• l’année dernière
Alexander Makogonov, porte-parole de l’ambassade de Russie en France, était l’invité de BFMTV pour réagir à l’attaque de drones qui a visé Moscou mardi. Selon les autorités russes, huit drones ont été neutralisés dans la capitale et sa région, mais certaines épaves sont tombées sur des habitations. Vladimir Poutine a accusé l’Ukraine de vouloir “terrifier la Russie” et “intimider les citoyens russes”, alors que Kiev dément toute implication dans l’opération.

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Transcription
00:00 Je voudrais qu'on parle de nous, Alexandre Makogonov, des alliés de l'Ukraine.
00:04 Les États-Unis ont répété aujourd'hui qu'ils étaient contre toute attaque contre le sol russe.
00:09 Les Britanniques, eux, disent que l'Ukraine, en faisant éventuellement des attaques contre votre pays, serait simplement dans un processus d'autodéfense.
00:17 Face à ces propos-là, à cette expression d'autodéfense, Dmitri Medvedev, votre ancien président,
00:23 c'est un Premier ministre, numéro 2 du Conseil de sécurité russe,
00:25 a calmement expliqué que les Britanniques pouvaient être désormais considérés comme des cibles militaires légitimes.
00:32 Des cibles militaires légitimes, il parlait là des agents britanniques, des agents publics britanniques, des civils britanniques, il l'a dit comme ça.
00:39 Vous diriez la même chose ?
00:41 Je dirais pas la même chose, mais en tout cas, monsieur Medvedev, qui a exprimé son avis personnel,
00:49 ces émotions sont compréhensibles, parce que lorsque les officiels britanniques, à ce niveau-là, justifient, cautionnent ce genre de méthode,
00:57 les méthodes sales, les méthodes terroristes du régime de Kiev,
00:59 et l'encouragent encore et encore de poursuivre les attentats sur les territoires russes,
01:03 mais bien sûr, ça interroge beaucoup et ça provoque une certaine réaction, qui est compréhensible, je répète.
01:09 C'est compréhensible, vous ne contrainez pas ses propos.
01:10 Vous, en tant que porte-parole de l'ambassade de Russie en France, quand quelqu'un dit dans votre pays, un officiel dit dans votre pays,
01:16 "Bah oui, les Britanniques sont devenus une cible, jusqu'à maintenant on était un pays inamical, c'était un pays inamical,
01:21 maintenant c'est une cible, une cible militaire."
01:23 Je vous dis, il a exprimé son avis personnel, mais qui est compréhensible, la logique est compréhensible,
01:29 parce que franchement, ce genre d'encouragement a des conséquences assez fortes pour nous,
01:34 parce que c'est des civils qui meurent finalement, et presque chaque jour, ça devient déjà une certaine régularité,
01:40 ça devient déjà une certaine normalité, une normalité sinistre.
01:44 Donc c'est compréhensible si le président français disait par exemple qu'il comprend que l'Ukraine soit agressée,
01:50 qu'il y ait une forme d'autodéfense à attaquer du côté russe, vous diriez, les Français, les agents français sont des cibles légitimes ?
01:57 D'une certaine façon, le président français ne le dit pas, et donc là c'est pour ça qu'on n'a pas ce genre de commentaire,
02:04 mais les Britanniques sont impliqués dans le soutien de l'Ukraine avec les Américains depuis très longtemps,
02:09 et d'une manière assez large, donc là les Britanniques sont parmi les champions du soutien de l'Ukraine,
02:16 et parmi ceux qui incitent le régime de Kiev peut-être le plus, d'attaquer la Russie.
02:23 Donc ils l'auront bien mérité d'être attaqués et d'être punis en tuant leurs agents ?
02:27 Je vous dis, les propos personnels, c'est pas la position officielle de la Russie.
02:32 Mais il n'y a pas de propos personnels !
02:34 Mais cette réaction est compréhensible, elle est logique.
02:36 Oui, du point de vue émotionnel, mais tout à l'heure vous nous disiez qu'il faut régler ces questions-là avec du sang-froid,
02:41 avec de la distance, ne pas céder à l'émotion, et dans le cas d'un homme politique officiel qui occupe des fonctions aussi élevées,
02:48 il n'y a pas de propos personnels, c'est un propos de représentants officiels russes,
02:52 et c'est très inquiétant justement de voir des représentants officiels russes céder à leurs émotions quand la Russie est une puissance militaire.
03:00 Donc peut-être que vous comprenez que ça nous inquiète, et qu'on a de moins en moins la capacité à faire confiance à vos dirigeants.
03:05 Ce qui nous inquiète, c'est cet encouragement acharné du régime de Kiev,
03:10 non seulement de résister, mais vraiment de, vous voyez par ces propos-là, d'attaquer la Russie sur son territoire.
03:16 Ça nous provoque l'escalade !
03:18 Oui, mais plus vous nous menacez, comment vous voulez qu'on puisse envisager autre chose ?
03:22 On va soutenir Kiev, évidemment, puisque vous nous menacez, vos représentants officiels des anciens présidents,
03:28 nous désignent désormais nous les alliés comme des cibles, vous pensez que c'est de nature à diminuer notre soutien ?
03:34 Au contraire, ça montre complètement que vous ne nous comprenez pas du tout, vos dirigeants ne nous comprennent pas du tout.
03:39 Il faut se rappeler que ce n'est pas la Russie qui fournit massivement des armes aux voisins de la France, de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne...
03:46 C'est ce que je suis en train de vous dire, on va continuer à les fournir, parce que vous nous faites peur à tout le monde,
03:50 et par vos commentaires extrêmement affectifs, sentimentaux, extravagants, visant à anéantir Londres,
03:58 ou à faire de Londres ou du Royaume-Uni une cible, vous nous donnez le sentiment qu'il est urgent de soutenir Kiev et de nous protéger contre vous.
04:06 Vous transformez la Russie en objet de crainte permanente.
04:10 Donc ça nous interroge effectivement sur la rationalité de certains hommes politiques,
04:14 qui sont quand même, dans le cas de Medvedev, le numéro 2 du Conseil de sécurité.
04:18 Ça, ça fait du tort à la Russie.
04:19 Et qui est un possible remplaçant de Vladimir Poutine.
04:20 S'il arrivait quelque chose au président, on peut imaginer que Medvedev voudrait redevenir président, puisqu'il l'a déjà été.

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