Maxime Ducasse, ancien banderillero nîmois publie "La cour des grands" aux Editions du Diable Vauvert

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Maxime Ducasse a été banderillero pendant 30 ans. Après avoir raccroché en 2018, le Nîmois publie "La cour des grands" aux Editions du Diable Vauvert.
Transcript
00:00 - Et 8h18, bienvenue sur France Blog, Arnaud Zer, Sylvie Duchesne avec nous ce matin,
00:03 Maxime Ducasse, ancien banderillero de mi-mois, auteur de La Cour des Grands,
00:08 c'est donc aux éditions du Diable Vauvert.
00:10 - Bonjour Maxime Ducasse, vous avez raccroché en septembre 2018,
00:16 après avoir été banderillero pendant 30 ans,
00:19 qui sont les grands dont vous parlez dans le titre de votre livre ?
00:23 - Les grands ? Pour moi c'est tous, que ce soit le Noviero, le Matador,
00:29 tous ils sont grands, il faut leur donner tous l'importance qu'ils méritent,
00:34 parce qu'un gamin qui trouve un Noviero de San Picador, un Noviero de Piqué,
00:37 c'est sa corrida, au même titre que la figura del Toreo avec laquelle vous allez trouver à Madrid.
00:42 Mais bon, dans les plus célèbres, d'abord en France, il y a Richard Millian,
00:46 Denis Lauré, Patrick Varen, pour les principaux,
00:49 et ensuite pour l'Espagne, Juan Bautista,
00:54 enfin Juan Bautista les Français, excuse, David Amiol, Le Fundi,
00:58 Antonio Ferreira, Raffaello et César Hincón aussi, également.
01:02 - Bon, cela dit, sans leur quadrilla, les Toreros n'existent pas,
01:05 c'est toute une équipe qui participe à la, comment dire, à cette corrida ?
01:11 - Oui, on peut le voir comme ça, sans la quadrilla, le Torero n'existe pas,
01:16 sans le Torero, la quadrilla n'existe pas, on est un peu, on peut être les musiciens du chanteur,
01:22 voilà, si on peut faire une comparaison dans le spectacle.
01:26 - Quel lien vous avez tissé avec tous ces matadors de Toro ?
01:30 - C'est comme dans tous les milieux, vous pouvez torer avec un matador,
01:37 avoir des très bons rapports professionnels, c'est généralement le cas pour tous,
01:41 après, lié avec certains, des liens d'amitié, conserver des liens d'amitié,
01:48 être très amis avec un matador, avec qui vous n'avez toré que 2-3 corridas,
01:53 ça, puis comme dans la vie normale, les gens avec qui vous avez des appointances,
01:58 et les gens que vous avez moins d'appointances, tout simplement.
02:01 - Alors, quels sont les amis que vous avez gardés ? Ou que vous gardez ?
02:06 - Amis, j'en ai 3 ou 4, 5, je ne veux pas fâcher, je ne citerai pas de nom,
02:10 après, il y a une notion toujours de respect et de considération quand même,
02:15 torer avec un matador, ce n'est pas comme si on va... ce n'est pas un patron,
02:22 il y a autre chose quand même, mais il y a toujours le respect,
02:26 moi, j'ai toré avec Denis Louré, j'ai toré avec Fernandez Meca,
02:29 on a toré des KPA ensemble, comme je dis, quand on était minots,
02:34 on marchait sur le même trottoir, le jour de la corrida, il m'arrivait de leur dire "Maestro"
02:39 donc il y a un lien fort.
02:42 - On imagine bien, effectivement, parce que c'est un endroit où il se passe quelque chose,
02:48 les arènes, il y a la mort qu'on côtoie pratiquement à chaque fois.
02:53 - Oui, oui, comme la mort est présente dans l'arène, comme la mort est présente dans la vie,
03:00 la seule chose qui différencie, qui montre la vérité de la mort, je pense,
03:11 c'est que la mort, le danger, le risque, il est partout,
03:15 l'alpiniste, celui qui pince sur un échafaudage,
03:20 un journaliste à la crise cardiaque, par contre là c'est un moment,
03:25 c'est un des seuls moments où le danger, le risque, la mort, la blessure, tout ça,
03:31 est représenté matériellement, et en plus par un être vivant qui respire,
03:37 c'est concret, le taureau représente ça.
03:41 Donc la personne qui assiste, les péchants qui assistent à une corrida,
03:45 tout ce qui est dans le subjonctif, dans l'inconscient, dans le peut-être,
03:49 dans le hasard, le destin, où c'est la vie tout simplement,
03:52 là est représenté par un être vivant.
03:55 Je pense que c'est ceux qui donnent, en plus de beaucoup de choses,
03:58 c'est ceux qui donnent la force au spectacle de la corrida.
04:01 - Maxime Dusca, c'est tout cela que vous avez voulu dire, écrire dans ce livre ?
04:08 - Le livre c'est une histoire un peu bizarre,
04:12 parce que le livre, c'est un livre qui ne devait pas être un livre,
04:16 qu'il est devenu à la fin, au bout de 30 ans,
04:19 parce que pour des raisons diverses,
04:22 c'était des textes que j'écrivais chaque année,
04:25 je le dis tout le temps, je le répète, je continuerai de le répéter,
04:27 et c'était pour mon ami Jaco Duran, c'était un jeu entre lui et moi.
04:31 - Journaliste, chroniqueur torrent à Libération.
04:33 - Voilà, journaliste, chroniqueur torrent à Libération,
04:37 et j'ai donné ce texte, il le lisait, personne n'était au courant,
04:43 pendant 25 ans ça a été entre lui et moi.
04:46 D'abord c'était facile, parce que j'aurais dit à quelqu'un,
04:49 j'écris des textes, il aurait éclaté de rire,
04:52 et c'était pas un secret très difficile à garder, c'était entre lui et moi.
04:57 Un jour, il y a une quinzaine d'années, une fois il me dit,
05:01 à Moloranda, il me dit, peut-être qu'on pourrait en faire un jour quelque chose,
05:04 j'avais éclaté de rire, il le marque dans la préface,
05:07 parce que c'est Jaco Duran qui me fait la préface.
05:09 Bon, il arrive, et je pensais que ça allait être...
05:12 Un jour j'aurais fait un repas chez moi, avec une dizaine d'amis,
05:17 et avec Jaco on aurait sorti les textes, et on aurait éclaté de rire,
05:20 parce que nos compagnes, autant Hélène que moi,
05:23 qu'à tout le monde n'étaient pas au courant, personne n'était au courant,
05:25 on aurait rigolé.
05:26 La vie, ma vie a basculé,
05:28 il y avait ces textes, Jaco un jour me dit "qu'est-ce qu'on en fait ?"
05:32 et j'ai dit "ben ils n'ont plus raison d'être".
05:35 Et là on parle, on parle un soir, ou plutôt une nuit,
05:40 il me parle de ça,
05:43 c'était pas fait pour être un livre, c'était compliqué,
05:46 puis il trouve les mots.
05:49 Et quand Jaco Duran il vous dit quelque chose,
05:51 moi j'ai un rapport, pas filial, mais j'ai un rapport assez fort,
05:56 et je sais que Jaco il se trompe pas,
05:59 je pense qu'il parle de littérature, qu'il parle de...
06:02 de tauromachie.
06:03 Donc je me suis dit "peut-être qu'il se trompe pas",
06:05 je l'appelle très tard ou très tôt le matin,
06:08 et j'ai dit "Jaco on le fait".
06:09 Voilà, et là ça a été une galère.
06:11 Là ça a été compliqué.
06:12 - Parce que vous n'êtes pas écrivain au départ ?
06:14 - Pas du tout, je le saurais pas, je l'ai réalisé très rapidement,
06:16 mais bon il a fallu le faire,
06:17 parce qu'il a envoyé les tests à Marion Mazowick,
06:20 Marion qui...
06:21 - Les éditions du Diable Vauvert.
06:22 - Marion qui vous appelle,
06:24 Jaco Duran qui...
06:26 Voilà, puis après il a fallu faire un début,
06:28 parce que les textes ils commencent à...
06:31 Le premier voyage en Espagne, j'écris ça,
06:33 et puis il a fallu écrire un début, une fin,
06:35 un début que j'ai mis 6 mois à écrire,
06:37 pour repousser la date de sortie,
06:40 parce qu'il était prévu pour le mois de septembre,
06:42 mais moi j'avais toujours pas écrit...
06:44 C'était très compliqué.
06:45 La fin c'était plus clair.
06:47 L'épilogue...
06:49 Je savais ce que je voulais écrire,
06:52 mais dire et faire partager
06:55 pour expliquer ce que représentent les taureaux pour des gamins.
06:58 Parce que l'important c'est ce que représentent les taureaux pour des gamins.
07:03 Je veux dire, on parle de...
07:05 Je dis des choses,
07:07 des choses que je pense,
07:11 et que je défends.
07:13 - Maxime Ducasse,
07:15 merci, on est malheureusement obligé de
07:18 conclure cette interview.
07:20 Je rappelle quand même que vous êtes demain à la librairie Tessier,
07:23 pour dédicacer votre livre "La Cour des Grands"
07:27 aux éditions du Diable Beauvaire.
07:29 Ça sera à partir de 15h.
07:31 Et tout le monde connaît la librairie Tessier,
07:33 à Nîmes et rue Régal.
07:35 Merci beaucoup de vous avoir été avec nous ce matin.

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