Constant Lestienne après sa défaite au 1er tour en cinq de Roland-Garros.
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00:00 On dit souvent que le tennis est un sport individuel, alors qu'il n'est jamais plus
00:06 beau que quand il est collectif.
00:08 BNP Paribas, fidèle au tennis de demain depuis 50 ans.
00:13 Je reviens de très loin physiquement, je ne sais pas si les gens savent, mais j'ai
00:19 été blessé au mollet pendant plusieurs mois.
00:23 C'était mon premier match vraiment à fond depuis plusieurs semaines ou mois, et j'ai
00:30 ressenti une petite gêne au mollet qui m'a fait très peur au début du troisième set.
00:37 Je ne savais pas si c'était ma cicatrice qui tirait ou si c'était redéchiré, donc
00:42 j'ai eu un moment de doute où j'ai hésité avant de remettre les chevaux.
00:47 Finalement, j'ai réussi à jouer le cinquième set à fond, ce qui est plutôt cool.
00:54 Tu retrouves un peu d'énergie dans le dernier set, il y a aussi ce public qui se remet un
00:58 peu à y croire.
00:59 Est-ce que tu as cru que c'était possible dans le dernier set ?
01:01 Oui, forcément, j'ai cru que c'était possible.
01:05 J'ai essayé de me reposer, de temporiser un peu pour donner un dernier coup de fouet
01:12 au cinquième set avec le public.
01:14 C'était super.
01:15 Ces problèmes physiques sont assez récurrents chez toi.
01:20 Comment tu l'appréhendes maintenant ? Mentalement, j'imagine que ça doit être puissant, surtout
01:25 que tu joues un premier tour à Roland face à Kachanov où tu mènes 2-0.
01:28 Le match parfait et ça arrive au pire moment.
01:30 Oui, c'est sûr, c'est frustrant, bien sûr.
01:35 Mais ça fait partie de moi, ça fait partie de ma carrière.
01:38 J'ai eu beaucoup de problèmes physiques, je n'ai pas un corps comme toutes ces machines
01:42 qui arrivent à enchaîner.
01:44 C'est mon chemin, c'est comme ça.
01:47 Forcément, c'est dur à encaisser, mais je garde le positif.
01:53 C'était mon premier Roland-Garros, j'ai vécu un moment super agréable.
01:56 Constant, au début du match, il y avait peut-être des conditions de jeu qui étaient un peu
02:02 plus lentes et qui t'ont peut-être un peu davantage favorisé.
02:07 Est-ce que tu l'as senti comme ça ?
02:09 Oui, c'est vrai que j'ai pensé au cinquième set où je me disais que le rebond était
02:13 un petit peu plus haut, vu qu'il faisait plus chaud et que la terre était un peu plus sèche.
02:18 Mais après, je ne pense pas non plus que ça ait eu une grande différence sur le résultat,
02:25 les conditions.
02:26 Avec le public, c'est quand même quelque chose d'extraordinaire.
02:30 Oui, c'était extraordinaire.
02:31 Je n'avais jamais vécu ça.
02:33 Pour ma humble carrière, pour un joueur comme moi, c'était incroyable de vivre des moments comme ça.
02:40 Je suis content de l'avoir au moins vécu une fois dans ma carrière.
02:43 C'est cool.
02:44 Pour revenir à ta blessure, tu as baissé d'intensité dans le troisième set, clairement.
02:52 Ça se manifestait comment chez toi ?
02:55 Surtout que tu n'arrivais plus à courir, tu n'arrivais plus à délivrer des attaques fortes.
03:00 Qu'est-ce que tu as le plus handicapé, en fait ?
03:03 Quand j'étais sur la pointe des pieds, je sentais une douleur similaire à celle qui m'a éloigné des cours.
03:10 Ça m'a fait très peur.
03:12 Je n'avais plus envie de forcer sur mon mollet, de peur que ça s'aggrave.
03:17 Après, les kinés m'ont rassuré.
03:20 J'ai enlevé les chaussettes de contention, peut-être qu'ils comprimaient un petit peu le mollet.
03:26 Je ne sais pas trop.
03:27 J'ai été chercher toutes les forces qui me restaient au cinquième set.
03:30 Le kiné a intervenu plusieurs fois.
03:33 Avant que tu aies un temps médical, tu es rentré au vestiaire.
03:36 Est-ce que tu peux savoir ce qui s'est passé au temps médical ?
03:39 Qu'est-ce qu'on a pu te faire pour te relancer ?
03:42 Au vestiaire ?
03:43 Oui, au vestiaire.
03:44 Au vestiaire, je suis juste allé me changer.
03:46 Il fallait que j'enlève mes chaussettes de contention.
03:48 C'était assez compliqué, donc je me suis changé entièrement.
03:50 Ma dernière question, c'est encore par rapport au public.
03:53 Tu as été très fortement soutenu.
03:55 C'est que tu es d'Amiens, donc pas très loin d'ici.
03:57 Est-ce que tu as pu repérer des gens qui venaient spécialement d'Amiens, des Hauts-de-France, pour te supporter ?
04:02 Ou alors c'était vraiment le public de Roland-Garros en général ?
04:05 Oui, non, je n'ai pas repéré spécialement de personne d'Amiens.
04:10 J'avais quelques amis, en effet, qui étaient là.
04:12 Mais je pense que c'était des Français qui étaient juste pour moi, parce que j'étais Français, je pense.
04:22 Sur ta blessure, je ne crois pas que c'est la première fois que tu es emmerdé avec tes mollets.
04:27 Je crois que c'est même plus profond que ça.
04:29 Il y a peut-être une raison particulière sur le fait que ça revienne tout le temps ?
04:37 Non, j'essaie de trouver ce qui ne va pas.
04:51 Je m'évade un peu mentalement.
04:54 Qu'est-ce qui ne va pas avec mes mollets ?
04:56 En fait, je me suis déchiré vraiment très dur à Bercy.
05:02 Du coup, il y a une cicatrice qui est restée.
05:06 À chaque fois, je pense ne pas faire les choses parfaitement.
05:10 Pourtant, j'avais l'impression de le faire.
05:12 Donc là, j'ai pris plus de temps.
05:14 J'ai fait des choses différentes en rééducation pour essayer que ça aille mieux
05:20 et pouvoir finir la saison.
05:23 Ce serait beau pour moi de finir la saison, même loin au classement,
05:28 mais de pouvoir jouer des matchs, c'est mon objectif.