Être bienveillant ne signifie ni s'oublier ni baisser ses défenses, en particulier face aux mesquins, aux profiteurs et aux pervers narcissiques.
J'explique en détails pourquoi, et comment ne pas se laisser abuser dans certaines situations.
0:00 • Introduction / Précédemment
1:05 • Début de l'épisode
1:33 • Limites de notre bienveillance
3:00 • Bienveillance et liberté
4:04 • Bienveillance et biais cognitifs
4:33 • Récurrence et normalité
5:20 • Le pied dans la porte
6:48 • La porte dans le nez
8:11 • Choisir envers qui être bienveillant
10:36 • Écran de fin / Citations
Musique par Jean-Michou : https://soundcloud.com/jean-michou
Texte original : https://amzn.to/3wnTUxP
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#theoriedubonheur #non #bienveillance #perversnarcissique #danger #soi #survie #techniques #biaiscognitif #astuce #bonheur #philosophie #developpementpersonnel
J'explique en détails pourquoi, et comment ne pas se laisser abuser dans certaines situations.
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1:05 • Début de l'épisode
1:33 • Limites de notre bienveillance
3:00 • Bienveillance et liberté
4:04 • Bienveillance et biais cognitifs
4:33 • Récurrence et normalité
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Style de vieTranscription
00:00 Bienvenue sur cet épisode et très bonne année 2021 à vous !
00:03 Oui, j'ai bien conscience que si vous voyez cette vidéo dans plus d'un an, ça n'a plus aucun sens.
00:07 Peut-être avez-vous pris la résolution de ne plus être trop gentil avec les gens, de poser des limites,
00:11 de penser à vous d'abord, de plus souvent dire non, de...
00:14 Dis, tu pourrais garder mon chat et mes trois Dobermans un mois pendant que je pars en vacances au Caraïbes ?
00:18 Oh, euh...
00:20 Bien sûr.
00:22 Mince.
00:23 On en reparle après le générique.
00:29 Pour qu'un bienfait en soit un, on ne doit pas en attendre de contrepartie,
00:32 que ce soit de la part de notre interlocuteur ou de qui que ce soit d'autre.
00:35 La bienveillance, c'est notre intention libre et sincère d'accomplir des bienfaits.
00:40 La bienveillance ne se mesure tout simplement pas.
00:42 Elle s'exerce sans compter, aussi efficacement qu'on le peut et qu'on le veut.
00:46 [Générique]
01:00 Ne pas être trop gentil, c'est une chose,
01:02 mais l'idée n'est pas de tomber dans l'excès inverse et d'envoyer balader tout le monde sur notre passage.
01:06 Ce qu'on veut, c'est exercer notre bienveillance de telle sorte qu'elle ne se retourne pas contre nous,
01:10 en nous préservant de ceux qui voudraient en abuser.
01:12 Notre bienveillance ne doit devenir ni un fardeau, ni un point faible.
01:15 Et pour ça, on va d'abord en fixer les limites.
01:18 Notre capacité d'action est limitée par le temps, l'énergie et les moyens à notre disposition.
01:26 Pour ne pas les gaspiller, il nous faut donc agir avec discernement.
01:29 Vous devez choisir, mais choisissez judicieusement.
01:33 On peut se demander quelle proportion de nos actions devrait être bienveillante,
01:36 c'est-à-dire contribuer aux intérêts des autres plutôt qu'à nos intérêts.
01:39 Bon, outre le fait que c'est pas vraiment calculable,
01:42 en réalité, il n'existe pas une bonne réponse.
01:44 Ça dépend de nos moyens respectifs, du contexte et surtout de la volonté de chacun.
01:48 En revanche, il existe au moins deux mauvaises réponses.
01:51 Trop proche de 0%, qui signifie qu'on ne serait presque jamais bienveillant,
01:55 or j'ai expliqué à l'épisode précédent pourquoi il valait mieux l'être,
01:57 et trop proche de 100%, qui pose également problème.
02:00 Imaginons que vous donniez toutes vos ressources à une œuvre de charité.
02:04 Ce serait très généreux de votre part, mais d'une, ça ne rachèterait pas toute la misère du monde,
02:08 et de deux, c'est vous qui vous retrouveriez alors dans le besoin et dépendant de la bienveillance des autres.
02:12 Sans aller jusque là, si la quasi-totalité de nos actions sont dédiées aux autres,
02:16 alors nous risquons de négliger jusqu'à nos besoins les plus essentiels, au point de nous épuiser.
02:20 Or, en nous épuisant, on perdrait progressivement de notre capacité totale à agir,
02:24 et on deviendrait par là même de moins en moins capable de bienveillance.
02:28 Voilà pourquoi nous devons nous économiser pour ne pas nous affaiblir.
02:31 Aussi paradoxal que ça puisse paraître,
02:33 modérer notre bienveillance nous permet de bien plus l'exprimer sur le long terme
02:37 que si on la pratique à l'excès.
02:38 Voir même, en travaillant d'abord à notre propre développement,
02:41 on étend notre capacité d'action, et donc aussi celle de notre bienveillance.
02:45 Vous vous êtes sûrement déjà fait aborder dans la rue par des représentants
02:51 pour vous demander de donner de l'argent mensuellement à des associations caritatives.
02:55 Souvent, ces personnes sont très convaincantes.
02:57 Elles sont entraînées à tenir un discours qui joue à fond sur nos émotions
03:00 pour éveiller en nous des sentiments de culpabilité, d'urgence et de révolte,
03:03 de sorte qu'on se sente obligé de donner.
03:05 Mais d'une part, rien ne garantit que cet argent sera bien utilisé,
03:08 malheureusement on ne compte plus le nombre de scandales impliquant ce genre d'association,
03:11 et d'autre part, quand bien même ce serait le cas,
03:13 il faut garder en tête que notre bienveillance doit partir d'une intention libre et sincère.
03:17 Elle est un choix, et non un devoir.
03:19 Si on nous force la main, ce n'est plus de la bienveillance.
03:21 D'autant plus qu'il existe une infinité de causes pour lesquelles on peut exercer notre générosité,
03:25 et qu'il faut donc choisir nos combats.
03:27 On n'accomplirait rien du tout en dispersant trop nos efforts.
03:31 Alors oui, peut-être que vous ne donnez pas pour la recherche contre les maladies,
03:34 mais que vous passez du temps auprès de personnes âgées isolées.
03:36 Peut-être que vous n'agissez pas directement pour l'écologie,
03:38 mais que vous donnez régulièrement à des banques alimentaires.
03:41 Et peut-être même que vous ne faites rien de tout ça,
03:43 mais que vous êtes toujours là pour vos amis quand ils ont besoin de vous.
03:45 C'est votre choix.
03:47 Il est libre, et personne n'a le droit de vous le reprocher.
03:50 Même en étant convaincu de décider librement,
03:55 notre cerveau peut nous jouer des tours,
03:56 au point de nous faire agir d'abord et regretter ensuite.
03:59 Nos biens cognitifs nous poussent parfois, sur le moment,
04:02 à une générosité que nous ne voulions pas exercer,
04:04 ou à une générosité inefficace et trop coûteuse.
04:07 Et comme nos biais sont connus,
04:08 certains ne manquent pas de les utiliser pour nous manipuler.
04:11 Sans être exhaustif, je vais présenter quelques exemples pour que vous les connaissiez.
04:14 C'est en ayant conscience de nos biais
04:16 que nous serons les plus à même de leur résister.
04:19 Imaginons qu'au bureau, vous travaillez avec une équipe de 5 personnes.
04:25 Et tous les matins, vous avez un petit geste sympa,
04:27 vous leur offrez à chacun un bon café.
04:32 Au bout de plusieurs jours,
04:33 il se peut que vous n'ayez plus envie de faire ce geste,
04:35 mais que vous vous sentiez forcé de continuer
04:36 parce qu'il vous semble devenu normal.
04:38 Pourtant, c'est pas parce qu'on prend l'habitude d'un bienfait
04:41 qu'il arrête d'en être un.
04:42 Il serait d'ailleurs très ingrat de la part de vos collaborateurs
04:45 de vous reprocher de ne plus leur offrir le café tous les matins.
04:48 La récurrence ne justifie ni la normalité, ni l'obligation.
04:52 Et ça, ça marche dans les deux sens.
04:53 Quand c'est nous qui recevons un bienfait de manière récurrente,
04:56 nous ne devrions pas non plus considérer à la longue qu'il nous est dû.
04:59 À chaque fois qu'un bienfait nous est répété,
05:01 nous devrions manifester la même reconnaissance
05:03 que si c'était la toute première fois.
05:05 Vous marchez dans la rue quand un individu vous arrête
05:11 pour vous demander l'heure.
05:12 Vous lui dites "il vous remercie"
05:14 puis il vous demande alors si vous ne pourriez pas le dépanner d'une petite pièce.
05:17 L'expérience montre qu'on est alors beaucoup plus susceptible
05:19 de donner à cette personne
05:20 que si elle nous avait directement demandé de l'argent.
05:23 C'est ce qu'on appelle l'effet Benjamin Franklin,
05:25 ou encore la ruse du pied dans la porte.
05:27 Lorsqu'on rend même un petit service à une personne qu'on ne connaît pas,
05:30 ça peut provoquer dans notre inconscient une réflexion un peu tordue
05:33 qui est de dire qu'on rend d'habitude service aux gens qu'on apprécie.
05:36 Et que donc si on a rendu service à cette personne,
05:39 c'est qu'il doit s'agir de quelqu'un qu'on apprécie.
05:41 On est bien d'accord, c'est une méga faute de raisonnement,
05:43 mais puisqu'on croit inconsciemment avoir affaire à quelqu'un qu'on apprécie,
05:47 alors on sera plus enclin à lui rendre un service plus grand
05:49 qu'on lui refuserait sinon.
05:51 Autrement dit, en rendant un petit service,
05:53 on met le doigt dans l'engrenage.
05:55 Sauf que cet engrenage est purement imaginaire,
05:57 nous l'imposons à nous-mêmes,
05:58 objectivement sans aucune raison.
06:00 Benjamin Franklin raconte dans son autobiographie
06:02 qu'il cherchait à obtenir le soutien d'un de ses adversaires politiques
06:05 les plus tenaces, qu'il n'avait jamais rencontré en personne.
06:08 Il lui a donc d'abord écrit pour lui demander de lui prêter un livre rare
06:11 qu'il possédait.
06:12 Son adversaire, un peu surpris et flatté,
06:14 le lui expédie alors par courtoisie.
06:16 Franklin le lit et le lui renvoie avec un petit mot de remerciement.
06:19 Ce qui fait que le jour où ils se sont rencontrés,
06:21 ils étaient presque déjà amis,
06:23 Franklin a alors eu beaucoup moins de mal à le convaincre de travailler avec lui.
06:26 Alors que s'il l'avait sollicité de but en blanc,
06:28 il se serait probablement pris un râteau.
06:30 Et c'est aussi pour ça qu'on appelle ça l'effet Benjamin Franklin.
06:33 Après la technique du pied dans la porte,
06:38 voici maintenant celle de la porte dans le nez.
06:40 Un fournisseur doit vous livrer un travail important avant ce soir.
06:45 Et il vous appelle pour vous demander une semaine de délai supplémentaire.
06:48 Un tel retard est inacceptable et vous refusez catégoriquement.
06:52 Votre fournisseur vous dit alors,
06:53 "Bon d'accord,
06:54 en faisant un très gros effort, je peux vous livrer demain."
06:57 Par effet de contraste,
06:58 vous allez trouver que demain par rapport à dans une semaine,
07:01 c'est plutôt avantageux.
07:02 Et parce que votre interlocuteur semble faire une grosse concession,
07:05 par réciprocité, il pourra vous paraître normal d'en faire à votre tour une petite.
07:09 Peut-être même vous sentirez-vous un peu coupable
07:11 de lui avoir refusé trop fermement sa première demande.
07:14 Résultat, vous serez alors bien plus enclin à accepter d'être livré avec un jour de retard.
07:19 Le fournisseur sans doute,
07:20 il n'avait d'ailleurs absolument pas besoin d'une semaine de délai mais seulement d'un jour,
07:23 ce qu'il obtient beaucoup plus facilement de vous avec ce stratagème.
07:27 Le principe de la porte dans le nez consiste à faire une première demande déraisonnable,
07:30 suivie de celle qu'on souhaite réellement faire.
07:32 Lorsqu'on nous sollicite de cette manière,
07:34 on se sentirait presque redevable à notre interlocuteur
07:37 de ne nous faire qu'une petite demande au lieu d'une grande.
07:39 Pourtant objectivement, on lui est redevable de rien du tout, bien au contraire.
07:43 Au passage, il y a un autre avantage avec cette ruse.
07:45 Imaginez que la personne ciblée ne sache vraiment pas dire non
07:47 et qu'elle accepte la première demande.
07:49 On sait jamais au culot ça peut passer.
07:51 N'empêche, je commence à me demander si cette vidéo n'apprend pas plus à manipuler les gens que leur dire non.
07:56 [Pourquoi on ne peut pas être généreux ?]
07:59 Non seulement il faut faire attention à ne pas être trop généreux,
08:02 mais aussi pour notre bien à ne pas l'être envers n'importe qui.
08:05 En partant du principe qu'elle n'est pas déplacée,
08:07 les individus réagissent différemment à notre bienveillance,
08:10 et je propose de les classer sur cette base.
08:12 Il y a d'abord ceux qui nous manifestent de la reconnaissance sous la forme de leur gratitude
08:16 ou en désirant être bienveillants envers nous à leur tour.
08:19 Puis ceux qui, juste, ne manifestent pas de reconnaissance.
08:22 Jusque là ça va encore puisque la vraie bienveillance ne doit pas en rechercher.
08:25 Mais à partir de maintenant, on va parler des individus envers qui je recommande de ne pas être bienveillants,
08:30 sous peine de nous compromettre.
08:32 D'abord il y a ceux qui nous reprochent notre générosité,
08:35 parce qu'elle les met dans une position d'obligation morale envers nous.
08:38 Ces personnes ne veulent pas de notre bienveillance,
08:40 soit pour ne pas se sentir obligé d'en manifester en retour,
08:43 soit parce qu'elles ne veulent pas reconnaître qu'elles ont été aidées,
08:45 parce que ça esquinterait la petite image qu'elles se font d'elles-mêmes.
08:48 Certains poussent la mesquinerie jusqu'à se venger de notre générosité,
08:51 nous accuser d'être hypocrite,
08:52 nous montrer du doigt en disant que si on a été généreux avec eux,
08:55 c'est qu'en fait on en a les moyens et qu'en réalité on est des salauds, etc.
08:59 Ensuite il y a ceux qui, plus ou moins consciemment,
09:01 voient dans notre bienveillance une faiblesse qu'ils peuvent exploiter
09:04 en abusant de notre gentillesse pour profiter de nous.
09:06 Cela monopolise notre temps et notre énergie jusqu'à nous épuiser,
09:10 et nous laisse complètement à plat dès lors qu'il n'y a plus rien à tirer de nous.
09:13 Et enfin, à l'extrême, on trouve les pervers narcissiques,
09:16 qui prennent littéralement plaisir à détruire les personnes bienveillantes.
09:19 Là je vais insister un peu.
09:21 Il ne faut surtout pas, sous aucun prétexte,
09:24 manifester la moindre forme de bienveillance, ni même d'attention,
09:28 envers les pervers narcissiques.
09:29 Parce que si vous le faites, ils la retourneront contre vous pour vous faire du mal.
09:34 Ils ont beau se faire passer pour des victimes,
09:35 faire croire que s'ils sont méchants c'est parce qu'ils ont souffert,
09:38 en appeler à votre pitié, etc.
09:40 C'est un piège. Partez.
09:41 La seule chose à faire avec les pervers narcissiques,
09:43 c'est de couper les ponts avec eux du jour au lendemain, sans un mot.
09:46 Effacez-les purement et simplement de votre vie.
09:49 Pour finir, rappelez-vous encore une fois que la bienveillance est un choix,
09:52 et non un devoir.
09:53 Vous ne devez rien à personne, et encore moins à ces individus.
09:57 Ce qui s'impose d'être gentil envers tout le monde
09:59 parce qu'il ne se détache pas du fait qu'on leur a dit depuis tout petit
10:02 que dans la vie il faut être bienveillant, deviennent les victimes de ces personnes.
10:05 Or, être bienveillant ne signifie pas nous donner un corps perdu,
10:08 ou supprimer toutes nos défenses.
10:09 Il faut savoir qu'en lever, et qu'en baisser, le bouclier.
10:12 Et plus on y arrive, plus on est capable d'exercer une bienveillance saine,
10:16 efficace sur le long terme,
10:18 et qui aide vraiment un maximum de gens.
10:21 E223, j'espère que cette vidéo vous a plu.
10:24 Promis, on en a presque terminé avec le chapitre de la bienveillance, plus qu'un épisode.
10:28 On a passé récemment la barre des 200 abonnés, je vous dis un très grand merci pour ça.
10:32 Vous pouvez si vous le souhaitez encore me soutenir en cliquant sur le facétieux pouce en l'air,
10:36 en vous abonnant, en activant la petite cloche pour être tenu au courant des prochaines sorties,
10:39 en commentant ou en partageant cet épisode.
10:42 N'hésitez pas non plus à me retrouver sur les réseaux sociaux, je vous ai mis les liens là... ici.
10:46 Et voilà, c'est tout pour moi, je vous dis à la prochaine, et d'ici là...
10:49 Prenez soin de vous.
10:51 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org