Capucine Anav, influenceuse et comédienne, était l’invitée de BFMTV ce vendredi soir dans BFM Story. Elle s’est exprimée sur l’injonction de la Direction générale de la Répression des fraudes (DGCCRF) contre elle et plusieurs autres influenceurs.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Capucine Anna est avec nous. Bonsoir Capucine Anna, vous êtes influenceuse et vous faites partie justement de ces influenceurs qui se sont fait épingler par la répression des fraudes
00:09 pour pratiques commerciales trompeuses sur votre compte Snapchat. Ils vous ont reproché plusieurs choses, notamment de ne pas avoir indiqué le caractère publicitaire de certaines de vos publications,
00:19 d'avoir fait de la publicité mensongère, d'avoir prétendu que certains produits avaient certaines qualités alors qu'en fait non, pas du tout. Est-ce que vous avez aujourd'hui cessé ces pratiques ?
00:30 Déjà bonjour tout le monde. Oui évidemment j'ai cessé ces pratiques. J'ai été contrôlée du 5 novembre au 5 décembre. Donc évidemment dès que j'ai été contrôlée et dès qu'on m'a fait part de mes erreurs,
00:43 évidemment j'ai tout de suite, donc ça fait 7 mois à peu près, que je fais très très attention à tout ce que je poste.
00:51 Vous aviez conscience de tromper votre public ?
00:55 Non absolument pas. C'était pas du tout dans le but de tromper mon public. Les faits qui me sont reprochés sont pas non plus... J'ai été condamnée à rien, j'ai pas eu d'amende, j'ai pas eu de pénal.
01:09 J'ai eu un rappel à la loi parce que c'est vrai que les fautes étaient assez "faibles" entre guillemets. Donc ce que j'ai dû faire, c'est ma punition en gros, c'est de devoir poster ce post
01:20 "écriture blanche sur fond noir" sur mes réseaux sociaux. Donc voilà. Mais non, c'était pas du tout une attention volontaire, vraiment pas.
01:29 Parce que vous avez fait notamment la promotion de patchs anti-ondes en disant qu'ils absorbaient entièrement les ondes alors que rien n'est démontré scientifiquement.
01:37 Pourquoi vous avez fait ça ? Vous aviez déjà fait le test vous-même ? On a du mal à comprendre.
01:41 Oui. Alors en fait moi je suis pas en agence, je suis indépendante. J'ai quitté les agences il y a pas mal de temps justement pour éviter un petit peu tout ça.
01:51 Mais malheureusement je me rends compte que peut-être en agence j'aurais été peut-être mieux encadrée que toute seule finalement.
01:57 Mais moi les décisions que je prends, évidemment la plupart du temps, en plus c'est moi qui contacte les marques.
02:02 Comment vous arrivez à dire que ce patch anti-ondes, vraiment, il arrive à repousser les ondes ?
02:08 Ah vous l'avez avec vous en plus ? Je vous mens pas, je l'ai tout le temps sur moi, sur mon téléphone.
02:13 Je l'ai testé parce que c'est vrai que j'avais des petites insomnies, que j'avais des fourmillements dans les mains et que j'ai regardé sur internet un peu d'où ça pouvait provenir.
02:22 J'ai vu que ça pouvait provenir de téléphone portable. J'ai tout simplement fait mes recherches et je suis tombée sur cette marque-là.
02:28 Du coup je me suis commandée dans un premier temps, je vous parle de ça c'était il y a déjà à peu près deux ans.
02:33 J'ai commandé dans un premier temps les patchs que j'ai essayés et j'ai vu en ce qui me concerne des améliorations.
02:40 Et c'est pour ça que je me suis dit que ça pouvait être pas mal de proposer ça à mes abonnés.
02:43 Ce qui m'a été reproché en fait c'est un manque de professionnalisme dans mon vocabulaire où j'ai dit que ça aspirait toutes les ondes.
02:49 Et en fait je me suis trompée effectivement et ils ont raison parce que ça ne peut pas aspirer toutes les ondes sinon on ne pourrait carrément plus passer d'appel.
02:55 - Mais vous continuez à en faire la publicité là ou pas ? Parce que vous nous le montrez c'est dans quel but ?
03:00 - Oui.
03:01 - Vous continuez à dire qu'il faut acheter ce patch ?
03:03 - Comment ça dans quel but ?
03:05 - Ce patch anti-ondes ?
03:06 - Je soumets à mes...
03:08 - Vous êtes sanctionnée pour en avoir fait la publicité ?
03:10 - Qui peut absorber une partie des mauvaises ondes maintenant ?
03:13 - Non.
03:14 - Je suis sanctionnée parce que je me suis mal exprimée dans ma publication.
03:18 - Mais là vous venez de faire la publicité de...
03:20 - Donc c'est dans ce sens là que j'ai été sanctionnée.
03:21 - Non mais là en bas vous venez de faire la publicité de ce patch alors que vous êtes sanctionnée justement pour en avoir fait la pub.
03:26 - Oui j'ai été sanctionnée en fait de me mettre mal exprimée et d'être tombée du coup le fait de dire que ça aspire toutes les mauvaises ondes.
03:37 J'ai été condamnée du coup, enfin on m'a reproché pardon, d'avoir fait du coup de la publicité mensongère.
03:43 - Mais là vous venez de dire qu'il aspirait certaines ondes, c'est faux.
03:45 - Enfin je peux vous le dire, scientifiquement il n'y a aucune expérience scientifique qui le démontre.
03:51 Votre cas personnel n'est pas en soi une expérience scientifique, ça ne repose sur rien ce que vous dites.
03:56 Vous en avez conscience ou pas ?
03:58 - Mais pourtant il y a des vidéos qui prouvent que ça aspire certaines mauvaises ondes, peut-être pas toutes.
04:06 Et moi en tout cas, que j'ai posté sur mes réseaux sociaux hier d'ailleurs, à chaque fois que je parle de ce produit je mets justement la vidéo explicative.
04:17 Et du coup moi c'est vrai que quand j'ai utilisé ce patch là, j'ai vu certaines améliorations, c'est pour ça que je me suis permis de t'en parler.
04:24 - Mais je répète, je dis que c'est important parce qu'il y a votre travail d'influence là.
04:27 Mais il y a mon travail de journaliste, aucune expérience scientifique ne prouve ce que vous dites, c'est quand même important que je le dise.
04:32 Ça ne repose sur rien.
04:34 - Oui bien sûr, vous avez raison.
04:36 Et du coup c'est vrai que cette marque, je tiens quand même à préciser que pour les clients, si jamais ils ne voient pas d'amélioration, en plus c'est satisfait ou remboursé sous 30 jours.
04:44 Donc en fait, j'avais même pas ce sentiment de tromper non public, dans le sens où si jamais ils n'en voient pas, ils peuvent clairement se faire rembourser puisque c'est satisfait ou remboursé sur 30 jours.
04:54 Moi j'ai été client de cette marque dans un premier temps avant d'en parler à mes abonnés.
04:58 Et je n'ai pas sélectionné le satisfait ou remboursé, enfin je ne me suis pas fait rembourser parce que moi, en ce qui me concerne, j'ai vu quelques améliorations.
05:08 - Vous êtes payée quand même par cette marque ?
05:10 - Non, non, non, évidemment, je ne fais pas ça.
05:12 Oui, oui bien sûr.
05:14 - Combien ?
05:15 - Oui c'est mon métier. Enfin c'est un de mes métiers. Pardon ?
05:19 - Combien vous paye cette marque ?
05:23 - Pour le moment, je pense que ce n'est pas très intéressant à savoir, ce n'est pas trop le débat du jour.
05:28 Le débat du jour, c'est plutôt justement les fameuses pratiques commerciales trompeuses et le fait qu'on ait fait quelques erreurs.
05:34 Le fait que je sois payée 400 ou 600 euros...
05:36 - Et vous les faites parce que vous êtes payée par ces marques aussi ?
05:38 - Oui.
05:39 - C'est votre métier ?
05:40 - Ben ça m'arrive de poster des marques que j'achète et auxquelles je ne suis pas payée.
05:46 Attention, je ne fais pas que du partenariat rémunéré.
05:50 - Oui, parce que vous dites aujourd'hui sur votre compte Instagram que vous ne faites pas forcément ce métier pour gagner de l'argent.
05:56 C'est comme ça que vous l'avez dit ?
05:58 - En fait, ce n'est pas une fin en soi parce que je ne vais pas vous mentir que je préfère faire de la qualité que de la quantité
06:04 et j'aurais pu gagner des sommes astronomiques en acceptant tout et n'importe quoi.
06:09 Et c'est vrai que moi, je fais une sélection terrible sur les placements que je fais.
06:14 Je refuse par exemple tout ce qui est gélules minceurs parce que je trouve que ce serait effectivement pour le coup prendre mes abonnés pour des idiots
06:20 étant donné que je suis déjà très mince et que c'est un complexe pour moi.
06:23 Je fais vraiment un tri et si j'avais voulu faire ça pour l'argent, j'aurais tout accepté et ce n'est absolument pas mon cas.
06:29 - Mais vous le faites aussi pour l'argent puisque c'est ce qui vous rémunère aussi.
06:32 C'est votre métier, influenceur, de faire la publicité de ces marques.
06:35 - Oui, évidemment.
06:36 - Ce n'est pas du bénévolat non plus.
06:38 - Moi à la base, je suis comédienne et chroniqueuse télé et c'est vrai que je me suis lancée dans ce métier pendant le confinement
06:44 quand les théâtres étaient fermés et quand il n'y avait plus de tournage.
06:47 Et effectivement, il fallait bien aussi que je gagne ma vie.
06:49 Donc évidemment, je me suis lancée là-dedans, j'y ai pris goût, j'apprécie.
06:53 Après, j'ai été en congé maternité.
06:55 Donc du coup, j'étais chez moi seule avec ma fille.
06:57 C'est vrai que je lis l'utile à l'agréable en fait.
07:00 - Mais vous vous mettez quoi comme ligne rouge ?
07:02 Quels sont les produits que vous acceptez et ceux que vous refusez ?
07:05 - Il y en a plein que je refuse.
07:08 Ceux que j'accepte, comme je vous dis déjà, la plupart des produits que j'accepte entre guillemets
07:12 parce que c'est plutôt eux qui m'acceptent en fait.
07:14 Parce que comme je vous dis, je ne suis pas en agence, je travaille toute seule.
07:17 La plupart du temps, c'est moi qui vais "débaucher" les marques parce que je suis intéressée par la marque,
07:23 parce qu'il y a certaines marques que j'ai commandées avant
07:26 ou parce que par exemple, pour un doudou pour ma fille que je trouve magnifique et que je trouve super jolie,
07:32 en fait, la plupart du temps, à 80%, c'est moi qui vais demander aux marques s'ils sont intéressés par une collaboration.
07:38 - Vous avez été contrôlée, arrêtez-moi si je me trompe, un mois, entre novembre 2022 et décembre 2022.
07:44 Et c'est tous ces faits-là que vous avez mentionnés au début, l'histoire des patchs,
07:49 ou alors vous avez aussi fait la promotion de biberons et de tétines pour enfants
07:51 en disant qu'ils ne contenaient pas de bisphénol A alors que c'est une obligation légale.
07:55 C'est le cas de toutes les tétines et de tous les biberons.
07:58 Vous avez fait de la publicité sans dire que vous faisiez de la publicité.
08:02 - Je tiens à préciser pour ceux que ça pouvait intéresser, c'est par exemple le non-tester sur les animaux.
08:07 Je ne savais pas, en fait, on n'a pas le droit de le dire parce que vu que c'est illégal dans la loi française,
08:12 du coup, en le disant, on sous-entend que d'autres peuvent l'utiliser.
08:16 Et c'est vrai que ça m'intéressait aussi de comprendre tout ça et de savoir.
08:19 - Tous ces exemples, c'était sur un mois. Et vous êtes quand même influenceuse depuis un moment.
08:23 Ça veut dire que sans doute, il y a plein d'autres pratiques que vous avez eues et qui auraient valu d'être rappelées à l'ordre.
08:31 Vous arrivez à faire le compte. Ça doit être important quand même, non ?
08:34 - Sûrement. Après, comme je vous dis, j'en fais assez régulièrement depuis que j'ai accouché.
08:40 Avant, j'en faisais très, très peu parce que j'étais au théâtre tous les jours.
08:44 Clairement, ce n'était pas ma priorité, pour être honnête.
08:46 Donc, j'en faisais assez rarement, pour être honnête, un ou deux par mois.
08:50 Mais effectivement, oui, j'ai, comme le hashtag #sponsorisé, où j'ai été aussi sanctionnée sur ça,
08:55 effectivement, si je ne l'ai pas mis du 5 novembre au 5 décembre,
08:58 évidemment que sûrement, avant, je ne le mettais pas,
09:00 puisque il y en a où je mettais, d'autres où je ne mettais pas, et donc où je m'étais trompée.
09:04 - On va retrouver... Donc, je présente quand même nos invités.
09:08 Bonsoir. Merci d'être avec nous, Rislène Sélica.
09:10 Vous êtes co-réalisatrice du complément d'enquête "Arnaques, fric et politique. Le vrai business des influenceurs".
09:15 Merci beaucoup d'être avec nous ce soir. - Avec plaisir.
09:17 - Bonsoir, Sophie Cazot. Vous êtes journaliste à BFMTV.com.
09:20 Christophe Barbier est avec nous. Arthur Delaporte aussi.
09:23 Vous êtes député socialiste NUPES du Calvados, à l'origine de la loi sur la lutte contre les dérives des influenceurs.
09:29 Ce qu'on est en train de raconter, ces influenceurs qui sont rappelés à l'ordre aujourd'hui,
09:33 c'est un simple rappel à la loi. Capucine Hanab le disait.
09:36 En gros, il y a un message qu'elle doit mettre régulièrement sur les réseaux sociaux
09:40 pour dire qu'elle a fait de la publicité mensongère.
09:43 En fait, elle doit le mettre toutes les 24 heures pendant 15 jours.
09:46 Est-ce que c'est suffisant ?
09:48 - C'est un premier pas, finalement. C'est un moyen de sensibiliser,
09:52 de responsabiliser les influenceurs et de finalement les inciter à ne pas recommencer.
09:57 Mais de ce que j'entendais là, je voyais que le message n'était pas encore totalement bien passé.
10:02 C'est-à-dire que la publicité mensongère, les communications commerciales,
10:06 les pratiques commerciales trompeuses, c'est déjà réprimé par la loi.
10:10 Et si un influenceur qui a affiché son message est en situation finalement de récidiver,
10:16 eh bien dans ce cas-là, peut-être que la condamnation suivante sera un peu plus élevée.
10:22 - Ça pourrait être quoi ?
10:24 - Ça peut être finalement jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende.
10:28 Donc c'est quand même des choses qui sont assez dissuasives.
10:30 Et puis ça peut être aussi l'interdiction d'exercer d'activités d'influence commerciale
10:35 ou encore une autre possibilité qui serait par exemple de ne plus avoir accès à ses comptes réseau sociaux,
10:43 d'être suspendu d'un réseau social.
10:44 Et ça, c'est aussi très compliqué pour un influenceur.
10:47 - Oui, c'est le "name and shame" que Bercy a choisi.
10:49 C'est-à-dire qu'on nomme, on voit Simon Castaldi en ce moment,
10:54 Anthony Matteo, Capucine Hannave qui est avec nous.
10:57 Ils sont aujourd'hui six à avoir été rappelés à l'ordre et ça va continuer.
11:01 Ça va être une sorte de feuilleton.
11:02 - Oui, oui, donc ça va continuer.
11:03 Donc il faut savoir déjà que lors de mon enquête pour Arnaque, Frick, Politique,
11:09 le vrai business des influenceurs, j'avais contacté la DGCCRF l'année dernière,
11:14 donc en janvier 2022.
11:16 Donc il faut savoir aussi qu'il y a des petites mains sur les réseaux sociaux
11:20 comme Vostar en réalité, donc au nom d'Audrey Chippot, Stop Arnaque,
11:24 qui ont mobilisé les réseaux sociaux pour alerter de ces dérives.
11:28 Ce sont les premiers lanceurs d'alerte.
11:30 J'irais même plus loin, les premiers lanceurs d'alerte, ce sont les victimes.
11:33 Et on voit encore une fois de plus avec Madame Hannave,
11:36 j'ai aucun souci avec elle, mais on a l'impression qu'elle fait une récidive
11:40 en direct où elle continue à faire la promotion de ce produit.
11:45 Vous l'avez vraiment interpellée.
11:47 Donc il faut savoir, oui, la DGCCRF aujourd'hui tape fort, c'est très bien.
11:51 Les politiques aussi.
11:53 Et donc je pense aussi que c'est grâce, entre guillemets,
11:55 au complément d'enquête qui a été une investigation depuis d'un an
11:58 et on ne les a pas lâchées.
12:00 La DGCCRF ne voulait pas nous répondre.
12:02 On n'a eu qu'un coup de fil avec l'un de leurs porte-parole.
12:05 Mais on voit qu'aujourd'hui, il y a du résultat et c'est intéressant.
12:08 Et il y a, Capucine Hannave dit, attention, je ne suis pas une influe voleuse,
12:12 parce que comme s'il y avait des différences de comportement,
12:14 d'autres influenceurs ont été sanctionnés.
12:17 On parle de quel type de pratiques ?
12:19 Influe voleur, c'est un terme très, très large qui regroupe énormément de choses.
12:23 Ça peut être faire de la promotion de produits et services financiers
12:27 en assurant un gain immédiat, ce qui est illégal.
12:30 Ça peut être vraiment énormément de choses.
12:34 Et donc c'est des influenceurs qui se sont fait épingler
12:37 pour des pratiques extrêmement différentes.
12:40 Les NFT, le copy-trading, il y a le dropshipping aussi.
12:45 Il y a aussi les dérives.
12:47 Pour vous, vous comprenez tous ces mots, mais moi, beaucoup moins.
12:49 Le copy-trading, c'est le fait de recopier des stratégies financières d'une fois à l'autre.
12:54 Et en fait, c'est très, très risqué parce qu'on ne peut pas faire ça.
12:57 C'est vraiment risqué de perdre des milliers d'euros.
12:59 La promotion aussi de médecine esthétique, de chirurgie esthétique,
13:03 qui a fait des ravages.
13:04 Les injections notamment.
13:05 Exactement.
13:07 En fait, dans le complément d'enquête, on a vraiment exposé tout cet écosystème
13:11 avec toutes ces dérives, dont la chirurgie esthétique,
13:14 dont le dropshipping.
13:16 Et donc aussi, je ne sais pas si vous avez entendu parler de Dylan Thierry,
13:19 qui faisait la promotion de gélules contre le cancer,
13:23 en plus en faisant des fautes d'orthographes cancérigeuses, etc.
13:27 Donc sincèrement, là, on touche le fond avec le monde.
13:30 Et les fois où on a fait d'agir Arthur Delaporte, vous voulez même aller encore plus loin,
13:33 puisque l'idée, c'est que les selfies aux images lissées,
13:36 les photos de corps en maillot de bain ou autre, aux imperfections retouchées,
13:41 soient accompagnées justement d'une inscription qui met bien attention,
13:44 c'est les images que vous voyez sont retouchées. Pourquoi ?
13:47 Ça fait partie des choses finalement qu'on a identifiées
13:51 et qui ont été portées par les différents acteurs lors des consultations
13:54 qui ont été menées à Bercy.
13:56 Et c'est vrai qu'on a pu voir des mesures qui ont été prises sur la publicité traditionnelle
14:01 avec ce qu'on a appelé le décret maintien,
14:03 qui faisait qu'à chaque fois qu'une image était retouchée dans le métro,
14:05 par exemple, vous voyez des grandes affiches,
14:07 c'était marqué que l'image était photoshopée.
14:09 Parce que de toute façon, ça montrait une vision irréelle des corps.
14:11 Et ça a une incidence aussi sur les comportements de consommation,
14:14 mais aussi sur la diffusion de stéréotypes sexistes.
14:16 Et donc à partir de demain, oui, on n'aura plus le droit de retoucher une image
14:20 pour faire une communication commerciale, attention, sans le mentionner.
14:23 L'idée, c'est vraiment la transparence.
14:25 Ce n'est pas d'interdire la retouche, mais c'est de favoriser la sensibilisation du public
14:30 au fait que ce qu'il voit, ce n'est pas la réalité,
14:35 mais c'est quelque chose qui a été transformé.
14:37 Qu'est-ce que vous en pensez, Capucine Hanaf ?
14:39 Je ne sais pas si vous retouchez vos photos,
14:41 mais est-ce que vous vous préparez dans le cas où il s'agit de faire de la publicité,
14:45 à bien écrire, photos, retoucher ?
14:47 Est-ce que vous comprenez que ce soit nécessaire aujourd'hui ?
14:50 Oui, ça, pour le coup, je n'ai jamais fait de chirurgie esthétique,
14:55 je n'ai jamais rien refait sur moi,
14:58 donc ça, pour le coup, je ne peux être que d'accord.
15:00 C'est les filtres, en fait, les filtres Instagram pour être plus belle.
15:03 C'est très bien aussi de le préciser.
15:07 Après, c'est vrai que sur Instagram et sur Snapchat,
15:10 il y a déjà un petit émoticône qui montre au public
15:13 qu'on est en train d'utiliser un filtre.
15:15 Que ce soit sur Instagram, en haut, il y a écrit "filtre" et sur Snapchat, pareil.
15:21 Et pour revenir aux influenceurs, parce qu'on parlait de moi,
15:24 mais c'est vrai qu'il y en a qui font des pratiques commerciales trompeuses extrêmement graves
15:28 et qui auront, je crois, des condamnations bien plus importantes,
15:33 comme une amende, que ça aille au pénal.
15:35 On voit en tout cas que c'est en train de changer, Christophe Arbier,
15:38 que ce métier est de plus en plus encadré.
15:41 Je ne sais plus qui avait l'expression de dire qu'avant c'était la loi de la jungle et que maintenant ça change.
15:45 L'influence arnaqueuse, elle est plus vieille que les réseaux sociaux,
15:49 parce que vous aviez dans les années 50 des pubs pour cigarettes
15:51 où des médecins en blouse blanche vous disaient "c'est bon pour la santé de fumer, ça désinfecte les poumons".
15:55 Et ils étaient utilisés par les marques pour faire passer comme ça de faux messages
15:58 où l'autorité, l'expertise qu'ils étaient censés incarner était mensongère.
16:02 Ce qui est nouveau là, c'est qu'avec la puissance et les ravages causés par les réseaux sociaux,
16:06 la société politique s'est mobilisée.
16:08 Cette loi, elle a été votée à l'unanimité.
16:10 Elle a été concoctée par deux députés, Arthur de Laporte et puis son collègue Vogeta,
16:14 qui sont de bord opposés.
16:15 Bercy a eu l'intelligence de laisser faire les parlementaires,
16:18 de ne pas reprendre ça par le haut avec un projet de loi.
16:20 Donc on voit la vertu de la politique pour l'intérêt général.
16:23 Bien sûr, il faudra aller plus loin, affiner, faire attention
16:26 parce que le monde de l'argent va être toujours plus malin que la loi et va essayer de contourner.
16:30 Il faut dire aussi que cette loi, elle protège les influenceurs
16:33 parce qu'il y a une manière honnête, il y a une manière vertueuse
16:37 de profiter d'une notoriété, d'une expertise et d'une passion
16:40 pour faire découvrir des choses à des consommateurs.
16:42 Moi je dirais qu'elle protège les victimes.
16:44 Elle protège les victimes, bien sûr, mais elle protège aussi des gens
16:46 qui peuvent faire un nouveau métier de manière honnête.
16:48 C'est les deux aspects qu'il faut viser.
16:50 Elle ne vise pas à éradiquer les influenceurs et l'influence,
16:53 mais en protégeant les victimes, c'est-à-dire les consommateurs
16:56 pour qu'ils ne se fassent pas gruger, voire qu'ils ne se mettent pas en danger,
16:59 elle permettra aussi de dégager une profession qui pourra être labellisée, expertisée.
17:04 Et il faut que les influenceurs en soient les premiers ambassadeurs de cette loi.
17:08 Si je suis victime, par exemple, que j'ai acheté le patch anti-onde
17:11 et que je comprends en fait que j'ai mal compris,
17:13 j'ai vraiment cru que c'était prouvé scientifiquement qu'il était utile
17:16 et en fait non, qu'est-ce que je peux faire ?
17:18 Comment signaler mon cas ?
17:20 Il y a un site dédié qui s'appelle Signal Conso et il y a une case influenceurs
17:26 et donc on peut choisir en fonction de son cas.
17:28 Si jamais on estime que l'influenceur a fait la promotion d'un produit illicite,
17:33 par exemple, comme ces fameuses gélules qui sont censées guérir les cellules cancérigènes,
17:40 on peut signaler en ligne.
17:42 Et ensuite la DGCCRF peut se saisir de ce signalement
17:45 et mener ce type de contrôle comme celui de Capucine à Neuve.
17:49 Il s'agit aussi de s'éduquer, de ne pas tomber dans le panneau.
17:53 Le problème est général, il y a l'encadrement des pratiques des influenceurs
17:56 mais il y a aussi le regard de chacun sur les influenceurs.
18:00 On sait que leur métier c'est de faire de la pub.
18:02 Oui, leur métier c'est de faire de la pub, mais ils ont une influence considérable
18:06 parce que pour la plupart d'entre eux, ils ont des millions d'abonnés.
18:10 Donc quand on multiplie tous ces influenceurs,
18:14 c'est vraiment de nombreux abonnés qui sont victimes.
18:18 Par exemple, ils ne vont pas recevoir leur colis.
18:22 Il y a eu notre séquence dans le complément d'enquête,
18:27 l'influenceuse elle-même a été victime de son propre placement de produit,
18:31 elle perdait ses cheveux.
18:32 Ils se sont manipulés, bien sûr.
18:33 Voilà, donc il faut savoir que l'influenceur c'est la poule aux oeufs d'or.
18:37 Donc ça incarne vraiment un écosystème, un business parallèle.
18:41 Et c'est vrai que c'est aujourd'hui qu'on s'en rend compte
18:44 parce que c'est une nouvelle économie.
18:47 Est-ce qu'il n'y a pas un angle mort ?
18:48 C'est l'influenceur installé dans un paradis fiscal ou très loin à l'étranger.
18:52 À Dubaï par exemple.
18:53 Par exemple, Dubaï fréquemment, qui peut être inaccessible
18:55 et aux mesures financières et aux mesures judiciaires.
18:57 Ils sont censés être concernés justement par la loi.
19:00 On a perdu la liaison avec M. Delaporte,
19:03 mais justement la volonté c'était que quand je suis influenceur à Dubaï
19:08 et que j'ai ce genre de pratique, je peux être sanctionnée.
19:10 C'est bien ça.
19:11 Ils doivent avoir un représentant légal dans l'Union européenne
19:15 pour être sanctionnés en effet.
19:16 Est-ce qu'on sait jusqu'à combien un influenceur peut gagner ?
19:19 Oui, oui.
19:20 En tous les cas, à l'époque, parce que je pense qu'il y a une crise maintenant
19:24 chez les influenceurs, je pense qu'ils gagnent moins
19:26 parce que les marques veulent moins investir.
19:28 Il ne faut pas oublier aussi la responsabilité des marques.
19:30 Parce qu'on parle des influenceurs,
19:32 mais si les influenceurs font des mauvais placements de produits,
19:35 c'est que les produits sont mauvais.
19:37 Il faut taper aussi sur les marques.
19:39 Oui, à l'époque, par exemple, pour un post,
19:42 Nabila pouvait gagner des 10 000 euros, des 20 000 euros.
19:45 Il pouvait percevoir par mois...
19:47 10 000 euros pour un message ?
19:48 Pour un post Instagram.
19:49 Donc il y a vraiment toute une sorte de devis.
19:52 On fait un devis, l'agence fait un devis.
19:55 Parce qu'il y en a beaucoup qui sont en agence.
19:57 Et donc ça peut aller très très fort.
20:00 Mais aujourd'hui, je pense qu'il y a une véritable crise.
20:04 Parce qu'ils veulent même se reconvertir.
20:06 Il y en a beaucoup qui sont sur les plateformes mimes.
20:09 Je ne sais pas si vous connaissez.
20:10 C'est les plateformes où aujourd'hui, on peut vendre des photos à des fans.
20:14 Et des fois, il y a même des dérives sexuelles.
20:16 Oui, ça va même parfois...
20:18 Donc aujourd'hui, l'influenceur veut se reconvertir,
20:20 veut garder son niveau de vie pour pouvoir vivre à Dubaï, pour pouvoir...
20:25 Voilà, justement, on a retrouvé Arthur Delaporte.
20:28 Est-ce que les influenceurs qui vivent à Dubaï sont aussi concernés ?
20:30 Et dans ce cas-là, comment ?
20:32 Oui, ils sont concernés.
20:34 Parce que vous savez, les influenceurs qui vivent à Dubaï,
20:36 à partir du moment où ils s'adressent au public français,
20:38 ils doivent répondre de la loi française.
20:40 Et donc, ce qu'on a fait dans la loi, c'est qu'on a renforcé leurs obligations
20:44 en mettant par exemple l'obligation d'une représentation légale
20:46 dans l'Union Européenne et d'une police d'assurance
20:49 pour s'assurer qu'on pourra effectivement leur demander des comptes.
20:52 Mais dès qu'ils reviennent en France,
20:53 ils peuvent être auditionnés par exemple par la direction générale
20:56 de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
20:58 Et c'est arrivé, l'hiver dernier, il y avait des influenceuses
21:01 qui étaient par exemple à Courchevel,
21:02 qui ont été rencontrées par des agents de la DGCCRF.
21:06 Donc, ce n'est pas quelque chose qui est impossible.
21:08 Et il ne faut pas croire que c'est parce qu'on est à Dubaï
21:10 qu'on est à l'abri du respect de la loi.
21:13 Capucine Hanaf, tout à l'heure, Rizlen Selika disait que
21:16 certaines influenceuses, par exemple Nabila,
21:18 pouvaient gagner 10 000 euros, 20 000 euros
21:20 pour un message sur les réseaux sociaux.
21:22 Ça vous est déjà arrivé ?
21:23 Pas du tout, là, je suis très très loin de ces chiffres-là.
21:28 Non, non, très très loin, absolument pas.
21:31 C'est pour ça que je vous disais que je ne faisais pas ça.
21:33 Quel est le maximum que vous avez pu gagner pour une publication,
21:35 par exemple, juste pour qu'on se rende compte ?
21:37 Le maximum ? 1000 euros.
21:41 Mais c'est rare.
21:43 C'est rare.
21:45 1000 euros.
21:46 Et votre salaire ?
21:48 Est-ce qu'on peut parler de salaire ?
21:50 Vous gagnez à peu près combien ?
21:53 Ça va dépendre des mois.
21:55 Il y a des mois où ça va plutôt bien marcher
21:58 et des mois où il n'y aura rien du tout.
22:00 Comme je vous disais avant mon congé maternité,
22:03 il y a des mois où c'était vraiment un petit plus
22:06 et un peu d'argent de poche.
22:08 Je ne pouvais pas forcément en vivre,
22:11 même si c'était plutôt bien payé pour ce qu'on fait, au final,
22:15 parce qu'on est chez nous et c'est plutôt agréable à faire.
22:19 Mais là, quand j'entendais ces sommes-là,
22:22 je suis extrêmement loin de tout ça.
22:24 Quand vous dites qu'il y a des mois où ça marche plutôt bien,
22:27 quand ça marche plutôt bien, c'est combien ?
22:30 Je vous demande juste pour qu'on se rende compte
22:32 de ce que ça peut vous rapporter de faire ce type de publicité.
22:36 Quand ça marche plutôt très bien,
22:40 je vais dire que c'est entre 5 et 10 000.
22:42 Entre 5 et 10 000.
22:44 Même si c'est moi-là...
22:46 - Est-ce que cette nouvelle loi dont on est en train de parler,
22:49 qui encadre davantage votre métier,
22:51 ça fait que vous vous dites que ça va être de plus en plus difficile
22:54 et peut-être que je vais essayer de faire autre chose ?
22:57 - Non, pas du tout.
22:59 Parce que moi, comme je vous disais,
23:01 mon métier premier, c'est chroniqueuse, comédienne,
23:04 je suis au théâtre.
23:06 Moi, je vous dis, c'est vraiment un passe-temps
23:08 et c'est pour m'occuper parce que j'aime ça
23:10 et que je trouve ça sympa.
23:12 Mais honnêtement, moi, si demain tout s'arrête,
23:15 c'est pas mon métier premier.
23:17 J'ai absolument aucun problème avec ça.
23:20 Et de toute façon, ça s'arrêtera pas
23:23 parce qu'en soi, je vous dis,
23:25 je fais très attention à tout ce que je passe.
23:27 Comme je vous ai dit, j'ai été contrôlée en novembre
23:29 et depuis, tout se passe bien.
23:31 Ils ont continué à regarder, à me suivre
23:33 et je fais plus d'erreurs.
23:35 Je fais très attention à mon vocabulaire
23:37 et à ce que je peux dire
23:39 et à bien mettre le hashtag #sponsorisé.
23:41 - Vous voyez réagir Christophe ?
23:43 - Oui, je pense qu'elle devrait retourner
23:46 à son métier de comédienne où elle émet de bonnes ondes.
23:48 Dans la pièce de Marc Fayet, vous étiez très bien.
23:50 C'est pas la peine de... Vous pouvez enlever le patch.
23:52 Vous savez, il sert à rien. Et puis revenez sur scène.