Stéphane, dans la vie civile, est posturologue, mais quand vient la mi-temps d'un match du Roller Derby Lille, il se transforme en pom-pom boy et devient "Star Trik". Rencontre.
#inclusion #égalité #lgbtqia+ #rollerderby #lille
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00:00 Moi c'est Stéphane et vous n'imaginerez jamais quelle est ma passion dans la vie.
00:03 Je suis Star Trek Pompom Boy au sein des ScreamH people du roller derby Lille.
00:08 En en bon point, pas en en bon point, grand, petit, barbu, moustachu,
00:18 tout le monde peut vraiment être Pompom Boy, il n'y a pas besoin de niveau de danse,
00:21 d'expérience de roller derby ou d'autre.
00:26 Les ScreamH sont arrivés, applaudis par toute la foule en délire.
00:30 J'ai vu ces mecs arriver dans la tenue des ScreamH people,
00:38 applaudis, en train de danser sur du Beyoncé, du Britney Spears, etc.
00:42 Et là je me suis dit, mon Dieu, mais c'est fabuleux, je veux absolument faire ça dans ma vie.
00:46 Je me suis dit, je vais vraiment faire ça, je vais vraiment faire ça.
00:49 Et j'ai fait un tour de la scène, j'ai fait un tour de la scène,
00:52 mais c'est fabuleux, je veux absolument faire ça dans ma vie.
00:55 Et ma fille m'a regardé, elle m'a fait, non tu ne fais pas ça papa, s'il te plaît.
00:59 Mais dès qu'il y a eu la première choré, elle est venue,
01:02 et elle est là quasiment à toutes les prestations, c'est une fan inconditionnelle.
01:07 [Musique]
01:24 Alors quand on est ScreamH, en tout cas pour moi,
01:27 il y a un mélange d'excitation, parce qu'on va monter sur scène,
01:32 on va être au milieu du track, on va danser pour soutenir une équipe de roller derby,
01:38 et ça c'est quand même le principal.
01:40 Moi je ne suis pas danseur du tout, donc je danse comme un pied, vraiment.
01:44 Et en même temps le stress, parce qu'il faut vraiment qu'on ne se rate pas dans les chorés,
01:48 dans les portées, etc.
01:49 Et puis en même temps je sais qu'il y a potentiellement ma fille 9 fois sur 10 dans la salle,
01:53 donc je n'ai pas envie de la décevoir, de lui montrer qu'elle peut être fière de son père.
01:56 En même temps je sais que je suis avec des gens tellement bienveillants
01:58 que ça ne peut que bien se passer.
02:00 On est à Lille avec le roller derby, c'est un public qui est acquis,
02:03 donc tout de suite on est à la maison.
02:05 Les pompons, ça donne envie.
02:25 On a pas mal de petits garçons et de petites filles qui viennent pour tester les pompons, pour les prendre.
02:33 Et puis on peut aussi avoir des papas par exemple, qui viennent avec leur petite fille par exemple,
02:39 et qui disent "ma petite fille elle aimerait bien toucher les pompons",
02:42 et puis finalement la petite fille elle ne veut pas, mais c'est le papa qui prend les pompons.
02:45 On se bat contre ça, contre l'image du patriarcat et de la masculinité toxique qui peut exister.
02:57 On peut être un homme aujourd'hui et danser sur du Beyoncé, du Britney Spears,
03:02 en short rouge à bronze, en short noir à rouge,
03:05 et on peut être un homme aujourd'hui,
03:07 et on peut être un homme aujourd'hui,
03:09 et on peut être un homme aujourd'hui,
03:11 et danser sur du Beyoncé, du Britney Spears, en short rouge à bretelles,
03:15 et soutenir du sport féminin.
03:18 On a souvent des hommes du public qui viennent nous voir en disant "c'est fabuleux ce que vous faites,
03:24 franchement c'est super",
03:26 bon franchement moi j'aurais pas le courage de le faire,
03:28 mais franchement c'est bien ce que vous faites.
03:30 [Musique]
03:47 On a déjà eu des mains au cul, on a déjà eu des remarques en disant "elles sont mignonnes".
03:52 On essaie de prendre ça avec le sourire à chaque fois,
03:54 et puis de dire "ok, mais pourquoi vous dites ça,
03:57 pourquoi vous dites qu'il faut être absolument homo ou gay pour danser sur du Beyoncé ou avec des shorts ?"
04:04 Il faut des paillettes dans la vie, donc le skate-art, le roller disco et le roller dance, c'est avec des paillettes !
04:10 On cherche aussi à chaque fois le dialogue,
04:13 et de comprendre la parole ou le geste,
04:17 et puis d'expliquer ce qu'on est, et pourquoi on est là,
04:20 et qu'aujourd'hui on s'en fout de savoir si on est gay ou pas gay.
04:24 [Musique]
04:41 Plus on est, plus le message va passer, et plus les codes vont être cassés.
04:45 Peut-être qu'un jour on n'aura plus besoin de parler de nous,
04:48 parce qu'on fera partie du décor,
04:50 et que tout sera normal d'avoir des équipes de sport féminines avec des pom-pom boys au milieu.
04:56 Ce sera normal, donc tant mieux si un jour on ne parle plus de nous !
04:59 [Musique]