Vendredi 26 mai 2023, BE SMART reçoit Antoine Hubert (Président & CEO, Ÿnsect)
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00:00 On termine cette émission en parlant de protéines et d'engrais naturels à base d'insectes puisque je suis en compagnie d'Antoine Hubert.
00:12 Bonjour. Bonjour. Vous êtes président et CEO d'Insectes. Et alors justement, vous venez d'être sélectionné parmi les finalistes du prix de l'inventeur européen de l'Office européen des brevets.
00:22 Qu'est-ce qui vous vaut cette sélection ? Parce que quand on se dit voilà ils produisent de la protéine à base d'insectes, on voit pas bien forcément pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, même si ça fait je sais 12 ans que vous existez.
00:33 Où se trouve la technologie derrière ? Oui, en effet, ce qu'on fait depuis 12 ans, c'est très technique. C'est beaucoup de science derrière. Ce que font tous nos chercheurs, nos scientifiques,
00:42 nos ingénieurs, c'est développer des technologies. Donc il y a beaucoup de science, de génie de la mécanique par exemple, génie des procédés, mais beaucoup de travail sur la biologie,
00:50 sur la compréhension de comment un ancêtre grandit, comment il se transforme, jusqu'à sa génétique. Et tout ça, ça amène à beaucoup d'innovation sur comment ils doivent grandir, être nourris, être transformés à une échelle pour être compétitifs.
01:00 Et c'est plus de 380 brevets. Et c'est de loin le premier portefeuille mondial. 380 brevets ? Qui ont été déposés dans le monde, effectivement. On a plus de la moitié du portefeuille mondial à nous seuls, du secteur.
01:12 Et c'est pour ça, je pense, une des raisons pour lesquelles on a été sélectionnés dans ce prix très sélectif. Et on est vraiment très honorés de ce prix européen. Cette nomination, en tout cas la phase finale, on en est très heureux.
01:23 Ça souligne les efforts de notre équipe dans ce domaine. Aujourd'hui, vous travaillez sur quels insectes et pourront faire quoi exactement ?
01:30 Alors, nos fermes verticales s'organisent sur la reproduction de scarabées qu'on appelle les molitors, qui se reproduisent comme tout animal et qui font des œufs.
01:39 Et des petites larves deviennent des grandes larves. C'est des petites chenilles à peu près de 2 cm qui sont transformées à ce moment-là, parce qu'ils sont très riches en protéines ou en bonnes huiles, en ingrédients,
01:48 pour nourrir les animaux d'élevage, les animaux, les chiens, les chats, jusqu'à l'alimentation humaine. Et on collecte leurs déjections qui sont des engrais organiques super compétitifs et performants pour faire grandir les plantes à la place d'engrais chimiques.
02:00 Pour l'alimentation humaine, c'est dans quel cadre ?
02:03 Alors, c'est déjà assez récent, parce que la réglementation européenne s'est ouvert l'année dernière. Donc c'est très frais comparé aux autres filières qui étaient ouvertes de manière un peu plus longue.
02:13 Et donc, nos clients, parce que nous, on ne fait que des ingrédients, on consomme aussi des poudres, c'est des liquides, c'est des granulés qui sortent de nos installations, de nos fermes verticales.
02:21 Et bien, nos clients, ils vont mélanger ça, ces poudres, ces liquides, avec d'autres matières végétales, souvent, pour en faire des substituts de viande, comme du viande hachée, des saucisses ou, dans d'autres cas, des pâtes, mélangées avec du blé, des céréales du matin, des barres énergétiques pour le sport, des boissons aussi pour les sportifs.
02:39 Donc, en fait, on peut rentrer dans à peu près la plupart des produits transformés qu'on peut faire aujourd'hui, qu'on trouve au quotidien au supermarché.
02:47 Donc, en fait, vous êtes en B2B2C, en fait. Vous revendez, c'est ça ?
02:50 C'est ça. Et c'est vraiment notre focus, en plus, aujourd'hui, avec les récents financements, c'est se concentrer sur le marché un peu du foyer, de la famille, où on vend à des marques qui sont B2C, elles.
03:02 Et nous, on est donc B2B2C. Et ces marques-là vendent pour les personnes, les parents, les enfants, mais aussi pour les chiens et les chats qui composent la famille.
03:10 Oui, justement, vous avez lancé une marque de pet food à destination des animaux de compagnie. Ce n'était pas votre marché initial ?
03:18 En fait, le pet food, si, ça fait depuis longtemps qu'on est dedans. Mais là, on accélère vraiment.
03:22 Mais c'était plus sur l'élevage, non ?
03:23 Alors, on était depuis le début sur beaucoup sur les poissons.
03:25 Oui, c'est ça. C'est ce que j'avais en tête.
03:27 Et aussi sur les chiens et les chats. Voilà, c'est les deux qui ont été nos piliers depuis longtemps. Mais là, on accélère beaucoup parce que la demande est très forte.
03:31 C'est la plus ancienne et c'est la première autorisée en Europe, celle des chiens et des chats. C'est-à-dire qu'on a le plus de maturité commerciale.
03:37 Et donc, pour accélérer encore plus notre image sur la notion de qualité, de nutrition, de durabilité, on a créé cette marque B2B2C qui s'appelle Spring, avec un Y très mâle justement,
03:47 qui reste associé à Insect. Mais pour mieux parler aux clients, parce que Insect est une marque corporate, comme on dit, qui parle au grand public,
03:55 qui a des talents qui veulent nous rejoindre, à des investisseurs. Par contre, être capable de parler vraiment, beaucoup plus spécifiquement à des clients, c'est important.
04:03 C'est pour ça qu'on a créé cette marque Spring qui a été lancée au plus grand congrès, à un salon européen, il y a quelques jours en Italie.
04:11 Je sais que vous attachez beaucoup d'importance à l'impact environnemental. Par rapport à des produits alimentaires pour chiens et chats classiques,
04:20 est-ce que vous avez mesuré l'économie en termes d'impact carbone ?
04:23 En fait, c'est un peu pareil pour l'alimentation humaine. Il y a des produits qui sont assez similaires. Ce sont des produits ou des coproduits,
04:28 la production de viande, de bœuf ou d'agneau ou de porc ou de volaille. Et donc, on a fait ce qu'on appelle les analyses de cycle de vie qui vous permettent de mesurer
04:36 tout votre impact, vraiment de l'amont de la chaîne jusqu'à l'utilisation finale. Et sur le carbone, on a à peu près 40 fois moins d'émissions que la viande rouge
04:44 ou les coproduits de viande rouge. On va être sur à peu près 40 fois moins aussi de consommation d'eau que la viande porcine et à peu près 10 fois moins
04:52 d'utilisation de terre aussi que la volaille. Donc, on a vraiment beaucoup d'arguments qui sont positifs et qui viennent compléter. Mais jusqu'à présent, c'était vraiment
05:00 les arguments techniques, l'aspect nutritionnel, digestibilité, ce qu'on appelle la palatabilité, qui est l'intérêt pour le chien ou le chat de manger ou pas la croquette.
05:08 Et l'argument durable vient après. Mais aujourd'hui, il devient incontournable. Il n'était pas le cas il y a 2 ans, 3 ans. Mais aujourd'hui, il devient incontournable,
05:15 mais après les éléments techniques. – Vous avez mentionné tout à l'heure une levée de fonds, levée de fonds de 160 millions d'euros, c'est ça ?
05:22 Qui s'est accompagnée en même temps d'un plan de restructuration avec des licenciements, je crois, aux Pays-Bas, un plan de départ volontaire en France.
05:27 Ce qui peut sembler contradictoire de prime abord. Donc, quelle est la situation d'Insect aujourd'hui ?
05:33 – En fait, on sait qu'aujourd'hui, on a une situation sur les marchés, sur le financement qui sont très difficiles, qui sont aussi dures, je pense, qu'en 2008.
05:40 On n'existait pas encore, mais on est sur une crise financière importante. Mais on a réussi à montrer, très peu d'entreprises aujourd'hui se font financer.
05:46 Et 160 millions, c'est énorme. – C'est énorme, 160 millions aujourd'hui, oui.
05:49 – Donc ça souligne les fondamentaux très forts, mais aussi c'est qu'on a pu démontrer aux investisseurs qu'on avait un chemin à la profitabilité,
05:55 qui va arriver relativement rapidement, qui est très clair. Mais pour ça, il fallait faire des choix, se focaliser plus sur les métiers à plus haute valeur ajoutée,
06:02 en commercial, comme les chiens et chèvres, l'alimentation humaine, donc le foyer, et moins sur les animaux d'élevage à court terme.
06:07 Ça veut pas dire qu'on va arrêter, on va peut-être faire ça dans une deuxième phase, investir plus de temps sur les animaux d'élevage.
06:13 C'est aussi des partenariats en joint venture pour les prochains sites de production.
06:17 C'est qu'on ne fait plus tout seul, et il y a aussi plusieurs projets qui sont hors de l'Europe.
06:20 Donc on aura plutôt des équipes d'ingénierie ou d'automatisme qui seront beaucoup dans les prochaines sociétés,
06:26 donc avec moins de besoins, effectivement, en France, ces fonctions-là de corporate techniques.
06:30 Et puis on avait un autre insecte, un cousin de notre scarabée qu'on faisait aux Pays-Bas.
06:35 Et simplement, on a décidé de mettre en pause aussi le scale-up de cet insecte qui était moins avancé que notre insecte en France,
06:41 pour une question de focus et d'investissement. On va se concentrer sur la R&D aux Pays-Bas.
06:45 On a toujours un centre de recherche là-bas, mais plus investir dans le site de production,
06:48 effectivement, on l'a arrêté aujourd'hui pour être concentré, pour atteindre la profitabilité plus rapidement.
06:52 Vous aviez un site de production aux États-Unis aussi, non ?
06:55 On a un petit site de production qui tourne toujours dans ce marché, là du pet food, mais pour les oiseaux de compagnie.
07:00 Donc on a les oiseaux, les oiseaux exotiques chez les particuliers, mais aussi beaucoup la volaille aux États-Unis.
07:04 Les particuliers ont énormément de volaille, de poulet, de poules pour avoir des oeufs le matin avec leur bacon.
07:10 C'est plus de 10 millions de foyers qui ont des poules chez eux. Et donc pour les nourrir, c'est justement un marché très intéressant.
07:16 Et vous avez d'autres projets à l'international ? J'ai vu passer un truc sur le Mexique, non ?
07:20 Exactement. Dans ce cas de ces projets-là qui seront en partenariat industriel, c'est qu'on partage les investissements.
07:25 Donc ça réduit notre investissement et donc ça nous rapproche plus vite de la profitabilité.
07:29 On a un des partenariats aujourd'hui les plus avancés qui a été publié, c'est celui au Mexique.
07:34 On est tout proche de la dernière ligne droite puisqu'on a déjà signé des term sheets, des accords, des pré-accords de comment on travaille,
07:41 comment on se répartit la valeur entre les partenaires et le marché notamment est tourné vers l'export aux États-Unis.
07:46 Quelle est votre capacité de production aujourd'hui ?
07:49 La capacité de production, elle est cumulée sur plusieurs sites. Là, on a le site d'Amiens qui a démarré.
07:54 Il doit atteindre assez rapidement 100 000 tonnes d'ingrédients, c'est-à-dire des engrais et des protéines pour l'alimentation des animaux
08:01 jusqu'à 200 000 tonnes dans une deuxième phase.
08:03 Vous m'avez dit que vous marquiez une pause sur votre deuxième insecte cousin du premier, mais vous pourriez envisager,
08:11 je sais qu'il y a d'autres dans le secteur qui misent plutôt sur les mouches, vous pourriez diversifier ou finalement ce que vous faites est tellement spécifique
08:19 que ça demande trop de temps, trop de R&D d'aller sur d'autres insectes qui n'ont pas forcément les mêmes propriétés ?
08:24 Non, je pense que notre plateforme à la fois technologique, mécanique, mais à la fois sur la biologie, ce qu'on a appris,
08:30 peut être appliquée à d'autres espèces d'insectes. Ce qu'on a démontré sur l'autre petite espèce, simplement, c'est une question de focus à court terme.
08:36 Mais ça ne veut pas dire que cette espèce continuera et pourra être sur le marché à un moment plus tard.
08:40 Je pense qu'on s'appelle Insect, on a vocation à regarder s'il n'y a pas d'autres biologies qui peuvent s'intégrer dans notre plateforme.
08:46 Aujourd'hui, on est focalisé effectivement sur notre insecte, le molietteur, mais ce n'est pas du tout impossible qu'on puisse s'étendre dans le futur
08:52 sur d'autres espèces d'insectes si elles apportent quelque chose de vraiment de qualité, notamment cette notion de premium, de durabilité au client,
08:58 on sera intéressé.
08:59 J'ai lu que l'ambition de l'entreprise, c'était de réinventer la chaîne alimentaire. Comment ça se traduit dans votre quotidien aujourd'hui ?
09:06 Réinventer, c'était un peu se dire d'avoir une agriculture, une chaîne alimentaire qui soit en adéquation avec ce qu'on appelle les limites planétaires.
09:14 Donc effectivement, les limites planétaires, c'est le climat, c'est la biodiversité, c'est l'eau.
09:17 Et on sait que l'agriculture est au croisement de tous ces grands enjeux de sécheresse, d'impact sur la biodiversité, de déforestation importée,
09:24 d'autres pays, qu'on mange des produits d'Amérique du Sud ou tous les enjeux climatiques, émissions de méthane.
09:28 Donc on a ça. Et puis, c'est aussi le côté santé qui est important.
09:32 Ça, c'est la santé des écosystèmes et c'est notre santé. Bien manger, c'est la première cause aussi d'une bonne santé.
09:38 Et à l'inverse, le coût financier mondial des maladies liées à une mauvaise alimentation,
09:45 à la fois depuis des carans jusqu'à tous ces problèmes de surconsommation, d'obésité, maladies cardiovasculaires,
09:51 c'est à peu près 11 000 milliards, 11 trillions d'impact et de coûts, alors que le marché de l'alimentation au global, c'est 9 trillions.
09:59 Donc c'est-à-dire que le coût santé de l'alimentation est plus grand que le marché de l'alimentation.
10:04 Le coût santé de l'alimentation est plus grand que le marché de l'alimentation lui-même.
10:09 La santé est le premier marché au monde, l'alimentation derrière, mais dans la santé, le premier poste de coûts de marché,
10:16 c'est traiter toutes les maladies liées à une mauvaise alimentation.
10:20 Donc c'est pour ça que c'est créé la chaîne alimentaire, c'est retrouver un meilleur équilibre avec les limites planétaires,
10:25 mais aussi avec notre propre santé. Et c'est ce qu'on travaille, on contribue en tout cas à notre modeste échelle dans ce sens-là.
10:33 Vous aviez parlé tout à l'heure d'accélérer votre chemin vers la rentabilité. Vous la fixez à quelle échéance si tout va bien ?
10:40 Je ne dirai pas, ce n'est pas dans trop longtemps, mais je ne me rends que sur un chiffre à très court terme.
10:46 Mais voilà, le site d'Amiens est en plein démarrage, c'est ce site-là qui va nous permettre la rentabilité.
10:50 Il va monter en capacité rapidement dans les prochains mois. Donc oui, on le voit, l'horizon est relativement proche, mais il y a du travail.
10:56 Les équipes sont hyper concentrées là-dessus. Monter la capacité du cheptel, qu'on appelle, qui doit monter dans les prochains mois
11:02 et vraiment accélérer la livraison de nos clients.
11:05 Il nous reste un peu de temps, donc on va prendre le temps juste de détailler ce site, parce que c'est vrai que c'est encore assez peu connu,
11:11 les fermes verticales, comment ça fonctionne concrètement ?
11:14 Alors une ferme verticale, ça peut produire différentes choses. Il y a d'autres projets en France, à l'étranger, qui font des fermes verticales de végétaux.
11:21 C'est vrai.
11:22 Comme il y a un problème, c'est pas le Jungle en France, ou Futura Gaia, qui font des super projets. Nous, on est sur la même chose.
11:27 Fermes verticales, on verticalise la production. Souvent, c'est sur des bacs. Donc on peut avoir ces plantes qui poussent avec des lumières à l'intérieur.
11:34 Nous, c'est des bacs à l'intérieur où il y a des insectes. Donc on va superposer ces bacs.
11:38 Et la différence avec les autres types de fermes, c'est que comme les insectes sont tout petits, qui sont dans des bacs, qui ne peuvent pas bouger tout seuls,
11:44 et bien c'est des machines qui vont les déplacer pour les amener à des endroits où on va les apporter à manger.
11:49 On va regarder s'ils sont en bonne santé, s'ils ont bien grandi. C'est beaucoup d'analyse d'image, mais c'est aussi de l'analyse par nos chercheurs,
11:54 enfin nos scientifiques, nos ingénieurs sur le terrain. Et puis à un moment, on va aussi récolter régulièrement les déjections qui sont dans ce bac,
12:00 parce que les insectes vivent dedans, donc ils produisent leurs déjections quand ils mangent.
12:03 On va séparer ça régulièrement pour faire un anglais qui va se stériliser sous forme de granulés pour être vendu pour la croissance des plantes.
12:10 Et au bout d'un moment, les larves auront suffisamment grandi, suffisamment mangé, et elles sont transformées dans un atelier agroalimentaire
12:15 qui est toujours dans le même site, mais dans un autre bâtiment dédié, où là, vous avez une unité qui ressemble beaucoup à ce qu'on transforme des végétaux,
12:23 notamment du colza, par exemple, ou de l'olive, où vous écrasez finalement un produit fini pour faire de l'huile, et de l'autre côté, une pulpe.
12:32 Et nous, c'est cette pulpe-là qui est transformée en protéines, enfin en poudre sèche pour nourrir les animaux.
12:37 Mais j'imagine que ça représente des milliers et des milliers de larves. Comment vous faites pour regarder si... Parce que je veux dire,
12:43 une vache qui va mal, ok, on le voit, mais une larve parmi je ne sais pas combien ?
12:47 Eh bien, on a fait beaucoup, nos chercheurs ont développé en interne avec des partenaires, par exemple, des systèmes d'analyse d'images qui vous permettent,
12:54 en une fraction de seconde, de la prise de photo, de voir s'ils sont en bonne santé. Simplement, dans tout élevage, il y a une mortalité qui est faible,
13:00 de quelques pour cent. Vous avez tous les matins, un éleveur, il peut trouver, il fait la volaille, un poulet mort, ça arrive, un poisson qui est mort dans son bassin.
13:07 C'est pas un souci, c'est normal, c'est la réalité d'un élevage. Eh bien, nous, on le voit, ça change de couleur, notamment, il ne devient plus foncé,
13:15 donc on arrive à le voir et, en plus, on peut facilement le séparer après, ce que ça permet notamment le même poids, la même densité.
13:21 Donc, on va pouvoir le séparer par des techniques à la fois physiques, par la taille, par la densité, par le poids. On va pouvoir séparer ces différentes fractions
13:29 pour maintenir, justement, un élevage dans un bac qui soit toujours à peu près homogène, à peu près toujours le même âge, toujours vivant, toujours en bonne santé.
13:36 Et en termes d'énergie, cette usine, elle est alimentée comment ?
13:39 Alors, c'est par l'électricité, essentiellement, un petit peu de gaz naturel et on a justement notre projet pour nos prochaines fermes, voire même pour le site d'Amiens,
13:47 de convertir, de toute façon, tous nos sites sont en électricité. C'est qu'on peut, avec des pompes à chaleur, vous avez pour votre maison, votre appartement,
13:52 vous pouvez acheter des pompes à chaleur. Eh bien, on peut le faire aussi à grande échelle pour des sites agricoles ou industriels.
13:58 Et donc, c'est ce qu'on est en train de travailler, comme d'autres solutions, pour être 100% électriques, ce qui nous permet effectivement d'être moins dépendants
14:04 des sujets de gaz qui sont aujourd'hui, on sait, encore en tension, même s'ils le sont moins que l'année dernière, ils le seront structurellement, sûrement,
14:10 toujours dans le futur. Électricité, c'est plus intéressant aussi, parce que vous avez plus d'options d'être 100% renouvelables.
14:16 Vous avez plusieurs options et pas qu'une seule, le biogaz, dans le cas du gaz. Là, vous avez le solaire, le géothermal, vous avez l'éolien.
14:23 Donc, il faut avoir plusieurs options. Évidemment, toute l'énergie nucléaire décarbonée qu'on a en France, mais demain, être capable de signer des accords long terme
14:31 avec le producteur EDF pour de l'énergie renouvelable garantie sur 20-25 ans, ce qu'on appelle les PPA.
14:36 Ce sont des choses qui sont intéressantes, effectivement, pour réduire encore plus notre emprunte environnementale.
14:40 Un dernier mot, vos ambitions pour Insect à horizon 5 ans ?
14:44 À horizon 5 ans, on a un site d'Amiens qui sera évidemment vraiment un fer de lance dans le secteur, dans le monde.
14:52 On aura d'autres sites qui auront démarré, qui tourneront, plusieurs, parce que ce sera 2, 3, 4, 5, mais c'est à peu près l'ambition dans les prochaines années,
14:58 sur plusieurs continents. On a sur l'Europe, il y aura donc, est-ce que ça va l'amener au Mexique,
15:02 potentiellement d'autres dans d'autres régions qu'on annoncera dans les prochains mois, sur lesquelles on travaille.
15:07 Et puis, voilà, un leadership en termes de revenus, en termes de profitabilité, toujours en termes de science derrière,
15:12 peut-être des nouveaux produits, probablement, des nouveaux produits à la fois chez les animaux, chez l'homme, mais aussi chez les plantes,
15:18 sur lesquelles la recherche travaille aujourd'hui pour plus d'impact nutritionnel et environnemental.
15:24 Merci beaucoup Antoine Hubert. Je rappelle que vous êtes président et CEO de Insect. C'est la fin de cette édition.
15:29 Merci de nous avoir suivis, bien évidemment. On se retrouve vendredi prochain. Passez un très bon week-end sur Vismart.
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