Élisabeth Borne s'en prend durement au RN, un parti «héritier de Pétain» selon elle
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00:00 - Je voudrais juste qu'on parle de ce qu'a dit Elisabeth Borne sur le Rassemblement National, puisque vous êtes porte-parole du Rassemblement National.
00:05 On est avec Élodie Huchard. Bonjour, Elodie, merci d'être avec nous.
00:08 Journaliste polynique à C News, Elisabeth Borne qui s'en est prise très violemment au Rassemblement National ce week-end en affirmant que c'était les héritiers de Pétain.
00:15 Qu'est-ce qu'elle a dit et qu'est-ce qu'elle cherche en fait ?
00:18 - Alors effectivement, Elisabeth Borne qui était l'invité de Radio-G qui explique effectivement que selon elle, oui, également héritier de Pétain absolument.
00:26 Et puis elle va un peu plus loin sur le Rassemblement National. Elle explique qu'il ne faut pas banaliser leurs idées. Ce sont ses mots, que les idées sont toujours les mêmes.
00:33 Elle dit « je pense qu'un changement de nom ne change pas les idées, les racines ».
00:36 Et elle explique que selon elle, Marine Le Pen n'a jamais, je cite, « dénoncé ce qu'ont pu être les positions historiques de son parti ».
00:42 Alors en fait, pourquoi Elisabeth Borne, elle fait ça ? Eh bien parce qu'elle fait de la politique.
00:45 Et finalement d'ailleurs, cette prise de parole a été plutôt bien reçue du côté de la majorité parce qu'on se dit que pour une fois, Elisabeth Borne sort un petit peu de sa posture de techno pour faire de la politique.
00:55 Et puis surtout la majorité s'est rendue compte qu'à l'Assemblée Nationale, depuis un an, ils ont beaucoup tapé sur la France Insoumise,
01:00 qui il est vrai, se fait beaucoup plus entendre et beaucoup plus bruyante que le Rassemblement National.
01:05 Mais donc ils ont un peu oublié le Rassemblement National.
01:08 Un cadre de la majorité me disait « on aurait dû beaucoup plus charger le Rassemblement National,
01:11 on aurait dû montrer davantage que Marine Le Pen ne proposait rien sur les retraites ».
01:15 Donc il y a un peu un changement de pied d'ailleurs, on le voit très bien dans cette interview, parce que quand elle parle de la France Insoumise,
01:21 Elisabeth Borne, cercle et critique, m'explique que l'ennemi numéro un, si j'ose dire pour l'instant, c'est le Rassemblement National.
01:26 Alors d'un côté, ça peut être malin de se dire qu'on va aller contre un ennemi, mais attention, parce qu'en chargeant autant le Rassemblement National,
01:32 il y a un peu l'effet inverse que ce qui a été fait pendant un an, c'est de laisser tranquille la France Insoumise.
01:37 Et on voit par exemple, pour les sondages lors des européennes, si la NUPES était une liste UNIS, ce qui n'est encore à l'heure actuelle pas du tout certain,
01:44 eh bien ils arriveraient en première position.
01:46 Donc attention, parce que finalement, on passe d'un extrême à l'autre maintenant.
01:49 On charge le Rassemblement National, mais il ne faudrait pas non plus que la Première ministre oublie la France Insoumise et les laisse tranquille,
01:55 comme ils avaient laissé le Rassemblement tranquille jusque-là.
01:57 – Merci beaucoup Élodie Hussard, journaliste politique à CNews.
02:00 André Cotarac, vous vous sentez héritier de Pétain ?
02:02 – Écoutez, moi j'ai deux grands-parents qui étaient résistants.
02:05 Moi j'ai du respect pour le père de Madame Borne, qui était résistant.
02:08 J'en ai beaucoup moins pour elle, parce qu'elle est un culte.
02:11 Un culte sur l'histoire du RN, un culte sur l'histoire politique française.
02:14 Vous savez que Georges Bidot, le successeur de Jean Moulin,
02:17 à la tête du Conseil National de la Résistance, était fondateur du RN.
02:20 Roland Brigitte, qui était résistante, a eu le titre du garde-vachemme décerné par l'État d'Israël en 1904
02:27 pour avoir sauvé des enfants juifs en Suisse.
02:29 Serge Hanray, Roger Hollande…
02:31 – On va pas en faire tout état.
02:33 – Vous savez, Madame Borne était membre du Parti Socialiste.
02:37 Le dernier président de la République qui était vichiste,
02:39 qui avait reçu la franciste du maréchal Pétain, il s'appelait François Mitterrand.
02:42 Mais au-delà de ça, politiquement parlant,
02:44 parce que franchement c'est des polémiques nauséabondes que lance Madame Borne,
02:47 pourquoi ? Parce qu'on entend, et le dit, Huchard l'a dit,
02:50 la majorité veut faire en sorte que l'ennemi numéro un c'est le RN.
02:55 Mais c'est eux qui sont à la conduite de la nation.
02:58 Leur ennemi numéro un ça devait être l'insécurité dont on a parlé,
03:00 l'immigration à contrôler…
03:02 – L'attaque elle est très violente là quand même.
03:04 – Oui mais je veux dire, je pense qu'elle craint que le Rassemblement National soit aujourd'hui le majeur d'État dans le pays.
03:09 – Madame la ministre de la Défense, sur le parallèle avec Pétain, vous en pensez quoi ?
03:12 Il est déplacé ?
03:13 – Le parallèle avec Pétain, je trouve outrancier.
03:15 Vous voyez, je vais vous dire une chose,
03:17 sur le fond, je suis plutôt d'accord avec elle,
03:20 c'est-à-dire que je pense que le RN propage une idéologie dangereuse et qu'effectivement…
03:27 – La République quoi.
03:28 – Laissez-moi terminer, je ne vous ai pas coupé.
03:31 – C'est en fait.
03:31 – Voilà, c'est une première chose.
03:33 La deuxième chose, effectivement elle n'aurait pas dû dire ça
03:36 parce qu'elle fait de la politique de bas étage et ce n'est pas la hauteur de sa fonction.
03:39 La troisième chose, vous siégez au Parlement européen avec le Vlaam Beelenks
03:44 et avec le FPO, ce n'est pas des partis d'extrême droite.
03:47 – Merci beaucoup, on se retrouve demain à partir de 18h35, Sonia Barouk dans un instant.