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00:00 Quelle est l'origine de la marche des fiertés ?
00:02 Il faut remonter en 1969 à New York.
00:05 A l'époque, peu d'établissements accueillent les gays et lesbiennes.
00:09 Le système juridique américain est d'ailleurs très homophobe.
00:12 Les descentes de flics sont courantes.
00:14 New York ? Ouais !
00:15 Mais de quel New York tu parles ? C'est ça la mode à New York ?
00:18 Tu te fous de Michael ou quoi ?
00:18 La nuit du 28 juin 1969,
00:21 les flics descendent à Stonewall Inn, un bar gay de New York.
00:25 Là, 200 clients sont invités à des guerre-pires.
00:29 Mais plutôt que de fuir, les clients se rebellent.
00:31 Les semaines qui suivent sont marquées par de fortes tensions
00:34 entre les policiers d'un côté
00:35 et les habitants gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres de Greenwich Village.
00:40 Au fil des jours, ce sont également les passants et les voisins
00:43 qui se sont joints à la révolte.
00:45 Cette révolte reste considérée comme la première lutte
00:48 pour l'égalité des droits entre homosexuels et hétérosexuels.
00:53 La violence engendre la violence.
00:55 On se retrouve un an plus tard, le 28 juin 1970.
00:59 Deux organisations activistes, le Gay Militant Front
01:02 et la Gay Activist Alliance, organisent une parade anniversaire à New York.
01:06 C'est là qu'il faut parler de Brenda O'Ward, une activiste pro-LGBT,
01:10 à l'initiative de cette marche.
01:12 On la surnommera d'ailleurs "The Mother of Pride",
01:15 à savoir "La Mère de la Fierté".
01:17 Donc, Brenda organise avec les deux organisations activistes
01:20 cette marche que l'on n'appelle pas encore "Gay Pride",
01:24 mais "The Christopher Street Liberation Parade".
01:27 Pourquoi Christopher Street ?
01:28 Car dans les années 70,
01:30 Christopher Street était la rue principale du New York queer.
01:34 Et parce qu'au numéro 53 de la rue se trouvait un bar,
01:37 bah oui, le Stonewall Inn. Logique.
01:40 Cette marche rassemble 2000 personnes.
01:43 On y scande "Gay Pride", "Gay Liberation",
01:46 à savoir "Soyons fiers d'être gays, libérons les gays".
01:50 D'autres marches ont lieu la même année à San Francisco et à Los Angeles.
01:54 - Dites, c'est formidable ce genre de lutte !
01:57 Je n'avais jamais vu ça avant !
01:58 Et c'est en 1972, en Allemagne,
02:01 que cette marche activiste arrive pour la première fois sur le sol européen.
02:05 Les marches des Fiertés se sont répandues dans le monde
02:07 pour dénoncer les oppressions qui existent toujours
02:11 sur les populations LGBT, QIA+,
02:13 et pour mettre en avant les droits LGBT.
02:16 Mais comment est perçue l'homosexualité à cette époque,
02:20 dans les années 70 ?
02:21 C'est là que ça pique.
02:22 Aux Etats-Unis, l'homosexualité était considérée
02:25 comme une pathologie psychiatrique jusqu'en 1973.
02:29 Un peu réac les Américains ?
02:31 Bah attendez de voir la France.
02:33 En France, le régime de Vichy avait mis en place un délit d'homosexualité.
02:38 Dans l'après-guerre, on internait les homosexuels
02:41 pour déviance psychologique.
02:44 La norme sociale étant la famille.
02:47 Hétérosexuelle bien sûr.
02:49 Mais on parle quoi avec la France ?
02:51 Il faudra attendre l'élection de François Mitterrand
02:54 et la loi Forni du 4 août 1982
02:57 pour dépénaliser l'homosexualité.
03:00 Et ce n'est qu'en 1992 que la France retire l'homosexualité
03:05 de la liste des maladies mentales,
03:07 liste où l'on y range la dépression ou la schizophrénie.
03:10 Aujourd'hui dans le monde, 70 Etats à peu près
03:12 ont encore une législation répressive
03:14 à l'égard des personnes homosexuelles.
03:17 Au Bangladesh, en Tanzanie, au Sierra Leone,
03:20 les homosexuels encourt la prison à perpétuité.
03:23 En Iran, en Afghanistan, au Soudan, au Yémen,
03:26 en Mauritanie, en Somalie,
03:28 l'homosexualité est passible de la peine de mort.
03:31 Et voilà, maintenant vous savez tout.