• l’année dernière
A 2 jours du coup d’envoi de Roland-Garros dont elle est l’un des diffuseurs, la plateforme d’Amazon met en ligne un film savoureux sur les duels épiques entre les deux champions sur la terre battue parisienne.

Ils se sont rencontrés 59 fois sur les courts du monde entier, dont 10 à Roland-Garros. C’est au tournoi parisien que Rafael Nadal et Novak Djokovic se sont le plus souvent combattus. Le documentaire « Nadal/Djokovic, duel à Roland-Garros » revient sur ces matches devenus légendaires, du 1er en 2006 devant un public peu attentif au dernier en 2022 qui s’est soldé par la victoire de l’Espagnol. L’occasion de raconter aussi leur personnalité et leur enfance. Antoine Benneteau, l’un des auteurs du film, également consultant Prime Video à Roland-Garros, est l’invité médias de Célyne Baÿt-Darcourt

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Transcription
00:00 Bonjour Antoine Benetto, vous êtes l'un des trois réalisateurs de ce film, alors je vais citer les deux autres, Céline Jalet et Julie Robert,
00:06 ça s'appelle "Nadal Djokovic, duel à Roland Garros". C'est en ligne depuis ce matin sur Prime Vidéo, pour les amoureux de tennis c'est vraiment savoureux,
00:13 mais pourquoi avez-vous choisi ce duo-là, Nadal Djokovic, et pas Nadal Federer ? Parce que je pense qu'il y a plus de fans du Suisse que du Serbe.
00:23 Alors déjà en termes de rivalité, en termes de nombre de fois où ils sont joués, c'est Nadal Djokovic qui décide.
00:30 Il y a eu plus de duels entre eux ? D'accord, il y en a eu 10 à Roland Garros.
00:33 Il y en a eu 10 à Roland Garros, 59 en tout, 30-29 pour Djokovic, et puis c'est la rivalité actuelle qui a encore lieu et on a hâte d'avoir ce dénouement-là.
00:43 Et il fallait l'ancrer quelque part parce que c'est tellement énorme qu'on s'est dit qu'on allait l'ancrer à Roland Garros, il fallait une arène pour ce duel-là.
00:51 Et Roland Garros c'est vraiment l'arène parfaite.
00:54 La première fois qu'ils se sont rencontrés sur la terre battue parisienne, c'était en 2006.
00:58 C'est dingue de revoir les images parce que Nadal est tenant du titre, Djokovic, 63ème mondial, on est en quart de finale et le cours central n'est absolument pas plein.
01:09 Personne n'imaginait que ces deux-là deviendraient ce qu'ils sont devenus. En tout cas pas Djokovic.
01:13 Oui, et puis on est dans ce Roland Garros de 14h30-15h où les gens sont en fin de déjeuner aussi, donc ça joue aussi là-dessus.
01:18 Mais c'est vrai qu'on ne savait pas à quoi s'attendre. Djokovic, les gens ne le connaissaient pas.
01:22 Nadal, c'était le favori puisqu'il avait gagné l'année d'avant.
01:26 Et c'est vrai que quand on s'est replongé dans cette histoire avec Céline Jalet et Julie Robert, on est tombé sur ces images où on voit un Raphaël Nadal qu'on connaît déjà, quelque part déjà animal.
01:37 Et puis ce Novak Djokovic un peu jeune qui nage un peu dans ses vêtements.
01:42 Et c'est vrai que pour partir comme point de départ pour notre documentaire, c'était juste parfait.
01:47 Novak Djokovic sur ce match-là, il abandonne alors sur blessure. Je mets des guillemets parce qu'on n'est pas vraiment sûr que c'était une blessure.
01:53 On n'est pas vraiment sûr. À l'époque, les observateurs se disent "Hm, on a quand même l'impression qu'il jette un petit peu l'éponge, il est mené 6-4, 6-4".
02:01 Et puis voilà. Et en fait, ce qui est assez drôle, alors je ne veux pas révéler tout le documentaire, mais c'est assez savoureux.
02:08 Il a eu une réaction en conférence de presse juste après où il dit que "Non mais j'aurais pu le battre aujourd'hui".
02:13 En fait, ça donnait déjà un aspect, un aperçu de ce qu'était Novak Djokovic et surtout de ses motivations et de l'opinion qu'il a de lui-même.
02:24 Et à part le tennis, ils ont des choses en commun, Raphaël Nadal et Novak Djokovic ?
02:29 C'est aussi, on sait que c'est un duel. C'est qu'il y a Raphaël Nadal qui lui vient d'une île, Manacor.
02:34 Il y a Novak Djokovic qui lui vient de Serbie, un pays en guerre, quand il se met au tennis, quand il joue, quand il s'entraîne, quand il se fait former.
02:41 Donc voilà, il y a aussi cette rivalité. Il y a deux personnalités complètement différentes.
02:46 Il y a deux clans différents aussi. Et en fait, c'est aussi en ça que ce duel était intéressant à traiter.
02:52 Et quelque part, on a utilisé des matchs, mais c'était aussi un prétexte pour parler de la rivalité de ces deux êtres humains.
02:58 Ils s'entendent bien tous les deux ?
03:00 Ils s'entendent de façon cordiale. Ils disent ouvertement qu'ils sont rivaux, que Novak Djokovic, son plus grand rival, c'est Raphaël Nadal.
03:09 Et Raphaël Nadal dit avec un peu plus de respect qu'un de ses plus grands rivaux, c'est Roger Federer, mais aussi maintenant c'est Novak Djokovic.
03:17 Donc voilà, il y a à la fois ce respect mutuel, mais avant tout cette rivalité.
03:22 Je voudrais qu'on s'arrête sur leur duel de 2021. C'est la demi-finale. Chaque point est dingue.
03:27 C'est un match légendaire. Djokovic mène 2-7 à 1. Et comme on est encore sous couvre-feu, le public doit quitter les gradins.
03:33 Il refuse, il chante, il hurle. Guy Forget est alors le patron du tournoi. On écoute un extrait.
03:38 Et donc en coulisses, on avait des gens de nos équipes qui parlaient avec le préfet, avec le gouvernement, pour vous rendre compte de ce qui va se passer là.
03:45 Et ça s'est joué sur quelques minutes. Et on a eu le hockey.
03:49 Et là, je prends le micro. Alors, personne n'écoute. Et quand je dis "Mesdames, Messieurs", là, bien sûr, c'est une bronca.
03:56 Les autorités nationales...
04:01 Le public pense qu'on va leur demander de sortir.
04:03 Les gens "Ouais, ouais, rembourser, c'est dégueulasse, n'importe quoi". On dit "Répète, répète, répète".
04:09 Je le rappelle, le match va pouvoir aller en son terme, en votre présence.
04:17 Et là, j'en ai la chair de poule, quoi.
04:25 - Elle chantait la Marseillaise dans le public. Guy Forget fait le parallèle entre ce match et une finale de Ligue des champions de football.
04:32 Vous diriez la même chose ? - J'étais là, à ce moment-là. J'étais dans le stade lors de ce match.
04:36 - C'est le casque qui est tombé, pas de problème.
04:40 - Et donc, on avait vraiment... En fait, il y avait ce sentiment que la vie reprenait aussi avec cette crise Covid.
04:48 C'est à ce moment-là, tous les yeux de n'importe quel fan de sport sont rivés sur Roland-Garros et sur ce match-là.
04:57 Parce qu'on a affaire en plus, en termes de niveau de jeu, à un match juste exceptionnel.
05:02 Fabrice Santoro dit dans le documentaire que ce troisième set, c'est probablement l'un des plus beaux sets qu'il a vus en 30 ans de tennis.
05:08 Et Dieu sait que Fabrice a vu des matchs.
05:11 Donc, il y avait tout et tout été réuni pour en faire un chef-d'oeuvre.
05:16 Et le chef-d'oeuvre a eu lieu. Alors malheureusement, après, Rafa a un petit peu baissé physiquement.
05:21 Mais ce troisième set et ce moment où le public apprend qu'il va rester, c'était juste incroyable.
05:27 - On a eu la chair de poule, nous aussi, en regardant ça à la télévision.
05:30 Comment expliquer que le public de Roland-Garros ait toujours préféré Nadal à Djokovic ?
05:34 - 14 titres de Roland-Garros, quoi ! C'est juste imbattable. C'est l'un des plus grands exploits de tous les temps, tous sports confondus.
05:42 Le rapport au public de Rafael Nadal, il n'a pas toujours été très simple.
05:47 Au début, ils étaient très profédéraux. C'est qui, cet Espagnol qui arrive, qui commence à gagner une fois, deux fois, trois fois ?
05:54 - Qui en a marre, il y en a tout le temps, quoi !
05:55 - Exactement. Et d'ailleurs, pareil, c'est un autre aspect dans le documentaire.
05:58 On traite de ce rapport un peu spécial que Rafael Nadal a eu avec le public parisien.
06:04 Ou notamment, quand il perd contre sa première défaite historique à Roland-Garros, contre Robinson Derling en 2009.
06:11 Mais le public est clairement pour le Suédois, alors que ce n'est pas un joueur très sympathique à l'époque.
06:15 C'est juste que le public en a marre de voir gagner Rafael Nadal.
06:18 Donc, c'est un peu la particularité du public français.
06:22 Mais maintenant, quand Rafael Nadal rentre sur le conflit pschiatrié, il est à la maison.
06:28 - Bon, ce ne sera pas cette année, puisqu'il a déclaré forfait. Roger Federer a pris sa retraite. Ça ne va pas être pareil, non ?
06:34 - Il va falloir s'habituer à cette nouvelle ère du tennis. Ils ont fait tellement pour notre sport.
06:40 On les en remercie. C'est aussi un peu un dommage, ce documentaire.
06:43 C'est pour ça qu'on a envie de les célébrer, on a envie de raconter au mieux leur histoire.
06:48 Et chose qu'on a, je pense, réussi à faire avec Céline et Julie.
06:54 Et voilà, il va falloir s'habituer. Mais il y a plein de nouvelles têtes.
06:58 Carlos Alcaraz, Holger Rune, Kasper Rude, Stéphane Stitipas.
07:04 Il y a encore de très très beaux joueurs et de très beaux jours devant nous.
07:07 - Et là, ça laisse de la place justement à un nouveau venu, un nouveau gagnant à Roland-Garros.
07:12 Un mot sur le dispositif de Prime Vidéo pendant la quinzaine.
07:15 Joe Wilfrid Tsonga rejoint l'équipe d'experts, aux côtés de Marion Bartoli, Guy Forget, Arnaud Clément, pour ne citer qu'eux.
07:20 Et vous, quel sera votre rôle, Antoine Benéteau ?
07:23 - Alors moi, je suis en plateau le soir avant le match de la session de nuit, qui est le match phare pour Prime Vidéo.
07:29 Et on est en plateau avec Thibaut Lerolle, avec sûrement Joe Wilfrid Tsonga, avec les consultants de Prime Vidéo.
07:36 Et l'idée, c'est de traiter ce qui s'est passé pendant la journée, de débriefer.
07:41 Moi, j'ai un touchscreen derrière moi où je fais un peu la vulgarisation.
07:46 Alors, touchscreen, c'est un écran tactile sur lequel je décrypte des points, des aspects techniques et tactiques des joueuses et des joueurs.
07:54 Donc, d'un match qui a eu lieu la journée.
07:56 Et puis, je briefe, j'essaye d'attirer l'œil du téléspectateur sur les choses qu'il va peut-être voir dans le match qui va arriver.
08:02 - Alors bon Roland-Garros à vous et à toute votre équipe.
08:05 - Merci beaucoup.
08:06 Merci à vous d'être venu Antoine Beneteau.
08:08 merci à bientôt !

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