• l’année dernière
Matinale spéciale consacrée à la ressource en eau et à la sécheresse ce matin.
On s'interesse aussi ce matin à une expérimentation actuellement en cours dans la commune de Murviel-les-Montpellier.
La réutilisation des eaux usées, pour irriguer notamment les surfaces agricoles.
En France, seulement 1% de ces eaux, provenant de nos égouts, sont réutilisées après traitement.
Alors qu'en Espagne c'est 14%.
On a donc encore beaucoup de progrès à faire dans ce domaine.
On en parle ce matin avec Isabelle Touzard, la maire de Murviel-les-Montpellier.

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Transcription
00:00 Dans le 6/9 ce vendredi on s'intéresse donc à la sécheresse qui touche notre département très tôt cette année avec des témoignages de ceux qui souffrent de la sécheresse et de ceux qui cherchent des solutions.
00:08 Notre prochain invité Guillaume Roulans c'est la maire de Murvielle-les-Montpelliers.
00:11 Bonjour Isabelle Touzard. Bonjour.
00:13 Des solutions vous en expérimentez, est-ce que vous à Murvielle-les-Montpelliers vous souffrez de la sécheresse ?
00:18 Oui bien sûr et surtout nos agriculteurs.
00:22 Au niveau des consommateurs des murviellois de l'eau potable on en a au robinet mais on est vigilant bien entendu.
00:31 La commune est vigilante également dans son patrimoine mais ce sont les agriculteurs qui en premier chef en souffrent puisqu'ils n'ont pas d'irrigation.
00:38 Voilà vous êtes dans une zone où il n'y a ni l'aquadomicien ni le barone.
00:42 Voilà et donc les agriculteurs cultivent en sec comme on dit et donc ils doivent s'adapter.
00:48 C'est ce qu'ils font, ils sont huit domaines sur le village avec chacun différentes méthodes, démarches pour notamment en changeant de cépage par exemple.
00:58 C'est un mouvement qu'on voit en adaptant leur culture.
01:01 Cépage plus résistant.
01:02 Cépage plus résistant bien entendu, italien, grec etc. notamment.
01:05 Ils font évoluer leur méthode culturelle, le couvert végétal etc. et puis de plus en plus remettre de la matière organique dans les sols, beaucoup.
01:16 Oui parce que c'est important, on en parlait avec ce producteur de pommes qu'on a entendu tout à l'heure à 6h20 à Mudezon qui dit c'est bien d'économiser l'eau mais il faut commencer par adapter la terre aussi.
01:28 A ces méthodes qui permettent de garder l'eau le plus longtemps possible.
01:32 Et c'est ce que font de plus en plus les agriculteurs.
01:34 Tout à fait et on est dans un petit village de coteaux où il y a beaucoup de pentes mais on a la chance, il y a encore beaucoup d'arbres, beaucoup de haies qui permettent de limiter le ruissellement.
01:44 Et puis ce travail avec la matière organique qui permet ensuite d'infiltrer l'eau dans les sols et de la conserver.
01:49 Alors la spécificité de Murvielle c'est que vous êtes novateur, préconceur, je ne sais pas trop comment il faut dire, avec cette plateforme Rehoot.
01:55 Rehoot c'est en fait la réutilisation des eaux usées pour irriguer notamment les surfaces agricoles.
02:01 D'abord un chiffre, en France on n'utilise que 1%, on ne réutilise que 1% des eaux usées, en Espagne c'est 10 fois plus, 10%.
02:08 Donc il y a du boulot et des progrès à faire dans ce domaine.
02:10 Et en Israël encore plus, quasiment toute l'eau usée est récupérée.
02:15 - Alors ça se passe comment à Murvielle ? Il y a un an je crois avec Michael Delafoote, puisque vous êtes également vice-présidente à la Métropole,
02:20 vous avez inauguré cette nouvelle station d'épuration, les Pradaïs, en prononcent comme ça ?
02:26 - Les Pradaïès.
02:26 - Les Pradaïès, pardon. A Murvielle, expliquez-nous comment ça marche.
02:29 - Bon alors, on a une nouvelle station d'épuration avec un système d'épuration je dirais assez novateur, il y en a 10 comme ça en France.
02:39 Mais ce n'est pas tant le système d'épuration lui-même qu'il faut regarder dans le cas présent,
02:43 c'est plutôt ce qu'on fait de l'eau une fois qu'elle est épurée.
02:47 Et là donc cette eau est encore chargée de nutriments, il faut savoir, intéressants pour les plantes.
02:53 Et donc c'est une expérimentation qui est en cours sur une petite parcelle pour l'instant, de vignes en agroforesterie.
03:01 C'est-à-dire que la vigne est associée à des oliviers, des amandiers, des arbres fruitiers.
03:06 Et donc il y a aussi une petite serre installée sur la station d'épuration où on expérimente la culture de salade avec cette eau,
03:14 donc que l'on récupère à l'issue de la station et qui sert à ériger.
03:19 - Alors cette eau elle est quand même traitée j'imagine que vous la reballons.
03:21 - Elle est traitée au sens où elle est tout à fait aux normes qui permet de la remettre dans la nature.
03:27 - Elle n'est pas potable évidemment.
03:29 - Elle n'est pas potable, mais elle est tout à fait acceptable, elle est aux normes pour être mise,
03:34 comme toutes les stations d'épuration, relâchée dans la nature, on va dire, dans le petit ruisseau des Pradaïès sur Murvielle.
03:41 Donc une partie de cette eau continue à aller dans le ruisseau,
03:43 mais une partie est détournée pour faire cette expérimentation de réutilisation à des fins de culture.
03:49 - Et des contrôles sont effectués assez régulièrement par l'INRAE pour veiller à ce qu'il n'y ait pas de toxicité.
03:54 - Alors ce n'est pas l'INRAE qui... L'INRAE c'est l'institut de recherche qui mène l'expérimentation.
04:00 - Voilà, et ensuite on a des contrôles réguliers qui sont faits par...
04:05 Alors je ne saurais pas vous dire exactement, mais entre l'ARS et l'ADPM.
04:08 - Mais ces contrôles ils disent quoi ? Au bout du compte tout va bien quoi finalement ?
04:11 - Alors au niveau santé je dirais, au niveau risque qu'on pourrait avoir, tout va très très bien.
04:16 Ce qu'on regarde c'est maintenant comment le système d'irrigation qui a été mis en place sur la base de cette eau fonctionne,
04:24 donne des beaux résultats au niveau de la vigne, à la fois pour la croissance de la vigne, le développement du raisin,
04:30 mais aussi sur la qualité gustative de ce raisin et sur ses caractéristiques aussi sanitaires.
04:35 Donc c'est suivi depuis déjà plusieurs années, je crois que ça fait la troisième année,
04:40 et pour l'instant ça donne des très bons résultats.
04:43 - Alors pour l'instant c'est un demi hectare, mais on ne pourrait pas imaginer du coup réutiliser plus d'eau pour plus de surface,
04:49 et est-ce que vous soyez plus nombreux à faire ce type de... à effectuer ce type de pratique ?
04:55 - Alors tout à fait. - Pour l'instant c'est encore qu'une expérimentation,
04:57 mais ça ne demande qu'à être généralisé finalement, non ?
04:59 - Tout à fait. Mais ce qu'il faut savoir c'est qu'on a face à cette... potentiellement face à cette eau usée, traitée,
05:06 énormément d'utilisations possibles. Il y a l'agriculture bien sûr,
05:11 mais on pense aussi, et il y a d'autres expérimentations sur la métropole, au lavage des voiries.
05:15 Il faut savoir qu'aujourd'hui quand on lave les voiries c'est parfois avec de l'eau potable.
05:18 - Oui. - On pense à... - C'est pas normal. - Ce qui est pas normal.
05:21 - C'est fou, c'est pas normal. - Bien entendu à l'arrosage des espaces verts,
05:24 on limite au maximum dans les collectivités les espaces verts arrosés,
05:27 mais il en reste encore un peu. On pourrait utiliser l'eau pour ça.
05:31 Enfin, pour de multiples usages quoi. Et donc, voilà, cette eau, même cette eau traitée,
05:38 elle va devenir précieuse et on voit qu'il y a de multiples façons de l'utiliser.
05:42 - Alors, il y a quand même un tout petit point noir dans cette affaire, c'est que normalement,
05:45 l'eau qui est traitée dans les stations, elle repart aussi dans les cours d'eau, pour alimenter les cours d'eau.
05:48 Là vous en détournez une partie, donc du coup, on n'alimente plus trop non plus les cours d'eau.
05:53 Donc c'est un peu le verre à moitié vide et moitié plein.
05:55 - Et cette eau devient tellement précieuse, on va se...
05:58 C'est comme on disait, c'est des habillés pôle pour habillés jeu.
06:01 - Oui, bien sûr. - Donc ce qu'il faut absolument,
06:03 c'est ce que je défends dans le cadre de la métropole, dans le cadre de ma vice-présidence,
06:06 c'est tout de suite mettre en place des projets pour voir comment on peut,
06:10 en même temps, retenir cette eau de pluie qui arrive sur nos sols agricoles,
06:15 faire en sorte qu'elle ne ruisselle pas, qu'elle s'infiltre,
06:18 que nos sols jouent à nouveau ce rôle d'éponge qui, petit à petit, se ressuit après les pluies
06:23 et alimente nos cours d'eau. Aujourd'hui, nos cours d'eau sont devenus désouèdes,
06:26 ils ne coulent plus qu'au moment des orages, le reste de l'année ils sont secs.
06:30 Il faut qu'on retrouve ce bon fonctionnement de la nature et des cours d'eau.
06:33 Et là, on pourra jouer sur tous les tableaux.
06:36 - Merci Isabelle Touzard d'être venue nous parler de cette expérimentation Réut,
06:40 à suivre avec beaucoup d'attention, parce qu'il y a plein effectivement,
06:43 il y a peut-être un avenir là, et peut-être que des communes qui nous écoutent
06:46 peuvent aussi être intéressées pour mettre en place ces procédés à moyen et long terme.
06:51 Merci à vous d'être revenue ce matin dans le Tours. - Merci à vous pour la visite.
06:54 - Bonne journée, merci.
06:55 - La question des jouteurs de l'info, tout à l'heure à 8h15, pour ce 6/9 spécial sécheresse.
07:00 Qui doit faire des efforts en priorité sur sa consommation d'eau ?
07:03 L'agriculture, l'industrie, les collectivités ou les particuliers ?
07:07 Vous continuez de voter sur la page de Facebook de France Bleu Héro et sur l'application ici.
07:11 L'application de France Bleu et de France 3. Dans quelques minutes,
07:14 le journal de 8h sur France Bleu Héro.

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