Reda Kateb et Benoît Magimel en gangsters magnifiques dans Omar la fraise

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Transcription
00:00 T'as pris 20 ans ce matin à Paris, par défaut.
00:02 T'as une bonne nouvelle ?
00:04 On se connaissait sans se connaître,
00:05 mais on savait qu'on avait des sensibilités,
00:09 je crois qu'il y a un truc comme ça qui s'est passé.
00:11 On va te garder ici en sécurité au soleil.
00:14 On a nos différences, c'était immédiat, c'était ça, naturel.
00:17 Ouais, on s'était croisés,
00:19 mais la première vraie soirée qu'on a passée ensemble, c'était à Alger.
00:22 C'était quelques mois avant le tournage, on s'est retrouvés en bas de l'hôtel
00:25 et puis on est allé passer toute la soirée, on a dîné, on a pris le temps
00:28 et on se lâchait plus, on avait plein de choses à se raconter,
00:30 mais comme si on se connaissait déjà depuis longtemps.
00:32 C'est vrai qu'on parlait du métier d'acteur avec les mêmes mots.
00:36 Ouais, c'est ça, il y avait ce côté "toi aussi".
00:38 Donc c'était comme une reconnaissance et finalement, nos deux personnages,
00:43 il y a un peu cette chose là, c'est-à-dire qu'ils se connaissent
00:45 depuis qu'ils ont 12 ans, 16 ans et tout ça,
00:48 et ils ont encore des choses à se raconter comme si c'était la première fois.
00:51 Il y a toujours une nouvelle histoire.
00:53 Il attrape le petit Tony, il ouvre la fenêtre, il le jette.
00:56 Et au moment où il le jette, l'autre, il ouvre un oeil et il se met à hurler.
01:00 Peut-être, oui, il y a parfois des moments d'ennuis,
01:03 mais il y a une chose qui ne s'épuise pas.
01:05 L'amitié, ça ne s'épuise pas.
01:06 Pourquoi tu me fais des clins d'oeil quand tu me parles ?
01:08 Tu veux me baiser ?
01:09 Tu veux me baiser ?
01:10 Dans le film, il y a les hauts, il y a les bas,
01:12 il y a les moments où ils ont beaucoup d'énergie,
01:14 les moments où il y en a un des deux qui dort sur le canapé,
01:16 l'autre qui le regarde, qui va un peu plus loin.
01:18 Cette histoire d'amitié, c'est vraiment une grande histoire d'amour dans le film.
01:22 Il y en a un qui est un peu plus tête d'eux qu'encre,
01:24 qui est toujours en train de gueuler, qui n'est jamais content.
01:28 Samia, je vais te demander de me rendre ton badge
01:31 et de plus revenir au bureau, t'es licenciée pour faute grave.
01:33 Il y en a un qui mange un peu plus que l'autre.
01:35 L'amitié, c'est à travers les différences des uns et des autres,
01:39 avec une sensibilité qui reste la même.
01:41 Et c'est ça qui devient beau, parce que le cinéma, c'est une grande histoire.
01:45 Moi, ça m'a toujours fait rêver.
01:47 T'as rapporté quelques paires de lunettes, je crois ?
01:52 J'ai rapporté tout, ma janta, j'ai tout ramené, mes bijoux, j'ai tout ramené.
01:55 Je voulais pas faire un beauf.
01:57 Je voulais pas faire de Roger, déjà que le nom n'est pas facile à porter.
02:00 C'est ma génération, je la connais.
02:02 J'aurais dit, vous m'habillez pas comme un abruti.
02:05 Vous aussi, vous m'exportez des trucs de Chegabada,
02:08 des slips de bain, des trucs à la con.
02:10 J'ai dit, non, non, il faut que Roger soit classe, il faut qu'il me fasse un bustier.
02:14 Les essayages des costumes, c'est vraiment un moment important.
02:17 C'est le moment où, de l'intérieur, on sent,
02:20 on sent que ça colle avec le personnage ou avec ce qu'on imagine du personnage.
02:25 Et puis après, dans le miroir, on essaye beaucoup de choses.
02:27 Et à un moment, on voit quelque chose et on se dit,
02:30 peut-être qu'il y a quelque chose de cette ligne-là.
02:32 Au début, j'imaginais pas forcément ce style vestimentaire.
02:35 On a l'impression qu'Omar, il est parti avec 40 valises de vêtements en album.
02:40 Il y a un jupon.
02:41 Et oui, il y a un côté manouche aussi dans ce personnage.
02:47 Dans leur relation, qui est à la fois une relation d'enfance,
02:51 quand ils se préparent pour sortir au cabaret, on avait commencé la scène.
02:55 D'abord, chacun vérifie que tout colle bien, le costume bien ajusté.
02:59 - Qu'il n'y a pas un faux pli. - Entre nous, merde de rien.
03:01 Mais quand on arrive, on fait comme si tout avait été mis en place.
03:05 C'est des trucs de monde, ça.
03:06 Mais ça ne les empêche pas de rire de la violence qu'ils peuvent commettre.
03:09 Ça les fait marrer, ça leur appartient.
03:11 Ça fait parier à tout le monde.
03:12 Je rigole !
03:15 Peut-être qu'ils ont cette chose qu'on aime, en tout cas que j'aime des fois,
03:18 dans les bandits des films, quand ils sont bien faits.
03:21 C'est-à-dire qu'il y a quelque chose où à la fois ils sont un peu effrayants.
03:24 On ne traverserait pas forcément la rue pour aller leur serrer la main.
03:27 Et en même temps, le cinéma nous permet de passer du temps avec eux,
03:30 dans le confort de notre fauteuil, dans la salle.
03:32 C'est un truc que j'aime bien, des fois, de m'approcher grâce au cinéma
03:35 de gens où dans la vie, je n'irais pas forcément passer toute la soirée avec.
03:40 Sous-titrage Société Radio-Canada
03:43 [SILENCE]

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