Pourquoi n'y a-t-il déjà plus de Français à Roland-Garros ? - Canal Sports Club

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Transcript
00:00 Vous étiez le dernier Français en lice,
00:02 vous l'aviez beaucoup entendu ça avant votre match.
00:05 Est-ce que ça vous a un peu aidé ou est-ce que ça vous a un peu perturbé ?
00:08 - Non, en étant honnête, déjà j'aurais souhaité être le dernier Français en course,
00:12 plus à la hauteur des quart de finale, demi-finale, huitième de finale,
00:15 comme ça l'a souvent été dans le passé.
00:17 C'était qu'un deuxième tour.
00:19 Voilà, Gaël a renoncé à son deuxième tour.
00:22 Je l'ai beaucoup entendu dans les tribunes pendant le match aussi.
00:25 "Fais-nous plaisir, va nous gagner celle-là, t'es le dernier Français, on a besoin de toi."
00:28 Mais non, non, c'était pas une pression plus que ça.
00:30 C'était vraiment un grand plaisir de jouer pour le public français.
00:34 Et voilà, j'aurais aimé donner un peu plus, mais on s'est arrêté là.
00:39 Et c'était déjà apprécié et beaucoup d'émotion.
00:43 - Il y avait 28 Français, hommes et femmes confondus, qui étaient en lice cette année à Roland-Garros.
00:47 Zéro au troisième tour comme il y a deux ans, donc deux fois en trois ans.
00:52 Alors qu'avant, il fallait remonter à 1968 pour voir une telle déconvenue.
00:55 Comment vous l'interprétez cette stat ?
00:57 Est-ce que vous trouvez ça un peu injuste quand vous ressortent sans cesse
01:00 le fait qu'il n'y a pas de Français au troisième tour ?
01:03 - On pourrait demander à Julien, non ?
01:05 - Non, je... - Ouais.
01:06 - Julien, je pense qu'on va voir si Julien confirme mes propos,
01:10 mais j'ai envie de dire qu'on est une grosse flopée dans le top 100.
01:13 Je pense qu'on est peut-être une des nations les plus représentées dans le top 100.
01:15 - La deuxième. - Voilà, deuxième peut-être.
01:17 - Les Etats-Unis devant l'Espagne.
01:19 - Maintenant, oui, il nous manque peut-être cette pépite ou deux
01:22 qu'on n'a pas dans le top 20, 25, voilà, qu'on avait dans le passé.
01:27 Donc, ce qui fait que ces joueurs-là ne percent pas forcément dans un grand chelem.
01:30 - La Carole et le Cercia, quand même. - Je parle des hommes.
01:33 Je suis désolé, je n'ai pas les stats sur les femmes,
01:36 mais en tout cas, par rapport à notre discipline chez les hommes.
01:39 Et oui, un petit peu difficile, un peu de malchance, un peu de blessure.
01:43 Et voilà, on a une très belle génération qui arrive
01:45 avec deux joueurs qui ont déjà intégré le top 100.
01:47 Et ça, il faut quand même le souligner.
01:51 On a des... un petit peu plus vieux qui sont encore très performants.
01:54 Et puis, on a une génération au milieu qui s'accroche, qui fait ce qu'ils peuvent
02:00 et qui font ce qu'ils peuvent.
02:03 Et puis voilà, il y a une très bonne émulation chez les Français.
02:05 Je pense que tout le monde se soutient beaucoup
02:06 et on va pousser la limite pour être meilleurs.
02:11 - Est-ce qu'il y a une explication que vous voyez, Julien ?
02:13 Et est-ce qu'il y a des solutions ?
02:15 - Solution à court terme, c'est difficile.
02:17 Là, j'entends un petit peu certains anciens à droite, à gauche, sur les plateaux,
02:21 à Roland-Garros, qui... - Des noms ?
02:23 - Qui disent... qui font un constat, mais après, concrètement, qu'est-ce qui se passe ?
02:27 Arthur l'a répété, chez les hommes, on est la deuxième nation la plus représentée dans les 128 Français...
02:31 - Les mécanciers au premier tour.
02:32 - En méfamme, au compte confondu, il y a une seule tête de série.
02:35 Donc ça veut dire que parmi ces 28 joueurs, il y a une seule joueuse
02:38 qui est dans les 32 premières mondiales, c'est Caroline Garcia.
02:40 Donc Caroline Garcia, c'est la première à dire qu'elle n'a pas fait un bon Roland-Garros.
02:43 Si elle tient son rang, elle doit aller au troisième tour, en huitième ou en quart de finale.
02:46 Mais pour le reste, si on veut quelqu'un au troisième tour, ça veut dire qu'il fasse un exploit.
02:50 Le format du Grand Slam en 5-7, ça favorise les meilleurs joueurs,
02:54 parce que le match est plus long et il faut être encore plus fort pour aller chercher les meilleurs.
02:59 Donc c'est... c'est juste la... comment dire... le reflet de ce qui se passe à l'année.
03:05 Là, c'est mis en avant sur Roland-Garros, mais...
03:09 - C'est presque plus inquiétant, ce que vous dites, Julien.
03:11 - Non, parce que moi, c'est inquiétant. Ce que j'entends, c'est inquiétant, quand même, non ?
03:15 - Non, chez les hommes, il faut juste être patient.
03:18 Parce que je pense que très rapidement, on va de nouveau avoir des joueurs dans les 30 premiers.
03:23 Arthur a tout pour... s'il est... comment dire... épargné physiquement, il a les moyens de venir dedans.
03:29 Arthur Fils, lui, qui avait un haché, dans les 2 ans, 3 ans qui viennent,
03:32 ces deux jeunes vont intégrer ce top 30, ce statut de tête de série.
03:36 Et le statut de tête de série au Grand Slam, il est vraiment... il fait vraiment la différence.
03:40 Moi, j'ai eu la chance d'être tête de série à un moment donné.
03:43 J'ai réussi à faire 7 fois, 8 fois de suite 3e tour. Je suis pas allé en 8e, j'ai pas fait quart.
03:46 Mais j'étais protégé, c'est énorme...
03:48 - Le tableau, il est... - Alors, intéressant...
03:50 - On décide d'un tableau un petit peu plus ouvert. - Bien sûr.
03:52 - On est sorti de tête de série, on est protégé.
03:53 - On va revenir, vous disiez, avec un peu d'humour, certains anciens, on a aperçu la déclaration,
03:58 c'est Fabrice Santoro, en l'occurrence.
04:00 - Oui, qui évoque dans un premier temps des erreurs.
04:02 C'était sur le plateau de nos confrères d'Amazon.
04:04 Il dit qu'à la fin de sa carrière, il a été appelé par 4 fédérations étrangères
04:09 et jamais par la Fédération française de tennis.
04:11 - Alors déjà, c'est faux, parce qu'Arnaud Di Pasquale, qualité d'Étienne,
04:12 il lui a proposé de venir aider et de faire des semaines au sein de la fédération,
04:16 sauf qu'il était à un tarif... - Trop élevé.
04:18 - Il a pas accepté le tarif que la Fédération française de tennis proposait.
04:22 Je veux bien qu'on critique la Fed, je veux bien qu'on propose des...
04:24 qu'on dise des choses, mais il faut savoir assumer et rétablir la vérité quand même de temps en temps.
04:29 - Arthur, quand on est un joueur comme vous,
04:31 est-ce que ça peut aider d'avoir un ancien qui a un peu plus d'expérience
04:34 qui vienne nous briefer, nous aider ?
04:36 - Ouais, je suis sûr, ça peut aider à driver.
04:38 Lui-même a vécu ses expériences par le passé,
04:40 donc voilà, peut-être les mots un petit peu plus justes par moment
04:43 pour gérer cette pression, cette... - Ça peut servir.
04:46 - Ces nouvelles émotions, sensations qu'on découvre au fur et à mesure d'une carrière.
04:53 - Dans le foot et dans le hand, ça te fait beaucoup de faire appel aux anciens, non ?
04:56 - Après, ce qu'il faut dire aussi, c'est que dans les sports co,
05:00 nous, on a l'avantage de jouer à domicile.
05:03 T'as le public qui met la pression sur l'adversaire,
05:05 mais il met aussi la pression sur les arbitres.
05:07 Et ça peut vraiment favoriser l'équipe à domicile.
05:10 Au tennis, il met la pression, il galvanise les joueurs qui jouent à domicile,
05:15 donc ça donne un surplus d'énergie, mais t'as aucune pression sur l'arbitre
05:18 parce que là-bas, elle est faute, t'as la cage, enfin...
05:21 - Mais la cage, on dit, elle ne changera plus, elle ne va pas bouger.
05:24 - Je pense que dans un sport individuel, surtout au tennis,
05:26 c'est plus dur de jouer, c'est presque plus dur de jouer à la maison
05:30 que pour nous, au sport co, en équipe de foot, qui touche au court.
05:33 - Mais il y a beaucoup d'anciens qui sont présents dans le tennis français.
05:35 - Moi, je suis capitaine. - Il y a beaucoup d'entraîneurs...
05:38 - Anciens ?
05:39 - Souvent, le sport, c'est quoi ? C'est la transmission.
05:42 Est-ce qu'il y a beaucoup d'anciens joueurs ?
05:44 - Non. - Des grands joueurs français ?
05:46 À l'époque, il y avait... Moi, je me rappelle de Yannick.
05:49 Yannick, qui a aussi coché...
05:51 - Il était capitaine de l'équipe de France, il n'était pas coach à temps plein.
05:54 - Moi, ce que je veux savoir, c'est est-ce qu'il y a des anciens,
05:56 des anciens grands joueurs français, est-ce qu'il y en a qui sont coach
06:00 ou qui sont entraîneurs, mais personne ne les sollicite ?
06:03 - Typiquement, celui qui a fait 2 finales de grand chelum, c'est Pioline.
06:06 - Ouais. - Après, il y a Arnaud Clément.
06:08 - Il y a Joe Wilfried Sanga qui a fait... - Sanga, ouais.
06:10 - Finale en étant coaché à l'époque par Eric Winogradski,
06:13 qui était un ancien joueur...
06:15 Il y a Thierry Thulane qui a été un ancien grand joueur,
06:17 qui a coché très très longtemps. - Il a coché.
06:19 - Il a coché Gilson. - Il a coché la Fedère.
06:21 - Il y a bien Luigi là.
06:22 Sébastien Grosjean est impliqué dans le tennis français,
06:24 il a coché Richard Gasquet aussi avant.
06:26 Moi, je suis impliqué avec les filles. Je ne suis pas coach à temps plein.
06:29 - À temps plein ? - Non, moi, c'est ce que je veux dire.
06:31 - Je ne suis pas coach à temps plein, je ne le veux pas.
06:32 Non, je ne le veux pas parce que c'est une vie itinérante,
06:35 c'est beaucoup de sacrifices au niveau voyage et familial.
06:38 - C'est ce qu'on a fait toute notre vie pour continuer à repartir
06:40 sur une carrière de coach ou en revoyage à nouveau
06:43 sur... Voilà, auquel coin on monte, c'est un petit peu...
06:45 - On peut...
06:46 Merci à tous !
06:48 [SILENCE]