• l’année dernière

Category

📺
TV
Transcription
00:00 – Oui la dépression, mais la dépression c'est pratiquement tout le monde,
00:02 tout le monde connaît des épisodes dépressifs,
00:05 et donc chez moi ils ont été quelquefois assez sévères, mais bon.
00:08 – C'était par rapport à quoi ?
00:09 – Ah par rapport à plein d'autres choses,
00:11 c'est-à-dire que si c'est pour une psychanalyse, j'ai apporté 50 euros,
00:17 je vous les donnerai à la fin de la séquence.
00:18 – Avec grand plaisir, je les prends, je les distribuerai à mes téléspectateurs.
00:23 – Une psychanalyse, il faut un canapé.
00:24 – Non mais vous savez, je vous pose des petites questions
00:26 pour essayer d'en savoir un peu plus sur vous,
00:27 parce que vous êtes très discret comme homme, donc c'est pour ça.
00:29 – On va aller sur un sujet.
00:30 – Mais je pense que c'est important d'être discret,
00:31 il ne faut jamais tout étaler.
00:34 – Vous avez un peu été obligé d'étaler un secret quelque part,
00:38 je dis étaler, vous l'avez fait de manière très élégante chez Pascal Praud,
00:41 c'est cette fameuse maladie que vous traversez en ce moment qui est un cancer.
00:44 – Oui, oui.
00:45 – Quand vous…
00:47 – Je ne suis pas le seul.
00:48 – Bien sûr.
00:49 – Et je suis très frappé de voir que beaucoup de gens très courageux,
00:53 plus courageux que moi sans doute,
00:55 n'hésitent pas à engager un véritable combat à ce sujet.
00:58 – Pour dédramatiser.
01:03 – Vous finissiez un essai, je crois, quand vous vous en êtes rendu compte,
01:07 vous avez passé des examens, puis vous vous êtes rendu compte
01:09 qu'il y avait des soucis.
01:10 Alors ma question, elle est simple,
01:12 c'est est-ce qu'aujourd'hui vous allez bien, Frédéric Mitterrand,
01:15 comment se passe…
01:16 – Je ne sais pas.
01:17 – Vous ne savez pas ?
01:18 – Non, je ne sais pas si je vais bien ou pas,
01:20 parce que le problème de cette maladie,
01:22 c'est qu'on ne sait jamais très bien où on en est,
01:24 sauf quand on est dans un moment très très grave,
01:26 où là on sort bien que le problème marche,
01:29 mais entre deux traitements, ça va.
01:32 – Ça va.
01:33 – Mais la preuve, je suis à chez vous.
01:36 – Et légalement, vous prenez une casquette, parce que ça par contre…
01:39 – Non, je ne veux pas en parler, oui.
01:41 – Parce que vous ne voulez pas qu'on voit votre…
01:44 – Non, je ne veux pas qu'on voit, si vous voulez, je comprends très bien,
01:47 je comprends très bien tel ou tel qui n'hésite pas
01:50 à montrer les difficultés que lui pose sur le plan physique la maladie,
01:55 chacun réagit comme il peut, comme il veut,
01:58 et je ne porte pas de jugement du tout.
02:01 – Bien sûr.
02:02 – Mais moi personnellement, je n'ai pas envie,
02:04 je ne veux pas que la maladie soit un stigmate trop évident.
02:08 – D'accord, c'est ça qui est difficile,
02:10 j'essaie de vous poser des questions le plus simplement possible,
02:13 parce que c'est la perte des cheveux qui pour vous a été difficile Frédéric ?
02:16 – Oui, mais c'est connu,
02:18 pour tous les gens qui sont atteints par cette maladie,
02:21 c'est une des étapes les plus dures, perdre ses cheveux.
02:25 – Comment on fait Frédéric Mitterrand pour passer cette étape,
02:28 comment on le vit quand on est…
02:30 – On le vit, comme toutes les étapes difficiles de la vie,
02:32 on traverse, marche ou crève et puis voilà, il n'y a pas d'autre solution.
02:36 – Vous avez peur ou vous êtes serein ?
02:38 – Non, je n'ai pas peur, ça va très bien,
02:40 je n'ai pas peur et je pense que c'est comme ça qu'il faut être,
02:43 je n'ai pas peur, Jordan, je n'ai jamais peur.
02:47 – C'est vrai ?
02:48 – Oui.
02:49 – Le jour où vous avez pensé à en finir avec la vie s'il a existé ?
02:52 – Oui, plusieurs fois.
02:54 – Plusieurs fois ça vous est arrivé ?
02:56 – Oui, mais je pense que ça arrive aussi à pas mal de gens,
02:58 sauf que je suis toujours là.
03:00 – Qu'est-ce qui vous a arrêté Frédéric Mitterrand ?
03:02 – Mes enfants.
03:03 L'idée que je ne pouvais pas les laisser avec un remord comme celui-là
03:09 tout le reste de leur existence, en train de se dire
03:12 qu'est-ce qu'on n'a pas fait pour le retenir.
03:14 Parce que quand même, ce dont je suis le plus fier dans ma vie,
03:18 c'est d'avoir des enfants qui m'aiment et qui s'aiment entre eux en plus.
03:23 – Quand vous me dites plusieurs fois, c'était toujours pour la même raison ?
03:26 – Non, c'est toujours des accumulations.
03:29 – D'accord, des choses.
03:30 – Des accumulations, où interviennent d'ailleurs des choses mécaniques aussi.
03:33 C'est parce que vous avez beaucoup travaillé à un moment,
03:35 pas assez dormi, et plein de choses.

Recommandations