• l’année dernière
Guitariste du célèbre groupe rock français "ANGE", jean-Michel Brézovar retrace avec lucidité son parcours musical
qui l'a mené d'un orchestre de bal de province au Zénith de Paris.
Entretien exclusif mené par Lionel Baillemont.
© 2012 opheliafilm@yahoo.com
Compléments :
https://youtu.be/AcmOTzbHkyA
https://youtu.be/A_UqRiQMqzo
https://youtu.be/_Me2at9_f70
https://youtu.be/Vyi_epCTQ1U

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🎵
Musique
Transcription
00:00 [Musique]
00:22 Allez c'est parti !
00:24 Alors à quoi rêvait le jeune Brezovard quand il avait entre 0 et 15 ans ?
00:29 Entre 0 et 15 ans il rêvait d'être dans la nature et il rêvait aussi de faire de la zik.
00:36 Il avait un petit épase rouge avec une petite gratte et puis il se mettait les 45 tours,
00:45 des chaussettes noires, des Beatles, des trucs comme ça et puis il rêvait un peu de jouer.
00:54 Il rêvait d'être libre aussi mais je ne savais pas que ça allait donner autre chose.
01:00 Il n'y en a qu'une ambition peut-être d'être ingénieur ou d'être peintre.
01:08 Mais moi c'était de jouer.
01:12 Au départ j'avais un petit groupe qui s'appelait les Spitfire.
01:21 Et puis on avait monté un petit truc et on jouait des morceaux comme ça,
01:26 puis on faisait des kermesses, des booms.
01:29 Et après mon frère est rentré avec Christian Descamps dans Anges,
01:34 on faisait du bal et tout.
01:37 Le bal c'était la seule solution pour pouvoir jouer et gagner un peu de pognon,
01:42 de fric pour s'acheter du matos.
01:45 Et puis une occasion aussi de se montrer, de jouer et de voir si on était bon ou pas.
01:57 Parce qu'on jouait dans des endroits, dans des trucs en outzone,
02:02 c'était carrément les mecs, on ne jouait pas de rock'n'roll,
02:05 ils avaient les cheveux longs, vous êtes des Antoine, des Beatles,
02:08 et ils retournaient les baffes de la sono et on ne sortait que l'accordéon.
02:13 Alors ce qu'on faisait, les guitares électriques on les rangait,
02:16 puis il y en a qui prenaient la batterie, nous qui prenaient la basse,
02:19 et puis moi je ne prenais pas l'accordéon de toute façon puisque je ne savais pas jouer.
02:23 Parce que t'as envie de jouer, bon c'est bien gentil de jouer les trucs des autres,
02:27 mais quand t'as envie de dire quelque chose, tu commences à prendre ta gratte,
02:31 à faire trois, quatre accords, à chanter et puis te dire,
02:35 "Tiens ce morceau-là je le mettrais bien dans les slows qu'on fait".
02:41 Et t'as les gens qui viennent et tu dis "C'est à qui ce morceau-là ?"
02:44 "Bah c'est de nous". Et c'est parti comme ça, avec Christian,
02:47 après on amenait des trucs et tout et c'est parti comme ça.
02:51 S'il y avait cette demande vis-à-vis du public,
02:55 ils voulaient rêver, ils voulaient entendre autre chose,
03:00 tu ne sais pas pourquoi ça marche.
03:04 Et pourquoi cette musique marche, parce que ce n'était pas évident que ça marche,
03:08 parce que c'est quand même vachement spécial comme musique.
03:11 Je veux dire, tu ne chantes pas le cimetière des harlequins dans ta salle de bain.
03:15 Au niveau des textes, je veux dire, ce n'est pas évident à piger quand même,
03:19 pour le moindre, au moins des mortels et tout,
03:23 mais ça collait bien, ça collait bien, Christian Descamps, c'est Christian Descamps,
03:27 tu enlèves Christian Descamps de l'ange, il n'y a plus de l'ange.
03:30 Bon c'est vrai que ces textes, moi j'ai déjà dit des fois,
03:33 je dis "Je ne comprends pas ce que tu veux dire, il m'a expliqué,
03:36 il a fait des contours, des détours", c'est vrai que tu arrives à piger quand il t'explique,
03:40 mais comme ça, tu ne comprends pas.
03:44 C'est que des images, même des fois les images, elles sont même dures et tout,
03:48 et au niveau des termes,
03:52 comme il parle des mots, si tu veux, c'est choquant et tout,
03:56 à l'époque, moi je n'aimais pas certaines phrases.
04:00 Mais ça marchait, c'est tout.
04:02 Et d'un coup, tu as la chance,
04:06 le patron te dit "Bon écoutez, les gros,
04:10 vous pouvez faire une audition devant Johnny Hallyday,
04:14 et vous partez en tournée, et si ça marche,
04:18 vous décrochez un truc chez Phonogram et vous pouvez faire un 45".
04:23 Et là, bingo, tu te dis "Ça y est, on va enregistrer quelque chose".
04:27 Mais un 45, un 45 à l'époque,
04:30 venant de province, nous n'avions pas de maison d'isque, rien du tout.
04:34 Et c'est vrai qu'on a fait ce 45, et on avait déjà plein de morceaux.
04:38 On avait déjà composé au moins presque deux albums,
04:42 et on attendait nous de faire les 30.
04:44 Et c'est quand même un facteur chance,
04:46 parce qu'il y avait quand même des groupes au golf qui jouaient vachement bien.
04:49 Et pourquoi nous, et pas les autres, ça, tu ne sais pas.
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05:53 Je me rappelle des premiers studios aux Dames,
06:00 c'était le studio des Dames.
06:03 Quand on arrivait, je veux dire, nous on jouait comme sur scène,
06:07 tout à fond, et puis on ne se posait pas de questions non plus,
06:11 on voulait jouer, quoi.
06:13 Et les preneurs de son, quand ils voyaient les 8 mètres qui arrivaient dans le rouge,
06:17 ils changeaient de micro, ils baissaient ton ampli, et tu n'avais plus de son.
06:21 Alors il fallait mettre l'ampli à 10 mètres,
06:24 on cherchait des plans, on cherchait ce qu'il fallait faire
06:28 pour avoir ce son de scène qu'on aimait, quoi.
06:31 Et quand tu enregistrais, tu allais dans la cabine de son,
06:35 tu disais "ce n'est pas le son que je veux, ça ne va pas, ce n'est pas ça".
06:39 Bon, il y a certains morceaux, si tu veux, ce n'était pas de la musique de guitariste,
06:43 c'est beaucoup de la musique de clavier et tout,
06:46 et dans les premiers albums, moi je trouve que...
06:50 ce n'était pas de la musique de gratteux, c'était un ensemble.
06:57 C'est tout, et tu avais un chanteur, tu avais beaucoup de clavier et tout,
07:01 mais tu n'avais pas la place pour les autres,
07:03 et moi je ne trouvais pas ça naturel pour un guitariste.
07:06 Il y a des passages où je me disais "bon, je meuble".
07:10 Alors d'où la flûte, ou des trucs comme ça,
07:14 parce que tu ne sais pas, il y a tellement de choses à faire là-dedans, tu vois.
07:18 Il y a plein de choses là-dedans, mais il y a trop de choses même.
07:21 Si tu veux, dans un morceau, tu peux en faire trois.
07:24 Bon, je l'ai réécouté l'autre fois, parce que Francis m'avait rappelé,
07:29 on avait un peu discuté de certains trucs,
07:31 puis lui il a repris la caricature, refaite par revue, par Francis Descamps.
07:40 Et moi, je l'ai réécouté,
07:43 mais je me suis dit "c'est impossible, tu ne peux plus jouer ça".
07:46 "Tu ne peux plus jouer", bon c'est une époque, c'était vachement bien,
07:50 mais je ne pourrais plus jouer ça.
07:53 Comme ça, non ? Je ne pourrais plus jouer.
07:55 Oui, on avait la chance quand même de passer un mois dans un studio.
07:59 C'est vrai que Mise à côté, on avait une face.
08:03 Il n'y avait qu'une face.
08:05 Et après, on est resté, je veux dire, pendant trois semaines,
08:09 en train de chercher tous les riffs, les machins, les trucs,
08:13 tout ce qu'on pouvait trouver.
08:17 Peut-être qu'à l'époque aussi, il y avait quand même au niveau du groupe,
08:21 déjà, une espèce de break, on ne s'entendait plus trop.
08:25 Et c'est peut-être pour ça qu'on n'avait pas tous les éléments.
08:28 Mais cet album, il est vachement bien.
08:30 Il était con sur le studio, et le son, il est vachement bien.
08:33 Et c'est une bonne expérience, parce que tu enregistres à toi, à moi, à toi, à moi.
08:40 "Attends, non, je devrais faire comme ça.
08:42 Là, non, le coup de basse, tu le mets comme ça.
08:44 Là, la gratte, c'est mieux là.
08:46 Tu vois déjà mieux, parce que tu t'écoutes.
08:48 Alors que quand tu es sur une scène ou dans une salle de répétition,
08:51 tout le monde joue ensemble.
08:54 Mais quand tu enregistres, après, tu te dis,
08:56 "Mais attends, il y a des trucs qui ne vont pas là-dedans.
08:58 Tout le monde joue la même chose, tout le monde, tu vois."
09:00 Alors que cet album, il est vachement bien fait.
09:03 Et c'est un bel album.
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10:06 [Musique]
10:11 Moi, j'ai aimé ce passage de ma vie.
10:14 Dans ma vie, j'ai trouvé ça génial.
10:16 Je ne m'attendais pas à ça.
10:18 Et puis, c'est bien de marquer un peu l'histoire de l'Asie.
10:23 Partout où on jouait, il y avait des disquaires.
10:26 On allait faire le tour des magasins,
10:29 et tu avais tous les disques de l'Ange avec les présentoirs.
10:31 C'était vachement bien.
10:33 Et là, ils ont vendu, ils ont vendu.
10:35 Ils ne sont pas quand même défoncés pour nous,
10:37 parce qu'on avait tellement joué,
10:39 que si tu veux, les disques étaient déjà vendus dès le départ.
10:42 Mais après, le problème aussi qu'il y a eu avec eux,
10:45 c'est quand on est parti à l'étranger en Angleterre.
10:48 Je veux dire, ils ne voulaient pas nous distribuer en Angleterre.
10:50 Et nous, on achetait des cartons de disques,
10:52 et on les vendait nous-mêmes.
10:54 Ils ne croyaient pas du tout à Ange en Angleterre.
10:56 Alors que dans les clubs et tout ça,
10:59 les mecs, ils chantaient les morceaux de Ange,
11:01 et ils voulaient les disques de Ange.
11:03 Et puis, un soir après, avec Chepuki,
11:05 pas Virgin, non,
11:07 je ne me rappelle plus,
11:09 une autre boîte de disques qui voulait nous signer.
11:11 Et Phonograph,
11:13 enfin, Philips,
11:15 n'a pas dealé,
11:17 parce qu'à 1 ou 2% près.
11:19 Et là, moi je crois que ça aurait été bien
11:21 qu'on se barre à l'étranger,
11:23 parce qu'on avait tellement tourné, tourné, tourné en France,
11:25 si tu veux.
11:27 Tu arrives en Angleterre, tu n'es pas connu,
11:29 tu arrives au Canada, tu n'es pas connu.
11:31 Tu peux reprendre les gens,
11:33 comme en première partie dans l'idée.
11:35 Alors que là, quand même, t'arrivais en France,
11:37 c'était pratiquement gagné.
11:39 A chaque fois, pratiquement, je dis.
11:41 Des fois, bon, c'était juste.
11:43 Mais...
11:45 Moi, c'est ça qui me branchait encore.
11:47 De dire,
11:49 "Tiens, on n'est pas connu, on y retourne,
11:51 on y retourne, on est là,
11:53 tu refais d'autres compositions,
11:55 et tu es dans un autre état d'esprit,
11:57 c'est vachement bien."
11:59 Que ça soit Genesis, Caravan,
12:01 ou Arthur Brown, tout ça,
12:03 c'était hyper costaud.
12:05 Moi, quand on a joué,
12:07 on jouait en Angleterre avec Arthur Brown,
12:09 tous les soirs, j'étais dans la salle,
12:11 avec Gérard, avec Daniel,
12:13 on était là, on regardait,
12:15 on disait, "Putain, c'est vachement bien.
12:17 T'as vu comme ils jouent ça? Mais t'as vu les idées et tout?"
12:19 Et Genesis, pareil.
12:21 Tu ne voulais pas faire la même chose,
12:23 tu ne pouvais pas faire la même chose,
12:25 il y en avait déjà un.
12:27 Ça te disait de jouer encore plus,
12:29 de dire, "Mais attends,
12:31 c'est tellement balèze que nous,
12:33 on veut être balèze aussi, comme eux."
12:35 Voilà, c'est tout simple,
12:37 c'est aussi simple que ça.
12:39 Même à l'idée, il y a des soirs,
12:41 je ne suis pas un fan de l'idée,
12:43 mais il y a des soirs, moi, je suis sur le cul.
12:45 Rock'n'roll, ils font les manettes,
12:47 on s'accrochait, "Waouh, c'est vachement bien."
12:49 C'est tout, là.
12:51 (Musique)
12:53 (Musique)
12:55 *Musique*
13:24 Nous on jouait, c'est tout ce qui comptait, avec Daniel, tout ça, Gérard et tout, on jouait, on jouait.
13:28 Bon, il y en a déjà peut-être qui pensaient "Tiens, on va prendre quoi".
13:33 Mais c'est pas bon de toute façon le pognon là-dedans.
13:37 Ou alors ce qu'il fallait faire, on avait parlé avec Pognon aussi, c'était tout divisé en cinq.
13:43 Et il y aurait eu beaucoup moins de soucis. Je veux dire, en fait, ce qui comptait c'était le groupe, c'est tout.
13:48 C'est vrai, si il y en a un qui roule en Rolls, puis l'autre qui vient en Rolls à la répète, puis l'autre qui vient en vélo, ça va pas quoi.
13:58 Ça c'est le problème peut-être que le groupe a explosé ou que tout le monde en a eu marre, enfin certains.
14:03 Parce que quand tu joues quand même devant 2000 ou 3000 personnes, et puis que tu rentres,
14:08 et puis que t'es obligé d'aller bosser à côté pour acheter un biftec pour ton gosse ou ta gamine, je trouve ça un peu...
14:15 Bon c'est vrai qu'il fallait investir, mais il y a beaucoup d'erreurs, beaucoup, beaucoup.
14:20 Beaucoup d'erreurs, trop d'erreurs. Il y a de l'argent qui est rentré quand même.
14:25 Il fallait quand même, je veux dire, qu'on soit un peu plus confort.
14:30 Moi ce que je voulais, c'est au moins m'acheter un magnéto.
14:36 Musico. Il faut un magnéto, un petit studio chez lui. Je pouvais même pas.
14:42 Je me suis débrouillé pour acheter un petit Akai, et puis quand j'ai eu ça, je veux dire, j'étais tout content.
14:47 Mais il fallait le faire avant ça. Il fallait investir dans des magnétos, il fallait investir dans un petit studio,
14:54 et puis bosser comme ça. Mais non, c'était dans le matos, c'était dans n'importe quoi des fois,
15:00 dans des accessoires qui... des grosses erreurs quoi.
15:04 Non, moi j'ai fait deux fois la tentative, je m'en vais.
15:09 Et puis Pognon m'a rattrapé, il m'a dit "non, non, non, non, non, non, non, t'en vas pas" et tout.
15:14 Mais je pouvais plus jouer avec eux. J'ai l'impression que c'était...
15:19 Mais on trichait. On jouait plus, tu vois. Il n'y avait plus d'âme là-dedans.
15:25 Il n'y avait plus d'âme et j'avais peur, tu sais, on ne s'est jamais ramassé avec Ange quand même.
15:31 On ne s'est jamais pris des tomates ou huées, des trucs comme ça.
15:35 Et après je me suis dit "attends, on va s'en prendre une des gamelles comme ça"
15:40 et moi je ne veux pas, moi je ne veux pas, c'est trop bien pour moi ça.
15:43 Je ne vais pas me faire tuer sur scène, je veux dire après je prends ma gratte, je la brûle.
15:47 Il n'y avait plus rien à faire du tout, ça n'avançait plus, c'était un choix un peu difficile
15:52 parce que tu te dis "qu'est-ce que je vais faire après ?"
15:54 Tu te dis "j'ai le temps, je suis jeune encore, je vais faire des trucs" quoi.
15:58 Mais c'est vrai que quand même quand tu... en plus c'était une période qui marchait vachement bien,
16:02 je veux dire, tomes 6 et tout ça, il y avait du monde et tout quoi.
16:05 Et puis je me suis dit "c'est peut-être la bonne période, je ne vais pas me barrer avant la descente".
16:11 Quand tu vois, tu entends des interviews de Kestrichard qui gueulent après Jäger,
16:16 ils disent "c'est un vrai con, il fait chier, c'est pas bon, mais vivement que je rejoue avec".
16:22 Voilà, eux ils ont compris.
16:24 Alors que nous, même la tournée de 95, je veux dire, la dernière tournée de 95,
16:31 je veux dire, on aurait pu encore faire au moins 2 albums et retourner encore.
16:36 Alors que là, il y en a un qui décide ou deux qui décident, non c'est fini.
16:41 Et tu ne comprends pas.
16:44 Tu ne comprends pas.
16:46 Parce qu'il y a encore moyen de faire, tu le sens qu'il y a encore moyen de faire.
16:49 Ça n'aurait peut-être pas duré de 3 ans ou 4 ans ou 5 ans,
16:54 mais au moins laisser, pour le public, laisser encore une bonne trace.
16:58 Et après la tournée, les douilles m'appellent, ils me disent "ben voilà, il a déposé le nom et tout,
17:04 donc salut au revoir, c'est fini".
17:06 Parce que bon, moi je crois que ce nom il appartient aux 5 personnes, quand même.
17:18 Si Angers existe, c'est quand même parce qu'il y a eu 5 personnes dedans,
17:22 c'est pas un mec qui a fait tout ça.
17:25 [Musique]
17:40 Moi j'ai commencé à oublier déjà tous les soucis qu'il y avait,
17:43 parce qu'il y avait une énorme tension là-dedans, une espèce d'angoisse et tout,
17:47 à chaque fois que tu allais répéter, c'était pas bien,
17:52 c'était des mauvaises vibrantes et tout.
17:55 Et puis j'ai commencé à composer des trucs comme ça,
17:59 un peu une maquette, la country, acoustique, je voulais plus jouer électrique,
18:04 je voulais plus de bruit.
18:06 Les oreilles farcies et tout, je voulais "chut, calme, calme, calme".
18:11 Et j'ai commencé, et puis c'est vrai que quand tu sors d'un groupe comme ça,
18:15 je veux dire, tu mets une annonce et tout, et puis tu as 15 000 pèlerins qui t'appellent,
18:18 qui disent parce que tu t'appelles Anges ou Bresovar,
18:21 ils croient que ça y est, on va jouer aux Zénith tout de suite.
18:26 Et là, c'était pas cadeau pour moi, parce que moi je suis pas un leader non plus.
18:31 Je suis un mec sympa et tout, qui joue, j'ai deux, trois idées,
18:35 mais je suis pas chanteur non plus.
18:37 Et puis t'as besoin de monde, alors finalement j'ai commencé à faire un truc
18:42 avec un pote, acoustique, on jouait à droite à gauche, dans des petits coins comme ça,
18:47 juste pour se faire plaisir, on était contents, et puis voilà.
18:50 Mais financièrement, je veux dire, bon après tu te dis, c'est vrai que,
18:54 et j'ai fait des maquettes et tout, envoyé aux maisons de disques,
19:00 on m'a tous dit, bon si vous appelez Parenge, de toute façon Bresovar ça veut rien dire,
19:05 on vous signe pas.
19:07 Non, le seul truc que j'ai fait, j'ai joué Grémolette.
19:12 Voilà, ça me convenait vachement bien, jolie bouteille, sacrée bouteille,
19:16 et compagnie, je connaissais pas, puis un soir on s'est rencontrés,
19:19 grâce à des potes là, et j'explique mon histoire, il m'explique la sienne,
19:24 et puis il me dit, file-moi ton numéro de téléphone, ton adresse,
19:28 je te rappelle, bon tu sais comment c'est dans le business, je te rappelle,
19:31 on se fait une bouffe, et une semaine, deux, attends, deux semaines,
19:35 trois semaines après il me rappelle, il me dit, bon ben c'est bon,
19:37 je fais une tournée et tout, pendant trois semaines tu viens jouer.
19:41 Mais j'ai dit Grème, on répète pas.
19:43 Il me dit, non non, tu viens, on répète sur scène et tout.
19:47 Alors j'ai tout acheté, les albums de Grème et tout, le fourbi et tout,
19:50 j'ai écouté, j'ai commencé à bosser et tout le truc, quoi.
19:54 Et c'était vachement bien.
19:56 [Musique]
20:04 Je vais te remonter là.
20:06 [Musique]
20:28 Donc ça me faisait plaisir qu'on nous aime,
20:30 qu'il y ait plein de gens qui viennent et qui te sautent au cou,
20:35 qui prennent un immense bonheur parce que t'as bien joué,
20:38 même quand t'avais mal joué et ils te sautaient au cou,
20:40 tu te disais, bon bravo, je me démerdais bien.
20:42 Mais vedette, non, non, non, ça m'a jamais, j'ai jamais la grosse tête et tout,
20:48 et je pense que ça sert à rien, quoi, je veux dire,
20:51 tu as la chance de faire un boulot comme ça,
20:53 de procurer, de donner du bonheur aux autres,
20:56 je veux dire, je vois pas pourquoi tu serais supérieur
20:58 autour d'une pastèque comme ça, ça sert à rien.
21:02 Mais ça fait vachement plaisir
21:04 que t'aies apporté du bonheur comme ça,
21:06 que tu les fais encore rêver maintenant,
21:08 qu'ils écoutent encore ça,
21:10 tu te dis, ben ouais, je suis du bol, quoi, du bol,
21:15 et puis ils sont heureux, encore, ils écoutent ça, et voilà,
21:18 et puis on te dit pourquoi tu reviens pas,
21:22 ben tu sais pas quoi répondre, tu peux pas, tu peux pas dire.
21:27 Ben moi, ce que je voudrais faire, là, déjà,
21:30 j'ai des morceaux qui traînent depuis X années,
21:34 je vais tout reprendre, tout ça,
21:37 je vais essayer de faire pratiquement tout moi-même,
21:40 le chant, les textes, la zik, tout,
21:44 et puis je verrai.
21:47 Déjà, chez moi, avec l'ordi, tout ça, tranquillou,
21:50 le faire bien,
21:52 et j'ai déjà fait écouter certains trucs,
21:54 bon, on m'a dit que c'était bien,
21:56 et puis c'est tout, je vais me faire plaisir, voilà.
21:59 J'ai pas envie de faire des groupes, des machins,
22:03 c'est fini, ça,
22:06 non, mais faire quelque chose comme ça, tout simple,
22:08 et puis au moins laisser une trace encore,
22:11 peut-être pour les fans de Hanche,
22:13 s'ils ont envie d'écouter, il y a moyen de faire, peut-être,
22:16 et puis me faire plaisir, et leur faire plaisir, c'est tout.
22:19 Déjà, il faut que je me fasse plaisir moi-même,
22:22 et après, on verra bien ce qu'ils diront.
22:26 Voilà.
22:28 [Musique]
22:32 [Musique]
22:35 [Musique]
22:46 [Musique]
22:55 [Musique]
22:58 [Musique]
23:04 [Musique]
23:11 [Musique]
23:19 [Musique]
23:23 [Musique]
23:26 [Bruit de la télévision qui s'arrête]
23:28 [SILENCE]

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