• l’année dernière
Depuis des décennies, les Parisiens attendent de pouvoir se baigner dans la Seine. Cette activité pourrait devenir réalité grâce aux Jeux olympiques de 2024 qui forcent les autorités à passer à la vitesse supérieure. Une course de fond pour nettoyer le fleuve et le rendre aux habitants et aux athlètes. 
Un pari ambitieuxSe baigner dans la Seine est interdit depuis 1923. Un siècle plus tard, la mairie de Paris a promis de rendre à nouveau le fleuve baignable. Mais les premiers à en profiter seront les athlètes des Jeux olympiques 2024 avec les épreuves de natation : 10 km nage en eau libre, triathlon et para triathlon partiront du pont Alexandre III. "Ce n'est pas une folie, c'est une ambition", soutient Pierre Rabadan, adjoint à la maire de Paris en charge du sport, des Jeux olympiques et paralympiques et de la Seine. En 2022, sur les 15 jours correspondant à la période des Jeux olympiques, la qualité de l'eau était satisfaisante ou excellente 92 % du temps, ce qui aurait permis l'accueil des épreuves."L'exigence de la fédération internationale sera remplie et la qualité de l'eau sera bonne", déclare Pierre Rabadan, confiant.  Cette ambition a un prix : 1,4 milliards d'euros sur huit à dix ans. Mais, "les Jeux ont permis d'accélérer les investissements", affirme l'adjoint, qui souligne que l'amélioration de la qualité de l'eau profitera aussi au grand public. "La baignade pour les Parisiens démarrera à l'été 2025", dévoile-t-il, en invitant toutes et tous à se mettre "en maillot de bain pour profiter et découvrir la Seine d'une autre vision q... Lire la suite sur notre site web.
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Transcription
00:00 ...
00:06 Les Parisiens attendent ce moment depuis des décennies,
00:11 se baigner dans la Seine, enfin.
00:13 Aujourd'hui, les futurs JO de 2024
00:15 forcent les autorités à passer à la vitesse supérieure,
00:19 une course de fond pour nettoyer le fleuve
00:22 et le rendre aux habitants, après les athlètes.
00:25 Musique douce
00:27 ...
00:34 -On ne peut plus se baigner officiellement
00:37 dans la Seine depuis 1923.
00:39 ...
00:40 On travaille maintenant, depuis plusieurs années,
00:43 à améliorer la qualité de l'eau
00:45 pour se permettre de s'y baigner à nouveau.
00:48 ...
00:52 Dans le cadre des JO Paralympiques de Paris 2024,
00:54 il y aura plusieurs épreuves dans la Seine.
00:57 Le triathlon, homme-femme et relais mixte,
01:00 et le paratriathlon,
01:01 qui aura aussi, pendant les JO, la nage en eau libre.
01:05 C'est une épreuve de 10 km, donc en boucle.
01:07 ...
01:10 Ce n'est pas une folie, c'est une ambition.
01:13 D'abord, les JO ont permis d'accélérer
01:15 un certain nombre d'investissements
01:17 qui permettent d'améliorer la qualité de la Seine
01:20 et de pouvoir s'y rebaigner à nouveau
01:22 pour les épreuves, d'abord Olympique et Paralympique,
01:25 et ensuite, la baignade pour les Parisiens,
01:28 elle démarrera à l'été 2025,
01:29 un an après la fin des JO Paralympiques.
01:32 ...
01:36 Le budget global de l'assainissement de la Seine
01:39 est évalué à 1,4 milliard sur 8 à 10 ans,
01:43 et il concentre un certain nombre d'investissements
01:45 nécessaires pour améliorer cette qualité de l'eau.
01:48 ...
01:50 Tout ça est fait dans un cadre très réglementé.
01:53 On doit répondre à des exigences
01:55 européennes de qualité de l'eau.
01:57 ...
01:59 La qualité s'améliore. L'été dernier, par exemple,
02:02 sur le site qui accueillera les épreuves
02:04 des JO et Paralympiques,
02:06 sur la période des JO, donc sur les 15 jours,
02:09 92 % de ces jours-là,
02:11 la qualité de l'eau était satisfaisante ou excellente,
02:14 donc aurait permis l'accueil de ces épreuves.
02:16 L'exigence de la Fédération internationale
02:19 sera remplie ici, à Paris,
02:21 et la qualité de l'eau sera bonne.
02:23 Sans les jeux, on y serait sans doute arrivé,
02:26 mais peut-être en 30 ou 40 ans,
02:28 ce que là, on aurait été capable de faire en 8 à 10 ans.
02:31 On prend rendez-vous à l'été 2025,
02:33 toutes et tous en maillot de bain,
02:35 pour profiter et découvrir la scène
02:37 d'une autre vision que celle qui est la nôtre aujourd'hui.
02:40 ...
02:44 -Il reste peu de temps aux organisateurs des JO
02:47 pour y arriver, à rendre la Seine béniable
02:50 pour Paris 2020.
02:51 Et au-delà.
02:52 Le fleuve parisien s'est forgé une image de vastes décharges,
02:56 plastiques, mégots de cigarettes, trottinettes électriques
02:59 ou encore vélos, que touristes et Parisiens jettent à l'eau.
03:03 Chaque année, 350 tonnes de déchets sont repêchées.
03:06 Mais le principal obstacle à la baignade,
03:09 ce sont les eaux polluées.
03:11 En temps normal, les eaux de pluie
03:13 et les eaux usées qui sortent des habitations
03:15 sont mélangées et envoyées ensemble vers les eaux de Paris.
03:19 Mélangées et envoyées ensemble vers des stations d'épuration.
03:23 Le problème, c'est lorsqu'il pleut beaucoup,
03:26 le système sature et ces deux types d'eau
03:28 sont alors déchargées directement dans la Seine.
03:31 2 millions de mètres cubes, rien qu'en 2022.
03:34 Mais pour en finir avec la pollution,
03:37 il faut aussi s'attaquer aux péniches et aux habitations
03:40 qui devront obligatoirement être raccordées
03:42 au réseau d'égout avant 2024.
03:45 L'assainissement de la Seine est un travail de longue haleine.
03:49 Mais dès aujourd'hui, si l'on en croit la mairie de Paris,
03:52 il y aurait 90 % d'eau non traitée en moins
03:55 qui finit dans le fleuve par rapport aux années 2000.
03:59 Les progrès sont déjà là, mais après les athlètes,
04:02 il en faudra sans doute beaucoup plus
04:04 pour convaincre les Parisiens de piquer une tête.
04:07 Musique douce
04:09 ...
04:18 -Là, on est au bord de la Seine.
04:20 J'ai été prélever de l'eau
04:23 pour vérifier la quantité de bactéries fécales
04:27 qui étaient présentes dans cette eau.
04:30 ...
04:37 On doit mesurer la présence de deux espèces de bactéries.
04:41 Descherichia coli.
04:46 Et d'autre part, on doit mesurer la présence d'enterococque intestinaux.
04:50 Ce sont des bactéries fécales d'origine humaine.
04:55 Elles proviennent, pour l'essentiel,
04:57 des rejets des réseaux d'eau usée.
05:00 La deuxième source potentiellement importante,
05:05 c'est d'autres animaux à sang chaud qu'on aurait dans la ville.
05:09 Ces bactéries indicatrices fécales, en soi, elles ne sont pas dangereuses.
05:14 Leur intérêt, c'est d'être des indicateurs
05:17 de la présence de pollution fécale.
05:21 Et s'il y a pollution fécale,
05:23 il y a risque que des virus, par exemple,
05:26 transmis par les fessesses des hommes, soient présents aussi.
05:29 Et là, ces virus-là pourront être des virus dangereux.
05:33 De retour au labo,
05:37 on va mettre l'eau dans des petits flacons
05:40 avec des produits qui vont permettre à ces bactéries
05:44 de croître.
05:45 On va les placer dans une étube
05:48 à 37 degrés durant 18 ou 24 heures.
05:52 Quand les bactéries sont présentes dans l'eau,
05:55 la manip qu'on fait va faire apparaître une coloration bleue ou jaune
06:00 en fonction des types de bactéries qui sont présentes.
06:03 Actuellement, on est dans une fourchette
06:07 entre 100 et cherichia coli pour 100 ml
06:11 jusqu'à à peu près 1 000, 5 000.
06:14 Pour que l'eau de la Seine soit déclarée baignable,
06:19 il faut être en dessous de 900 et cherichia coli
06:23 pour 100 ml durant 90 % du temps.
06:26 Les bactéries fécales sont toujours présentes en Seine.
06:32 Toujours.
06:33 Ce n'est pas parce qu'on a quelques bactéries fécales présentes en Seine
06:36 qu'on ne peut pas se baigner.
06:38 Tout est une question de normes, de niveaux.
06:41 Il faut que le niveau soit suffisamment faible
06:45 pour que le risque d'attraper une maladie en Seine
06:49 soit extrêmement faible.
06:50 Ici, nous sommes sur le chantier du bassin au Sterlitz,
07:04 la plus grosse opération du réseau d'assainissement parisien.
07:08 Ce projet coûte 90 millions d'euros.
07:12 C'est comme une grosse piscine souterraine.
07:14 Ce bassin, sa vocation, c'est de donner au réseau d'assainissement
07:24 une capacité de stockage lors des épisodes pluvieux,
07:28 de se remplir, de laisser passer l'orage
07:31 et d'éviter ces déversements dans la Seine.
07:35 Quand il pleut, le volume d'eau dans le réseau d'égout
07:39 augmente d'un coup de manière très importante.
07:43 Pour éviter des débordements dans les rues,
07:46 on utilise aies et on utilise la Seine
07:49 comme soupape de sécurité.
07:51 La Seine sert d'exutoire, entre guillemets,
07:55 de poubelle de l'assainissement
07:57 de manière trop régulière par des déversements.
08:00 Demain, grâce à cet ouvrage,
08:04 les piscines d'eau seront interceptées
08:07 via un tuyau de 2,5 m de diamètre et de 600 m de long
08:10 entre là où nous sommes et le pont d'Austerlitz.
08:13 L'eau s'écoule gravitairement dans cet intercepteur,
08:16 rejoint le bassin qui lui fait 50 m de diamètre sur 30 m de profondeur.
08:21 Le volume est équivalent à 20 piscines olympiques,
08:24 souterraines, cachées.
08:25 Et le lendemain, après la pluie, en moins de 24 heures,
08:29 on pompe cette eau du bassin,
08:31 on la remet dans les égouts du boulevard de l'hôpital.
08:34 Elle sera traitée avant rejet au milieu naturel.
08:37 Ce type d'ouvrage va permettre de réduire les déversements en Seine
08:41 et donc, tout simplement, d'améliorer l'état écologique
08:46 de son écosystème, donc l'état de l'eau
08:48 et donc la qualité de l'eau aussi au sens sanitaire.
08:52 Les Jeux Olympiques, avec en ligne de mire
08:56 l'effet de baignade pour les athlètes puis pour le grand public après,
08:59 ont permis de donner un coup d'élan, un coup d'accélérateur
09:03 pour l'amélioration de l'état écologique de la Seine.
09:07 -Mais ce chantier titanesque ne résoudra pas un problème de taille.
09:13 La météo, avec potentiellement de gros orages,
09:17 comme c'est souvent le cas à Paris en été,
09:19 des orages qui mettraient encore plus sous pression
09:22 un système déjà fragile.
09:24 La modernisation des stations d'épuration
09:27 reste la clé de la stratégie parisienne.
09:31 Musique douce
09:33 ...
09:38 -Aujourd'hui, les filières de traitement
09:40 sont d'ores et déjà efficaces.
09:42 Il s'agit d'être encore meilleur,
09:44 d'ajouter des étapes de traitement complémentaires
09:47 pour contribuer à l'atteinte de l'objectif baignade.
09:50 ...
09:54 Parmi les actions engagées dans le cadre du plan baignade,
09:58 il s'agit de la modernisation des usines Marnaval
10:00 et de l'usine Seine-Valentin.
10:02 ...
10:04 Il s'agit d'intégrer sur les filières de traitement
10:07 des traitements dédiés à l'élimination des bactéries fécales.
10:11 L'usine Marnaval va être équipée de lampes ultraviolets.
10:14 Les eaux de rejet qui ont été traitées,
10:17 c'est-à-dire qu'on aura déjà enlevé la matière organique,
10:20 l'azote, le phosphore, on va faire passer ces eaux de rejet
10:23 à travers des rampes de lampes ultraviolets.
10:26 La lumière va irradier l'eau et, de ce fait,
10:29 les bactéries encore présentes vont être tuées, désactivées.
10:33 ...
10:35 Il faut garder à l'esprit que de très faibles volumes
10:38 d'eau usée introduite dans la rivière
10:41 apportent des quantités importantes de germes.
10:43 100 ml d'eau usée contiennent plusieurs millions de germes.
10:47 Lorsque ces eaux usées passent à travers nos filières de traitement,
10:50 elles en éminent une grande partie.
10:52 C'est bien, mais ce n'est pas suffisant
10:54 pour atteindre l'objectif bénévole.
10:56 Le fait est qu'en ajoutant ces étapes de traitement,
11:00 on va encore diviser par 1 000 les concentrations
11:04 dans l'eau qu'on va rendre à la rivière.
11:07 ...
11:08 Les deux usines d'épuration ont des positions stratégiques
11:12 puisqu'elles se situent à l'entrée de Paris.
11:14 Tous les efforts qui seront faits sur ces usines
11:17 pour gagner de la performance de traitement,
11:19 on le verra sur la qualité de la rivière
11:22 qui rentrera dans la ville de Paris.
11:24 -Le bassin de collecte de l'agglomération parisienne
11:27 est exceptionnel.
11:28 Plus de 9 millions de Franciliens
11:30 sont installés sur un fleuve qui a un faible débit.
11:33 Chaque jour, ces 9 millions de Franciliens
11:36 génèrent environ 2 millions de mètres cubes d'eau,
11:40 de milliards de litres.
11:41 On voit bien tout le caractère très sensible.
11:44 Ca permet d'apprécier l'ampleur du défi.
11:46 Ce défi est possible parce que, depuis 50 ans,
11:49 des efforts ont été faits pour améliorer la robustesse
11:52 et la performance de ces usines de traitement.
11:54 On peut être tout à fait optimistes
11:56 sur notre capacité à atteindre cet objectif.
12:00 Sous-titrage ST' 501
12:03 ...

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