Il y a 15 ans, on la découvrait à Cannes dans « La Graine et le Mulet » d’Abdellatif Kechiche. Depuis, Hafsia Herzi a enchainé les projets, tantôt actrice, tantôt réalisatrice. Chaque fois, le festival lui déroule le tapis rouge. En compétition à La Semaine de la Critique, elle nous parle de « Le Ravissement » d’Iris Kaltenbäck, un film sur le mensonge. Interview vérité.Elle appartient à cette nouvelle génération d’actrices qui franchissent le pas de la réalisation. Déjà deux films à son actif derrière la caméra : « Tu mérites un amour » et « Bonne mère ». Hafsia Herzi n’abandonne pas pour autant son métier d’actrice. Comme un besoin vital. Comme si l’incarnation d’un personnage nourrissait l’immense responsabilité de diriger une équipe et porter jusqu’à sa sortie en salle un projet, « son bébé ».Dans « Le Ravissement », premier long métrage d’Iris Kaltenbäck, il est justement question de bébé. Une sage-femme (Hafsia Herzi) qui vient de rompre avec son petit ami est en perdition, elle enchaîne les gardes et dort peu. Un jour, à l’hôpital, alors qu’elle vient d’aider sa meilleure amie à accoucher, elle tient dans ses bras le nouveau-né et tombe par hasard sur son ex.Lydia part en vrille. Le ravissement désigne à la fois l’état de béatitude, mais aussi le kidnapping. La sage-femme va se retrouver prisonnière de cette double problématique. Le mensonge qu’elle a raconté et dont elle ne peut s’extraire rend le personnage complexe et, une nouvelle fois, l’occasion pour Hafsia Herzi ...
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00:00 Je pense qu'il faut croire à ce que l'on raconte, donc oui, il faut être un bon menteur
00:13 quand même, je pense.
00:16 J'en ai fait pas mal, plus jeune.
00:19 J'ai un petit peu honte, franchement.
00:21 Ça se dit pas, j'ai peur de donner des mauvaises idées, mais j'en ai fait, comme tout le monde.
00:27 Pour préparer mon personnage qui est sage-femme, j'ai passé presque trois semaines en service
00:35 de jour et de nuit dans une vraie maternité avec de vraies sages-femmes que je suivais,
00:42 que j'interrogeais.
00:43 D'ailleurs, ça a été filmé et c'est certaines parties où on me voit travailler dans le film.
00:49 Ce sont des images extraites de ce documentaire que l'on a tourné avant le tournage, où
00:55 on était moi, la réalisatrice, la chef opératrice et un preneur de son.
00:59 À beaucoup.
01:02 Franchement, à beaucoup.
01:05 À beaucoup de visites.
01:07 C'était très émouvant, très éprouvant aussi, parce que ça se passe pas forcément
01:12 toujours bien et c'est quand même dur de donner la vie.
01:15 C'était beaucoup d'émotions mélangées.
01:16 Alors, le fait d'être maman depuis peu, ça m'a surtout aidée à ne pas avoir peur
01:24 de manipuler les bébés qui jouaient, parce qu'il y a eu de vrais bébés et pas mal.
01:30 Donc, ça m'a aidée à être dans mes gestes, en confiance et à rassurer les mamans aussi
01:37 quand parfois les bébés qui jouaient, je disais aux mamans, vous inquiétez pas, j'en
01:43 ai déjà un, donc ça va.
01:45 Honnêtement, réalisatrice.
01:50 On porte le film du début à la fin, donc on a beaucoup de pression.
01:54 On a aussi la pression de dévoiler son bébé entre parenthèses au public.
01:58 Il ne nous appartient plus, ça y est.
02:00 On est confronté aux réactions du public, de la presse.
02:04 C'est beaucoup d'émotions qui se mélangent.
02:06 Et aussi de faire le deuil, on va dire, de ce film qu'on a porté tout ce temps.
02:10 Actrice, voilà, oui, c'est stressant, mais on a moins de stress, on profite plus.
02:14 C'est la présentation de mon premier long métrage, à la semaine de la critique.
02:21 Ça a été vraiment beaucoup d'émotions, de fierté, plein de sentiments qui sont mélangés,
02:27 de voir les gens qui ont participé au projet heureux.
02:30 C'était génial.
02:31 Alors avec personne, parce que j'ai très peur de l'avion.
02:36 Je prends pas l'avion.
02:37 Oui, j'écris, je suis sur deux scénarios, deux adaptations de livres qu'on m'a proposé.
02:46 Et voilà, donc je sais pas lequel je vais faire en premier, mais voilà, c'est en
02:50 cours et j'ai envie de prendre mon temps quand même.
02:51 J'ai pas envie de me presser.
02:52 C'est ça.
02:53 C'est ça.
02:54 C'est ça.
02:55 C'est ça.
02:55 [Musique]