24 Heures du Mans : l'histoire incroyable de Jean Rondeau, à la fois constructeur et pilote

  • l’année dernière
C’est une belle histoire, comme le sport automobile en a peu connu. La trajectoire d’une vie tendue vers un objectif qui semblait a priori irréalisable, mais qui a malgré tout été atteint un jour de juin 1980 : pour la première et seule fois de l’histoire centenaire des 24 Heures du Mans, un pilote ayant conçu et construit sa propre voiture a réussi à remporter l’épreuve d’endurance la plus difficile du monde. Un exploit qui serait sans doute impossible à reproduire aujourd’hui tant la discipline s’est professionnalisée au point de devenir totalement inaccessible aux petits artisans. Pourtant, Jean Rondeau y est parvenu, démontrant au passage à ceux qui en doutaient encore que, parfois, David peut vraiment terrasser Goliath.

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Transcript
00:00 C'est l'histoire d'un gamin qui a réalisé son rêve un jour de juin 1980, gagner la course la plus célèbre du monde.
00:06 Un rêve dans lequel le journal Le Point a joué un rôle, on vous raconte.
00:10 Ce gamin, il s'appelle Jean Rondeau et il habite à quelques kilomètres du circuit des 24 Heures du Mans.
00:14 Il n'a que 3 ans quand il assiste à la première édition d'Après-Guerre en juin 1949.
00:19 C'est une révélation.
00:20 La compétition automobile devient une véritable obsession.
00:23 Certes, les débuts sont difficiles, mais la détermination de Rondeau est inébranlable.
00:28 Il enchaîne les petits boulots, gagne tout juste de quoi courir modestement en amateur
00:32 et parvient à participer pour la première fois aux 24 Heures du Mans en 1972.
00:36 Rondeau est au volant d'une vieillissante marquette Chevron dont la mécanique fatiguée le trahit dans la nuit.
00:42 Les déconvenus s'enchaînent les années suivantes et Rondeau décide tout simplement de concevoir et construire sa propre voiture
00:48 avec une bande de jeunes passionnés.
00:50 Il y parvient pour l'édition 76 grâce à Charles James, patron de la société de papier peint Inalterra,
00:56 puis à partir de 1978 sous son nom.
00:58 Ces voitures sont très fiables et de plus en plus performantes,
01:01 à tel point que c'est une Rondeau qui s'élance depuis la pole position en 1980.
01:06 Il s'agit de la numéro 15, pilotée par Henri Pescarolo et Jean Ragnotti.
01:10 Elle est baptisée ITT Le Point parce qu'elle porte les couleurs de la société ITT sur le capot avant et du magazine Le Point à l'arrière.
01:17 Cette année-là, Le Point décide d'être sponsor et choisit de soutenir l'artisan Sartois face aux grandes équipes.
01:23 La numéro 16 Le Point ITT est quant à elle pilotée par Jean Rondeau et Jean-Pierre Josseau.
01:27 Elle s'élance depuis la 5ème position après avoir connu des problèmes moteurs aux essais.
01:31 Le départ est donné sous une pluie diluvienne.
01:33 La 15 se retrouve régulièrement en tête de la course au gré des arrêts au stand,
01:38 mais elle doit abandonner sur casse-moteur en pleine nuit.
01:40 La Porsche de Jackie Higgs et Reynold Jost pointe alors en tête,
01:44 mais la seconde Rondeau, la numéro 16 pilotée par Rondeau et Josseau, n'est pas loin.
01:47 Elle remonte et prend la première place, profitant d'ennuis mécaniques de l'Allemande.
01:51 Ce ne sera pas sans péripéties.
01:53 A 3h de la fin de la course, sous une averse, Jean Rondeau part en tête à queue et cale une première fois.
01:58 Il réussit à redémarrer, mais une autre averse vient encore perturber la fin de la course.
02:03 Et Jackie Higgs, doté de pneus pluie, remonte sur la Rondeau, alors équipé en pneus pour piste sèche.
02:08 Faut-il tenter le tout pour le tout et viser la victoire tout en risquant l'accident,
02:11 ou s'arrêter pour changer de pneus et finir 2ème en raison du temps nécessaire à l'arrêt au stand ?
02:16 Jean-Pierre Josseau réussit grâce à ses talents d'équilibriste à rester sur la piste,
02:20 et la Rondeau l'emporte finalement.
02:22 C'est la première et unique victoire pour un pilote artisan aux 24h du Mans.
02:27 [Musique]

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