Commissaire de Piste Bénévole aux 24 Heures du Mans

  • l’année dernière
Le portrait de Jacques Schubler, ancien commissaire de piste bénévole aux 24 Heures du Mans. Durant 33 années ce passionné de course automobiles et plus particulièrement de la mythique course sur le circuit Bugatti a officié à la sécurité de l'épreuve. Aujourd'hui encore, même s'il a rangé ses drapeaux de commissaire de piste, pour rien au monde il ne manquerait une édition et surtout pas celle du Centenaire !

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Transcription
00:00 24h du Mans 1975, Belletoise qui vient d'être victime d'une sortie de route
00:07 et raccompagnée par un célèbre commissaire de piste nommé Monsieur Choubler-Jacques.
00:12 Alors ça c'est un des plus beaux moments de la vie.
00:14 La passion elle était un petit peu dans ma famille
00:21 puisque mon père était fanatique de moto, moi pas du tout.
00:25 Et je me souviens de mes premières lectures,
00:27 c'était la dernière page de l'équipe où on donnait les dernières voitures,
00:31 les dernières nouvelles de l'actualité automobile et des courses de voitures.
00:36 Je les ai fait en 1954, je suis né en 36, vous voyez j'avais quand même un certain âge déjà,
00:45 où avec un ami aussi fanat que moi,
00:48 on a enfourché nos bicyclettes et on a été au Mans.
00:51 Comme on était fauchés, il y avait beaucoup de flou à l'époque,
00:54 on était dans les enceintes populaires d'arnage.
00:57 C'est un virage mythique où tous les passionnés se retrouvent.
01:00 C'est la première fois que je venais et j'ai découvert le bruit,
01:04 surtout ce tumulte incroyable,
01:08 mélangé à une odeur très particulière qui est l'odeur de l'huile de ruissin,
01:12 qui à l'époque était utilisée pour suralimenter les moteurs.
01:15 1970, j'étais bien entendu aux anges,
01:22 de pouvoir participer, me rendre utile,
01:27 et puis voir les voitures dans un endroit où aucun spectateur ne peut aller,
01:32 c'est trop dangereux.
01:34 J'étais là le long de mon rail,
01:36 heureux comme un roi bien sûr d'avoir enfin atteint le Graal.
01:38 C'est ouvert à tout le monde,
01:42 il suffit d'avoir son permis de conduire, d'être majeur,
01:45 et faire une demande auprès du NASA.
01:48 On vous livrera une licence de la Fédération française du sport automobile,
01:53 qui vous permettra pendant un an, en qualité de stagiaire,
01:56 de pouvoir vous confronter un peu avec les difficultés
02:01 ignorantes à la surveillance d'un circuit.
02:04 Au bout d'un an, vous êtes convoqué de nouveau
02:07 pour passer un petit examen de connaissances,
02:10 de voir si vous avez bien assimilé les drapeaux,
02:13 les conduites à faire en cas d'urgence,
02:17 le respect du code sportif, etc.
02:20 Et avec cette licence, vous pourrez oeuvrer
02:23 sur tous les circuits de France et de Navarre,
02:26 puisque c'est une licence internationale.
02:27 Oui, il y a une formation obligatoire,
02:32 qui se déroule chez nous, en principe sur le circuit Bugatti,
02:38 où on teste les connaissances de chacun,
02:40 et où on apporte aux commissaires
02:44 les dernières informations concernant le code sportif.
02:46 Le bénévole, il faut que dans l'année où il va être stagiaire,
02:52 il puisse acquérir toutes les connaissances
02:54 qui vont lui permettre d'étudier la lisaison suite.
02:56 Et s'il le veut, grimper dans la hiérarchie.
02:59 L'équipe, il est primordial.
03:04 Il est primordial parce qu'il ne faut surtout pas oublier
03:07 à aucun moment que le sport automobile,
03:09 c'est un sport dangereux.
03:11 On peut mourir sur un circuit
03:13 s'il n'y a pas la surveillance efficace des commissaires.
03:17 Donc il faut non seulement être très attentif
03:20 à ce qui se passe sur la piste quand on est de service,
03:22 mais en plus, être prêt à suppléer un collègue
03:27 qui n'a pas vu l'incident arriver.
03:28 Il faut qu'on s'entende bien les uns avec les autres.
03:30 Tout le monde est dans la même galère.
03:32 Tout le monde sait qu'il s'agit d'un sport dangereux
03:35 et tout le monde œuvre de cette manière.
03:40 Je suis rentré par l'intermédiaire d'une auto-école de Saumur
03:43 qui avait des amitiés avec la CIO
03:48 et ils cherchaient des commissaires à ce moment-là.
03:50 Et au cours d'une conversation vraiment...
03:53 Je ne croyais pas, c'était tellement merveilleux pour moi
03:56 que je n'imaginais même pas qu'on puisse devenir commissaire.
04:00 Et le type m'a dit "Mais si tu fais la demande
04:03 et puis tu viens venir passer ton année avec nous".
04:06 Et ça s'est fait comme ça.
04:09 Le commissaire c'est l'œil de la course.
04:11 Rapporter fidèlement à la direction de course
04:13 les incidents, événements qui peuvent se dérouler.
04:18 Et puis faire attention aux autres aussi.
04:21 En fait, c'est une vigilance de tous les instants.
04:24 Surtout quand on est de service.
04:26 Quand on est de repos, on se tient un peu en arrière
04:27 mais on a toujours un œil quand même.
04:29 Parce qu'il peut arriver un gros pépin
04:31 et il aura besoin de beaucoup de monde.
04:33 Et à ce moment-là, en attendant bien entendu
04:36 l'autorisation d'aller sur la piste
04:38 qui vient de la direction de course
04:40 avec laquelle on est relié par téléphone
04:42 et par radio téléphone.
04:44 L'attente que le PESCAR soit déployé
04:46 et qu'on puisse intervenir en toute sécurité.
04:49 Parce que la sécurité des hommes sur la piste
04:52 elle est primordiale par rapport à ce qui se passait avant
04:55 où c'était un petit peu l'improvisation personnelle.
04:58 Tout.
05:01 Tout pour moi c'est la Terre Sainte.
05:05 J'y conjuvais si j'avais un pédrinage.
05:08 Et malgré les années, la passion demeure complètement.
05:13 Il s'agit de la plus grande course du monde.
05:14 C'est évident, tout le monde le sait.
05:17 Et qui réserve à chaque épreuve sa part de surprises,
05:22 son lot de surprises.
05:25 On ne s'attend pas.
05:26 Et c'est formidable.
05:28 Ce n'est pas une course gagnée d'avance.
05:30 Un jeudi, c'était des essais préliminaires
05:37 où les gens se rôdaient avec la piste.
05:39 La Peugeot 908 de Marc Genet
05:42 loupe son virage, part en vrille
05:46 et me passe au-dessus de la tête.
05:48 J'ai vu le fond plat au-dessus de ma tête.
05:50 Vous voyez, ça fait un drôle d'effet.
05:52 Et retomber sur son séquindre,
05:53 mais en faisant un bruit très sourd.
05:56 Le pilote est sorti, il avait l'orteil luxé.
06:00 Tellement.
06:00 Mais moi, j'ai fait un zonal.
06:03 Le lendemain, j'avais des boutons partout.
06:05 J'étais obligé d'aller voir un médecin-sur-piste
06:07 pour qu'il me remette en état
06:08 parce que le samedi, j'étais à la course.
06:09 Il n'était pas question que je reste à rien faire.
06:12 Si j'avais la possibilité d'être de nouveau commissaire,
06:19 je l'aurais fait.
06:20 ♪ ♪ ♪

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