Politiques, à table ! - Marine Tondelier

  • l’année dernière
Un déjeuner partagé avec Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe-Ecologie- Les Verts (EELV) pour évoquer l'effritement du marché du bio et les méga poulaillers qui font polémiques.

Loin des codes classiques de l´interview, LCP a concocté un nouveau programme aux petits oignons pour croquer la politique autrement.
Avec la complicité de Jean-Pierre Montanay, Brigitte Boucher mettra son grain de sel dans cette cuisine pour passer le politique sur le gril.
« Cuisine et Confidences »... Quel rapport l´invité politique entretient-il avec la
gastronomie ? Sa gourmandise, ses talents ? Les orientations culinaires de ce boulimique de la politique ? Mais aussi « Les pieds dans le plat »... pour aborder les sujets d´actualité.
Et enfin « La face cachée de nos assiettes »... ou comment le contenu de nos assiettes en dit long sur notre société face à ses nouveaux enjeux.

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Transcript
00:00 (Générique)
00:16 Bonjour à tous et bienvenue dans Politique à table sur LCP. On se
00:20 retrouve comme chaque semaine autour d'un plat, d'un dessert et d'un invité
00:23 pour parler alimentation, agriculture, écologie mais aussi politique. Et cette
00:28 semaine nous recevons Marine Tondelier. Bonjour et merci d'avoir accepté notre
00:32 invitation. Merci à vous. Et avec moi pour présenter cette émission Jean-Pierre Montaner bien
00:36 sûr. Bonjour Jean-Pierre. Bonjour Brigitte. Bonjour Marine Tondelier.
00:39 Bonjour. Alors vous êtes secrétaire nationale d'Europe écologie les verts
00:42 depuis cinq mois, élue avec plus de 90% des suffrages, vous avez remplacé Julien
00:47 Bayou. Vous êtes également conseillère régionale des Hauts-de-France depuis 2021
00:51 et conseillère municipale d'opposition d'Énimbaumont depuis 2014. Ville
00:56 actuellement dirigée par le frontiste Steve Brioua. Vous défendez une ligne
01:00 radicale chez les écolos au point de soutenir les actions de désobéissance
01:04 civile des jeunes militants écologistes. Vous êtes contre la chasse que vous
01:08 souhaitez interdire le dimanche et contre les retenues d'eau. Vous avez
01:12 d'ailleurs manifesté à Sainte-Sauline, engagé jusqu'au bout des ongles. Vous l'êtes
01:16 aussi pour votre région, vous la native du Pas-de-Calais avec un menu très très
01:20 ch'ti. Ah ben on peut pas faire mieux. Des frites avec une sauce au fromage du
01:24 coin, le maroilles et en dessert des crêpes à la vergeoise. Dans le dessous
01:29 des plats, la crise du bio, les ventes chutent, est-ce durable ou passager ? On
01:33 pose la question dans cette émission. Dans les pieds dans le plat, ces méga
01:37 poulaillers de la discorde des milliers de poulets bon marché élevés en
01:40 batterie au détriment du bien-être animal. Reportage à suivre.
01:44 Allez, on passe à table, tout de suite cuisine et confidences.
01:50 Alors d'abord Marine Tondelier, je voulais saluer votre courage politique,
01:58 pas facile à notre époque, celui qui est d'assumer ses frites au maroilles.
02:02 Vous auriez pu comme d'autres personnalités vertes invitées ici, tomber
02:06 dans la caricature de l'écolo, au menu soupe d'or, couscous vegan. Non, vous
02:11 prenez le contre-pied. Pas de tofu, pas de quinoa comme vous l'avez dit, ni de
02:16 vieilles céréales ressuscitées, non, votre assiette n'est pas politique. Vous
02:20 vous lâchez, Brigitte, 200% plaisir avec des frites, certes du Nord, votre terroir
02:25 mais trop souvent diabolisées que l'espace d'un repas vous réhabiliter.
02:28 Bravo. Et on n'a encore rien vu, ces patates gorgées d'huile, Brigitte, on va les
02:34 trop pouiller dans une sauce à la crème et au fromage et au maroilles. Hérétique, ce n'est
02:39 plus un repas, Marine Tondelier, mais une orgie. Je me dis qu'avec de pareilles
02:43 envies à table, vous êtes démasquée, vous avez définitivement tiré un trait sur
02:47 l'écologie punitive et c'est votre assiette qui nous le dit. Est-ce que je me
02:52 trompe ? Il se trouve que pour le coup je suis végétarienne depuis 2009, que ça fait
02:56 très longtemps que je mange plus de viande, pas que pour des raisons
02:58 climatiques, pour le coup j'ai jamais trop aimé la viande en vrai et je me
03:02 forçais quand j'étais petite comme beaucoup et puis quand j'ai vu qu'en plus
03:04 c'était pas bon pour le climat, j'ai arrêté et les gens en 2009, à Elambomont,
03:07 c'était assez subversif d'être végétarien et donc dans une grande
03:11 famille d'agriculteurs et tous les gens me disaient "mais comment tu fais ? Qu'est-ce que
03:13 tu manges ?" et puis ils me regardaient genre "ça doit vraiment être horrible ta vie,
03:16 bon courage" et moi je disais "mais non tout va bien" et donc voilà j'ai toujours
03:20 beaucoup aimé manger. Je mange aussi du quinoa, tout ce que vous avez cité, je
03:24 mange pas de tofu, ça m'a jamais attiré et moi j'aime pas tout ce qui est très
03:30 transformé. Donc par exemple tous les trucs, les substitutifs à la viande qui
03:33 sont quand même en forme de steak et de saucisse. Moi tout ce qui est très
03:36 très transformé, très agroalimentaire, j'aime pas trop ça, donc je préfère des
03:39 choses très simples, très efficaces et qui font plaisir quand même. Et donc la
03:42 frite c'est un peu pour compenser le fait de pas manger de viande ?
03:44 C'est ma première langue donc si vous voulez quand vous êtes dans le Pas-de-Calais, on en mange
03:49 toutes les semaines, depuis tout petit. Chaque famille a son jour de tradition
03:53 des frites. Alors vous c'était lequel jour dans votre famille ? Bah nous c'était plutôt le week-end
03:57 avec le poulet ou voilà un soir. Chez mes grands-parents c'est le samedi midi
04:00 les frites et puis c'était vraiment dans la ferme familiale, la grand-mère qui
04:03 épluchait les patates, ma grand-mère qui faisait les frites et qui les fait encore
04:06 ce jour-là. Alors parfois il y a une baraque à frites maintenant en face, parfois ils vont les acheter.
04:09 C'est ça parce qu'il y a une vraie tradition de la baraque à frites chez vous.
04:12 C'est ça, c'est pas cher. On les fait aussi chez soi, on fait les deux.
04:15 C'est autorisé. Mais vous voyez les baraques à frites, moi je mange pas de
04:18 viande, pour 2,50€ avec la sauce. On invite tous les frites.
04:23 C'est même pas un petit, vous avez à manger pour trois jours et c'est les poules
04:26 qui m'aident à finir parce que même avec une petite frite on a assez à manger.
04:29 Et donc c'est hyper populaire, c'est très convivial, vous pouvez, ça prend pas de
04:32 temps à cuisiner. Et pour le coup quand on invite des gens à manger, c'est aussi
04:36 des choses qui sont rapides à faire dans toutes les campagnes. Quand il y a les tables de campagne,
04:39 il y a un moment général, ça se finit avec les frites dans mon jardin, surtout au moment du
04:41 confinement où tous les restaurants étaient fermés. Enfin voilà, c'est vraiment une
04:45 tradition de partage aussi et pour le coup ça ressemble à notre région.
04:48 Avec modération parce que c'est quand même le symbole un peu de la malbouffe malheureusement.
04:51 Non, non, on met en plus la salade avec. Ah bah oui, mais on a oublié.
04:53 Ah oui, alors je crois qu'on a oublié la salade, c'est vous qui êtes là pour se donner bonne conscience.
04:58 Est-ce qu'on peut manger des bonnes frites ? Parce que je discutais avec vous hors caméra,
05:02 parce qu'effectivement les frites elles sont chez Françoise, elles sont excellentes.
05:05 Elles sont très bonnes. Mais est-ce qu'il y a une vraie friterie comme dans le Nord, à Paris, si on aime les frites ?
05:09 Oui, il y a des endroits pour les manger. Alors je vous avoue que moi c'est pas à Paris que je les mange,
05:12 mais oui il y a des bons coins à frites à Paris, mais si vous passez dans le Nord, il y a des
05:15 classements des meilleures friteries de France et la numéro 4 du classement, Bienvenue chez nous
05:20 et Tainembonmont, il y a aussi les Staminais du Ferrailleur, il y avait une très bonne friterie
05:24 qui s'appelait chez Gonzales, qui était ma collègue d'ailleurs, avec qui on a fait quelques campagnes électorales.
05:29 Enfin voilà, mais il y a beaucoup de très bonnes frites.
05:32 C'est quoi une bonne frite pour vous ? Est-ce qu'elle doit être allumette ou un peu plus large ?
05:36 Est-ce qu'elle doit être très croquante ?
05:38 Ah bah en fait déjà on voit si elle est surgelée ou pas, la manière dont elle est coupée.
05:43 Je me prononce NTPV comme on dit à la Somme Nationale.
05:49 Mais voilà, il y a ce truc-là. À l'ancienne on voyait quand même les personnes éplucher les patates
05:54 derrière dans les grosses poubelles, la pleine d'eau pour plonger les pommes de terre dans l'eau.
05:57 Après, est-ce qu'elle est cuite au gratte-boeuf ?
06:01 Bah c'est les vraies. Alors ça, moi je suis végétarienne, y compris par sensiblerie,
06:04 mais je mange des frites au gratte-boeuf, c'est peut-être très mal, mais c'est comme ça.
06:08 Et c'est meilleur pour la santé que l'huile, par exemple, d'arachide ?
06:10 Non mais c'est...
06:12 Ça donne du goût, hein ?
06:13 Traditionnellement, voilà, les frites authentiques, c'est ça.
06:15 Après, moi j'aime bien mettre du vinaigre aussi sur les frites, ce qui est une hérésie pour certains,
06:19 mais qui dans le pays, ça se fait beaucoup dans le Nord.
06:23 Y a le coup des deux cuissons.
06:24 Y a le coup des deux cuissons.
06:25 150 et 180, c'est ça ?
06:26 Ça c'est assez... Même chez soi, il faut faire les deux cuissons.
06:29 Et puis après, y a ce qu'on fait après la frite, parce qu'on est écolos,
06:32 donc on travaille le cycle de vie du produit.
06:34 Et donc, vous vous rappelez que Julien Bayou avait fait voter à l'Assemblée nationale
06:37 un amendement pour permettre le recyclage de l'huile de friture,
06:41 et notamment aujourd'hui, on peut faire rouler des véhicules à l'aide de...
06:43 C'est ça, du biocarburant, en fait ?
06:45 Mais c'est interdit parce qu'il y a le lobby derrière,
06:47 qui est pétrolier.
06:48 Ah oui, vous rêviez de partir avec votre Twingo qui pétarade avec une...
06:50 Ça fait manger beaucoup de frites, mais je peux vous dire que quand cet amendement a été voté,
06:53 dans le Nord-Pas-de-Calais, la Voix du Nord, ça leur a fait trois jours
06:56 de "Voilà, les friteries du Nord réhabilité",
06:59 et c'était un moment, en plus, vous savez, entre le Covid, la guerre en Ukraine,
07:03 enfin, y avait beaucoup d'inflation, c'était dur,
07:05 et y avait le prix des huiles qui avait flambé, je sais pas si vous vous rappelez.
07:09 Et donc, c'était un peu le moment de fierté nationale chez nous.
07:12 Alors, vous dites que vous voulez manger avec de la sauce,
07:14 donc là, c'est une sauce au maroilles.
07:15 On va goûter, vous dites donc.
07:17 Là, c'est un peu la fête quand y a la sauce au maroilles.
07:19 À un moment, y a un restaurant qui fait ça, ça s'appelle La Fondue Belge.
07:22 Ouais.
07:23 C'est pas mal.
07:24 Mais après, y a les sauces, vous savez...
07:25 C'est bon, hein ?
07:26 C'est meilleur que la mayo, hein.
07:27 Ils ont même des... Enfin, maintenant, on fait des sauces,
07:28 donc c'est des sauces industrielles, samouraï, annibale, etc.
07:32 Et maintenant, ils font la sauce tuche, la sauce ch'ti, y a des dérivés quand même.
07:36 Et alors, c'est quoi, votre préféré, vous ?
07:38 Moi, j'aime bien la sauce annibale.
07:39 Et y a quoi, là-dedans ? C'est trop bigant ?
07:41 Je ne sais pas et je crois que je ne veux pas le savoir, d'ailleurs.
07:42 Ça fait partie des trucs.
07:43 Vous ne voulez pas le savoir.
07:44 Vous n'allez pas lire la composition, mais ça fait partie, voilà...
07:47 Mais moi, j'aime bien la sauce au maroilles.
07:48 Ouais, le maroilles, c'est original.
07:49 C'est pas mal.
07:49 Et vous pouvez la faire chez vous, c'est pas très compliqué.
07:51 Je peux vous donner quelques astuces pour ceux qui ne connaissent pas le maroilles.
07:54 Mais justement...
07:54 Ça vous tente ?
07:54 Allez-y.
07:55 Trois astuces, Jean-Pierre.
07:57 Non, parce que nous, on n'a pas l'habitude du maroilles.
07:58 C'est quand même un fromage...
07:59 Du Nord.
08:02 Alors, il faut prendre, m'a-t-on dit, un bon maroilles,
08:04 ce qui tombe sous le sang, quand même.
08:05 Oui, mais il y a vraiment des maroilles avec AOC et AOP,
08:08 donc c'est un patrimoine très bien gardé dans le Nord.
08:11 Donc, la recette, à proprement dite, en fait, c'est très simple.
08:14 Vous coupez le fromage en petits dés, vous le faites fondre avec de la crème,
08:17 un peu de poivre.
08:18 Comme ce n'est pas assez gras, on rajoute de la crème.
08:20 Oui, mais ça permet aussi la crème de faire un peu liant.
08:23 Un peu de poivre de muscade, je ne sais pas si c'est votre cas dans votre famille,
08:26 pour la relever un peu.
08:27 Vous remuez bien et vous obtenez cette sauce très lisse,
08:30 qui a parfaitement fait Françoise.
08:31 Vous pouvez le faire avec du camembert,
08:33 vous pouvez le faire avec tous les fromages.
08:34 Mais là, on est chez vous.
08:36 J'ai un conjoint qui est normand.
08:37 Alors, on m'a dit que si on voulait la rendre moins calorique,
08:40 on peut rajouter du lait à la place de la crème
08:42 et du coup mettre un peu de maïzena pour qu'elle prenne.
08:44 Et alors, il en reste après les frites,
08:46 gardez-la parce que c'est aussi très bon,
08:48 m'a-t-on dit, avec un filet mignon de porc ou même un lapin.
08:52 Je suis bloquée dans la...
08:53 Pour nos téléspectateurs qui ne sont pas tous véganes.
08:57 Et donc vous, vous en faites très souvent des plats à base de maroilles
09:00 parce que c'est quand même une grande spécialité locale.
09:02 Non, je n'en fais pas très souvent.
09:03 Je mange beaucoup de fromage,
09:04 mais je ne fais pas des sauces aux maroilles tous les jours.
09:06 Après, sachez que la tradition du Nord,
09:07 parce que le maroilles, c'est...
09:08 La tarte aux maroilles.
09:09 Oui, la tarte aux maroilles,
09:10 qui là, pour le coup, j'en ai beaucoup mangé quand je suis petite.
09:12 Et alors, il y a une tradition, c'est il y a les 20 km de maroilles,
09:15 parce que maroilles, c'est une ville.
09:17 Vous gagnez le 20 km de maroilles,
09:18 vous gagnez votre poids en maroilles.
09:20 Mais en général, le mec qui gagne les 20 km de maroilles,
09:22 je pense que son entraînement lui interdit.
09:25 Je ne sais pas s'il les redistribue.
09:26 Il partage, il partage à mon avis.
09:28 Il partage, mais voilà, c'est une vraie tradition.
09:29 Ce n'est pas du Pas-de-Calais, le maroilles, pour le coup.
09:30 C'est du Nord et de la Tirage, du Sud du Nord et du Nord de l'Aisne.
09:35 Mais c'est un endroit très précis.
09:37 Vous en prenez au petit déjeuner, comme dans les ch'tis ?
09:38 Ou pas chez vous ?
09:40 Non, il m'arrive, je mange du fromage au petit déjeuner,
09:41 mais pas de maroilles.
09:42 Mais pour le coup, voilà, c'est aussi un fromage assez identitaire.
09:45 Alors vous êtes gourmande, mais est-ce que vous aimez beaucoup cuisiner aussi ?
09:48 Est-ce que ça va ? Parce que parfois, ça va de pair,
09:49 mais parfois, on peut très bien aimer l'assiette et pas les fourneaux.
09:52 Il y a une question de temps.
09:54 Donc ça, c'est toujours compliqué.
09:55 Mais le week-end ?
09:56 Ça, ce n'est pas compliqué.
09:57 Il y avait un long week-end, on a eu plusieurs.
09:59 Et donc, j'ai eu le plaisir de pouvoir cuisiner un peu.
10:01 Et c'est sympa de...
10:03 Alors vous faites quoi, par exemple ?
10:04 J'ai un fils de 4 ans qui me réclame en plus des recettes très précises.
10:06 Donc je fais les recettes très précises.
10:07 Alors vous avez fait quoi ? C'est quoi ? C'est des purées ?
10:09 Alors lui, il voulait un hot dog.
10:11 Un hot dog ?
10:12 Je ne l'ai pas mangé, mais je l'ai fait avec une saucisse de chez Biocop.
10:16 J'ai fait un risotto aux asperges, feta, oignon rouge, gouda.
10:21 Ce n'est pas votre fils qui demande ça, quand même ?
10:22 Il y a le Bimster chez nous.
10:22 Vous savez, c'est le gouda très très chalet, très vieux.
10:25 J'ai fait ça, un risotto asperges, bimster.
10:26 J'ai fait des pizzas.
10:27 Ça, c'est compliqué à faire.
10:28 Ce n'est pas simple, le risotto.
10:29 Vous avez une bonne recette ?
10:31 Il faut mettre le...
10:33 Oui, non, mais je veux dire...
10:34 Non, ce n'est pas compliqué.
10:34 Vous épluchez les asperges, vous faites le bouillon avec les épluchures d'asperges
10:37 que, bien sûr, vous récupérez pour faire un peu de thé.
10:39 Ce qui est compliqué, c'est la cuisson.
10:40 Il faut qu'il soit quand même un peu à l'aise.
10:41 Il faut être 20 minutes devant sa poêle, mais vous pouvez faire d'autres choses en même temps.
10:44 Rajouter du bouillon, petite assie.
10:45 Écouter des potes.
10:46 Et les enfants, bien faire ça, parce qu'il faut surveiller.
10:49 On cuisine en famille chez vous.
10:51 Et vous rajoutez le reste à la fin et voilà.
10:53 C'est parfait.
10:54 Et il y a un repas ?
10:55 Ça se réchauffe très bien, pour le coup, contrairement aux frites.
10:57 Donc, vous pouvez en faire pour trois jours.
10:58 Vous faites un peu de risotto ?
10:59 Oui.
10:59 Ah non, je ne suis pas d'accord.
11:01 Moi, je trouve que ça se bonifie.
11:03 Il y a des bains de noix, en général, il n'y en a plus à la fin de l'endroit.
11:05 Non, parce qu'en général, le problème, c'est qu'il cuit et après, il devient un peu mastoc.
11:08 Vous rajoutez de la crème fraîche, enfin.
11:10 Ah, et du maroilles.
11:11 Ah oui, dans ces conditions.
11:12 Je vois que vous, vous ne faites pas très attention aux calories, si je peux me permettre.
11:15 Non, mais après, pour le coup, je mange beaucoup.
11:17 Comme je n'ai pas souvent le temps, je mange beaucoup de choses qui ne se cuisent pas.
11:22 Et donc, je fais beaucoup de salades composées, de trucs, avec...
11:25 selon la saison, parce que pour le coup, je fais partie des gens qui ne...
11:27 Ce n'est pas juste idéologique, mais les tomates d'hiver, je ne supporte plus.
11:30 Enfin, vraiment, il y a un truc...
11:32 Je trouve que les tomates, elles n'ont même plus de goût, en fait.
11:34 Donc la tomate élevée sous serre, ça, ce n'est pas pour vous.
11:37 S'il était dans la quinzaine de juillet-août, et puis des tomates d'Espagne, de Sicile...
11:40 Ce n'est pas le hot spot de la cuisson de la tomate.
11:43 Et en général, comme moi, vous en mettez dans votre jardin quand même.
11:46 Elles arrivent quand vous êtes en vacances, en fait, en août.
11:48 Donc, voilà, il faut...
11:49 Vous ratez un peu la saison.
11:50 Vous ratez un peu déborder sur septembre.
11:51 - Et à part les frites, quel est le plat qui vous ferait traverser tout Paris sur les genoux ?
11:56 - Sur les genoux ? - Non, mais...
11:57 - Saint-Jacques-de-Compostelle.
11:58 Non, mais après, quand je suis à Paris, pour le coup, ce qui m'arrive,
12:00 ce que je fais, c'est que je mange plutôt des choses que je ne peux pas trouver dans le Pas-de-Calais.
12:03 Enfin, en tout cas, dans le bassin milieu du Pas-de-Calais,
12:05 il y a des restaurants grecs, des restaurants libanais, des...
12:07 - Vous êtes ouverte sur le...
12:08 - Ah oui, j'étais dans un restaurant afghan.
12:10 J'étais à voir le maire de Tours.
12:11 - On mangeait assis chez les Afghans, non ?
12:13 - Non, là, on était à des tables, mais c'était vraiment...
12:15 Enfin, c'est des réfugiés qui ont ouvert un restaurant, et c'était vraiment...
12:18 - Y a quoi, beaucoup de riz, non ? - ...excellent.
12:20 Là, j'ai mangé une sorte d'omelette.
12:22 En fait, c'était un oeuf brouillé avec de la tomate, de la coriandre, de la feta, d'ailleurs,
12:26 et du thé à la gardamone, et enfin, voilà.
12:29 - Et du riz, oui.
12:30 - Les saveurs... - Les riz au raisin, etc.
12:32 - Oui, il y a tout ça, mais c'est vrai que...
12:34 Ben, en fait, il y a plein de pays où on mange beaucoup plus de végétariens qu'en France, pour le coup,
12:38 et ça permet de varier aussi.
12:39 - Vous trouvez qu'en France, on a le choix sur les menus végétariens,
12:42 qu'il y a suffisamment d'offres dans les restaurants ?
12:44 - Alors, non, mais je vais vous dire, maintenant, quand j'arrive dans un...
12:46 Des fois, on m'invite dans des restos végétariens exprès,
12:49 et en fait, je suis complètement déstabilisée, parce qu'il y a trop de choix.
12:51 Moi, qui suis habituée à prendre le plat végétarien du resto,
12:54 en fait, on est habituée, voilà, à prendre ça,
12:56 et là, quand d'un coup, vous arrivez dans un resto végétarien,
12:58 vous avez le choix entre toutes les pages,
13:00 j'ai plus l'habitude, en fait, de...
13:01 - Il y a trop de choix, finalement. - C'est ça.
13:02 - Mais donc, on arrive très bien à remplacer les protéines animales, finalement.
13:06 - Aujourd'hui, oui, mais je peux vous dire, en 2009, quand je suis devenue végétarienne,
13:09 dans le restaurant, dans le Nord, c'était très compliqué, vraiment.
13:12 Et je me rappelle d'un repas, vous savez, des repas par les assos et tout,
13:15 c'est hyper convivial, mais forcément, c'est les repas imposés,
13:17 et je m'étais inscrite à un repas, je sais plus, c'était un repas des aînés
13:20 ou un repas d'une asso de quartier, en leur disant, par contre, je suis végétarienne,
13:23 et puis le monsieur m'est vraiment hyper gentille, il me dit,
13:25 mais ne vous inquiétez pas, on va trouver une solution,
13:27 on remplacera la viande par du jambon, ce qui avait vraiment...
13:30 Enfin, c'était un concept très exotique d'être végétarien,
13:32 et donc, il y avait une méconnaissance, puis alors après, mais alors, du coup,
13:34 comment vous faites avec le poisson, comment vous faites avec les oeufs,
13:36 est-ce que vous en mangez, vous n'en mangez pas ?
13:38 - Vous ne mangez rien de tout ça, si vous êtes vraiment végétarienne.
13:40 - Alors si, moi, j'ai des poules, en fait, donc je mange les oeufs de mes poules,
13:42 j'ai deux poules, Pépa et Trotrou, qui ont été nommées, vous imaginez,
13:46 par mon fils et pas par moi, et donc ça, je mange les oeufs de mes poules,
13:51 mais c'est vrai qu'en fait, mieux vous mangez, plus vous faites attention,
13:55 plus vous êtes déstabilisés quand vous voyez arriver dans votre assiette
13:57 un oeuf dont vous ne savez pas d'où il venait,
13:59 mais en fait, du coup, vous savez d'où il vient quand même.
14:00 - Comment il a été élevé, dans quelles conditions...
14:02 - C'est ça, et en fait, quand vous travaillez sur ces sujets,
14:03 quand vous voyez les vidéos de L214, moi notamment,
14:06 quand j'avais vu Brigitte Gauthier la première fois,
14:08 donc qui est partie de ces lanceurs d'alerte qui ont été filmés
14:11 dans les abattoirs, dans les élevages industriels,
14:13 c'est des gens qui sont véganes, pour le coup, vraiment par conviction
14:16 et vraiment sans entorse, et je me dis, mais comment,
14:18 quelle force il faut quand vraiment tu ne supportes pas la souffrance animale,
14:21 qui est très sensible à ça, que tu ne supportes même pas d'en manger,
14:23 pour te faire embaucher incognito, six mois dans un abattoir,
14:26 avec la caméra, donc en plus en prenant des risques quand même,
14:28 il y en a plusieurs qui ont été repérées dans les enquêtes suivantes.
14:31 C'était le mari de Brigitte Gauthier, en l'occurrence,
14:33 qui faisait le reportage en question, et je me disais,
14:35 mais vous avez une force incroyable.
14:36 Moi, je pense que je n'arriverais pas à être dans cette atmosphère,
14:39 six mois comme ça, à faire ce travail, j'y arriverais pas.
14:41 - Qu'est-ce que vous transmettez à votre fils, là,
14:43 puisque vous avez l'air quand même un peu très à cheval sur certaines choses.
14:47 Est-ce que vous essayez de faire de lui un végane ou pas du tout ?
14:50 Il a sa liberté. - Non, franchement...
14:52 - Vous lui montrez produits transformés, produits de la ferme,
14:55 le distingue-goût entre tout ça, vous faites de la pédagogie avec lui ?
14:57 - Oui, je pense, comme tous les enfants, on apprend un peu à cuisiner,
15:00 on leur montre les choses, et après, moi, je ne veux pas imposer mes choix
15:04 à mes enfants ni à quiconque autour de moi.
15:06 Mon conjoint mange aussi un peu de viande, voilà,
15:08 et donc chacun fait ce qu'il veut en réalité.
15:10 C'est marrant parce que j'ai souvent... Là, j'étais encore hier,
15:13 il y avait un repas et il y a deux personnes qui venaient me dire en disant
15:17 "mais nous, on mange de la viande, mais de moins en moins,
15:19 mais en fait, on prend quand même un peu moins l'avion,
15:21 donc ça compense rien du tout, rassurez-vous".
15:24 Mais du coup, je disais "mais pourquoi vous venez me dire ça ?
15:25 J'ai l'impression d'être au confessionnal
15:27 et les gens viennent me faire leur rédemption qu'ils ont mangé de la viande".
15:29 - Mais parce que les écologistes, qui sont un peu radicaux quand même,
15:32 il faut le dire, hein, je ne donne jamais de leçons à personne
15:34 et beaucoup de gens sont ceux qui veulent. - Mais les gens ne mangent pas trop de viande.
15:36 - Mais en fait, par ailleurs, je pense que tout le monde a bien compris aujourd'hui,
15:40 un, qu'on en mangeait beaucoup trop, c'est-à-dire que quand les gens disent
15:42 "mais si les végétariens sont en mauvaise santé parce qu'ils ne mangent pas de viande,
15:45 c'est de ne pas équilibrer leur truc",
15:46 bon, ok, rassurez-vous, on va très bien,
15:48 mais moi-même, quand j'étais enceinte, on me disait "vous allez accoucher avant terme,
15:52 votre bébé sera rachitique, il est né cinq jours après terme à 4,15 kg,
15:55 tout se passait très bien",
15:56 mais vous voyez, il y a des gens qui mangent de la viande
16:00 en nous disant "mais moi, je revendique, c'est bon pour la santé",
16:02 en fait, on sait qu'en France, on en mange trop par personne
16:05 et que, du coup, ce n'est pas bon pour la santé,
16:07 ni pour le porte-monnaie, ni pour la dignité animale, ni pour le humain.
16:09 - On n'est pas au-delà du seuil des 500 g, on ne mange pas non plus de façon énorme.
16:13 - Non, mais on est vraiment au-dessus des recommandations sanitaires.
16:16 - Les préconisations.
16:16 - C'est pour ça que moi, souvent, on dit "les écolos, ils sont caricaturaux" et tout ça,
16:19 moi, je donne les faits, c'est qu'on est au-dessus des recommandations sanitaires,
16:21 on mange trop de viande par rapport à ce qui serait bon pour la santé.
16:24 Mais, par ailleurs, chacun fait ce qu'il veut, les gens savent,
16:26 je pense que de plus en plus sont conscients de l'impact que ça a sur l'eau,
16:30 par exemple, le maïs, quand on dit "c'est la sécheresse, cet été, il y a le maïs irrigué",
16:33 oui, mais c'est pour manger, ok, mais plus de 80% du maïs qui est cultivé en France, irrigué,
16:38 c'est pour l'alimentation animale.
16:40 Et donc, derrière, c'est la consommation de viande.
16:42 Et je ne dis pas que les gens qui mangent de la viande sont tous des criminels
16:45 qui devraient aller se fouetter et aller se pencher.
16:48 - Un petit peu de viande, être flexi d'un rien, il faut avoir conscience.
16:50 - Comme quand on achète des vêtements,
16:52 ceux qui aiment bien acheter plein de vêtements tout le temps et les mettre que deux fois
16:55 savent bien que ce n'est pas bon pour la planète.
16:57 Ceux qui mangent de la viande à outrance en m'envoyant,
17:00 parce que, vous savez, il y a une petite communauté viriliste sur les réseaux sociaux
17:03 qui m'envoie leurs photos de grosses steaks, c'est bon, on a compris,
17:05 vous mangez des grosses steaks, ça a l'air de vous faire très plaisir.
17:07 Je n'ai jamais dit qu'on allait interdire tout ça,
17:09 je dis juste qu'il faut que ce soit raisonné,
17:11 et que, par exemple, ça ne me paraît pas complètement dingue que dans les cantines,
17:14 dans la restauration collective, les écoles, les EHPAD partout,
17:17 les gens puissent avoir le choix avec une alternative végétarienne.
17:20 On n'a pas dit qu'on allait forcer les gens à manger végétarien,
17:22 on dit juste que les enfants qui le souhaitent,
17:24 par exemple, c'était mon cas à l'époque, n'aimaient pas trop la viande,
17:26 moi je n'ai jamais réussi à manger de la viande à la cantine.
17:28 - Ce n'est pas forcément de la très bonne viande non plus.
17:31 - Oui, mais ce n'était pas, pour le coup, je pense que quand on est en sixième à l'époque,
17:34 c'était en 98, très exactement, je me rappelle,
17:37 parce que c'est la Coupe du Monde, et de l'Anse, championne de France.
17:40 - Ah, mais surtout !
17:42 - Et donc, en 98, moi je n'étais pas en mode la viande, le climat,
17:45 juste, ça ne me donnait pas envie, je voyais l'animal, je n'étais pas à bon temps.
17:47 - Mais donc la Cour des comptes a raison quand elle dit qu'il faut réduire
17:50 l'élevage de bovins, par exemple, en France ?
17:52 - Évidemment, et vous voyez, ce ne sont pas des écologistes qui le disent,
17:55 ce sont des gens qui s'occupent exclusivement des politiques publiques,
17:59 de leur évaluation financière.
18:00 - Mais derrière, il faut avoir un discours aussi pour les agriculteurs,
18:03 parce qu'une fois qu'on a mis ça sur la table, c'est aussi beaucoup.
18:06 En France, il y a aussi beaucoup de l'élevage.
18:08 - Non, mais moi je vais vous dire, j'entends beaucoup de leçons de morale
18:11 de les écolos, les boucs émissaires de la misère du monde
18:13 qui n'aiment pas les agriculteurs.
18:15 Les agriculteurs, il y en a quatre fois moins aujourd'hui qu'il y a 40 ans,
18:19 il y a 200 exploitations chaque semaine en France qui disparaissent,
18:22 et le revenu moyen d'un agriculteur, c'est 560 euros.
18:26 Non, mais ce que je veux dire, c'est que la moitié des agriculteurs de ce pays
18:28 gagnent moins de 560 euros par an, par mois,
18:31 et ce n'est pas de la faute des écologistes.
18:33 - Oui, bien sûr.
18:33 - Des gens qui disent, franchement, on n'a jamais été en charge
18:36 des politiques agricoles, et celles et ceux qui prétendent
18:39 que les ennemis de l'agriculture sont les écologistes,
18:41 mentent, cherchent un bouc émissaire parce qu'en fait,
18:44 ils sont face à leur propre incompétence, face à la propre impasse
18:47 dans laquelle ils ont mis ce modèle productiviste, et on en est là.
18:49 Donc moi, je trouve que c'est très facile de dire ça,
18:51 et souvent, ce que je dis aux agriculteurs, parce que je fais pas mal de déplacements,
18:54 je suis allée au Salon d'agriculture, je les rencontre aux grands...
18:55 - Tous grands-parents sont agriculteurs, il faut quand même le dire.
18:57 - Mais même ceux qui ne sont pas d'accord avec moi,
18:59 je n'ai pas de problème avec ça, on discute et on travaille et on avance,
19:02 et en fait, voilà, ils se rendent bien compte qu'on n'y est pour rien.
19:04 Et d'ailleurs, vous pourriez supprimer tous les écologistes de France,
19:07 et même d'Europe, et même du monde,
19:08 il y aurait quand même un problème avec la ressource en eau,
19:11 quand même un problème avec le climat, et dans une France à +4°C,
19:14 ce qu'on se prépare à vivre d'ici 2100,
19:16 bah en fait, oui, on ne pourra pas cultiver la même chose au même endroit,
19:19 et on voit bien que de toute manière, ce n'est pas durable.
19:20 Moi, je rappelle souvent que les enfants qui naissent en 2023,
19:23 on ne sait pas leur garantir que la planète sera encore habitable
19:25 quand ils auront 30 ans, et donc, voilà...
19:28 - Mais en même temps, ce modèle productiviste,
19:30 c'est ce qui nous fait vivre aujourd'hui aussi,
19:32 c'est ce qui nous permet de moins importer, non ?
19:34 - Moi, j'entends souvent "il faut bien manger",
19:36 bah oui, mais je pense que les gens ont envie aussi de manger bien,
19:39 et il y a derrière ça toute une ségrégation aussi sociale.
19:42 Moi, quand on me dit qu'il faut produire plus parce que...
19:48 Mais en fait, c'est produire quoi ?
19:49 Comment ? On en parlera tout à l'heure quand on parlera de l'échec du bio,
19:52 mais vous voyez bien que toutes ces productions, ça a des externalités,
19:54 y compris sur notre santé à la fin,
19:56 et moi, je ne suis pas d'accord aujourd'hui de voir ce qu'on fait manger,
19:59 y compris les scandales sur l'aide alimentaire européenne,
20:02 où c'était en fait des steaks de cheval trafiqués,
20:04 c'était un steak haché où il n'y avait quand même pas beaucoup de viande de bœuf à la fin dedans.
20:08 Quand on parle des additifs nitrés, par exemple,
20:11 dans les nitrites dans la charcuterie, on voit bien, c'est des lancets,
20:15 pareil, c'est une autorité qui fait référence en matière de santé,
20:18 eux-mêmes disent "on a un sujet avec ça en France aujourd'hui".
20:21 Les gens sont toxiques, c'est pas bon pour leur santé,
20:22 il y a une explosion de cancer colorectal et le lien est fait.
20:26 Enfin, à un moment, il faut se poser ces questions-là,
20:27 et le lobby agroalimentaire n'aime pas se remettre en question.
20:30 J'ai l'impression que moi, en tant qu'écologiste, je dois le faire en permanence,
20:32 et il n'y a pas de problème, je le sais.
20:33 Le sujet a été soulevé dans la première quinquennat d'Emmanuel Macron,
20:37 avec Richard Rameau sur les nitrites, et pour l'instant, ça n'a pas encore avancé.
20:41 Et Francesca Paschini…
20:43 Il y a de plus en plus de jambons sans nitrites maintenant dans les rayons, non ?
20:46 Alors oui, mais c'est vrai que c'est plus cher,
20:47 et il faudrait aussi peut-être que les députés écologistes en emparent ici à l'Assemblée.
20:51 Mais figurez-vous que Francesca Paschini a non pas déposé une proposition-là,
20:55 mais défendu une proposition-là dans l'hémicycle, pendant la niche écologiste…
20:58 Vous êtes souvent bonne sur le constat, les écolos, mais moins bon sur les solutions, parfois.
21:01 Excusez-moi, on n'est pas à la Mini-Agriculture, j'ai l'impression.
21:04 Non, mais…
21:04 Mais nos solutions… Moi, je refuse qu'on me dise "on est bon sur le constat,
21:06 mais pas sur les solutions", puisqu'on arrive aujourd'hui aux solutions…
21:08 Donc je dis parfois qu'on peut contester ça.
21:10 Oui, mais c'est faux.
21:11 C'est qu'on a peut-être le préjugé que les écolos, c'est pas sérieux,
21:13 mais les solutions qu'on nous présente, en général, 20 ans après,
21:16 c'est celles qu'on disait 20 ans avant, en étant moquées.
21:18 Quand on dit encore, pendant la campagne, qu'il faut un ISF climatique,
21:21 c'est-à-dire taxer les patrimoines des plus riches pour aider à sauver le climat,
21:26 on se moque de nous, mais…
21:27 C'est ce que dit Jean-Pyzani-Ferry.
21:28 Pyzani-Ferry fait un rapport, alors qu'il est conseiller de Macron,
21:31 et lui, quand il dit "c'est très intelligent", sauf que c'est trois ans après,
21:33 et qu'on a perdu du temps.
21:34 Et sur les nitriles, vous me dites "vous en parlez pas,
21:37 on a déposé dans la niche écologiste…
21:38 Alors, revenons aux frites !
21:39 Il a été examiné !
21:40 Alors, on va…
21:41 On remet quand même nos frites à notre bière !
21:43 On va continuer à parler de tous ces sujets, bien sûr.
21:45 Après, je voudrais juste qu'on parle de cette bière que vous nous avez apportée, en plus,
21:49 qui est une bière qui s'appelle la Bellus, c'est ça ?
21:50 Une bière blonde ?
21:52 Elle existe en plusieurs variétés.
21:54 Il y a la bière de printemps, la bière de Noël, la blonde, la brune…
21:57 Et celle-ci, c'est la queue ?
21:58 Donc celle-ci, elle vient d'Énimbaumont, c'est ça ?
22:01 C'est ça. En fait, Énimbaumont, c'est la fusion de deux villes.
22:03 Il y avait Énimbaumont-Liétard, donc c'était vraiment la commune minière,
22:05 et puis il y avait Beaumont-en-Artois qui était plus rural à côté,
22:08 et quand les mines ferment, il faut reconvertir, essayer d'industrialiser pour avoir de l'emploi.
22:13 Et donc, il y a la fusion des deux communes pour qu'Énimbaumont-Liétard récupère du foncier
22:17 pour pouvoir implanter des entreprises.
22:19 Et donc, moi, j'ai deux grands-parents qui étaient d'Énimbaumont-Liétard
22:21 et deux de Beaumont-en-Artois, et donc il y a la fusion.
22:24 Mais nous, on dit encore, on va à Beaumont, alors que maintenant, c'est la même ville.
22:26 Mais c'est le côté un peu village.
22:28 Mais donc, celle-là, elle est familiale, je crois ?
22:29 Alors, c'est un petit cousin, donc c'est la ferme à côté de mes grands-parents.
22:34 Je crois que nos grands-mères étaient cousines, voilà.
22:36 Et donc, Thomas, qui est un peu plus jeune que moi, il a l'âge de mon petit frère,
22:39 et en fait, il a fait le lycée agricole, etc., et il a décidé de monter une brasserie.
22:44 Elle est brassée sur la ferme familiale.
22:45 Médaillée de bronze ?
22:46 Il y a eu 10 médailles du Salon de l'Agriculture au FMI juif.
22:48 Paris 2020 ?
22:49 Oui.
22:50 Parce que souvent, on assiste à des... J'en parlais avec Brigitte sur la bière,
22:52 il y a des agriculteurs qui produisaient des céréales de l'orge, par exemple,
22:55 et qui, du coup, élargissent leur activité et montent une brasserie sur la ferme.
22:59 Il y en a qui font toute la filière, voilà.
23:01 C'est un peu ce que fait votre cousin, ou pas ?
23:02 Non, là, son père est encore exploitant, lui, il ne reprend pas la ferme.
23:05 Pour l'instant, il s'occupe de la brasserie, mais c'est vendu à la ferme en vente directe.
23:08 Et ce sont des céréales qui sont produites sur l'exploitation ?
23:10 Non, c'est un peu plus compliqué que ça, mais pour le coup, c'est vendu sur la ferme,
23:14 et les gens viennent vraiment acheter sur place,
23:16 mais c'est aussi distribué maintenant de plus en plus dans les magasins.
23:18 On la trouve un peu à Paris, aussi ?
23:20 Non, je pense pas.
23:21 Peut-être, je ne pense pas, mais je pense que si on veut vraiment s'en procurer,
23:25 il y a moyen de le faire, il y a vous tapez Bélus sur Internet.
23:27 Bélus, et elle est délicieuse.
23:28 Félicitations à Thomas, alors.
23:31 On va voir si vous êtes vraiment incollable, maintenant, c'est le quiz.
23:33 Attention.
23:34 Alors, vous qui plaidez la cause des écolos tel un avocat,
23:41 vous devez être incollable sur le guacamole, vert comme votre partie.
23:45 C'est pas écolo, le guacamole.
23:47 J'aime beaucoup ça, mais les avocats viennent de loin.
23:50 Le climat, c'est compliqué.
23:51 C'est vrai, ça consomme beaucoup d'eau.
23:53 Mais il y en a maintenant en Sicile, en Espagne.
23:54 Seriez-vous donc nous dire si ces affirmations sont vraies ou fausses ?
23:59 A) Le guacamole est une recette ancestrale des Mayas.
24:04 Je crois que c'est vrai.
24:05 Alors, c'est faux, ce sont les Aztèques au XIIIe siècle.
24:09 C'est une question géographique, en fait, et histoire du monde.
24:11 C'est un peu la chaîne.
24:13 Ce sont les archéologues qui ont trouvé des traces d'avocats.
24:16 B) Ce sont les conquistadors espagnols qui vont rajouter des oignons dans sa composition.
24:22 Je dirais oui.
24:23 Oui, au XVIe siècle.
24:24 En fait, les Aztèques, et non pas les Mayas, faisaient juste du guacamole.
24:27 Les Espagnols ont rajouté leurs petites touches.
24:29 Aux Etats-Unis, l'événement qui a fait exploser l'importation d'avocats pour le guacamole
24:34 est la cérémonie des Oscars.
24:37 Parce que vous savez, ils trempouillent leurs petites chips dans le guacamole de devant la télé.
24:43 Je sais pas, je vous dis oui, mais j'en sais rien.
24:44 Non, c'est le Super Bowl.
24:46 Vous savez, le foot américain, 100 millions de kilos en 2021 ont été achetés pour faire du guacamole.
24:52 Ça vous surprend ?
24:53 Non, mais parce que je pensais que c'était...
24:55 Historiquement, il y a un moment où tout d'un coup, tout le monde s'est mis à manger du guacamole.
24:58 Je ne comprenais pas la question.
24:59 Mais ce que je sais, c'est qu'à un moment, il y a eu l'histoire des biocarburants, beaucoup,
25:01 et que ça a fait exploser le cours des céréales,
25:04 et qu'il y a eu une grosse inflation sur les tortillas,
25:06 et qu'il y avait une crise entre les Etats-Unis et l'Amérique du Sud à cause de ça.
25:09 Il y a eu une flambée en 2021, mais c'est vrai que tous les Super Bowls, il y a beaucoup de guacamole.
25:13 Enfin, en 2015, le New York Times fait scandale en proposant une recette de guacamole incluant des petits pois.
25:20 Est-ce que c'est vrai ou faux ?
25:22 C'est un truc vegan, écolo-bobo, encore, ça.
25:24 Alors ?
25:24 À mon avis, c'est vrai.
25:25 Oui, c'est vrai.
25:26 Et c'était Obama !
25:27 Non, Obama, lui, il avait...
25:29 Non, Michel Obama, il fait du vrai guacamole.
25:30 Obama, lui, il avait défendu le vrai guacamole en disant "exit les petits pois".
25:34 Ah.
25:35 Alors, vous allez pouvoir vous rattraper un petit peu.
25:37 Vous qui avez effectué de longs stages à l'ambassade de France à Stockholm,
25:41 vous connaissez forcément les spécialités suédoises.
25:43 Ah ben, le saumon et les patates.
25:45 Voilà.
25:45 Sauriez-vous nous dire si ces affirmations sont vraies ou fausses ?
25:47 Pour vous, ça va être facile.
25:48 Alors, "à saumon gravelax" signifie "saumon mariné".
25:52 Oui.
25:53 C'est faux.
25:54 Ben non, mais si, c'est le saumon...
25:55 Ben oui, mais non, saumon enterré.
25:57 Au Moyen-Âge, le saumon était enterré pour le conserver.
25:59 Ben oui, mais c'est avant.
26:00 Oui, mais aujourd'hui, le saumon gravelax, alors là, je suis formelle.
26:03 On ne dit pas qu'il est mariné, en fait.
26:05 Mais pourquoi il n'est pas fumé ?
26:07 Non, mais alors, effectivement...
26:09 Mais il est cru.
26:10 Le saumon gravelax est maintenant mais mariné,
26:11 mais Brigitte a raison, il était enterré.
26:13 Et le mot gravelax vient d'enterrer, non pas de mariner.
26:15 Ah ben, nous, on fait des quiz pointus.
26:17 C'est pointu.
26:18 Là, c'est une émission de...
26:19 Oui.
26:20 Attention, question suivante.
26:21 Alors là, c'est compliqué.
26:22 Les coups de bulard, les fameuses boulettes de viande...
26:26 Chots bulards.
26:26 Chots bulards.
26:28 Les fameuses boulettes de viande sont servies avec une sauce à la groseille.
26:32 C'est des zérelles, mais l'équivalent, c'est des b...
26:35 Voilà, c'est faux.
26:36 De toute façon, j'en mangeais pas, en fait.
26:37 Vu que j'étais végétarienne, je mangeais pas.
26:40 Ils ont dit des cranberries, c'est ça.
26:42 C'est ça, c'est des cranberries.
26:43 Bravo.
26:43 Le célèbre pain Vasa est né en Suède il y a cinq siècles.
26:48 Est-ce que c'est vrai ou est-ce que c'est faux ?
26:51 Ben, je peux vous dire que la plus grosse course de skid fond au monde,
26:56 c'est la Vasa Loppet.
26:57 La course, il y a beaucoup de termes autour de Vasa.
27:01 Il y a des îles qui s'appellent comme ça, etc.
27:03 Est-ce que c'est un pain, est-ce qu'il a été importé au XVe siècle ?
27:05 Je n'en sais rien.
27:06 Alors, c'est vrai.
27:07 C'est bien né en Suède il y a cinq siècles et c'est à base de seigle.
27:10 C'est un pain dur qui a conservé, en fait.
27:13 Et puis, les pommes de terre rôties, "asselback", vous dites comme ça,
27:17 sont découpées en cubes.
27:19 Vrai ou faux ?
27:20 Ça n'a aucun sens, vos questions.
27:22 Si vous les achetez au supermarché, c'est un truc en plastique comme ça, peut-être.
27:26 Mais en vrai, c'est plutôt...
27:27 Elles sont servies comme des pommes de terre grenailles, en fait.
27:29 Oui, mais "rôtie asselback", c'est une vraie recette suédoise.
27:32 Et on les prépare d'une manière un peu particulière.
27:35 Oui, mais ce n'est pas en cubes.
27:36 Vous avez raison.
27:37 Pour moi, c'est comme des pommes de terre grenailles, elles sont un peu...
27:39 Exactement.
27:39 En robe d'échant, comme on dirait.
27:41 On peut accorder le point.
27:42 Oui, mais les vrais Suédois les découpent en éventail.
27:45 Oui, mais ce n'est pas en cubes.
27:46 Enfin, en cubes, c'est si vous achetez surgelé dans le truc...
27:49 Ce qu'on ne fait pas.
27:49 Dans le bac congélation du supermarché.
27:50 Jamais, jamais.
27:52 Alors, vous savez qu'en politique, eh bien souvent, le repas occupe une assez large place.
27:56 Et c'est souvent là que se nouent les deals politiques et que se fait la petite et la grande histoire.
28:00 C'est la brève de comptoir.
28:01 Alors, pendant que vous mangez une frite...
28:06 J'en ai vraiment froid, maintenant.
28:08 On vous a demandé de réfléchir à un souvenir politique autour d'un repas.
28:14 Est-ce que vous avez une histoire à nous raconter ?
28:17 J'en ai plein qui ne sont pas racontables.
28:19 Ah ?
28:19 Non, mais je peux tout raconter.
28:21 Nous, on veut les histoires paracontables.
28:23 Je pense que les meilleurs moments militants, parce qu'il faut se dire que quand on est collo,
28:26 ce n'est pas tous les jours simple, mais ce qui nous rassemble, ce qui nous fait l'air,
28:29 c'est qu'on rencontre vraiment des gens super, qui savent pourquoi ils font ça.
28:32 Et moi, je sais que ce qui a beaucoup forgé aussi ma détermination à me dire,
28:36 c'est je suis au bon endroit et je vais continuer.
28:38 Et c'est pour elle, pour eux, pour tout le monde qu'on se bat.
28:41 C'est les grands repas d'agriculture paysanne, en fait, qu'on organise dans le Pas-de-Calais.
28:44 Vous savez, la Confédération paysanne.
28:46 Je peux dire qu'être bio dans le Pas-de-Calais, ce n'est pas hyper simple, hyper facile dans la vie,
28:51 mais il y en a qui l'ont fait très tôt, qui ont détriché ce chemin
28:53 que bientôt tout le monde devra emprunter.
28:56 Ils sont très courageux.
28:57 Et en fait, il y a la fête de l'agriculture paysanne où on met un peu à l'honneur ses savoir-faire.
29:01 On teste, vous savez, les désherbeuses à la main parce qu'il n'y a pas les pesticides.
29:05 On rencontre un peu tout le monde.
29:06 Les gens échangent sur leur métier.
29:07 Et en général, ça se termine par un repas un peu auberge espagnol
29:10 où chacun a ramené son fromage, son pain, ses endives.
29:15 On est bien dans le Nord.
29:16 Et c'est des moments hyper sympas qui donnent du sens à tout ce qu'on fait,
29:19 nous côté politique, eux côté paysans.
29:21 Il y a aussi des syndicats, évidemment.
29:23 Il y a des associations.
29:24 Et c'est le moment où on se rassemble et on célèbre un peu tous les combats qu'on mène
29:29 et pourquoi on les mène.
29:30 Ça donne beaucoup de sens et c'est très, très fédérateur.
29:33 Alors, on va avancer dans cette émission et on va parler de l'inflation
29:36 qui pèse sur le portefeuille des ménages.
29:38 En matière alimentaire, le poireau bio ne fait plus recette, c'est le dessous des plats.
29:43 [Générique]
29:49 Des centaines de poireaux mis à disposition gratuitement pour les habitants et les associations.
29:54 Voilà l'opération qui a eu lieu récemment dans l'Oise avec l'inflation.
29:58 Le bio voit son chiffre d'affaires chuter, trop cher, et il est délaissé, comme ses poireaux,
30:03 ce qui oblige des agriculteurs à repasser en conventionnel.
30:07 Reportage Hélène Bonduelle et nos confrères de France Télévisions.
30:12 [Musique]
30:13 Récolte un peu particulière chez ceux marrés chez bio.
30:17 Cueillette de poireaux gratuite pour tout le monde, tout doit disparaître.
30:23 - C'est très gentil de sa part de faire ce geste parce qu'en fait, il n'est pas obligé.
30:26 Il aurait très bien pu retourner la terre et puis basta.
30:28 - Vu le prix d'un kilo de poireaux aujourd'hui et vu ce qu'on nous donne,
30:31 ce qu'on peut prendre aujourd'hui, ça fait quand même des sacrées économies.
30:36 40 tonnes de légumes invendus.
30:38 Stéphane Dremont n'a pas eu le choix. Plutôt que de les faire partir à la benne,
30:43 il a préféré les offrir.
30:46 - On a une chute de vente en agriculture biologique
30:50 qui a fait qu'on se retrouve avec des volumes, notamment de poireaux,
30:53 d'autres légumes aussi, sur les bras.
30:57 Car avec l'inflation, les consommateurs se détournent du bio.
31:01 Ces produits ne s'écoulent plus et les chambres froides croulent sous les stocks.
31:05 - Il y a à peu près 50 tonnes de légumes en stock
31:08 qui auraient dû déjà être vendues pendant l'hiver.
31:10 Des coûts de production trop élevés, des commandes qui s'effondrent.
31:15 Les maraîchers ont même dû se séparer de plusieurs salariés.
31:18 - On vit très mal la situation.
31:20 On a un redressement judiciaire suite à cette situation de crise.
31:24 On espère pouvoir rebondir.
31:27 - Ce sont nos convictions qui en prennent un coup.
31:29 L'idée aujourd'hui, c'est de se dire sur quoi on va rebondir.
31:35 Leurs convictions, ces maraîchers bio depuis deux générations,
31:40 ont donc décidé de les mettre de côté quelque temps.
31:44 - C'est des carottes qui vont pousser.
31:46 Avant, c'était une parcelle qui était en bio
31:48 et aujourd'hui, c'est une parcelle qui va être conduite en non bio.
31:52 D'ici quelques semaines, engrais et pesticides reviendront sur cette exploitation.
31:58 Et ils ne sont pas les seuls.
32:00 L'an dernier, 3380 agriculteurs se sont déconvertis contre 2510 en 2021.
32:09 Alors, pour soutenir la filière, le ministre de l'Agriculture
32:12 a annoncé un deuxième plan d'urgence pour 60 millions d'euros.
32:18 - Des mesures de court terme pour gérer l'urgence, pour éviter les déconversions.
32:20 Des mesures de moyen terme qui s'adressent tout autant à ceux qui sont déjà convertis
32:24 qu'à ceux qui voudraient aller vers la conversion en agriculture biologique
32:27 parce qu'on a besoin de redonner et de l'espoir et de la fierté.
32:31 Ils en ont besoin aux producteurs bio pour leur dire que pour nous,
32:34 c'est l'une des voies que nous souhaitons encourager.
32:37 Cela sera-t-il suffisant pour enrayer l'hémorragie ?
32:41 Et surtout pour que la France tienne ses engagements ?
32:44 Atteindre 18% de surface agricole bio en 2027
32:49 contre plus de 10% seulement en 2021.
32:54 - Marie Tandeli, vous avez délaissé le bio parce qu'il était trop cher ?
32:59 - Je voulais revenir sur le tout début. Vous avez commencé par parler de l'inflation.
33:02 Je vais quand même avoir un mot parce qu'il y a un Français sur dix
33:06 qui est dans la précarité alimentaire.
33:08 Et que parmi les plus précaires en France, 40% ont supprimé un repas par jour
33:16 et 53% ont réduit les portions dans les assiettes et celles de leur famille.
33:20 C'est un chiffre qui est assez terrible.
33:21 Il y a un problème d'inflation qui touche l'alimentaire de manière générale.
33:25 Pour le sujet du bio, ce qu'on voit là, c'est que ça devrait être plus accessible pour tout le monde.
33:30 Je ne suis pas d'accord pour dire qu'il y a l'élite qui a le droit de manger bien,
33:34 et sain, et bio, et local, et tout ça.
33:37 - Ce n'est pas ça, mais elle a le pouvoir d'achat.
33:38 - L'inflation a moins touché le bio, d'ailleurs, puisqu'il n'y a pas d'intérim.
33:42 - La question, c'est est-ce que l'alimentation de qualité est accessible à tout le monde
33:45 ou est-ce qu'on condamne finalement 40 millions de Français à manger de l'agro-industriel,
33:51 les pesticides, sans même toujours savoir exactement ce qu'on mange ?
33:55 - La solution, c'est quoi, alors ?
33:56 On aide massivement, on subventionne ?
33:58 - Ce que je voulais vous dire sur le bio, c'est qu'il faut bien comprendre
34:01 que le bio, ça se prête très mal aux calculs juste économiques.
34:04 Aujourd'hui, on est dans un système capitaliste, et donc il y a l'offre, il y a la demande,
34:07 et vous voyez comment ça peut marcher.
34:09 Le bio, c'est bien plus que ça.
34:10 Parce que, je vous prends l'exemple d'une salade, je vous donne des chiffres de 2020,
34:14 donc ça a évolué avec l'inflation, mais une salade bio, vous la payez en 2020 en moyenne 1 euro.
34:19 Une salade conventionnelle, pas bio, vous la payez en moyenne 70 centimes.
34:23 Donc vous pouvez dire "c'est vachement mieux, c'est moins cher".
34:25 Sauf que la salade, accrochez-vous bien à 70 centimes,
34:28 combien coûte-t-elle à la société ? C'est mon quiz maintenant pour vous.
34:31 Est-ce que vous savez combien elle coûte à la société ?
34:32 - Non, mais j'imagine en termes de sécurité sociale, on ne s'y retrouve pas.
34:35 - 1,50 euro.
34:36 - Entre 17 et 27 euros.
34:38 Parce que vous prenez en compte des problèmes de santé, la dépollution de l'eau,
34:42 qu'on paye tous comme citoyens par nos cotisations d'usagers pour l'agence de l'eau,
34:46 le climat, ce que ça implique pour le climat, les déchets,
34:50 et évidemment les coûts pour la santé, pour la sécurité sociale.
34:53 C'est-à-dire que quand on nous dit le bio, le modèle économique...
34:56 - Et la bio, elle coûte combien à la société ?
34:57 - 1 euro.
34:58 Il n'y a pas d'externalité négative sur l'air, sur l'eau, etc.
35:02 - Mais elle coûte beaucoup plus cher aux producteurs, en termes de main-d'oeuvre...
35:05 - Oui, mais ce que je veux vous dire, c'est que ce calcul est complètement artificiel.
35:08 On est en fait dans une concurrence déloyale entre un conventionnel,
35:12 qui est en fait très largement subventionné, y compris par les aides,
35:15 la PAC, l'aide européenne, qui en France a des critères spéciaux qui favorisent absolument pas le bio.
35:20 - Même s'il y a eu beaucoup d'aides de la PAC quand même pour le bio.
35:22 - Mais vous savez, la PAC, il y a deux volets.
35:23 Il y a le premier volet, et vous êtes en fait très encouragé quand vous êtes productiviste.
35:27 C'est des aides à l'hectare.
35:28 Par exemple, si vous êtes éleveur, que vous produisez du soja pour nos intensifs irrigués
35:32 pour nourrir vos élevages, vous êtes beaucoup mieux financé par la PAC
35:35 que si vous faites du pâturage, par exemple.
35:37 C'est comme ça. C'est les critères qu'appliquent l'Europe et la France.
35:40 Et donc, vous êtes déjà très desservis là-dessus.
35:42 Et donc, bien sûr, quand vous êtes bio, vous avez une petite aide en plus,
35:44 mais qui ne compense jamais l'aide que vous ratez sur ce volet.
35:48 - Avec une réduction aussi des aides à la conversion, là.
35:50 - Avec aussi une réduction des aides à la conversion.
35:51 - Au profit du HVE, la haute valeur environnementale.
35:54 - Alors voilà, maintenant, on nous dit, nous, on démocratise,
35:56 on fait haute valeur environnementale.
35:57 - HVE, voilà.
35:58 - Haute valeur environnementale, ça ne veut rien dire.
36:00 - Il peut y avoir des pesticides dans le HVE.
36:02 - Mais il y en a quasiment toujours, d'ailleurs.
36:03 Quelqu'un qui crée une aire de nettoyage, de lavage,
36:06 pour son pulvérisateur sur sa ferme a le label HVE.
36:09 Quelqu'un qui ne change rien à sa manière de produire,
36:11 mais qui met trois panneaux solaires sur son hangar, ce qui est très bien,
36:14 va être HVE.
36:15 Et donc, vous achetez des produits HVE qui n'ont rien,
36:18 dans ce que vous avez dans l'assiette, spécifiquement environnemental.
36:21 Et donc, c'est très grave ce qui est en train de se passer,
36:22 parce qu'on est à un moment où jamais les gens n'ont eu autant conscience
36:25 de l'urgence climatique, sanitaire, biodiversité, etc.
36:29 Et en fait, on déconsidère le bio.
36:31 Les politiques publiques sèment la confusion.
36:33 Et vous avez là un ministre que je trouve au condre de l'hypocrisie,
36:35 parce que les politiques publiques, ce n'est pas moi qui les mène, c'est lui.
36:38 Et donc, quand on voit qu'on présente le bio comme
36:40 "Ah, mais c'est très largement subventionné, sinon ce n'est pas rentable",
36:43 excusez-moi, si on prenait en compte le coût pour la société
36:45 et les externalités négatives,
36:48 les externalités tout court d'ailleurs des productions,
36:50 le bio est largement plus vertueux, y compris économiquement,
36:53 sanitairement, environnementalement, tout, que le conventionnel.
36:56 Et ce débat, on a très peu d'endroits où on peut l'avoir.
36:57 En France, vous connaissez le poids du lobby.
36:59 C'est des sujets dont c'est très, très difficile de parler.
37:02 - Je suis contente que tu puisses te faire...
37:03 - C'est la faute des lobbies aujourd'hui, si on en est là,
37:06 et si le bio n'avance pas ?
37:07 - Vous voyez bien que le ministère de l'Agriculture,
37:09 il travaille main dans la main avec certains syndicats agricoles,
37:12 c'est quasiment une cogession, on le dit parfois, et moi je dis ça.
37:14 Je n'ai rien contre l'agriculteur qui défende leur métier,
37:17 je sais dans quelles conditions ils vivent, ce n'est pas eux le problème.
37:19 Je ne pense pas que ce soit les écologistes non plus,
37:21 mais à un moment, il faut ouvrir la voie.
37:22 Il y a un agriculteur qui se suicide tous les deux jours,
37:25 il y a 200 exploitations qui ferment chaque semaine en France,
37:28 qui disparaissent, nous on a un projet...
37:30 - Revenons sur le bio, ça c'est autre chose.
37:32 - Non mais nous on veut redonner, ça sert à ce métier,
37:33 et aujourd'hui en fait je pense que ça ne va à personne.
37:35 Et par ailleurs, sur le bio, vous dites qu'il n'y a pas assez de consommation,
37:39 en fait nous dans les villes écologistes, on prend nos responsabilités.
37:41 La ville de Lyon, à la fin du mandat en 2026,
37:44 sera à 100% de bio dans la cantine,
37:46 et 50% produit localement dans un rayon de moins de 200 km.
37:49 - Mais accessible ? Accessible pour tout le monde ?
37:51 - Oui parce que les prix ne vont pas augmenter,
37:53 même plutôt ils baissent parce qu'on réduit le gaspillage, etc.
37:55 C'est ça qu'il faut faire, et c'est bien pour les enfants,
37:58 c'est bien pour les parents, c'est bien pour les agriculteurs.
37:59 - Bah donc il faut le faire localement, alors ça peut être local,
38:02 et ce n'est pas national.
38:03 - Vous voyez la loi Egalim qui a été votée,
38:05 qui disait qu'il faut 20% de bio dans la cantine en 2020.
38:08 Vous savez combien il y en était en 2020 ?
38:09 À 6%. C'est-à-dire que ce pays fixe toujours des objectifs,
38:12 mais ne les respecte même pas.
38:13 - Et les 20% ne sont pas encore atteints.
38:14 - Et à la fin, on n'est pas juste une question...
38:16 - Mais si vous dites que ce n'est pas compatible avec un système capitaliste,
38:19 puisque c'est bien ce que j'ai compris...
38:20 - Je vous dis qu'on ne peut pas tout résumer à la loi de l'offre et de la demande.
38:22 - Mais quel doit être le système pour encourager le bio à construire autour du bio ?
38:26 - En fait, je pense qu'il faut des politiques publiques très courageuses
38:30 qui montrent aux gens, très publiquement,
38:32 mais c'est la Cour des comptes qui le dit, donc je vais dire,
38:34 il faut sortir les rapports, qui dit "votre salade à 1€,
38:36 en fait, elle coûte 27% à la société,
38:37 et c'est quand même vous qui payez à la fin,
38:39 c'est toujours nous qui payons à la fin".
38:40 Et voilà, rééquilibrer du coup les prix.
38:42 Nous, on demande aussi un chèque alimentaire de 150€...
38:44 - Ça ne permettra pas au système capitaliste de ne plus exister autour du marché des salades.
38:47 - Donc on fait quoi ?
38:48 - Je ne sais pas, je vous pose la question pour ça ?
38:50 - On va se faire empoisonner ?
38:51 - Qu'est-ce qu'on fait ?
38:51 - Mais bien sûr qu'on peut le faire.
38:52 Pourquoi on est les derniers d'Europe sur ces sujets-là ?
38:55 Tous les autres arrivent, sauf nous.
38:56 Sur la manière dont les aides à la PAC sont...
38:59 Après, les critères sont mis...
39:01 - Parce que les terres cultivées en bio, on est les premiers, non ?
39:03 - Non, mais on est le pays où le bio est le moins avantageé
39:06 par la manière dont la PAC est distribuée en France.
39:08 - Ça c'est autre chose.
39:09 - C'est des politiques publiques.
39:10 - Oui, très bien.
39:11 - Donc c'est un vrai problème.
39:12 Et derrière, ce n'est pas que l'assiette, la santé, etc.
39:15 C'est le nombre de pesticides.
39:16 Vous savez, en pesticides, on avait dit qu'on allait...
39:18 Entre 2009 et 2018, on devait baisser de 50% les pesticides en France.
39:23 C'est ce qui avait été annoncé publiquement.
39:24 Vous savez combien on a fait ?
39:25 Plus 20% de pesticides vendus sur cette période.
39:28 Alors qu'on devait baisser de 50%.
39:29 Et à la fin, au bout de la chaîne,
39:31 on a 800 millions d'oiseaux qui ont disparu en Europe
39:35 entre les années 80 et aujourd'hui.
39:37 Et c'est très largement à cause de ça,
39:38 à cause de l'agriculture productiviste.
39:40 Et donc c'est 20 millions d'oiseaux qui disparaissent chaque année.
39:43 25% des oiseaux ont disparu en Europe depuis les années 80.
39:45 60% des oiseaux déchantent.
39:47 C'est Caroline Carson qui a écrit un livre là-dessus,
39:49 il l'a appelé "Printemps silencieux".
39:51 Et vous voyez, ce silence,
39:52 ces oiseaux qu'on n'entend plus, pour nous écologistes,
39:53 c'est assourdissant.
39:54 - Mais quand on fait du bio, on produit moins.
39:55 - Et l'alimentation, c'est ça aussi.
39:57 - Alors comment on fait pour nourrir toute la population
39:59 si on produit moins et si on n'importe pas ?
40:01 - On installe plus de paysans.
40:03 Et nous, ce qu'on prône chez les écologistes,
40:04 ce qu'on a défendu à la présidentielle
40:05 et qu'on continuera de défendre,
40:06 il y a un collectif Nourrir aussi qui rassemble plein d'assos
40:08 qui défend ça, c'est un million de paysans en France d'ici 2050.
40:12 - Mais on ne les installe pas comme ça d'un coup de baguette magique.
40:15 - Personne ne dit ça, il n'y a que vous qui dites ça.
40:16 - Non, non, non, je ne dis pas non,
40:17 mais il faudra les faire venir à la terre.
40:18 - Parce que pour l'instant, ils se désinstallent
40:20 d'un coup de baguette magique.
40:21 Donc si vous voulez bien, on va essayer de faire autre chose.
40:23 Et la réalité, c'est que d'ici 2050, c'est possible que ça crée plus d'emplois.
40:28 Parce que vous savez, aujourd'hui, on a des aides à l'hectare, etc.
40:31 La réalité, c'est que ce n'est pas vrai que les paysans vivent mieux avec ce système.
40:35 Ils produisent plus, mais il y a moins d'emplois.
40:36 - Pour les grandes exploitations, si, mais pas pour les petits.
40:38 - Oui, il faut être un très gros.
40:39 Et en fait, c'est un système qui est fort avec les faibles et faible avec les forts.
40:43 Donc ça ne va pas.
40:44 - Donc ça se négocie au niveau européen ?
40:46 - Non, parce que la PAC, c'est une aide européenne,
40:48 il y a un cadre européen, mais chaque pays est assez libre de ce qu'il en fait.
40:51 Il y a beaucoup de marge de manœuvre.
40:52 - Donc la faute au ministère de l'Agriculture ?
40:54 - La manière dont la France a fait ce qui s'applique depuis le 1er janvier 2023,
40:58 oui, est un vrai sujet.
40:59 Et vous voyez, là, le ministre dit "C'est pas juste, oh là là, on va trouver des solutions".
41:03 Mais c'est bien leur critère qui aboutit à ça aujourd'hui.
41:06 Et c'est sa responsabilité de ministre, parce que si ce n'est pas de sa faute à lui, alors je ne sais pas...
41:09 - Mais il faut que ça se fasse en douceur aussi, parce que sinon les agriculteurs vont...
41:12 - En fait, ça fait 40 ans, vous voyez, le chiffre sur les oiseaux, c'est depuis les années 80.
41:17 Caroline Carson, qui dit "Printemps silencieux", qui parle des oiseaux qui disparaissent, son livre, il est de 1962.
41:22 Donc moi, je ne peux plus entendre qu'il faut que ça se fasse en douceur, etc.
41:25 Evidemment qu'il faut que ça se fasse en douceur, mais c'est un argument pour ne le faire jamais.
41:28 Et je vais vous dire, à force de le faire jamais, ça va se faire pas en douceur du tout,
41:32 et pas par des politiques publiques.
41:33 Quand il va faire +4 degrés, en fait, ça va pas être en douceur du tout.
41:36 Quand il n'y aura plus d'eau cet été, ça va pas être en douceur du tout.
41:38 La nature, à un moment, va reprendre ses droits.
41:41 Et franchement, ça va être très dur pour tout le monde.
41:44 Très très dur pour tout le monde, y compris pour les agriculteurs qui vont vivre un été très difficile.
41:48 - Juste un petit mot de commentaire.
41:49 Marine Tondelier, vous aviez applaudi dès demain.
41:51 Le Sri Lanka a essayé de se convertir au 100% bio.
41:53 C'était une révolution, on avait dit "c'est formidable".
41:55 Finalement, ça a été un échec épouvantable.
41:58 Les paysans, comme le disait Brigitte, ne produisaient pas assez, ne gagnaient pas assez,
42:01 on produisait pas assez pour la population locale, il n'y a pas de souveraineté.
42:04 Ça s'est complètement effondré.
42:05 Donc c'est un peu plus compliqué que vous le dites.
42:06 - Oui, mais en fait, j'ai l'impression qu'il y a un cynisme ambiant où il faut démontrer que ça ne marchera jamais.
42:11 - Non, mais je n'ai pas de cynisme, non.
42:14 Ce n'est pas du cynisme.
42:15 - C'est de la volonté politique.
42:16 - Non, mais il y a un truc, il y a toujours quelqu'un qui est super content de me démontrer que ça n'a pas marché.
42:18 - Non, mais non, je le regrette, mais ça s'est cassé la figure quand même.
42:21 - Oui, mais vous me donnez ça pour dire "du coup, ça ne marche pas, donc on continue".
42:25 Mais on ne peut pas continuer.
42:26 Le système actuel est voué à l'échec.
42:27 On est dans une vraie impasse.
42:29 Et c'est à un moment une erreur politique lourde que de le nier, que de promettre aux agriculteurs qu'on les aime et qu'on va tout faire pour que ça ne change pas.
42:36 Ça changera de gré ou de force.
42:39 Et pas du fait des écolos.
42:40 Donc oui, il y a des chemins d'espoir qui sont possibles.
42:43 Ça marche le bio dans plein d'endroits.
42:45 Il n'y a pas de raison qu'on soit le dernier pays d'Europe à aider le bio.
42:48 Par exemple, ça, ce n'est pas normal.
42:49 C'est un vrai parti-pris politique qui a des conséquences lourdes.
42:52 Et donc nous, nous nous battrons pour défendre les filières bio.
42:54 - Alors on va continuer de toute façon, à part les vaches.
42:57 Et celle de ceux qui pourront y avoir accès, c'est-à-dire tout le monde, par un chèque alimentaire qui soit accessible à tout le monde.
43:02 Une vraie sécurité sociale alimentaire.
43:04 Parce que l'alimentation, c'est bien plus que de l'alimentation.
43:06 D'ailleurs, c'est la santé.
43:07 - Chèque alimentaire bio, j'imagine.
43:09 - Exactement.
43:10 Pour avoir au moins accès à des produits de qualité, ce sera déjà bien.
43:13 - Entendu.
43:13 Alors après l'agriculture, on va évoquer l'élevage et le bien-être animal avec la construction d'un poulailler géant dans Lyon.
43:19 On en parle et on met les pieds dans le plat.
43:22 [Générique]
43:27 - Un est en train de sortir de terre, mais il y en a d'autres.
43:29 Donc ce sont ces méga-poulaillers de la discorde à plusieurs hangars abritant 40 000 poulets, voire 90 000.
43:35 Devraient bientôt avoir le jour dans Lyon pour produire des volailles bon marché.
43:38 Mais leur construction suscite la polémique avec un tas d'inquiétudes pour les populations voisines.
43:42 C'est un reportage signé France Télévisions avec Pierre-Micaël Carniel.
43:49 Des tonnes de terre retirées à la tractopelle.
43:52 Dans Lyon, ce champs-rotonné est au cœur d'une polémique.
43:56 La construction d'un poulailler pouvant accueillir jusqu'à 40 000 volailles.
44:00 Eric Bourdon est céréalier.
44:02 Il n'a jamais élevé de poulet.
44:04 Pourtant, le projet est énorme.
44:07 Un hangar aussi long qu'un terrain de football.
44:10 - Ce qu'on va produire, c'est des poulets standards.
44:15 Donc on sait très bien que le poulet standard, c'est du poulet de 41 jours.
44:19 Que c'est pas du poulet élevé en ronde plein air.
44:22 C'est pas du poulet bio.
44:23 C'est pas du poulet Labelle qui sont produits beaucoup.
44:26 Mais à l'heure actuelle, on fait ça parce que le marché le demande.
44:32 Son exploitation n'était plus rentable.
44:34 L'agriculteur a donc accepté l'offre d'un puissant industriel, Duc.
44:38 Filial de l'entreprise néerlandaise Ploukon.
44:41 Leader européen de la volaille.
44:44 Selon le céréalier, l'industriel prend en charge la moitié des travaux, soit 300 000 euros.
44:50 Dans le village de Sergine, le chantier crée la discorde chez les habitants.
44:56 - Hygiène et tout le truc, y a pas de problème.
44:58 - Si.
44:59 - Mais c'est vrai que...
45:00 - Si.
45:01 Vous croyez que c'est agréable, vous ouvrez vos fêtes, vous sentez le caca de poule,
45:04 vous sentez tout ce que vous voulez.
45:05 Bah non.
45:06 Donc en bas, je veux pas.
45:08 - Faut que tout le monde travaille, c'est toujours un problème.
45:12 C'est aussi dur pour les agriculteurs que pour nous, les retraités.
45:16 C'est compliqué.
45:19 - C'est une honte.
45:20 - Pourquoi ?
45:21 - Bah parce que vous vous rendez pas compte, la maltraitance des animaux.
45:24 Y a je sais pas combien de poules dedans.
45:26 C'est horrible.
45:28 La crainte numéro 1 des opposants, voir dans leur village ces images épouvantables,
45:33 filmées par L214 en 2020 dans une autre antenne du groupe Duc.
45:39 Pourtant, ce projet est défendu par une majorité d'élus locaux.
45:43 - Il faut bien se doter de moyens si on veut répondre à la demande.
45:46 Si on ne le fait pas, on va devoir importer avec les risques sanitaires que ça comporte.
45:51 Je trouve que c'est une bonne chose pour le consommateur, nos céréaliers et pour l'économie locale.
45:56 Duc prépare déjà l'arrivée du mégapoulailler.
46:00 En décembre, l'entreprise a reçu toutes les autorisations préfectorales
46:04 pour passer de 250 à 400 tonnes de volailles abattues par jour.
46:09 L'élevage dans Lyon commence à son activité en 2024,
46:12 mais la filiale voit plus grand et projette déjà de construire dans l'aube
46:16 un bâtiment pouvant accueillir cette fois-ci plus de 90 000 poulets.
46:21 - Marine Tondonnier, je me fais l'avocat du diable, ça va créer des emplois.
46:26 Les autorités locales le disent.
46:29 On a une dame qui dit qu'il faut bien qu'on travaille.
46:32 Le céréalier qui ne pouvait pas se munir de ses besoins construit ce hangar.
46:36 Finalement, ce n'est pas si mal que ça, tout n'est pas acheté.
46:39 - On en vient exactement au problème que je vous décrivais précédemment.
46:42 Les politiques publiques font ce monsieur l'explique très bien dans le reportage.
46:46 Il dit que la production n'était plus rentable.
46:48 Quand vous voyez le nombre de subventions,
46:50 vous voyez bien que c'est lié aussi à la manière dont dans ce pays
46:53 on rémunère les agriculteurs ou pas.
46:55 Et de l'autre côté, il dit que là, il va gagner beaucoup d'argent.
46:58 Plus qu'en tout cas aujourd'hui.
47:00 C'est un calcul économique.
47:02 Et pour moi, la santé, l'alimentation, l'environnement,
47:06 l'habitabilité de la planète, puisque c'est bien de ça dont il s'agit à la fin et à horizon dans 30 ans,
47:10 ne peuvent pas être résumés à un calcul économique.
47:12 - On ne peut pas s'affranchir de toutes les règles économiques.
47:14 - Je veux bien qu'on fonce dans le mur à grande vitesse
47:16 et qu'on fasse en sorte que la planète ne soit plus habitable dans 30 ans
47:19 juste parce que nos calculs économiques montraient que c'est ça qu'il fallait faire.
47:22 Ça n'a aucun sens.
47:25 Je ne vous parle même pas de la dignité animale
47:28 et du fait qu'on juge le degré de civilisation d'une société
47:31 et la manière dont elle traite ses animaux.
47:33 Les images qu'on voit dans ses abattoirs, il faut pouvoir les soutenir
47:36 si on décide de manger du poulet ou de la viande, etc.
47:39 - Vous faites confiance à celle de 114 de toute façon pour aller jeter un oeil dans cet abattoir,
47:43 dans ce poulailler plutôt, quand il sera en service.
47:46 - Evidemment, mais heureusement qu'ils font ça.
47:48 Parce que ça a permis l'évolution de la législation, des mesures fortes.
47:51 Parce que quand l'opinion publique sait, elle ne laisse pas faire.
47:54 Donc il y a des évolutions de législation, mais il y a toujours ensuite des dérogations
47:57 sur le broyage des poussins, vous vous rappelez de ces choses-là, complètement absurdes.
48:00 C'est horrible ce qui se passe dans ces abattoirs.
48:02 - Mais on parle toujours de L214, mais derrière ça, il y a aussi du lobbying.
48:05 Il y a aussi le lobbying vegan derrière ces L214 et ceux qui dénoncent le mal-être animal.
48:11 - Alors quels sont les problèmes ?
48:13 - À qui ils font du mal ? Expliquez-moi à qui ils font du mal.
48:16 - Aux éleveurs.
48:18 - Nous chez les écologistes, on n'est pas contre l'élevage.
48:22 Regardez, Benoit Biteau, qui est député européen.
48:24 - Il y a beaucoup de lobbyistes vegans derrière cette association quand même.
48:27 - Oui, mais ce que je vous explique, c'est qu'il y a des lobbies dans le milieu énergétique,
48:32 agroalimentaire, dans certains milieux, qui, pour le coup, causent des vrais problèmes humains
48:37 pour la santé, pour l'environnement, qui sont climaticides, etc.
48:41 Quand on parle du lobby vegan, comme si c'était les gens à abattre,
48:44 ils ne font de mal à personne.
48:46 Ils ont le droit de défendre leur truc et de...
48:48 Excusez-moi, quand ils montrent ces images, moi je trouve que c'est d'intérêt public
48:52 qu'on connaisse ces images.
48:53 Mais ça, ça n'a rien à voir avec l'élevage, c'est de l'industrie.
48:56 C'est faire des processus industriels avec du vivant, comme si c'était des objets.
49:00 - Mais il y a quand même un marché vegan derrière ça.
49:02 On trouve plein de produits vegans aujourd'hui dans les supermarchés.
49:05 - D'accord, moi je n'en consomme pas.
49:06 Mais ce que je vous dis juste, on ne peut pas dire l'écologiste, c'est contre l'élevage.
49:08 - Il y a aussi un marché économique derrière le vegan.
49:09 - Benoit Biteau, qui est paysan écologiste et qui est député européen, il est éleveur.
49:13 Il fait des vaches, il le fait avec ces méthodes qui sont respectueuses du vivant.
49:18 Qu'est-ce que mangent les animaux ?
49:21 - Oui, mais là on en arrive à ce que disait Brigitte,
49:23 c'est qu'on n'arrive pas à produire assez de bœuf pour nourrir tout le monde.
49:26 Là, ces poulets sont aussi destinés à des poulets bon marché pour des gens qui n'ont pas de pouvoir d'achat.
49:30 - On en revient aussi à ce que je disais moi,
49:32 que peut-être il faut moins manger de viande et de meilleure qualité.
49:35 Et que je ne suis pas d'accord qu'à chaque fois on dise...
49:38 Parce que ce que vous dites, c'est que c'est de la faute des pauvres ces élevages.
49:40 - Je n'ai pas dit ça. Non, non, non, non.
49:42 - Vous dites que c'est pour que les pauvres aient aussi de la faute.
49:44 - Non, non, non, vous ne pouvez pas dire ça.
49:46 - Premièrement, ce n'est pas de leur faute.
49:47 Et deuxièmement, ça veut dire quoi ?
49:48 Ça veut dire qu'il y a des gens qui ont le droit de manger des animaux élevés en plein air.
49:51 Et puis que les pauvres, s'ils veulent la graine, doivent manger ces trucs dégueulasses.
49:54 Dégueulasses pour les animaux et dégueulasses pour les humains et pour leur santé.
49:57 Donc moi, je ne suis pas d'accord.
49:58 Et je trouve que dans ce pays qui est champion de la subvention de l'agriculture...
50:02 - Mais personne n'est d'accord avec ça. Une fois que vous avez dit ça, vous n'avez rien dit.
50:04 - Il faut détourner les ailes.
50:05 Et il faut encourager celles et ceux qui travaillent de manière vertueuse.
50:08 Et tous ensemble, oui, on peut manger moins de viande et de meilleure qualité.
50:12 Ce sera mieux pour tout le monde.
50:14 Et vraiment, je pense qu'on arrive à la limite où tout le monde voit bien dans son assiette...
50:18 - Est-ce qu'un pays a réussi ça ?
50:19 - Dans le cas de la France, c'est hyper angoissant.
50:21 - Est-ce qu'un pays a réussi cette équation dans le monde ?
50:23 - Mais ce n'est pas un pays, ce n'est pas hop, tout d'un coup, ça se fait.
50:26 Déjà, ce n'est pas qu'un problème français.
50:27 C'est une marche en avant qu'on doit faire ensemble.
50:29 - Est-ce qu'on peut s'inspirer d'un modèle ailleurs ?
50:31 - Oui, je pense que la plupart des pays du monde, dans une grosse majorité,
50:35 mangent beaucoup moins de viande que la France.
50:37 - Ce n'est pas vrai, les pays.
50:38 En développant la consommation de viande, on augmente.
50:40 En Angleterre, au Brésil.
50:41 - Oui, mais c'est vrai que ça augmente.
50:45 Vous confondez deux choses.
50:47 Combien ils mangent par an, et est-ce que ça augmente ou ça baisse ?
50:49 - Tous les pays émergents, la consommation, puisqu'il y a des classes moyennes qui arrivent sur le marché,
50:52 elles mangent et elles consomment de la viande.
50:54 - Vous comprenez qu'on ne dit pas la même chose.
50:56 Je vous dis qu'on mange beaucoup plus de viande que les Indiens.
50:58 Vous me dites que les Indiens, ça augmente.
50:59 Ok, ça augmente, mais vu d'où il partait, ce n'est absolument pas le niveau de la France.
51:03 Il faut arrêter un moment de se dire qu'en France, tout est bien et qu'il y a toujours un pays qui fait pire.
51:07 - Non, mais là, je cherche le pays qui fait mieux pour qu'on s'en inspire.
51:10 Je cherche justement le pays auprès de vous sur lequel on pourrait s'inspirer.
51:14 - Énormément.
51:15 Et par ailleurs, énormément.
51:16 - Mais lesquels ?
51:17 - Sur la viande, je pense que les Etats-Unis doivent être au-dessus de nous en viande.
51:21 L'Allemagne sûrement.
51:22 - Mais les Etats-Unis, c'est n'importe quoi.
51:24 Les vaches intensives.
51:25 On ne va pas comparer les élevages américains.
51:27 - Oui, mais on ne peut pas discuter comme ça.
51:29 Le truc, c'est que premièrement, moi je vous parle de la France là, mais c'est un problème mondial.
51:33 - Il y a des hormones dans la viande américaine, vous n'allez pas prendre l'Amérique comme exemple.
51:36 - Je vous dis qu'on consomme moins de viande, plus de viande que dans la plupart des pays, sauf peut-être les Etats-Unis.
51:42 Vous avez votre raisonnement et vous ne m'écoutez pas, vous partez sur...
51:45 - Non, moi je vous promets, c'est pour ça que je vous ai mal compris.
51:47 Je veux un pays dont il faudrait s'inspirer pour notre politique alimentaire.
51:51 - Et pourquoi ce n'est pas nous qui devrions inspirer les autres, en fait, à un moment ?
51:53 - Ah, bah donc ça veut dire que personne ne l'a encore fait et qu'il faut qu'on le fasse.
51:56 On est dans les pires pays du monde là-dessus, donc il faut arrêter de nous dire quel pays est le mieux.
52:02 C'est quasiment tous les autres, donc ça c'est simple.
52:04 Et par ailleurs, il faut qu'on arrive à être vertueux, à développer ce chemin que de toute manière on devra implanter.
52:10 Je ne vous dis pas que c'est facile, sinon on l'aurait sûrement déjà fait.
52:12 Je vous dis juste que l'entièreté de cette humanité, ensemble, est en train d'aller dans le mur
52:16 et qu'on a deux choix, continuer à accélérer en disant "on n'a qu'à bouffer des gros steaks en prenant l'avion
52:20 et en mettant plein d'eau partout et on crame tout pendant dix ans mais au moins on aura bien vécu"
52:25 ou on essaye de faire en sorte que nos enfants et nos petits-enfants puissent vivre.
52:28 Ce n'est pas juste "est-ce qu'ils auront encore des poulets et qu'ils seront éveillés en même temps".
52:31 Et vous l'avez dit, c'est à nous de montrer l'exemple et c'est à la France de le faire.
52:35 Au niveau européen, l'élevage en cage s'est terminé en 2030.
52:37 Il y a une pétition citoyenne européenne et la commission a dit "en 2030 c'est fin de l'élevage en cage, point".
52:43 Ce n'est pas tolérable d'avoir de l'élevage comme ça.
52:45 On va se mettre d'accord, on va passer au dessert.
52:47 Allez, vous avez pêché mignon.
52:53 Je ne sais pas si c'est vertueux mais ce sont des très belles petites crêpes au sucre, mais pas n'importe lequel.
52:57 Ce n'est pas du sucre.
52:59 Ce n'est pas du sucre ?
53:00 C'est de la vergeoise.
53:01 Oui, mais c'est obtenu à partir du sucre de betterave ?
53:04 Expliquez-nous.
53:05 C'est le sirop résiduel qui, au moment de la cristallisation du sucre, quand on raffine, il y a du sirop résiduel.
53:12 Et la cassonade, on dit cassonade dans le Nord mais vergeoise aussi dans d'autres pays.
53:16 Mais cassonade, on dit aussi pour le canard sucre.
53:19 Là, c'est du sucre de betterave.
53:21 Non, au moment de la cristallisation, c'est le sirop résiduel qui donne la cassonade que nous, on mange.
53:27 Donc, ce n'est pas raffiné, c'est marron, c'est un peu froncé.
53:31 Est-ce que c'est local ou vous trouvez que c'est meilleur ?
53:35 Chez nous, les crêpes, c'est la cassonade, c'est comme ça depuis toujours.
53:37 C'est comme ça, ça ne se distribue pas.
53:38 La vergeoise.
53:39 Il n'y a pas de crêpe au sucre chez nous.
53:40 J'attends l'avis de l'expert.
53:43 On ne sera peut-être pas d'accord sur l'élevage en cage, mais peut-être que vous pouvez vous rabibocher sur les crêpes.
53:48 Je trouve ça très bon et je suis un adepte de la cassonade.
53:52 J'ai l'impression que dans les supermarchés, on trouve souvent de la cassonade de canne à sucre et non pas de la cassonade de betterave.
54:02 Oui, après, c'est Béguin C, ce n'est pas une marque très écolo, mais qui fait la cassonade qu'on trouve dans les supermarchés.
54:09 C'est celle-là qu'on mange, mais c'est vrai que dans ma famille, tous les dimanche soir, c'est des crêpes.
54:14 Tous les dimanche soir ?
54:15 C'est vraiment le cas.
54:16 Et souvent, il en reste le lundi matin, ce qui est le bon côté d'en faire plein.
54:19 Après, il y a le débat, est-ce que dans la pâte à crêpes, on met de la bière, du rhum ?
54:23 Alors vous, vous mettez de la bière, j'imagine ?
54:25 Non, rien ou de la bière.
54:27 Ça fait un peu effet de levure, ça la rend plus légère, c'est ça ?
54:31 Oui, et puis ça lui donne un petit goût.
54:33 Donc tous les dimanche soir, c'est crêpes, samedi midi, c'est frites.
54:38 Frites, lamilliers, crêpes le soir.
54:40 Les semaines sont ponctuées de rendez-vous importants et alimentaires, ça c'est bien.
54:44 On finit toujours cette émission en musique.
54:46 Vous avez choisi celle-là, on l'écoute ensemble et vous nous dites pourquoi.
54:49 C'est Nina Simone ?
55:07 C'est Nina Simone.
55:08 Pourquoi ce choix ?
55:10 Il y a plusieurs versions de la chanson, il y en a une plus entraînante, celle-là, elle est plus pesante on va dire.
55:15 C'est une pianiste, une compositrice et une chanteuse américaine qui a aussi été
55:20 fer de lance du combat pour les droits civriques là-bas et qui est extrêmement courageuse.
55:25 Ce qui est intéressant, c'était au moment de "Retour de la guerre au Vietnam",
55:28 où elle dit "I got no shoes, I got no…" tout ce qu'elle n'a pas.
55:31 Et il y a une deuxième partie de la chanson où le rythme s'accélère,
55:33 elle dit "I got life" et elle célèbre pour le coup la vie, ce qu'on a.
55:37 C'est une chanson vraiment d'espoir pour le coup et de fierté et de dignité.
55:40 Elle est inspirante pour vous.
55:42 Très inspirante.
55:43 Merci Marine Tendelier d'avoir été notre invitation dans Politique à table.
55:46 Merci à H.E. François qui nous a régalé avec ses frites au maroilles et ses crêpes à la bergeoise.
55:51 Ce sera bientôt à la carte d'ailleurs apparemment.
55:53 Voilà ce sera à la carte.
55:54 Merci à vous tous de nous avoir suivis, on se retrouve la semaine prochaine
55:57 pour un nouveau numéro de Politique à table sur LCP.
56:00 [musique]
56:15 Merci.

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