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50 ans de chansons ! Maxime Le Forestier fête cela avec son double album live « On a fini par trouver une date ». Ce live a été enregistré pendant sa tournée entre les différents confinements. 

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Transcription
00:00 Un demi-siècle de chansons et il nous fait le plaisir d'être là sur le plateau Télématin.
00:04 Bonjour Maxime Le Forestier.
00:05 Bonjour, bienvenue.
00:06 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:08 Vous n'êtes pas venu tout seul, vous êtes venu avec votre double album live.
00:11 On a fini par trouver une date.
00:13 J'étais très enthousiaste de ce titre.
00:16 Qu'est-ce que ça signifie ?
00:17 C'était à la fin du confinement où j'étais en tournée,
00:21 quand le Covid est arrivé.
00:23 Il y a des dates qui ont été reportées quatre fois.
00:26 C'était un plan, après avoir dit bonjour au public,
00:30 je disais "vous voyez, on a fini par trouver une date".
00:33 Ça faisait rire.
00:34 Et quand on m'a demandé un titre, j'ai donné celui-là.
00:37 Qui vient de la vraie vie, comme celle que vous avez beaucoup racontée dans vos chansons.
00:40 Si vous deviez vous retenir une date parmi ces 50 ans de carrière ?
00:44 Je pense que c'est la première Bobino en première partie de Brassens.
00:51 C'est quelle date ? C'est quelle année ça ?
00:53 C'était en 72, en octobre 72.
00:55 Vous aviez conscience à l'époque que c'était déjà Brassens ?
00:59 Oui, quand je lui ai serré la main pour la première fois,
01:02 je savais jouer et chanter tout ce qu'il avait écrit.
01:04 Donc j'ai appris à jouer de la guitare sur les chansons de Brassens.
01:08 Et là on vous entend en live, la scène, c'est là où vous êtes heureux.
01:12 Expliquez-nous, qu'est-ce que vous ressentez précisément
01:15 quand vous êtes face à votre public sur scène ?
01:17 C'est très difficile à expliquer ça.
01:20 C'est une expérience physique, mentale,
01:26 et c'est un échange d'énergie.
01:31 Est-ce que la peur fait toujours partie ?
01:33 Non.
01:34 Enfin, ma femme va rire.
01:37 Pourquoi ? Elle vous trouve stressée avant de monter sur scène ?
01:39 Oui.
01:40 Et vous, vous dites que non.
01:41 Moi je dis non, j'ai absolument pas peur.
01:43 D'accord, ok.
01:44 Vous faites aussi une vraie déclaration d'amour à votre guitare,
01:47 avec une chanson que moi je ne connaissais pas, qui s'appelle "Avec une guitare".
01:50 Qu'est-ce que vous aviez à lui dire à votre guitare ?
01:53 Pourtant vous l'utilisez un peu moins aujourd'hui.
01:54 Qu'elle a changé ma vie.
01:55 Non, je ne joue plus maintenant.
01:56 Je ne joue pratiquement plus.
01:57 Mon fils joue mieux que moi, donc c'est plus la peine.
02:01 Mais c'est vrai que ce sentiment qu'on n'est pas le même piéton
02:04 quand on porte une guitare,
02:06 c'est le sentiment que j'ai ressenti
02:09 quand je suis sorti du magasin avec ma première guitare.
02:11 C'est la certitude ?
02:12 Oui, je me suis dit...
02:13 C'était Boulevard Beaumarchais, non, à Paris ?
02:15 C'était Paul Becher.
02:17 Oui, c'est là-bas.
02:18 Alors vous avez...
02:19 Enfin nous, on a tous une chanson de Maxime Le Forestier qui nous trotte dans la tête.
02:22 C'est laquelle, vous ?
02:23 Là, tout de suite, maintenant.
02:24 Oh, je ne sais pas.
02:25 Il n'y en a pas une qui passe, là ?
02:26 Si, il y en a quelque part qui passe.
02:28 Ah, voilà, parce que vous l'avez...
02:29 Mais vous en avez une qui touche particulièrement votre cœur ?
02:33 Non, non.
02:34 C'est Chico Boar, qui est un grand chanteur brésilien,
02:37 qui disait...
02:39 Quand on me demande ma chanson préférée,
02:41 je dis "mais toutes mes chansons sont comme mes enfants, je les aime".
02:44 Non, non.
02:45 Ce n'est pas vrai ?
02:46 Toutes mes chansons sont comme des femmes.
02:48 Ah, vous les aimez autant les uns que les autres ?
02:50 Et vous les aimez toujours.
02:51 Il y en a qu'on aime une heure, il y en a qu'on aime toute la vie.
02:54 Celle-ci, on l'aime toute la vie.
02:56 Ben oui.
02:57 Il y a tous vos grands classiques sur cet album,
02:59 les fans ne seront pas déçus.
03:01 Est-ce que vous assumez tous les titres de votre carrière ?
03:04 Tout ce que vous avez chanté, ou est-ce que vous dites...
03:07 Non.
03:08 Non ?
03:09 Non, non, il y a des chansons des années 80
03:12 qui ne veulent rien dire,
03:14 parce que je me rendais compte
03:18 que tout le monde écoutait des chansons en langue anglaise,
03:21 donc ils n'en avaient rien à foutre du sens.
03:23 Donc je faisais exprès de faire des chansons qui ne voulaient rien dire.
03:28 C'était une période de creux pour vous ?
03:30 Oui, oui, les années 80.
03:31 Il y a eu 10 ans.
03:32 Il y a eu 10 ans, oui.
03:33 C'est long, 10 ans, quand même.
03:34 Oui, ça arrive à beaucoup de chanteurs.
03:35 Je ne m'en suis pas rendu compte.
03:36 C'est Hardisson, dans une émission de télé,
03:40 qui m'a prononcé pour la première fois le mot "traverser du désert".
03:45 Vous ne l'aviez pas vécu comme ça ?
03:47 Moi, je n'avais pas vécu comme ça.
03:48 Et vous faisiez quoi, alors ?
03:49 Je ne sais pas, j'avais un fils, Philippe,
03:52 je faisais un disque après l'autre.
03:56 De toute façon, j'avais un contrat qui me donnait 10 ans de liberté totale,
04:00 que je vende ou que je ne vende pas, ça n'avait aucune importance.
04:03 J'avais de quoi produire le disque suivant.
04:05 Vous n'avez pas vécu ça comme une traversée du désert du tout ?
04:07 Je n'ai pas vécu ça comme une traversée du désert,
04:10 et ça s'est terminé par n'est-ce-que-pas.
04:12 Oui, donc c'est une belle sortie de "Traverser".
04:15 Alors, on se demande justement si, avec toutes ces belles chansons qu'on a réécoutées,
04:19 vous, en tant que chanteur, parfois vous n'êtes pas lassé
04:22 de chanter vos plus grands tubes en public.
04:24 Écoutez ce qu'en disait quelqu'un que vous appréciez énormément.
04:27 J'ai écrit des mauvaises chansons, des chansons que le public n'aime pas,
04:32 mais m'enlasser moi-même, je ne crois pas.
04:35 Quand j'écris une chanson qui ne me plaît pas, je la jette.
04:38 Vous en jetez beaucoup comme ça ?
04:40 Pas mal, oui.
04:42 J'en ai bien jeté presque la moitié de ce que j'ai écrit.
04:46 Et vous, vous en avez jeté combien de chansons ?
04:48 Oh là là !
04:49 En pourcentage, la moitié, un peu moins ?
04:51 Un peu plus.
04:52 Ouah !
04:53 Vous êtes touché quand vous voyez Georges Brassens.
04:55 Beaucoup, oui.
04:56 C'est marrant.
04:57 Beaucoup, et puis ça me rappelle, quand on était à Bobineau,
05:00 j'avais une chanson que j'aimais beaucoup de lui,
05:02 c'était celui qui a mal tourné.
05:05 Je lui avais dit un soir, "Mais pourquoi tu ne la chantes pas ?"
05:09 Et il m'avait dit, "Parce qu'elle n'a pas marché."
05:12 Et pour moi, je les connaissais toutes, donc elles avaient toutes marché pour moi.
05:17 Donc je ne comprenais pas.
05:19 Et il l'a chantée le dernier jour, pour mon dernier jour.
05:25 En cadeau, qu'il vous a fait.
05:28 Il y a cet album live,
05:30 il y a aussi un album de reprise de Brassens,
05:32 qui a quelques années, vous avez fait quelques montées.
05:33 C'est un album, c'est un coffret.
05:35 Qui est fantastique.
05:36 Je vous propose qu'on écoute une autre petite chanson, Thomas ?
05:38 Oui, celle-là, "Le grand connard".
05:40 Le grand connard.
05:41 Il vise la médaille la plus convoitée,
05:43 celle du plus grand connard.
05:45 Alors, je suis sûr, Maxime Fauré,
05:47 c'est qu'on n'écrit pas une chanson comme celle-là,
05:49 sans penser à quelqu'un.
05:51 Exactement.
05:52 Alors, à qui est dédiée cette chanson ?
05:54 Alors, j'habitais dans le 15ème, une maison,
05:58 et il y avait un mec qui construisait une maison à côté,
06:01 avec un bruit épouvantable,
06:03 ce qui fait que j'ai dû fuir cette maison,
06:06 et je suis parti à la campagne, écrire mon album.
06:09 Et donc, au départ, c'était ça,
06:12 et puis c'est devenu Trump,
06:16 et puis maintenant, c'est Poutine aussi.
06:19 Je pense que "Le grand connard", c'est un challenge,
06:24 c'est un défi, c'est un concours.
06:27 Il y a beaucoup de candidats.
06:29 Et ceux de l'année dernière sont déjà arrivés, c'est ça ?
06:31 Oui, ceux de l'année prochaine sont déjà là.
06:33 Je ne sais plus qui disait ça, je crois que c'est Coluche, peut-être.

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