• il y a 2 ans
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Sport
Transcription
00:00 On va parler de cette affaire qui ne vous a pas échappé, j'aimerais vous entendre avant 21h.
00:04 A l'encontre de Vinicius, l'éliet brésilien du Real Madrid a une nouvelle fois été visé ce dimanche par des cris de singes lors d'un match de Liga face au Valence.
00:13 Un incident qui a généré une vague d'indignation et de soutien de Mbappé, de Neymar en passant par le président Lula,
00:19 qui d'ailleurs n'a pas hésité à prendre la parole sur le sujet alors qu'il participait au G7 à Hiroshima au Japon.
00:24 Le président de la Fédération Espagnole de Football, Luis Rubiales, lui, a reconnu que le football espagnol avait un "problème de racisme".
00:32 Le foot en fait-il assez pour lutter contre le racisme, Cédric Chasseur ?
00:37 Vous n'avez pas cité Ravier Tebas dans cette histoire et dans les différents propos ?
00:41 Parce que je pense que c'est le premier problème dans cette histoire, c'est que Ravier Tebas, plutôt que d'aller s'excuser,
00:46 il y a tous les gens qui se sont excusés, le président de la Ligue de Football Professionnel Espagnol, qui gère notamment les championnats,
00:57 lui, il ne s'est pas du tout excusé. Au contraire, il est allé attaquer Vinicius pour dire "non mais en fait, on avait deux rendez-vous prévus
01:07 pour parler justement un peu de comment on fonctionnait, de ce qu'on pouvait mettre en place, et puis vous n'êtes pas venu".
01:13 Il était à contre-courant complet. Et je pense que c'est le premier problème, c'est qu'en fait, au sein même des instances espagnoles,
01:20 de certaines instances, de celles qui dirigent les championnats, il y en a déjà qui refusent de traiter officiellement le problème.
01:28 Il y a plusieurs plaintes qui ont été déposées par le Réal depuis le début de la saison ou même des années précédentes.
01:34 Le club de Valence aussi a dit "condamner publiquement toutes sortes d'insultes" et annoncé enquêter en interne sur les faits.
01:38 Et trois personnes ont été arrêtées à Valence et quatre à Madrid, et c'était pour une affaire précédente où ils avaient mis une poupée à l'effigie de Vinicius
01:44 qu'ils avaient pendue le long d'un pont.
01:46 Mais le problème, c'est que le Réal a porté plainte plusieurs fois, et il y a plusieurs plaintes à quelles on n'a pas donné suite par la justice espagnole.
01:55 Donc c'est le deuxième problème aussi. C'est qu'au niveau de la justice, j'ai l'impression, là aussi on marche un peu à contre-courant.
02:02 Je pense qu'il y a à la fois un problème sportif, un problème juridique de la Ligue, mais il y a aussi un problème sociétal, d'État,
02:11 où, un peu comme en Italie, on a du mal à gérer les personnes qui ont ce comportement, je ne vais pas les appeler des supporters, mais complètement anormal.
02:22 - Guirou ?
02:23 - Oui. Il y a très longtemps que j'étudie ces problèmes-là, parce que j'y suis très sensible.
02:30 Et j'avais fait deux observations qui sont en général jamais faites.
02:36 Les pays où il y a des problèmes de racisme sont des pays qui n'ont pas eu de colonies en Afrique.
02:44 L'Espagne a eu toutes ses colonies en Amérique latine, et il y a peu de joueurs de couleur, ou c'est nouveau, dans le championnat d'Espagne.
02:55 En tout cas, la proportion par rapport au championnat de France, qui est très liée à une grande partie de l'Afrique, il faut le dire, à deux tiers de l'Afrique,
03:04 il faut bien regarder une carte et mettre des couleurs aux nouveaux pays qui sont magnifiques, et qui restent des amis de la France de toute manière,
03:11 même culturel, parce que les gens de là-bas parlent français, quand les joueurs viennent, ils parlent français.
03:17 En France, qu'est-ce qu'il devrait y en avoir par rapport à l'Espagne ou à l'Italie, par exemple ?
03:24 Bien plus, heureusement. Nous avons une population plus mêlée. Je le reconnais, je vais au stade plusieurs fois par semaine.
03:34 Elle est plus respectueuse de la diversité. Elle fait plus partie de notre culture.
03:41 Les enfants à l'école sont mêlés dès l'école maternelle et puis au lycée tout le temps.
03:46 Heureusement, ça se passe bien. Mais en Espagne, c'est encore très, très séparé.
03:51 Et finalement, je dis que les pays qui ont été victimes de dictature ont des tendances au racisme beaucoup plus fortes.
03:58 Ça, c'est votre avis, Guirou. Il y a quand même des campagnes qui sont menées par la FIFA, par l'UEFA.
04:05 Et du côté de la France, il y a des règles aussi qui sont établies. Après, c'est les supporters aussi.
04:10 Regardez les campagnes. Vous parlez des campagnes. On fait porter ça sur les joueurs.
04:15 Ce sont les joueurs à qui on dit "Say no to racism" ou "Unite against racism".
04:21 Ce sont toujours les joueurs qui sont en première ligne et à qui on demande d'agir en premier.
04:26 C'est justement ce qu'a dit Ancelotti aujourd'hui.
04:28 Mais il faut arrêter ça.
04:31 Les clubs, Xavi, Ancelotti et d'autres entraîneurs de Liga ont dit qu'il faut que la fédération, les instances et la Liga Pro, qui est la LFP espagnole,
04:45 prennent le taureau par les cornes et n'attendent pas que ce soit les joueurs qui "câblent" comme a pu le faire Vinicius.
04:54 C'est compréhensible. Parce que lorsque le stade de Valence fait 55 000 places, vous vous insulte de singe et d'autres bêtises.
05:04 Là, c'est tout le stade.
05:06 Après, ça n'excuse en rien. Petite précision, Vinicius a eu des problèmes.
05:12 Effectivement, il a eu des problèmes dans plusieurs stades.
05:14 Mais Vinicius est un joueur à part qui provoque, qui provoque les adversaires, qui n'a pas toujours eu un comportement extraordinaire.
05:22 Il a obtenu la nationalité espagnole en septembre 2022.
05:26 Il l'avait demandé, ça veut dire qu'il a fait la démarche de demander la nationalité.
05:29 Et maintenant, il dit qu'il était prêt à chercher une destination moins hostile alors qu'il a un contrat qui court jusqu'en 2027 au Real.
05:35 Ancelotti a dit qu'il ne partirait pas. Je ne pense pas que ça va le faire partir.
05:39 Je pense que là, l'Espagne est envers les yeux.
05:41 Moi, je veux juste réagir par rapport à ce qu'a dit Agui.
05:44 Alors l'Espagne, très bien, n'a pas eu autant de colonies que la France, mais ils ont quand même eu ce...
05:52 Ils sont toujours mêlés avec ce Sahara occidental, avec l'Algérie, le Maroc.
05:56 Ils sont toujours dans ce nid de guêpes.
05:59 Ils ont des liens avec Sao Taum et Lya, qui sont des enclaves en Afrique, au Maroc.
06:06 Il y a aussi la Guinée équatoriale où l'on parle espagnol.
06:09 Alors très bien, ce n'est pas le plus grand pays d'Afrique.
06:13 Il y a quand même un lien.
06:15 Et aujourd'hui, étant moi-même d'origine espagnole, quand j'entends que les pays qui sortent de dictature sont plus racistes que les autres,
06:23 non, en Espagne, tout comme l'Espagne et le Portugal, sont les uniques pays en Europe
06:29 où il n'y a pas eu de parti d'extrême droite pendant très très longtemps.
06:32 Il n'y a jamais eu de FN.
06:34 Alors très bien que le rapport soit différent, mais l'Espagne, comme le Portugal, ne sont pas des pays laïcs.
06:39 En Espagne, c'est la religion catholique et ça change tout.
06:42 Je ne vais pas partir dans des débats extraordinaires.
06:44 On ne va pas refaire la géopolitique non plus.
06:46 Je ne trouve pas que l'Espagne soit plus raciste que d'autres, contrairement à ce qu'a dit Vinicius.
06:52 Et on pourrait parler du Brésil.
06:54 Bref, peu importe.
06:56 Avec ce qu'a fait notamment Bolsonaro pendant ses mandats, je trouve qu'il y a quand même un problème.
07:01 Et je trouve que Vinicius, c'est un mal pour un bien.
07:05 Malheureusement...
07:06 Parce que ça tend les relations entre le Brésil et l'Espagne.
07:09 Mais surtout, ils vont devoir faire changer les choses.
07:13 C'est obligatoire.
07:15 On ne peut pas laisser continuer des imbéciles aller au stade et crier et déverser leur haine, leur colère, leur vomi et leur bêtise sur des joueurs parce qu'ils sont frustrés.
07:25 C'est impossible ça.
07:26 Et c'est pareil pour toute forme de sexisme et de racisme.
07:30 On l'a vu aujourd'hui en France.
07:32 En France, on a eu du mal à faire porter à tous les joueurs...
07:35 Un brassard.
07:36 On en a longuement parlé.
07:38 Un flocage arc-en-ciel.
07:39 On ne leur demande pas d'aller à la Gay Pride.
07:41 On leur demande une notion de respect.
07:42 Alors on dit "oui, je respecte, mais je ne porte pas".
07:45 Mais en fait, le respect, ça commence avec tout.
07:47 Oui.
07:48 Mais c'est vrai que c'est souvent les joueurs à qui on demande de montrer, de démontrer...
07:52 De sortir du terrain.
07:54 On leur demande de sortir du terrain.
07:55 C'est à eux de prendre la décision.
07:57 Non.
07:58 Et ce n'est même pas à l'arbitre de prendre la décision.
07:59 Il devrait y avoir...
08:01 Il y a des directeurs de jeu à l'extérieur.
08:04 Il y a des organisateurs.
08:05 C'est à eux de prendre cette décision.
08:07 A eux de la faire appliquer par l'arbitre.
08:08 Ce n'est pas aux joueurs de décider "c'est bon, on arrête, on sort du terrain".
08:11 Je pense qu'il y a une prise de contente de ce côté-là.
08:13 Vous avez été joueur, je vous rappelle, au Paris Saint-Germain.
08:16 Est-ce que vous avez la sensation que cette haine, ce racisme, ça monte ?
08:21 C'est beaucoup plus...
08:22 À l'époque, quand vous jouiez, est-ce que vous aviez à faire ce type d'incidents ?
08:26 Si on peut parler d'incidents, c'est très grave.
08:28 C'était plus ancré.
08:31 Puisque, à l'époque, on trouvait presque ça normal.
08:37 Vous aviez banalisé ces actes ?
08:39 Là, on en parle.
08:41 Déjà, ça veut dire qu'il y a des joueurs, des dirigeants, des coachs.
08:46 Certaines instances se manifestent et essaient de faire changer les mentalités.
08:51 Comme tout problème sociétal, déjà, ça passe par éduquer.
08:56 On peut dire ce que l'on veut ou quoi.
08:58 C'est vrai que pour l'ensemble, sur un stade, c'est presque devenu un jeu d'insulter et de critiquer Vénitius.
09:05 Bien sûr, ça la provoque.
09:07 Ça fait partie du sport d'essai.
09:12 Mais même ceux qui en sont victimes, Jimmy, les joueurs de couleur noire, vous disent
09:19 "Ah bah oui, on a intégré le fait qu'une insulte raciste s'est faite pour me sortir d'un mal."
09:24 Certains, pas tous, mais j'ai déjà entendu ça.
09:26 Mais ça ne devrait pas l'être. C'est impossible.
09:28 C'est pour ça que ça passe par l'éducation.
09:30 Il faut éduquer, mais pas que les joueurs.
09:32 Entre les joueurs, il y a du respect de temps en temps.
09:36 Déjà, des joueurs.
09:38 Il y a aussi des instances.
09:40 On parlait de certains pays, mais peut-être aussi de certaines mentalités,
09:44 peut-être par rapport à l'âge, par rapport aussi à la culture,
09:47 qui sont peut-être moins sensibles qu'une nouvelle génération.
09:52 C'est peut-être là aussi où il faut jouer.
09:54 Et après, pour moi, l'UEFA, la FIFA, il faut qu'ils interviennent aussi.
09:58 Parce qu'un club comme ça, si ça se passe une fois, deux fois...
10:03 - Mais là, c'est récurrent, oui.
10:05 Et à l'encontre de ce joueur en particulier.
10:07 - On enlève des compétitions européennes, et puis après, que ce soit dans le pays,
10:12 on les écarte et on arrête le match, et ils ont le match perdu.
10:15 Quelles sont les sanctions qui sont prévues en France, en Espagne, en Italie ou quoi,
10:21 pour ce genre de problème ?
10:22 - En Espagne, par exemple, les actes de racisme, c'est les amendes les moins fortes.
10:28 Donc c'est n'importe quoi.

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