahison collective.
17:48 Ils ont eu un haut-le-coeur quand ils ont appris que toute remise en question du discours médiatique,
17:53 c'était de la récupération politique.
17:55 Si vous exprimiez une lecture des événements qui n'était pas celle autorisée par l'idéologie dominante,
18:00 vous étiez dans la récupération politique.
18:02 Il y a quand même des limites à se faire extrême-droitiser
18:04 parce qu'on s'émeut du sort d'une jeune enfant sur le sort qu'on lui a réservé.
18:08 Ils ont été peinés, je crois aussi, quand ils ont vu que l'intimidation posée sur les parents
18:13 pour les obliger finalement à désavouer non pas des manifestations politiques,
18:18 mais des gestes d'appui pour garder la mémoire de la jeune fille.
18:21 En dernière instance, un dernier mot, la véritable récupération, je crois,
18:25 se trouve dans ce documentaire qui est un documentaire idéologique,
18:28 un documentaire à charge, un documentaire sans pluralisme.
18:31 Et pire, dans le petit segment, vous savez, il y a une forme de petit débat qui suivait le documentaire.
18:35 Même pas le début d'un quart de huitième de contradictions possibles,
18:38 on était dans la communion idéologique sur les services publics,
18:41 avec l'argent des contribuables, qui finance pour se faire endoctriner.
18:44 Merci, La Cinq.
18:46 Merci, Mathieu Boccote.
18:49 Si on avait le temps, si on avait deux heures, on aurait fait un tour de table.
18:53 Je sais que vous avez beaucoup de choses à dire.
18:54 Mais Dimitri, le gouvernement veut accélérer les mesures face au réchauffement climatique
18:59 et le plan climat a été présenté aujourd'hui.
19:01 Je fais rapidement, Elisabeth Borne a présenté, a hier, a réceptionné le rapport
19:05 dirigé par l'économiste Jean-Pyzani-Ferry.
19:08 Et ce rapport, Dimitri, péconise deux pistes de financement pour la transition climatique.
19:14 Un, la dette. Deux, la taxation des 10% les plus riches.
19:18 Surprise ! On ne s'y attendait pas. L'impôt ou l'emprunt ?
19:22 Non, mais si, c'est très français, blague à part.
19:24 Alors, c'est très Jean-Pyzani-Ferry aussi.
19:27 Il est très obsédé par l'idée de la redistribution, l'équité, etc.
19:32 Et ça rejaillit nécessairement dans ses propositions.
19:35 Il aurait pu proposer d'autres choses.
19:37 Donc c'est vrai, on est entré dans une grosse séquence gouvernementale consacrée au climat.
19:41 Notez comme tout de suite, c'est hyper techno.
19:43 Je ne veux pas dire que c'est très Elisabeth Borne, je ne vais pas la caricaturer,
19:46 mais quand même, elle préside hier un Conseil national de la transition écologique
19:51 au cours duquel on lui remet un rapport d'experts qui doit nourrir un plan climat
19:55 présenté le mois prochain, fixant des objectifs secteur par secteur.
20:00 Et en parallèle, on lance une consultation nationale sur l'adaptation au réchauffement.
20:06 La principale annonce d'hier, je vous fais huit,
20:09 a tout ça bien sûr dans un objectif de planification écologique.
20:12 Alors là, je veux dire, Mathieu Beaucote, il n'en peut plus de ce mot, la planification,
20:15 ça lui rappelle les grandeurs du socialisme soviétique.
20:18 Mais enfin voilà, c'est vrai, tout ça est extrêmement signifiant.
20:22 La principale annonce d'hier, c'est que la France, officiellement,
20:26 va s'aligner sur les objectifs de transition climatique fixés par l'Union européenne.
20:29 Vous savez, c'est "Fit for 55", 55% réduction de nos gaz à effet de serre d'ici 2030
20:35 et zéro émission à l'horizon 2050.
20:38 On n'y était pas officiellement encore, nous y sommes.
20:40 Et la clé de répartition de l'effort a été aussi annoncée par la première ministrière.
20:45 Donc en gros, la moitié de la réduction de ces émissions de gaz à effet de serre,
20:48 c'est pour les entreprises, un quart, c'est pour l'État, la puissance publique et la collectivité locale.
20:52 Et le dernier quart, c'est pour les ménages.
20:55 Donc l'idée, c'est que tout le monde va prendre sa part.
20:57 Les petits feront un peu et les gros feront beaucoup.
21:00 Alors qu'en est-il du rapport Pisani-Ferry ?
21:02 Alors ce rapport, c'est une synthèse d'abord, c'est un rapport de rapport si vous voulez.
21:06 C'est une synthèse qui fait 150 pages, c'est consultable,
21:08 vous pouvez aller lire son "France Stratégie", c'est d'ailleurs très intéressant,
21:11 qui nous explique en gros ce qu'il faut faire pour décarboner,
21:15 combien ça va coûter, est-ce que ça va coûter plus ou moins cher que de ne rien faire aussi,
21:20 parce que ça, malgré tout, c'est une question.
21:22 Et j'insiste quand même un instant sur l'ampleur du travail qui est fourni,
21:25 c'est quand même du bon, bel ouvrage, c'est bien fait.
21:28 On a enfin une idée précise de la hauteur de la marche qu'il va falloir franchir.
21:32 Sur la question des solutions, en revanche, là, je serai beaucoup plus réservé.
21:35 Première chose à retenir, donc qui est écrite noir sur blanc par Jean Pisani-Ferry,
21:39 c'est la neutralité climatique est atteignable.
21:42 Autrement dit, zéro carbone en 2050, on peut le faire, on peut y arriver.
21:46 Mais il nous dit, la France n'est pas sur la trajectoire.
21:50 Alors le but, je vous le redis, 2030, réduction de 55% de nos émissions de gaz à effet de serre.
21:55 La question, c'est où est-ce qu'on en est ?
21:57 On est en 2023, donc la référence, c'est 1990.
22:01 Ça veut dire que depuis 33 ans, nous avons réduit nos émissions de gaz à effet de serre
22:05 de l'ordre de 25%, en partie grâce à la désindustrialisation,
22:09 enfin grâce ou à cause, vous voyez que ce n'est pas forcément très glorieux.
22:12 Par destruction de notre capital productif, quelque part,
22:14 nous avons réduit nos émissions de gaz à effet de serre.
22:16 Mais ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il nous reste 7 ans pour 30 points encore d'effort.
22:21 Plus. C'est-à-dire qu'il faut faire en moins de 10 ans,
22:23 plus que ce que nous avons déjà eu du mal à faire en plus de 30 ans.
22:27 Je ne sais pas si vous réalisez en fait la hauteur de la marche.
22:31 Alors ça, ça va demander énormément d'argent.
22:33 Vous savez que la réforme des retraites, ça visait à combler un déficit de 30 milliards d'euros.
22:36 Là, on parle de 10 à 30 fois les montants de la réforme des retraites,
22:41 de 600 à 900 milliards sur 30 ans.
22:44 Rien que d'ici 2030, Jean-Pierre Zaniferri chiffre l'effort en investissement public à 66 milliards chaque année.
22:50 Voilà, ça va être 250 à 300 milliards pour la puissance publique.
22:54 De l'ordre de 10 points de PIB, je rappelle un point de PIB, c'est 25 milliards d'euros.
22:58 10 points de PIB d'ici 2030, 25 points de PIB d'ici 2040.
23:04 C'est pour vous dire le truc gigantesque que ça représente.
23:08 En gros, c'est la reconstruction de l'Ukraine, telle que chiffrée actuellement,
23:11 où c'est quatre fois le plan Marshall après la guerre.
23:14 Vous vous rendez compte ?
23:15 Donc, ce n'est pas un mur d'investissement, c'est un Everest d'investissement.
23:18 Et le pire, c'est que ça ne rapportera strictement rien.
23:22 La décarbonation, c'est un truc que le capitalisme n'a jamais connu.
23:26 Ça consiste à remplacer du pétrole et du gaz bon marché par du capital,
23:29 c'est-à-dire des batteries, des éoliennes, des centrales nucléaires,
23:32 qui vont coûter très cher.
23:34 C'est de l'argent qui aurait pu aller dans des choses rentables.
23:38 Mais non, ça va être immobilisé dans ces choses qui ne visent qu'à décarboner notre économie.
23:43 Donc, c'est de la croissance perdue, ce sont des rentrées fiscales perdues.
23:46 C'est un non-sens entrepreneurial absolu.
23:49 Et ça, en fait, ça revient à s'infliger une récession.
23:52 Mais en fait, vous voyez, on n'a pas le choix.
23:54 Malgré tout, on n'a pas le choix.
23:55 Donc, politiquement, vous comprenez bien que tout ça n'est pas très vendeur,
23:57 surtout quand pour financer tout ça, vous allez proposer derrière de la dette,
24:01 encore de la dette, et de créer un nouvel impôt, évidemment,
24:04 ciblé sur, évidemment, toujours les mêmes.
24:06 Alors, Brenou, le maire et Olivier Véran ont d'ailleurs réagi ce matin
24:09 en excluant tout recours à l'impôt et à la dette.
24:12 Effectivement. C'est-à-dire que la promesse cardinale d'Emmanuel Macron,
24:16 vous savez, c'est de baisser la pression fiscale, en tout cas de ne pas augmenter les impôts.
24:20 Le storytelling du gouvernement, le récit que nous produit le gouvernement sur l'écologie, c'est quoi ?
24:25 C'est la transition indolore, c'est l'industrie verte, c'est la réindustrialisation
24:29 avec des usines qui émettront de la vapeur d'eau, quoi.
24:32 C'est un peu l'idée.
24:33 Donc c'est l'écologie conjuguée à la croissance et non pas l'écologie opposée à la croissance.
24:38 Ce qui est en train de nous expliquer Jean-Pi Zaniferi.
24:41 C'est-à-dire qu'en fait, il nous dit, oui, peut-être qu'un jour,
24:43 on pourra conjuguer écologie et croissance, mais en attendant, on va souffrir.
24:46 En attendant, il faut souffrir, implicitement. C'est peut-être ça, le message.
24:50 Et il donne l'exemple d'un ménage de classe moyenne.
24:53 Il dit, vous voyez, la voiture électrique, changer le chauffage,
24:57 rénover thermiquement votre logement, en gros, c'est aide de l'État comprise.
25:02 C'est un an de revenus pour chacun des ménages en France aujourd'hui.
25:06 Voilà l'effort.
25:07 Alors, on va marquer une pause pour digérer votre information,
25:09 parce que j'ai du mal à m'en remettre et on reviendra.
25:13 On marque une pause. A tout de suite.
25:15 Retour sur le plateau de Face à l'Info,
25:21 réduire absolument les émissions de gaz à effet de serre.
25:23 Mais comment on va financer tout ça, Dimitri ?
25:26 Alors, je vous le disais...
25:27 Et comment, nous, les Français, on va financer tout ça ?
25:29 Jean-Pyzani-Ferry, revenons à lui, son rapport,
25:31 remis hier à Elisabeth Borne, propose deux pistes.
25:33 La dette publique...
25:35 Au passage, il aurait pu dire, on aurait pu dire l'épargne.
25:38 Il aurait pu dire, mobilisons une partie du livret A, par exemple.
25:41 On fait du logement social avec le livret A,
25:42 pourquoi on ne ferait pas de la transition écologique avec le livret A ?
25:45 Il aurait pu dire les banques, l'État va garantir des prêts à taux zéro.
25:48 Il aurait pu dire ce genre de choses.
25:50 Non, non, il dit la dette publique.
25:51 Il aurait pu dire, créons un fonds souverain.
25:53 Il aurait pu dire, créons des fonds de pension.
25:55 Il y avait plein d'idées possibles, en fait.
25:57 Il dit, l'État doit s'endetter la signature de la France, etc.
26:01 Les Français paieront.
26:02 Et les Français paieront, ça c'est le second temps.
26:04 C'est la suggestion, évidemment, qui retient l'attention.
26:07 C'est la création qu'il propose d'un impôt
26:10 qui serait réservé aux 10 % des Français les plus aisés.
26:13 Alors vous vous dites, les 10 % les plus aisés, je ne suis pas dedans.
26:17 À 4 000 € par mois, vous êtes dans les 10 % les plus aisés.
26:21 Donc ça fait que dans la rue où vous habitez,
26:23 il y a probablement au moins une personne qui gagne 4 000 € par mois.
26:26 Vous voyez, ça fait du monde l'air de rien.
26:28 Ça fait beaucoup de monde.
26:29 Pour dégager 5 milliards d'euros par an,
26:31 soit peu ou prou ce que rapportait, comme par hasard, l'ISF,
26:34 l'impôt sur la fortune qui a été supprimé par Emmanuel Macron.
26:37 Ce serait donc, moi je ne repatissais,
26:39 une sorte d'ISF climat grand public
26:41 que Jean-Pyzani-Ferry décrit comme exceptionnel et temporaire.
26:47 C'est-à-dire qu'en fait, vous savez, les impôts,
26:49 aujourd'hui, pour les rendre acceptables,
26:51 ce serait, oui mais c'est provisoire, ça ne va pas durer très longtemps.
26:54 En l'occurrence, le prélèvement, il le dit,
26:56 est censé financer 30 ans de politique climatique.
26:59 C'est-à-dire que vous allez quand même payer relativement longtemps.
27:02 Donc voilà un peu le chemin de la transition climatique
27:05 que nous propose Jean-Pyzani-Ferry.
27:06 C'est-à-dire que sur la description de l'objectif en soi,
27:09 moi je n'ai rien à redire.
27:10 Je pense qu'ils ont travaillé sérieusement.
27:12 Mais en revanche, sur les solutions de financement,
27:14 là, comme je vous l'ai dit, il y a quand même 2-3 choses
27:16 qu'on aurait pu envisager autrement.
27:19 Donc politiquement, c'est difficilement défendable, finalement.
27:22 Oui, d'ailleurs Bruno Le Maire, vous l'avez dit, Olivier Véran,
27:25 première chose qu'ils ont dit, non, non, la dette, l'impôt, on ne fait pas ça.
27:28 Alors on aurait pu faire, je vous ai proposé des solutions,
27:31 mais qu'ont fait les États-Unis par exemple ?
27:33 C'est simple, ils ont baissé les impôts
27:35 et ils ont proposé de la subvention publique.
27:37 C'est l'IRA, vous savez, l'Inflation Reduction Act,
27:40 dont je vous ai déjà parlé.
27:41 Donc eux, ils baissent les impôts et ils veulent attirer les entreprises
27:43 pour faire de la transition écologique.
27:45 Les Chinois, ils ont fait de la subvention publique
27:47 pour devenir les numéros 1 mondiaux de la voiture électrique.
27:49 On aurait pu faire ce genre de choses.
27:51 Là, le plan de Jean-Pyzani-Ferry, c'est que le gouvernement,
27:53 qui s'est déjà mis à dos les modestes avec la taxe carbone il y a 5 ans,
27:57 qui est en train de se mettre à dos les classes moyennes,
27:59 qui bientôt ne pourront plus vendre ou louer leur logement
28:01 parce qu'il va falloir faire de la rénovation thermique, etc.,
28:03 qui bientôt ne pourront plus aller en centre-ville,
28:05 dans les zones à faible émission, avec leur véhicule diesel ou essence,
28:08 et bien demain, c'est peut-être les 10 % les plus riches,
28:11 c'est-à-dire le dernier résidu de l'électorat macroniste
28:14 qui va se retrouver, finalement, à s'indigner de ces solutions-là,
28:19 parce que ces 10 %-là, je le rappelle,
28:21 payent quand même les trois quarts de l'impôt sur le revenu.
28:23 Alors, je vois quand même deux choses derrière ce plan climat.
28:26 Vous avez un risque et vous avez une tentation.
28:28 Le risque, si on y va, si on fait ce que propose Jean-Pyzani-Ferry,
28:32 c'est de se retrouver dans ce que j'appelle les cocus de la transition climatique.
28:35 Pourquoi ? Parce que la France, on le rappelle,
28:37 c'est 1 % des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale.
28:40 Et la France voudrait à tout prix être la mieux-disante en Europe,
28:44 comme elle le fait déjà sur son agriculture,
28:46 en matière de transition écologique,
28:48 la mieux-disante à l'échelle du monde,
28:50 le phare mondial que serait la France.
28:51 Alors que les États-Unis et la Chine, sur leur transition climatique,
28:54 vont prendre leur temps.
28:55 L'horizon des États-Unis, ce n'est pas 2050, c'est plutôt 2100.
28:58 Les Chinois, actuellement, c'est officiellement 2060.
29:02 Donc, en fait, on va se saigner pour être propre
29:04 et pour s'adapter au réchauffement des autres.
29:07 Et la tentation, c'est celle de la démagogie verte
29:09 et de faire coup double, c'est-à-dire transition climatique égalisatrice,
29:13 qu'on voit un poindre derrière cette idée d'un impossible et sur les plus riches.
29:17 Juste pour que vous sachiez, des propositions dans l'air,
29:20 qui circulent notamment à gauche,
29:22 ce serait d'interdire les résidences secondaires en saison froide.
29:25 Votre maison en Normandie, l'hiver, vous n'y comptez plus.
29:28 L'interdiction des vols longue distance non justifiée.
29:31 Il faudra expliquer pourquoi vous voulez prendre l'avion.
29:34 Et encore mieux, le couvre-feu thermique la nuit,
29:37 pour atteindre une température moyenne de 17 degrés dans les logements.
29:40 L'écologie punitive ciblée en somme.
29:43 Ça, c'est un futur possible pour la France,
29:45 dans la mesure où on céderait aux tentations de Jean-Pizani-Ferry.
29:50 Peut-être qu'il y aura des manifestations comme ça, des retraites ?
29:53 Ah ben oui, des manifs de droite.
29:55 Merci. On vient de toute la classe, de toute la population.
29:59 En tout cas, merci beaucoup pour ce regard détaillé, Dimitri.
30:02 Cet après-midi, à l'Assemblée nationale,
30:04 une députée écologiste du PES a interpellé la secrétaire d'État
30:09 chargée de la Citoyenneté, Sonia Baques,
30:12 sur le comptage des élèves absents pour la fête religieuse
30:16 de l'Aïd el-Fitr, à la fin du ramadan.
30:18 La démarche du ministère de l'Intérieur a créé la stupéfaction
30:21 au sein de la communauté éducative, mais la ministre a déclaré,
30:26 je cite, "il n'y avait aucun fichage des élèves à l'école,
30:31 mais qu'il était normal que les services de renseignement
30:34 suivent les grandes fêtes religieuses, quelles que soient la religion."
30:38 Alors, Charles, je me tourne vers vous,
30:40 parce que ces derniers jours, plusieurs enseignants au politique NUPES
30:43 se sont émus à un éventuel fichage des élèves musulmans
30:46 absents de l'école le dernier jour du ramadan.
30:48 Le gouvernement est-il dans son rôle ?
30:51 Alors, en effet, on a entendu parler beaucoup de fichage.
30:54 Alors déjà, il n'y a pas eu de fichage.
30:55 Un fichage, c'est une liste de noms pour X ou X raisons.
30:59 En l'occurrence, là, d'élèves musulmans qui auraient été absents ce jour-là,
31:02 il y a eu une demande d'estimation en pourcentage de l'absentéisme par école.
31:07 On n'est pas sur une liste de noms, pas du tout.
31:10 Donc déjà, précisons ça.
31:12 La première chose, c'est que tous les jours,
31:14 le ministère de l'Éducation nationale a les chiffres de l'absentéisme en France.
31:18 Pour une raison simple, l'école étant obligatoire,
31:20 quand un enfant ne se rend pas à l'école,
31:22 c'est un sujet pour le ministère de l'Éducation nationale.
31:26 Sur les cas plus sensibles, on va dire,
31:28 comme en effet les fêtes religieuses
31:30 ou les atteintes à la laïcité dont on parle très souvent,
31:33 évidemment que le ministère de l'Intérieur suit ça.
31:35 Le ministère de l'Intérieur, qui est par ailleurs également ministre des cultes,
31:38 le ministre de l'Intérieur est également ministre des cultes.
31:41 Alors ce qui s'est passé et qui a provoqué le bronx qu'on connaît depuis quelques jours,
31:47 c'est que dans les rôles, c'est un haut fonctionnaire de l'Éducation nationale
31:51 qui a demandé ces chiffres très directement par mail.
31:53 On était en plus pendant les vacances scolaires.
31:55 Et dans la Haute-Garonne, ce sont des policiers,
31:57 c'est directement la police qui a demandé aux chefs d'établissement.
32:00 Alors ce qui s'est passé, c'est que normalement,
32:02 les renseignements territoriaux s'adressent directement aux directeurs académiques
32:07 pour avoir en gros les chiffres dans l'académie,
32:09 pour savoir à peu près en effet les pourcentages, l'absentéisme,
32:12 le jour de la fin du ramadan.
32:14 Des demandes habituelles ?
32:15 Demande habituelle.
32:17 Apparemment, personne n'avait l'air très étonné de ces demandes.
32:20 Évidemment, de toute façon, le principe des services de renseignement,
32:23 c'est de se renseigner et de tout savoir tout le temps, en permanence.
32:26 Alors ils ne nous préviennent pas tout le temps,
32:27 mais là en l'occurrence, c'est vrai que ce n'est pas très étonnant sur ce genre de choses.
32:30 Et là, ce sont les référents Écoles, Sécurité, Police
32:34 qui ont envoyé directement un mail aux chefs d'établissement.
32:38 Alors, ça a provoqué les hurlements de syndicats de l'Éducation nationale.
32:42 Pourquoi ?
32:43 Parce que ces référents-là, leur mission, ils ont été créés en 2004,
32:46 leur mission, c'est d'élaborer avec l'Éducation nationale
32:49 les dispositifs de sécurité, de prévention de la délinquance
32:53 à l'intérieur des établissements et aux abords des établissements.
32:56 Donc évidemment, eux ont dit, vous faites très clairement un lien,
32:59 entre les élèves musulmans qui étaient absents pour cette fête-là
33:04 et la délinquance ou l'insécurité.
33:06 Alors du côté du ministère de l'Intérieur, on répond,
33:09 en réalité, ces référents-là sont les seules personnes
33:12 qui font le lien humain entre le ministère de l'Éducation nationale
33:15 et celui de l'Intérieur.
33:16 C'est pour ça que c'est passé par eux.
33:18 Normalement, ça ne passe pas par eux.
33:20 Donc il y a une maladresse dans le cheminement, on va dire,
33:22 de cette demande qui a généré l'incompréhension.
33:26 Par ailleurs, les deux premières réflexions qui me sont venues,
33:30 c'est, un, on ne peut pas parler du sujet de l'islam à l'école
33:33 qui revient quand même assez souvent.
33:35 Des chiffres des atteintes à la laïcité qui ont été jusqu'à émouvoir
33:38 même le ministre de l'Éducation nationale, Pape Ndiaye,
33:40 ces derniers mois.
33:42 Et le seul fait de connaître le pourcentage d'élèves absents
33:45 dans les écoles pour une fête religieuse serait,
33:47 je cite les personnes qui se sont indignées,
33:49 "une atteinte à la laïcité".
33:51 Alors moi, ça fait longtemps que je ne sais plus ce que ça veut dire,
33:53 mais là, vraiment, on ne s'en sort plus.
33:54 C'est-à-dire que, juste savoir, en fait,
33:56 pouvoir chiffrer, objectivement, une situation,
33:58 c'est une atteinte à la laïcité.
34:00 Bon, c'est original.
34:02 Et du côté du ministère de l'Éducation,
34:04 alors là, c'est le plus beau, parce que, franchement,
34:06 c'est vraiment, encore une fois, on perd à tous les coups.
34:08 Côté ministère de l'Éducation,
34:10 le ministre a été chargé, sur France Info,
34:12 de réagir à cette question de l'absentéisme le jour de l'Aïd,
34:17 outre la question des demandes qui n'étaient pas sorties.
34:20 Et Papendia, il répond, ne pas avoir de chiffres sur le sujet.
34:24 Donc il dit, voilà, je n'ai pas de chiffres sur le sujet.
34:26 Donc, quand on les demande, et qu'on peut, objectivement,
34:28 parler d'une situation, parce que,
34:30 quand vous n'avez pas les chiffres et que vous dites,
34:32 on a un problème, c'est un fantasme d'extrême droite,
34:34 quand vous demandez les chiffres, c'est une demande d'extrême droite,
34:36 j'imagine, on n'est pas loin.
34:38 Donc, en fait, on ne peut pas savoir, on ne peut pas en parler,
34:40 surtout ne pas en parler.
34:42 Et le ministre rappelle, à ce moment-là, il dit, en 2004,
34:44 il y a une circulaire qui prévoit,
34:46 ouvrez les guillemets,
34:48 les autorisations d'absence doivent pouvoir être accordées
34:50 aux élèves pour les grandes fêtes religieuses
34:52 qui ne coïncident pas avec un jour de congé.
34:54 L'Éducation nationale, en 2004,
34:56 fait la liste de ces fêtes
34:58 et l'AID, en l'occurrence, en fait partie.
35:00 Donc, lui, il dit, voilà, puisque l'exception est prévue,
35:02 elle peut être prévue.
35:04 Donc, voilà, je n'ai pas les chiffres,
35:06 mais, circulaire, il n'y a rien à voir.
35:08 - Alors, est-ce qu'on peut comprendre,
35:10 peut-être, que certains se demandent,
35:12 quel est l'intérêt d'avoir de tels chiffres,
35:14 Charlotte Dornelas, les Français étant libres
35:16 de leurs pratiques religieuses,
35:18 libres de leurs opinions,
35:20 libres de leurs options politiques,
35:22 qui ne regardent qu'eux, finalement ?
35:24 On peut s'interroger.
35:26 - Alors, là, c'est à partir de ce moment-là,
35:28 parce qu'en effet, ce que vous dites, on se dit,
35:30 oui, c'est vrai, après tout.
35:32 Sauf qu'on finit par se noyer dans nos incohérences
35:34 pour ce qui est de l'école.
35:36 1) Aucune liste d'élèves musulmans n'a été demandée.
35:38 La seule chose qui a été demandée,
35:40 c'est un pourcentage d'élèves absents de l'école.
35:42 Et les élèves sont absents un jour où il y a école.
35:44 Pourquoi ? Parce que c'est un choix des parents
35:46 de rendre visible, donc, ce qui est
35:48 initialement privé.
35:50 Donc, si les parents font le choix de rendre visible
35:52 cette absence par le seul fait de retirer
35:54 leur enfant de l'école, eh bien, ça se voit.
35:56 - Et puis, on en avait parlé.
35:58 Il y a une très forte abstention.
36:00 - C'est ça.
36:02 - Même d'enseignants, d'élèves.
36:04 - C'est ça. Et d'enseignants, et de surveillants.
36:06 Il y a des écoles où il y a les trois quarts de l'école
36:08 qui n'est pas là ce jour-là.
36:10 Ensuite, on ne peut pas, ce que je vous disais tout à l'heure,
36:12 se déplacer par le changement de mœurs,
36:14 de coutumes, de fêtes communes, par exemple,
36:16 de dire qu'il y a une dislocation des rites
36:18 communs, des us et coutumes communs,
36:20 d'expliquer que ça, c'est un fantasme,
36:22 et de refuser dans le même temps que n'importe quelle donnée
36:24 puisse permettre d'avoir un débat
36:26 concret sur la situation.
36:28 Ensuite, l'enseignement public
36:30 offre un enseignement laïque
36:32 dans un environnement culturel chrétien.
36:34 Le profit des jours fériés
36:36 en France ne nécessite pas d'avoir la foi.
36:38 À ce que je sache, personne ne s'indigne
36:40 de la présence d'un jeudi de l'Ascension
36:42 ou d'un lundi de la Pentecôte.
36:44 Donc on comprend bien que l'univers culturel,
36:46 en l'occurrence, repose sur des fêtes religieuses
36:48 mais qui sont initialement chrétiennes.
36:50 Là, c'est une question nouvelle
36:52 qui se pose. Et sur ce terrain
36:54 culturel, précisément, parce que là,
36:56 il n'est pas question de savoir qui a la foi ou qui n'a pas la foi
36:58 dans cette histoire, ce n'est pas du tout le sujet.
37:00 Sur le terrain culturel, l'État
37:02 s'intéresse moins à la visibilité
37:04 ou au nombre de musulmans dans les écoles
37:06 que certains musulmans eux-mêmes,
37:08 si tu me permets. Parce que quand on se bat
37:10 pour porter le voile dans une sortie scolaire,
37:12 c'est que le fait d'être
37:14 identifié comme musulman, même à l'école,
37:16 ne vous gêne pas. Si vous voulez vous-même
37:18 accompagner une sortie scolaire
37:20 avec un voile. Quand on réclame des menus
37:22 sans porc ou halal pour ses enfants à l'école,
37:24 c'est que le fait d'être identifié comme musulman
37:26 à l'école ne vous gêne pas, voire même
37:28 vous le revendiquez. Quand on vient
37:30 à l'école avec des abayas ou un
37:32 cabisse, qu'on fait
37:34 des vidéos sur les réseaux sociaux
37:36 et qu'on les relaie pour tous les élèves potentiellement
37:38 musulmans à l'école, c'est que le fait d'être
37:40 identifié comme musulman ne vous gêne pas
37:42 à l'école. Quand on se bat pour garder
37:44 des prénoms, ça a été un débat
37:46 très souvent. Quand on se bat pour garder
37:48 des prénoms qui s'inscrivent dans une
37:50 culture étrangère, en l'occurrence islamique,
37:52 c'est que même dans la liste
37:54 scolaire pour le jour de la rentrée,
37:56 ça ne vous gêne pas d'être identifié
37:58 comme culturellement appartenant
38:00 à la civilisation islamique.
38:02 Quand on assume de retirer
38:04 son enfant de l'école le jour d'une fête religieuse,
38:06 on peut très bien assumer de le faire,
38:08 mais c'est donc que la visibilité de l'absence
38:10 de l'élève ce jour-là ne vous gêne pas.
38:12 C'est bien que vous le revendiquez,
38:14 c'est bien que vous assumez le fait
38:16 que ça se voit. Donc on ne peut pas
38:18 se battre toute l'année pour
38:20 refuser l'assimilation, pousser les gens
38:22 à afficher une fierté des origines culturelles
38:24 anciennes mais en même temps vivantes,
38:26 revendiquer cette visibilité
38:28 omniprésente et parfois conquérante,
38:30 et en même temps venir parler de discrimination
38:32 le jour où on demande un pourcentage
38:34 pour savoir quelle est cette situation.
38:36 C'est impossible de faire les deux en même temps.
38:38 D'autres s'inquiètent du taux
38:40 d'absentéisme dans des écoles
38:42 où une majorité d'élèves, de professeurs,
38:44 de surveillants est absente
38:46 pour une fête religieuse. Est-ce qu'ils ont raison ?
38:48 Je ne vais pas dire s'ils ont raison ou tort,
38:50 mais à mon avis, ils se réveillent un peu tard,
38:52 si je puis me permettre. Parce que, un,
38:54 j'entends beaucoup, oui,
38:56 beaucoup de gens s'inquiètent de la référence
38:58 religieuse et du pas
39:00 de la religion à l'école.
39:02 Ce n'est pas tellement la référence religieuse,
39:04 si je puis me permettre, qui inquiète. Reprenons notre exemple
39:06 du jeudi de l'Ascension. Ça ne dérange personne. Alors, plus personne
39:08 ne sait ce qu'est l'Ascension, ça va être peut-être,
39:10 mais en l'occurrence, ce n'est pas ça le sujet. C'est évidemment
39:12 la progression de l'islam dans la société.
39:14 Or, il se trouve que dans un autre débat
39:16 parallèle, l'islamisation du pays est un fantasme
39:18 d'extrême droite, encore une fois.
39:20 Donc là, c'est pareil, on ne sait plus
39:22 comment on fait. Donc l'islamisation est un fantasme,
39:24 mais en même temps, on a des écoles entières où les trois quarts des élèves,
39:26 voire des professeurs, ne sont pas là le jour
39:28 d'une fête musulmane. C'est bien qu'il y a
39:30 un petit changement quand même dans ces écoles. Il y a 50 ans,
39:32 cette question ne se posait pas, cette question
39:34 n'existait pas. Donc il y a bien un petit changement.
39:36 Par ailleurs, on comprend
39:38 mal ce qu'il se passe dans les écoles, parce que
39:40 d'abord, il y a une sécularisation de la société,
39:42 donc le rapport au religieux est
39:44 très distendu, ou outre
39:46 dans cette communauté musulmane,
39:48 et que nos références culturelles sont chrétiennes,
39:50 mais sans orthopraxie.
39:52 On n'a pas l'habitude de ces orthopraxies,
39:54 des menus, de la manière de s'habiller,
39:56 et des jours auxquels
39:58 on ne va pas à l'école. Par ailleurs,
40:00 on constate que la question du jour férié musulman,
40:02 puisqu'elle est revenue dans l'idée,
40:04 elle ne se pose pas tant qu'elle s'impose
40:06 en réalité par le nombre.
40:08 Et c'est là où je dis, les gens se réveillent un peu tard.
40:10 Il était très inconséquent de vouloir
40:12 faire venir des millions d'étrangers,
40:14 d'en faire des Français en refusant l'assimilation,
40:16 parce que ce n'est pas que l'assimilation n'a pas fonctionné,
40:18 c'est qu'elle a été refusée. De négliger
40:20 la donnée culturelle et religieuse des gens
40:22 qu'on faisait venir par millions,
40:24 soit au fil des années, évidemment,
40:26 avec le regroupement familial, notamment,
40:28 et venir ensuite s'offusquer
40:30 des conséquences culturelles de gens
40:32 qui sont venus et à qui on a demandé
40:34 non seulement de venir avec leur culture
40:36 d'origine, et surtout, de ne pas la changer.
40:38 Et enfin, la loi prévoyait
40:40 en effet des exceptions,
40:42 mais l'ampleur du phénomène, parce que les gens disent "oui d'accord,
40:44 les exceptions étaient prévues", mais là, l'ampleur du phénomène
40:46 nous déplace, nous dépasse. Mais l'ampleur
40:48 du phénomène n'est que l'autre nom de l'ampleur
40:50 de l'immigration massive, encore
40:52 un fantasme d'extrême droite.
40:54 Donc il n'y a pas d'enjeu de sécurité ou de délinquance
40:56 très directement sur cet absentéisme,
40:58 le seul enjeu, c'est le changement de référence
41:00 culturelle dans certaines écoles
41:02 de ce pays, par le biais d'un changement
41:04 de la population de ces écoles
41:06 et de ces quartiers, et on a
41:08 un référentiel culturel, en l'occurrence islamique,
41:10 qui s'impose dans un pays qui panique
41:12 parce qu'il ne sait même plus quel est son référentiel
41:14 culturel à lui. Voilà ce qui se
41:16 passe, à mon avis, autour
41:18 de l'Aïd.
41:20 - Merci beaucoup, Charnotte Dornilas,
41:22 pour votre regard.
41:24 Une petite page avec vous, Marc Menand.
41:26 J'aime bien, par exemple, un peu remonter sur ce que disait
41:28 Dimitri, "taxer les plus riches", on va s'arrêter sur le profil
41:30 d'un grand milliardaire.
41:32 Alors,
41:34 il est mort le 23 mai
41:36 1937, John Davidson
41:38 Rockefeller,
41:40 qui est mort à 97 ans,
41:42 symbole de la réussite capitaliste,
41:44 milliardaire, une histoire
41:46 invraisemblable que vous allez nous raconter.
41:48 Pourquoi est-ce qu'elle vous intéresse ?
41:50 - Je dirais jusqu'au bout, presque un jeune
41:52 homme, oh, pas bien gros,
41:54 50 kilos seulement. - Comme vous, quoi.
41:56 - Oui.
41:58 Mais le matin, il se lève
42:00 6h30, au plus tard 7h,
42:02 ça, c'était la grasse matinée,
42:04 il sort dans le Grand Parc,
42:06 pieds nus, marche dans
42:08 la rosée. C'est très bon, ça, Roligon.
42:10 Tentez l'expérience. Oui, c'est une
42:12 très bonne chose. Ensuite,
42:14 une petite biscotte, Mathieu à côté,
42:16 forcément, il serait là, il pesterait.
42:18 Petite biscotte, une moitié
42:20 de yaourt et hop,
42:22 18 trous de golf.
42:24 À 97 ans,
42:26 il est toujours dans cette aisance
42:28 et depuis très tôt,
42:30 ça a été la marque de sa réussite,
42:32 se lancer dans le golf.
42:34 Il est devenu
42:36 l'un des grands, je dirais,
42:38 de ce sport et malgré l'âge,
42:40 réussit toujours des parcours
42:42 remarquables. Bon,
42:44 cet homme, comment en est-il
42:46 arrivé là ? Notons qu'au passage,
42:48 il n'a plus le moindre cil,
42:50 plus la moindre
42:52 trace de système
42:54 pileux, il a été victime d'une maladie
42:56 et se désangoisse, toujours est-il
42:58 qu'il est obligé de porter perruque.
43:00 C'est le seul stigmate
43:02 qui marque que
43:04 les années ont passé.
43:06 Son dernier défi, 97 ans,
43:08 comme je vous l'ai dit, eh bien,
43:10 s'il n'y avait pas cette crise cardiaque
43:12 pour le foudroyer, il s'était juré
43:14 d'arriver à 100 ans et il n'y avait
43:16 aucune raison de ne pas y croire.
43:18 Dans ses poches, tous les matins,
43:20 vous avez l'un de ses valets
43:22 qui est Suisse, ça fait des décennies
43:24 qu'il travaille avec lui et son
43:26 seul job,
43:28 c'est de lui donner les petites
43:30 pièces qu'il répandra
43:32 ici et là quand il rencontre
43:34 des miséreux ou des gens qui ont besoin
43:36 d'une petite assistance.
43:38 La philanthropie,
43:40 c'est ce qu'il l'obsède.
43:42 Et un jour, un pasteur
43:44 qui s'appelle Guedes, lui a fait
43:46 remarquer qu'il était indispensable,
43:48 quand on avait été
43:50 dans la protection du Seigneur
43:52 à ce point, de répandre
43:54 les bienfaits. Alors,
43:56 il a constitué une sorte
43:58 de société où le pasteur
44:00 joue un grand rôle et ses propres
44:02 fils, c'est-à-dire que lui continue
44:04 à engranger l'argent
44:06 de ses fils, la dépense des hôpitaux,
44:08 des orphelinats
44:10 et également des réflexions,
44:12 mais même à l'étranger. On a par exemple
44:14 Versailles qui profitera
44:16 d'un don Rockefeller pour
44:18 rejaillir dans sa splendeur. On a
44:20 la cathédrale de Reims, hop,
44:22 et bien Rockefeller capuisé dans la caisse.
44:24 Ça peut aider. Le château de Fontainebleau,
44:26 même chez eux. L'argent des riches peut aider.
44:28 En l'occurrence, oui, et il se donne
44:30 de bonnes consolations. Celui est venu très tôt.
44:32 Là, il nous faut revenir
44:34 aux origines. Alors,
44:36 le père était un personnage assez
44:38 bizarre. Il avait une
44:40 carte de visite sur laquelle était
44:42 inscrit "Docteur en
44:44 médecine". Ne croyez pas qu'il ait
44:46 une quelconque pratique
44:48 de la chose. Il avait simplement
44:50 son cheval, la petite carriole,
44:52 il arrivait dans les
44:54 places publiques
44:56 et là, interpellait
44:58 la foule en camelot
45:00 et proposait
45:02 la petite fiole miraculeuse.
45:04 "Avec ça, vous guérissez,
45:06 avec ça, vous vivrez vieux", etc.
45:08 Et alors, lui, ce qui est bizarre, c'est qu'il ne vit pas
45:10 si vieux que ça, puisqu'il
45:12 disparaît. Il disparaît,
45:14 mais on le voit revenir
45:16 mort-vivant, bien pimpant,
45:18 dans la famille pendant 25
45:20 ans. Et oui, il a réussi à se
45:22 faire soustraire
45:24 du fichier public, mais
45:28 il est toujours bien vivant.
45:30 Et la famille, dans ses
45:32 conditions, vit plutôt bien.
45:34 Le petit gamin, dès l'âge de 6 ans, on lui
45:36 a offert deux dindons.
45:38 "Ah, c'est pas mal ça, des dindons !"
45:40 Il les élève. Alors, il fait un
45:42 carnet. D'un côté, les dépenses
45:44 et les bénéfices qu'il
45:46 en tire. C'est sa première affaire.
45:48 À 12 ans,
45:50 il a déjà plus de
45:52 50 dollars d'économie. C'est
45:54 important parce que c'est une référence.
45:56 50 dollars, les dindons qui
45:58 se multiplient. Et un jour, il se
46:00 dit, parce qu'il a vu une proposition,
46:02 d'aller aider un paysan
46:04 pendant trois jours à relever les pommes de
46:06 terre. Ça lui rapporte un
46:08 dollar. Alors là, à 12 ans,
46:10 il dit "il est inutile de travailler,
46:12 il faut faire travailler l'argent".
46:14 C'est une résolution.
46:18 Et son père, qui de temps en temps,
46:20 donc, réapparaît, lorsqu'il a
46:22 16 ans, fait en sorte qu'il
46:24 participe très rapidement
46:26 à un enseignement d'une école
46:28 de commerce. Il en ressort,
46:30 s'engage deux ans
46:32 dans une entreprise qui
46:34 fait du transport de porc
46:36 et de céréales. Là encore,
46:38 très rapidement, il travaille,
46:40 il bûche 14 heures par jour.
46:42 Il empoche 900 dollars et de là,
46:44 il va fonder sa propre compagnie
46:46 qui sera concurrente de celle
46:48 qu'il a employée. Il trouve
46:50 un associé. Mais que se passe-t-il ?
46:52 En ces temps, on est dans
46:54 les années 1870,
46:56 il y a le pétrole qui commence à jaillir.
46:58 Et il apprend
47:00 qu'en Pennsylvanie,
47:02 un gisement est apparu
47:04 et que de là, c'est la ruée
47:06 vers l'or. Et quand il va
47:08 sur place, il s'aperçoit
47:10 que ces pauvres types sont
47:12 là à voir les jaillissements,
47:14 ils ne savent pas spécialement
47:16 comment vendre, et lui,
47:18 il montra une raffinerie.
47:20 Et rapidement, il rachètera
47:22 les raffinages. Mais il va
47:24 encore plus loin que ça. Il se dit
47:26 que ces gens qui ont besoin
47:28 de transports pour
47:30 acheminer ce qui sort
47:32 de leur puits, eh bien s'ils
47:34 achètent aux compagnies
47:36 de chemin de fer
47:38 avec un contrat léonin
47:40 une partie des
47:42 wagons, ils seront
47:44 obligés de passer par
47:46 ces obligations. Et en plus, il s'arrange
47:48 pour que même sur ce qu'ils arrivent à vendre,
47:50 ça lui rapporte. Et par
47:52 conséquent, il crée la
47:54 grande compagnie qui
47:56 va lui valoir de créer
47:58 ESO, de créer Golfe
48:00 et d'être le premier
48:02 milliardaire. Alors c'est pas
48:04 tout à fait clean, vous avez bien compris,
48:06 mais il a toujours dans sa poche sa Bible,
48:08 la piété, il s'en
48:10 remet à Dieu. C'est un asset
48:12 qui ne boit pas une goutte, qui ne fume pas
48:14 et qui vit donc jusqu'à 97 ans
48:16 en veillant
48:18 à ce que les pauvres, quand ils le
48:20 voient passer, soient tout contents
48:22 de l'avoir aperçu.
48:24 - Merci beaucoup pour cette page de
48:26 l'histoire sur ce premier milliardaire,
48:28 Marc Menendan. Dans un instant, on
48:30 parlera avec vous de...
48:32 Je ne sais pas si vous avez la fiche
48:34 à montrer pour annoncer le
48:36 sujet de Mathieu Bocoté,
48:38 la publication Facebook. On va la montrer,
48:40 la seule église qui illumine
48:42 est celle qui brûle. Alors on en parle
48:44 dans un instant, ça a été affiché, retiré,
48:46 mais on en parle dans un instant. Juste avant
48:48 un tour de table, j'aimerais vous entendre par rapport
48:50 à cet après-midi, le CHU
48:52 de Reims s'est arrêté, une minute de silence
48:54 pour dénoncer l'horreur. À 13h30,
48:56 c'est l'heure à laquelle l'infirmière
48:58 Karen Thibault-Mézineau, 38 ans,
49:00 a été poignardée
49:02 à mort hier alors qu'elle se
49:04 changeait les vestiaires de l'hôpital. Alors on a appris
49:06 aujourd'hui que l'auteur présumé
49:08 a indiqué qu'il voulait se venger
49:10 après avoir été maltraité en psychiatrie.
49:12 Précisons qu'à chaque fois
49:14 qu'il croisera une blouse blanche, il la
49:16 "plantera", je cite. Il a
49:18 admis avoir porté trois ou quatre coups de couteau à des
49:20 infirmières et rappelons,
49:22 et Charlotte Dornéas, je me tourne vers vous,
49:24 en juin 2017, l'homme avait déjà
49:26 agressé avec un couteau quatre
49:28 personnes du personnel médical.
49:30 Une question, pourquoi ?
49:32 On va dire, c'est une question qu'on pose régulièrement,
49:34 était-il dehors ? Pourquoi l'irresponsabilité
49:36 pénale a-t-elle été retenue ?
49:38 Alors, il a été, en effet, en
49:40 juin 2022, donc pour ces faits de violence
49:42 aggravé, il est jugé irresponsable pénalement,
49:44 c'est-à-dire fou, en langage courant,
49:46 et donc il ne peut pas être jugé, donc il y a un non-lieu.
49:48 Sauf que dans ce genre de situation, normalement
49:50 vous passez devant la cour de l'instruction
49:52 pour savoir ce qu'on
49:54 fait de vous, donc la question de savoir ce qu'il faisait
49:56 dehors reste absolument entière.
49:58 Il est normal de ne pas juger un fou, par contre il n'est pas normal de laisser
50:00 quelqu'un dehors qui est capable de
50:02 planter une blouse blanche qu'il croise, parce que, voilà,
50:04 le drame. Donc la question est exactement
50:06 la même, sauf qu'elle se porte, en l'occurrence, sur la
50:08 psychiatrie, puisque sur la prison, mais...
50:10 - Et ce jugement, il devait avoir lieu vendredi, en fait,
50:12 c'est ça qui est absolument tragique.
50:14 Vous savez, il y a des pays où, en fait, il n'y a pas d'irresponsabilité pénale.
50:17 La folie va être une circonstance atténuante.
50:19 C'est le cas en Suède.
50:21 Et cette tragédie, en fait,
50:23 qu'on a vécue, qui n'est pas une tragédie
50:25 hospitalière, c'est une stratégie aussi du
50:27 service public, encore une fois,
50:29 et aussi de notre rapport
50:31 à la justice. Je pense que ce sont des questions qui doivent être
50:33 posées, mais qui peut-être vont se retrouver
50:35 éludées, finalement, parce que,
50:37 évidemment, c'est un peu gênant. - Rapidement, Marc Menon.
50:39 - Oui, mais ça pose beaucoup, beaucoup de questions,
50:41 parce qu'on a vu, dans les derniers crimes
50:43 qui ont été commis par des jeunes,
50:45 ou des agressions,
50:47 qu'ils étaient sous traitement. Alors là, je ne sais pas
50:49 s'il était sous traitement. Il l'a été,
50:51 tout du moins. Et on s'aperçoit que
50:53 ces traitements concours
50:56 à alimenter une sorte
50:58 de morbidité,
51:00 de quelque chose
51:02 de terrifiant par rapport à soi
51:04 et la destruction des autres.
51:06 Alors, que faire d'individus qui sont malades ?
51:08 Est-ce qu'on les enferme ? Est-ce que l'on revient
51:10 à ce qui se passait ? Vous voyez,
51:12 je crois qu'on ne peut pas se contenter
51:14 de commenter. On ne peut être
51:16 que navré, mais le sujet est beaucoup
51:18 plus grave que ça. - Eh oui.
51:20 C'est une publication à Facebook
51:22 qui nous vient des antifas
51:24 de Lille. "La seule église
51:26 qui illumine est celle
51:28 qui brûle", je cite.
51:30 Elle suivait l'incendie de l'Université catholique de Lille.
51:32 C'est pourquoi, ils lui ont
51:34 ajouté en commentaire, je cite, "ça marche aussi
51:36 avec les facs de droitard".
51:38 Le message est clair,
51:40 Mathieu Bocote, c'est un appel à la violence,
51:42 à l'incendie, c'est un appel à un geste
51:44 criminel lancé dans l'indifférence
51:46 la plus complète. - Ah mais nos antifas
51:48 sont constants. Ils font des appels
51:50 à la violence, ils en appellent à la destruction
51:52 des biens, ils en appellent à l'agression des policiers
51:54 et la réaction des autorités publiques
51:56 est constante. Ils ne font rien.
51:58 Alors, qu'est-ce qu'on voit ici ? C'est Boulevard Voltaire
52:00 qui nous a rapporté la chose. Donc, c'est une publication
52:02 avec cette formule de Bois-d'Aventure
52:04 "Durati" s'appelle-t-il, qui dit
52:06 "la seule église qui est claire est l'église qui brûle".
52:08 Donc, c'est une phrase que les anarchistes aiment reprendre.
52:10 Et ils ajoutent, donc,
52:12 pour les facs de droitard, globalement,
52:14 il faut que ces établissements,
52:16 ces bâtiments brûlent. Mais là, la cible,
52:18 ce sont les chrétiens. C'est intéressant de noter
52:20 pourquoi cette aversion particulière, cette idée
52:22 qu'une église devrait brûler et on devrait
52:24 applaudir. Alors, on pourrait dire
52:26 que ce sont des anarchistes un peu fous,
52:28 des anarchistes tête brûlée, on pourrait y voir
52:30 des nihilistes radicaux qui aiment
52:32 voir brûler le monde, et il y aura un peu de ça.
52:34 Mais pourquoi cibler l'église?
52:36 Et là, on pourrait se faire une forme d'histoire du rapport
52:38 au christianisme chez les extrémistes
52:40 dans la modernité. On pourrait dire
52:42 que dans l'histoire de la Révolution française,
52:44 la Révolution française porte en elle une dimension rarement
52:46 mentionnée, c'est une révolution fondamentalement
52:48 anti-chrétienne. Mais elle ne se résume pas à ça.
52:51 Mais il y a cette dimension.
52:53 1917, la Révolution russe,
52:55 encore une fois, il y a cette idée qu'il faut
52:57 éradiquer les racines mêmes du christianisme,
52:59 dans ce cas-là, c'est l'orthodoxie,
53:01 chaque fois pour libérer l'homme
53:03 de la religion, et plus particulièrement
53:05 de l'idolâtrie, et de ces temples
53:07 qui témoignent, dans l'esprit des croyants, du moins,
53:09 de la présence de Dieu, et de la volonté
53:11 de l'honorer d'une manière ou de l'autre.
53:13 Donc c'est cette forme de logique d'éradication.
53:15 Il faut chasser, il faut arracher les croix,
53:17 il faut détruire les cimetières,
53:19 il faut en finir avec les églises, et,
53:21 justement, le seul moment où une église
53:23 est belle, finalement, c'est lorsqu'elle brûle,
53:25 c'est-à-dire lorsqu'elle est détruite, lorsqu'on
53:27 congédie avec elle l'ancien monde.
53:29 Premier élément. Deuxième élément
53:31 qui est pas sans intérêt, on parle aussi d'une fac,
53:33 donc globalement une université.
53:35 Qu'est-ce qu'on fait? On doit l'attaquer.
53:37 Les universités qui produisent un savoir jugé
53:39 réactionnaire, droitard, doivent aussi brûler.
53:41 Donc nos antifas, évidemment,
53:43 se lovent d'une forme de culture nihiliste,
53:45 révolutionnaire, fanatique,
53:47 particulièrement violente.
53:49 Ils théorisent l'appel à la violence,
53:51 ils multiplient les gestes de violence,
53:53 mais ça, ça ne dérange personne.
53:55 - Et pourtant, c'est la violence
53:57 d'une ultra-droite en ce moment
53:59 qui inquiète les autorités.
54:01 - Ah bien oui, ça, c'est le grand récit médiatique
54:03 halluciné du moment. Je pense qu'on est tous contemporains
54:05 d'une hallucination collective où on voit
54:07 l'ultra-gauche attaquer les policiers,
54:09 l'ultra-gauche détruire les biens,
54:11 l'ultra-gauche jouer à la guerre civile avec les policiers,
54:13 l'ultra-gauche chercher à détourner les manifestations,
54:15 l'ultra-gauche s'emparer des universités,
54:17 des facs, faire régner une terreur
54:19 dans les milieux intellectuels, dans les milieux universitaires.
54:21 Mais il y a une campagne menée
54:23 par différents acteurs politiques,
54:25 bien évidemment, Mme Tourdélier,
54:27 dans les médias, Libé, qui de temps en temps
54:29 nous sort une couve, une en disant
54:31 "Ah là là, l'ultra-droite est partout",
54:33 par le service public, la 5, j'en parlais récemment.
54:35 Donc, il y a cette espèce
54:37 de grand récit médiatique qui sert
54:39 à occulter cette réalité toute simple.
54:41 La violence est de l'ultra-gauche,
54:43 mais on dénonce l'ultra-droite. On va même attaquer
54:45 les colocs s'il le faut, les fermer, on en parlait hier.
54:47 Il y a une manifestation gauche
54:49 violente, on attaque des policiers,
54:51 fermer un coloc de droite, ça, c'est bien pensé.
54:53 Donc, qu'est-ce qu'il y a à travers ça?
54:55 Moi, ça me frappe, c'est une forme de schizophrénie collective.
54:57 Le rapport au réel disparaît.
54:59 Le rapport au réel n'est plus présent
55:01 dans notre représentation de la vie publique.
55:03 Nous vivons dans un fantasme idéologique,
55:05 on laisse croire à l'existence d'une menace
55:07 qui est purement soit marginale, soit fantomatique,
55:09 soit imaginaire et fantasmatique,
55:11 le grand complot d'ultra-droite
55:13 qui pourrait renverser la République,
55:15 pendant qu'une vraie violence, elle,
55:17 au-delà, je parle même pas de l'ensauvagement du pays,
55:19 je parle même pas des quartiers qui se dérobent
55:21 et qui se déroulent. Non, je parle de la violence
55:23 d'une mouvance milicienne, ça, ça ne construit pas
55:25 les récits publics. C'est l'ultra-gauche
55:27 qui terrorise, et encore une fois, je le dis,
55:29 il faut taper sur les éléments plus conservateurs,
55:31 quels qu'ils soient, parce qu'apparemment,
55:33 ce seraient eux les vrais méchants à l'échelle
55:35 de je ne sais quelle conspiration cosmique.
55:37 De ce point de vue, je leur ai dit, au régime,
55:39 une idéologie, un pouvoir, une idéologie dominante
55:41 qui nous coupe à ce point du réel,
55:43 qui nous arrache au réel,
55:45 ne peut que nous condamner à devenir fous.
55:47 Nous ne parvenons plus à distinguer
55:49 le vrai du fantasme,
55:51 le vrai du faux, et je ne crois pas
55:53 que c'est un objectif, je pense pas que c'est une conspiration,
55:55 je pense que c'est simplement la logique d'une idéologie
55:57 qui s'est retournée contre le réel et qui dit
55:59 devant le réel, "non pas ça rend, le réel ne passera pas",
56:01 mais si on appelle à brûler une église,
56:03 ça, c'est pas grave, on peut applaudir.
56:05 - La boucle est bouclée, on dénonce le mensonge
56:07 en mentant. - Oui, c'est bien vu.
56:09 - Merci à tous. Tout de suite, la Minute info
56:11 Adrien Spiteri, ensuite, l'Ordre des produits
56:13 avec Pascal Praud. À demain.
56:15 (générique)
56:17 - L'Assemblée nationale rend hommage
56:19 aux agents du service public.
56:21 Au lendemain de la mort d'une infirmière
56:23 au CHU de Reims, une minute de silence
56:25 a été observée.
56:27 Elisabeth Born, la Première ministre,
56:29 a redit son émotion et son soutien.
56:31 Dimanche matin, à Villeneuve-Dasques,
56:33 trois policiers ont également perdu la vie.
56:35 35 000 forces de l'ordre
56:37 seront mobilisées pour la cérémonie
56:39 d'ouverture des JO 2024.
56:41 Elle aura lieu le 26 juillet,
56:43 selon le ministre de l'Intérieur,
56:45 Gérald Darmanin. Plusieurs centaines
56:47 de milliers de personnes pourraient y assister.
56:49 Il assure que 400 caméras supplémentaires
56:51 seraient installées à Paris d'ici là.
56:53 Et puis, la création d'un centre
56:55 de rétention administrative
56:57 fait polémique à la Trinité.
56:59 Le maire de la ville a lancé
57:01 une pétition. Elle a déjà récolté
57:03 plus de 1700 signatures.
57:05 Le maire est fortement opposé
57:07 au projet. Il dénonce notamment
57:09 le fait de ne pas avoir été consulté.
57:11 (générique)
57:13 consultez.
57:15 ♪ ♪ ♪

Recommandations