Sa passion pour la danse, son enfance, son évolution personnelle, Loïc Nottet partage avec nous les expériences qui ont inspiré son dernier album « Addictocrate »
Category
📺
TVTranscription
00:00 Je me souviens d'une phrase horrible qu'un adulte m'a dit un jour.
00:03 Il s'était dit "Souviens-toi que l'adulte en face de toi aura toujours raison".
00:06 Ben non.
00:09 Salut à tous, c'est Lekhnoté,
00:10 et je vais vous présenter la tracklist d'"Addictocrate".
00:13 "Éternellement, tant satisfait, sans cesse en recherche de plus.
00:16 Avant moi, me terrifie, pire encore, ça me frustre.
00:19 De nos jours, on s'habitue, même on se lasse un peu trop vite."
00:22 Je passe mon temps à assembler des morceaux de mots par-ci, par-là
00:26 pour en créer un qui me convient
00:27 et qui illustrera parfaitement la thématique de mon nouveau projet
00:31 ou d'un nouvel album.
00:32 En gros, "Addictocrate", c'est le pouvoir de l'addiction.
00:34 J'avais l'impression aussi qu'on vit quand même dans une ère et dans une société
00:38 où les addictions sont quand même omniprésentes.
00:40 Dans cet album, j'avais envie aussi d'exprimer ce que moi, je ressens
00:43 en tant qu'être humain, ma place ici dans ce monde.
00:46 "Bonsoir, monsieur, madame.
00:48 Aujourd'hui, je te dis tout."
00:50 En fait, j'ai sorti un premier titre qui s'appelle "Monsieur, madame".
00:53 J'étais terrorisée à l'idée de le sortir
00:55 parce que c'était mon tout premier titre en français.
00:57 Mais en fait, le public m'a énormément rassurée et m'a mise en confiance
01:01 parce que j'ai vu que le titre les a touchées.
01:03 C'est vrai que moi, j'avais quand même déjà dans un coin de ma tête
01:06 cette envie de passer au français
01:09 parce que j'avais aussi besoin artistiquement parlant
01:11 de me réinventer et de me redécouvrir.
01:13 "Alors, chère, monsieur, aidez-moi, aimez-moi."
01:17 J'ai vraiment l'impression que l'ancien Loïc, il est mort.
01:21 C'est vraiment l'album dans lequel je me suis retrouvée artistiquement.
01:23 Je me suis vraiment trouvée aussi en tant qu'homme.
01:25 J'ai l'impression que j'ai répondu à pas mal de questions en écrivant l'album
01:29 parce que j'ai fait un gros travail d'introspection.
01:30 Ouais, complètement.
01:36 C'est plus par rapport à l'insouciance, à l'innocence qu'on peut avoir
01:39 quand on est enfant.
01:40 J'avais très, très hâte d'être grand pour avoir ma voiture et ma maison
01:43 et être indépendante.
01:45 Là, j'ai l'impression que depuis, ça file à une de ces vitesses.
01:48 Parfois, je me retourne et je me dis "Quoi ? Déjà 27 ans, on est où ?"
01:54 Je me souviens d'une phrase horrible qu'un adulte m'a dit un jour.
01:57 C'était "Souviens-toi que l'adulte en face de toi aura toujours raison."
02:00 Bah non.
02:02 Les adultes aussi ont des choses à apprendre.
02:04 Les enfants, je trouve, ça va dans les deux sens.
02:06 Et cette phrase m'a un peu choquée.
02:08 Je me sentais vraiment pas à ma place.
02:09 J'avais juste l'impression que je faisais rien de bien
02:12 et que j'allais quelque part, mais quand même, j'allais nulle part
02:15 parce que selon eux, je faisais n'importe quoi.
02:18 Et voilà, c'est surtout cette frustration-là que j'ai ressentie quand j'étais petite,
02:21 d'impuissance.
02:23 Nous tous, les hérévores, nous nous plaisons dans nos malheurs.
02:26 Je contrôlais tellement ma vie que jusqu'à mes 25 ans,
02:28 j'avais jamais bu une seule goutte d'alcool parce que je me l'interdisais.
02:31 Je voulais pas faire la fête, je voulais pas sortir en boîte de nuit
02:34 parce que j'avais l'impression que si je voulais réussir dans ma carrière,
02:37 je devais rester clean de chez clean et en pleine forme.
02:40 Et du coup, à 25 ans, je me souviens, je me suis dit "Là, c'est bon,
02:43 je vais goûter aussi au plaisir de la vie."
02:45 C'est pour ça que mon troisième album ici, c'est mon projet préféré.
02:48 C'est parce que déjà, je trouve qu'artistiquement, c'est le plus abouti.
02:51 C'est celui qui me correspond le plus et surtout, je me suis fait plaisir.
02:54 Je trouve la nuit hyper inspirante.
02:59 Je pense que c'est le calme qui m'inspire,
03:01 c'est le fait qu'il fasse sombre, qu'il n'y ait pas une voiture à l'extérieur.
03:05 Il n'y a même pas d'oiseau la nuit, il n'y a rien, il y a juste le vent
03:07 et parfois la pluie, ça, c'est génial.
03:09 Quand il y a le tonnerre, c'est encore mieux.
03:10 C'est tout ça qui me permet de me poser, de me calmer et de me dire
03:13 "Oh là, j'ai une idée pour une chanson, je vais l'écrire ou je vais la composer."
03:19 Je suis un immense fan de musique classique ou même de B.O.
03:22 Il y a des compositeurs qui me fascinent comme Daniel Fman, par exemple.
03:26 J'adore juste écouter des musiques instrumentales.
03:29 Ça m'inspire, ça développe mon imagination.
03:31 J'imagine plein d'histoires, plein de personnages.
03:33 Ça peut m'inspirer aussi sur des projets, sur des thématiques d'albums.
03:36 Et du coup, j'avais envie de partager ça avec mon public
03:38 parce que j'étais vraiment dans une démarche d'honnêteté dans ce nouveau projet
03:40 et je voulais vraiment me livrer à 100 %
03:42 et je voulais juste revenir avec un morceau au piano, violoncelle,
03:45 quelque chose de très simple pour revenir vraiment aux bases
03:48 et inciter les gens à savourer des choses simples.
03:51 Oui, la danse a toujours une place.
03:56 C'est comme chanter.
03:57 C'est pareil, je ne peux pas m'en passer.
03:59 J'ai besoin d'extérioriser tout ce que j'ai à l'intérieur
04:02 parce que si je ne le fais pas, j'explose.
04:04 Après, j'ai moins de temps aujourd'hui pour m'entraîner,
04:07 mais j'essaie toujours que la danse soit présente sur scène ou dans les clips
04:10 parce que ça fait partie de moi et de mon univers.
04:17 Il y a un titre dans la langue qui s'appelle "Sing".
04:18 En gros, dans ce nouveau projet, je voulais vraiment faire allusion
04:21 à la période où j'ai fait de la danse classique.
04:23 Je n'ai pas kiffé faire de la danse classique,
04:25 mais ça m'a vraiment ouvert l'esprit et ça m'a vraiment nourri musicalement.
04:30 Et aussi, je trouvais que "Sing", l'oiseau...
04:32 J'ai très peur des oiseaux, voilà,
04:35 mais la symbolisation que représente un oiseau,
04:38 je trouve ça merveilleux.
04:39 Le fait de voler et d'être libre,
04:42 c'est quelque chose qui, je pense, nous parle à tous.
04:45 Oui, j'ai hâte.
04:46 Ça fait quelques années, du coup, que je ne suis pas venue en France,
04:48 donc j'ai très, très hâte de redécouvrir de mon public français.
04:52 J'ai un petit peu de stress parce que j'ai toujours cette peur de décevoir.
04:55 C'est vraiment une grosse première pour moi,
04:57 de prendre le micro et de m'adresser en français au public.
05:00 Et là, j'ai besoin de partager tout ça
05:02 et de voir comment le public ressent le projet.
05:05 Sous-titrage Société Radio-Canada
05:08 ...merde, si tu sais qu'on est sept, se leurrer pour pleurer, mais c'est...