Ukraine - "Rien de ce que l'on a promis ne fonctionne" - Slobodan Despot

  • l’année dernière
Avec Slobodan Despot, écrivain, « Le Miel », « Le Rayon bleu » aux éditions Gallimard, créateur de Antipress.net.

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h30 à 14h sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4

##LE_FACE_A_FACE-2023-06-05##
Transcript
00:00 Sud Radio Bercoff dans tous ses états,
00:03 le face à face.
00:06 Le face à face d'André Bercoff avec Slobodan Despot, écrivain et créateur du site antipresse.net.
00:12 Bonjour Slobodan Despot.
00:13 Mais bonjour.
00:14 Slobodan Despot, écrivain bien sûr, le miel, le rayon bleu chez Gallimard,
00:19 antipresse et puis éditeur aussi bien sûr.
00:23 Et je suis très content de vous recevoir parce qu'avec vous on fait, quand on se voit, on fait quelques...
00:30 Comment dirais-je ? Quelques narratifs qui justement changent un peu des narratifs que l'on entend un peu partout.
00:37 Je dirais des narratifs, du narratif que l'on entend un peu partout,
00:41 dans les 4/5 des sources autorisées, Erdzian et autres.
00:46 Alors, je voulais qu'on fasse un peu le point sur ce qui se passe aujourd'hui.
00:50 Évidemment, revenons à l'Europe, revenons aussi à ce qui se passe avec la Serbie, le Kosovo, etc.
00:56 Est-ce que, question, on n'est pas en train, je vais trop vite je sais,
01:02 non pas changer de guerre, mais de prévoir la guerre déjà d'après,
01:06 si on arrive à une paix, en tout cas à une fixette, tendance Corée du Nord, Corée du Sud, avec la Russie et l'Ukraine.
01:16 D'abord, où en est-on de ce point de vue là, selon vous ?
01:19 Point de vue Russie-Ukraine ou Serbie-Kosovo ?
01:22 Point de vue Russie-Ukraine d'abord, Serbie-Kosovo ensuite.
01:25 Évidemment, les questions sont liées, et ça fait au moins 30 ans qu'elles sont liées,
01:30 puisque tout ce que nous vivons maintenant, c'est les conséquences de l'effondrement de l'URSS, en gros,
01:34 et de la tentative du bloc occidental ou des Etats-Unis et de leurs alliés
01:40 de prendre possession de tout ce qui était sous contrôle soviétique,
01:44 de dominer le monde, en gros.
01:46 Donc, évidemment que les deux sujets sont liés.
01:49 Ce qui se passe maintenant en Ukraine, s'il fallait le résumer très très vite,
01:55 je dirais qu'on arrive au terme de la deuxième guerre d'Ukraine.
01:59 La première, c'est celle qui s'est terminée, qui a commencé le 24 février 2022,
02:04 et qui s'est terminée avec l'échec des négociations de paix en mars à Istanbul.
02:10 Pourquoi ?
02:11 - Mars 2022, oui.
02:12 - Pourquoi ? Parce que la Russie avait envoyé un corps expéditionnaire relativement petit
02:18 pour essentiellement contraindre l'Ukraine à entrer en discussion
02:23 pour bloquer le statut des régions indépendantes...
02:28 - Dons de base.
02:29 - Dons de base, et de la Crimée.
02:31 Ce qu'ils ont réussi à faire, puisque l'Ukraine est entrée en négociation,
02:36 simplement quelqu'un est arrivé, en l'occurrence c'était M. Boris Johnson à l'époque,
02:39 le Premier ministre britannique, et a dit aux Ukrainiens "surtout vous ne signez rien,
02:43 nous allons vous pourvoir tout ce qu'il vous faut, mais vous ne signez rien,
02:47 il faut chasser les Russes d'Ukraine".
02:49 A partir de ce moment-là, les Russes...
02:52 - Et Boris Johnson était... Est-ce qu'il était justement, parce qu'on a entendu ça,
02:57 est-ce qu'il était, à votre avis, enfin pour savoir évidemment, sinon on spécule bien sûr,
03:02 appuyé par les Américains, est-ce qu'il était sous couvert américain,
03:06 ou ça a été vraiment à l'époque, la décision de Boris Johnson de dire "moi je vais faire un..."
03:11 - Vous savez où il est en ce moment Boris Johnson ?
03:13 - Non.
03:14 - Il est aux Etats-Unis. Il fait une tournée pour convaincre le camp républicain,
03:17 qui est un peu sceptique vis-à-vis de cette guerre, de la poursuivre.
03:20 Je n'ai pas l'impression qu'il pourrait le faire sans que l'autre partie, disons,
03:24 du pouvoir américain, les démocrates, ne l'ait mandatée pour ça.
03:28 Donc sa mission, son langage, sa vision depuis une année et quelques mois,
03:35 est toujours la même. C'est celle-là.
03:37 - Donc la guerre continue, Zelensky et les Ukrainiens...
03:41 - Deuxième guerre.
03:42 - Deuxième guerre, dans laquelle on est en plein pour le moment.
03:45 - On est en plein, on attendait depuis longtemps une contre-offensive ukrainienne
03:49 qui s'est fait attendre, c'est un peu l'arlesienne.
03:52 Il paraît que depuis hier il y a eu des opérations sur le front,
03:55 au sud du Donbass et sur Zabrojie,
03:58 qui ne semblent pas avoir abouti à des gains territoriaux significatifs pour l'Ukraine,
04:04 mais plutôt à de grosses pertes.
04:06 Donc cette guerre est arrivée à un moment extrêmement délicat pour l'Occident,
04:09 parce que rien de ce qu'on a promis ne marche.
04:12 - Alors justement, au-delà des manœuvres, etc., et des forces en présence,
04:17 est-ce que, au fond, la question qu'on peut poser, évidemment,
04:20 et encore une fois, on sait qui est l'agresseur et qui est l'agressé,
04:23 ce n'est pas le problème, mais est-ce qu'elle n'est pas pliée, cette guerre ?
04:26 Est-ce que quelque part, on a l'impression, mais encore une fois,
04:29 ce sont vraiment, je le dis, personnels, et c'est un avis personnel qu'il engage que moi,
04:36 on a l'impression qu'on joue les prolongations de part et d'autre,
04:40 mais que c'est déjà plié. Qu'est-ce que vous en pensez ?
04:43 - Si on regarde de près, oui. Mais comme vous l'avez dit, André, vous-même,
04:46 il y a un narratif, ce qu'on appelle aujourd'hui,
04:49 c'est ce qu'il est convenu d'appeler un narratif, c'est-à-dire une légende.
04:53 Tous les événements, évidemment, dans les médias, ne sont que des récits.
04:57 On n'arrive jamais à la réalité elle-même. On construit un récit.
05:00 Et puis on le module en fonction de la réalité, si la réalité le dément.
05:04 En l'occurrence, sur la question ukrainienne, aucun démenti de la réalité ne modifie le récit,
05:10 y compris lorsque ces démentis viennent des responsables occidentaux eux-mêmes.
05:14 Le secrétaire général de l'OTAN, M. Stoltenberg, l'a dit lui-même,
05:18 l'Occident entier n'arrive pas à compenser les pertes en matériel et en munitions
05:25 que occasionne la Russie en Ukraine.
05:27 - Sans parler des hommes.
05:28 - Non, sans parler !
05:30 Une fois qu'on n'aura plus d'Ukrainiens, c'est qui qui va aller se battre ?
05:33 Peut-être des Polonais ? Et au-delà des Polonais, on va avoir qui ?
05:36 Des Français ? Des Italiens ? Vous y croyez vraiment ?
05:38 Personne n'y croit. Jamais. Ça ne va pas arriver.
05:40 Donc cette guerre, du point de vue de la guerre militaire sur le terrain,
05:44 ça fait longtemps qu'elle est pliée.
05:45 Simplement, là, on est en train de sacrifier des dizaines ou des centaines de milliers d'hommes pour rien.
05:50 - Et c'est ça. Et d'ailleurs, ça va au point où vous avez vu que je ne sais quel général américain
05:56 disant, là très récemment, je ne me rappelle plus de son nom,
05:59 qui disait "mais nous, quand il y a eu les réunions, au moment Gorbatchev,
06:04 au moment de la chute de l'URSS, nous, on s'était engagé, on n'avait pas signé le traité,
06:09 mais que l'OTAN n'irait pas au-delà de telle ou telle frontière".
06:12 Rappelez-vous, on en a parlé.
06:13 Moi, c'est Roland Dumas, ministre français et étranger,
06:16 qui nous l'avait confirmé, qui l'avait confirmé ici, à Sud Radio, dans cette émission.
06:20 Nous avions convenu que l'OTAN n'irait pas au-delà d'un certain niveau,
06:24 je ne sais pas si c'est l'Indièvre, entre autres, la frontière,
06:26 mais il n'y a pas eu de traité signé.
06:28 Et donc, les américains ont dit "mais on n'a rien signé, de quoi vous parlez ?"
06:32 - Alors, si ma mémoire est bonne, il n'existe pas de traité signé,
06:37 mais il existe des procès-verbaux de la réunion avec Gorbatchev,
06:39 qui sont apparus ces dernières années,
06:41 qui montrent que les Russes, enfin Gorbatchev et ses successeurs,
06:46 étaient de bonne foi lorsqu'ils disaient "nous avons une promesse des américains",
06:50 et qui eut été vraiment un gage de paix.
06:53 Parce que si l'une des superpuissances se retire du glacier européen,
06:56 ce n'est pas pour que l'autre vienne poser ses armes et la menacer.
07:00 Le but était de pacifier l'Europe.
07:02 Et on n'a pas pacifié l'Europe, on a armé l'Europe.
07:04 On peut même dire que certains des pays d'Europe de l'Est,
07:08 donc de l'ex-pacte de Varsovie, ont été admis dans l'Union européenne
07:12 de manière précipitée pour pouvoir entrer dans l'OTAN
07:15 et pour servir de casemate sur le pourtour de la Russie.
07:19 - Admettons aussi, Slobodan Espat, qu'eux, ils avaient un assez mauvais souvenir
07:22 de pouvoir soviétique, il faut le dire,
07:25 et que donc ils avaient envie de la protection de l'OTAN.
07:27 C'est un peu ça.
07:29 - Oui, mais vous voyez, tous ces pays ont des bonnes raisons
07:31 de se protéger de la Russie.
07:34 Un pays qui avait d'excellentes raisons de se protéger de la Russie,
07:37 c'était la Finlande.
07:39 La Finlande, qui avait un très bon traité de paix avec la Russie,
07:42 qui lui garantissait ses frontières,
07:44 eh bien, elle vient de l'annuler unilatéralement en adhérant à l'OTAN.
07:47 Donc c'est la Finlande qui se remet dans une situation problématique avec la Russie
07:52 sans que la Russie ait bougé le moindre soldat du côté de la Finlande.
07:55 - Oui, oui. Et alors justement,
07:58 donc la guerre, on voit ce qui se passe sur le terrain,
08:01 et c'est terrible, et vous l'avez rappelé,
08:03 mais tant qu'est-ce que ça dit de, justement,
08:06 on va revenir à, effectivement,
08:09 mais j'aurais peut-être traitant d'abord géographiquement,
08:12 qu'est-ce que ça dit du bouleversement qu'on voit qui a commencé bien avant,
08:15 la guerre, l'invasion de l'Ukraine, etc.
08:19 Mais cette dédolarisation, cette partition,
08:23 ce monde multipolaire que tout le monde nous annonce,
08:26 et qui apparemment, quand on voit ce qui s'est passé à Singapour
08:29 avec les gens du renseignement,
08:31 qui s'est passé un peu partout dans les réunions,
08:33 du Brix, Arabie Saoudite, Chine, etc., Iran,
08:37 qu'est-ce que ça décrit, ça, Slobodan Despote ?
08:41 - Ça décrit l'émergence
08:44 d'un courant de fond qui était très puissant,
08:48 et que nous, en Occident, nous avons fait
08:51 notre maximum pour réprimer.
08:54 L'Occident n'a jamais voulu partager le pouvoir,
08:56 même au moment où tout le monde était conscient que
08:59 ce n'était plus l'époque coloniale, que ce n'était plus non plus
09:01 l'époque de la suprématie technologique et économique,
09:05 et il aurait fallu entrer dans cette transition
09:08 délibérément et volontairement.
09:09 Maintenant, c'est à notre corps défendant que nous y allons,
09:12 parce que personne ne demande plus l'avis des Occidentaux.
09:15 À mon avis, dans cette transition,
09:19 il y a eu des moments qui sont extrêmement éloquents.
09:21 - Alors, on va en parler, pardon, je vous interromps,
09:23 on a une petite pause à faire,
09:25 et juste après, on va en parler.
09:27 Parce que justement, cette histoire,
09:29 c'est celle qu'on vit la plus extraordinaire.
09:31 - Et vous avez la parole sur Sud Radio pour interpeller
09:34 Slobodan Despote au 0826-300-300,
09:37 vous nous appelez 0826-300-300.
09:39 A tout de suite sur Sud Radio.
09:40 - Ici Sud Radio.
09:43 Les Français parlent au français.
09:48 Je n'aime pas la blanquette de veau.
09:51 Je n'aime pas la blanquette de veau.
09:54 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
09:56 - Et je ne suis pas le seul avec Slobodan Despote,
09:59 écrivain, créateur de la revue Antipresse.net,
10:02 que je vous conseille de lire.
10:04 Voilà, il y a les textes longs et c'est pas mal de prendre son temps.
10:07 C'est très important de prendre son temps.
10:09 Alors justement, on avait commencé à parler Slobodan Despote.
10:12 Quels sont les signes qui montrent cette espèce d'extraordinaire bouleversement ?
10:16 En fait, depuis 45, pour moi, ça me paraît le...
10:18 Ça fait 80 ans, c'est peut-être le plus grand bouleversement depuis 80 ans.
10:22 Mais quels sont les signes qui ont montré que ça bougeait à tous les étages ?
10:27 - Écoutez, ils sont innombrables.
10:29 Mais comme nous sommes sous l'emprise, justement, d'un narratif
10:32 qui est unique, qui est monopolistique, on ne les voit pas.
10:37 Je vais vous donner deux exemples de, disons, décentralisation du monde.
10:42 Et je vais vous donner un exemple de réaction du monde occidental face à ça.
10:46 Les deux exemples, le premier, ça s'est passé il y a cinq jours.
10:49 Réunion des pays de l'OPEP.
10:51 - Les producteurs de pétrole.
10:53 - Les producteurs de pétrole.
10:54 Trois agences de presse sont exclues de cette réunion.
10:57 On les prie de ne pas venir.
10:59 D'habitude, quand ça se passe en Occident, c'est des gens, vous savez,
11:02 comme Sud Radio, ceux qui posent les mauvaises questions,
11:06 on leur dit "vous n'allez pas venir à la conférence de presse du ministre".
11:08 Là, les trois agences exclues de la conférence de l'OPEP,
11:12 c'est Reuters, Bloomberg, Reuters.
11:15 - La plus grande agence du monde.
11:16 - La plus grande agence du monde.
11:17 Bloomberg, la plus grande agence dans le domaine économique et financier,
11:20 et le Wall Street Journal.
11:22 On leur dit "on n'a pas besoin de vous,
11:24 vos informations, vos interprétations ne sont pas fiables,
11:27 on ne veut pas de vous".
11:28 Ça, c'est quelque chose qu'on ne pouvait pas imaginer.
11:31 - C'est inimaginable, il y a encore six mois.
11:33 - C'est inimaginable.
11:34 Ce qui est étonnant, c'est que personne n'est relevé ce fait qui est énorme.
11:38 Un autre fait, par exemple, que vous savez,
11:42 qui est de notoriété publique, mais dont on n'a pas encore mesuré les conséquences,
11:46 l'Arabie Saoudite et l'Iran sont dans des relations exécrables pendant des décennies,
11:52 et tout d'un coup...
11:53 - Sunni-Téchite en plus.
11:54 - Voilà, Sunni-Téchite.
11:55 Et tout d'un coup, sans crier gare avec l'entremise des Chinois,
12:00 les Saoudiens et les Iraniens recommencent à se parler.
12:03 Enfin, le chef de la CIA a dit "nous, on n'était pas au courant".
12:07 Vous imaginez à quel point l'Occident est décalé ?
12:10 - Le chef de la CIA ?
12:11 - Le chef de la CIA a dit "ils auraient pu nous prévenir".
12:14 C'est quand même incroyable.
12:16 - C'était impensable, il y a encore...
12:19 - Oui, et l'Arabie Saoudite qui semble-t-il candidate, sauf erreur, au BRICS,
12:24 c'est le pays du pétrodollar.
12:27 C'est de là que ça a commencé.
12:28 - Bien sûr.
12:29 - Alors, si vous n'avez plus la base du pétrodollar,
12:33 si vous n'avez pas le premier pays qui a créé cette nouvelle économie mondiale,
12:38 vous avez quoi qui vous reste ?
12:40 Donc, ce qui est normal, l'Empire, l'Empire américain, l'Empire atlantique réagit.
12:45 Il y a quelques semaines, personne n'a remarqué,
12:47 la Thaïlande a changé de gouvernement.
12:49 Un gouvernement de jeunes.
12:52 Maintenant, il n'y a plus que des "young leaders" dans le monde occidental.
12:56 Un gouvernement de jeunes est élu,
12:58 et le chef du premier parti de cette coalition annonce,
13:02 avant même d'avoir formé son gouvernement,
13:04 avant même qu'on connaisse son gouvernement,
13:06 la première chose qu'il va faire, ça va être de soutenir la guérilla
13:10 dans un pays voisin, en Birmanie.
13:13 La guérilla, donc, qui combat...
13:15 - Le premier geste de ce gouvernement.
13:16 - La première décision.
13:17 - D'accord.
13:18 - C'est-à-dire que la Thaïlande a ses problèmes,
13:19 c'est un pays industriel, c'est un pays touristique,
13:21 qui a beaucoup de problèmes lui-même,
13:23 avec aussi un problème de guérilla.
13:25 La première chose, c'est de s'occuper des affaires d'un pays voisin.
13:27 Et il le dit.
13:28 Et il dit pourquoi il va le faire.
13:30 Il dit "nous allons appliquer la charte, le Burma Act".
13:34 Le Burma Act, c'est-à-dire le décret Birmanie,
13:36 c'est pas un document thaïlandais,
13:38 c'est un document de la diplomatie américaine.
13:41 Donc ces gens sont des vrais proxys, comme on dit.
13:43 Ce sont des gens qui ont été posés là...
13:46 - Des pro-américains, des young leaders à l'américaine.
13:48 - Afin de déstabiliser un pays qui est allié de la Chine,
13:51 qui est la Birmanie.
13:53 Et c'est la première chose qu'ils font.
13:55 Donc c'est vraiment, c'est clair comme du cristal.
13:57 Vous avez un pays qui a besoin de tranquillité,
13:59 qui a besoin de son tourisme,
14:01 qui a pour premier partenaire économique la Chine,
14:03 qui entre en guerre avec la Chine,
14:05 sans avoir jamais consulté sa population.
14:07 C'est la première chose qu'ils disent.
14:09 - Et alors, quid ?
14:11 Alors si on revient un peu parmi nous,
14:13 quid de l'Europe dans tout ça ?
14:16 On l'a beaucoup dit,
14:18 où est l'Europe ? Alors Kissinger,
14:20 où est le numéro de téléphone ?
14:22 On voit très très bien les intentions, l'Allemagne, tout ça,
14:24 on en a beaucoup parlé.
14:26 Mais dans ce contexte que vous venez de décrire,
14:28 vous avez donné quand même des signes très forts,
14:30 pas des signaux faibles ça,
14:32 de ce qui est en train de se passer.
14:34 Il y a encore une cohérence européenne,
14:37 à part Ursula von der Leyen
14:41 et ce qui se passe avec Pfizer et Bourla,
14:43 non mais je veux dire,
14:45 où en est véritablement,
14:47 il y a quelque chose qui s'appelle encore l'Europe ou pas ?
14:51 - D'abord il faudrait peut-être démêler,
14:53 justement, vous mentionnez des personnes
14:55 comme madame von der Leyen,
14:57 il faudrait peut-être démêler quelle est la position exacte,
15:00 le rôle exact, la fonction exacte
15:03 et la légitimité de madame von der Leyen
15:05 dans ce concert où elle prend des décisions
15:08 qu'elle n'a pas le droit de prendre,
15:11 qui relèvent de la compétence des États,
15:13 notamment sur les questions militaires.
15:15 C'est elle qui parle pour tout le monde.
15:17 Lorsque Macron a visité la Chine,
15:19 les Chinois, elle s'invite.
15:21 Au G7, elle était là.
15:24 Quelle est sa légitimité à cette dame ?
15:26 Quelle est la légitimité de monsieur Charles Michel,
15:28 pour parler au nom des Européens ?
15:30 Ou encore mieux, de cet extraordinaire monsieur Borrell,
15:33 qu'on présente comme... - Le José Borrell.
15:35 - José Borrell. - Qui est quoi exactement d'ailleurs ?
15:37 - Qui est catalan, mais enfin bon, ça c'est...
15:39 - Nommé président de... - Il serait, paraît-il,
15:41 ministre des Affaires étrangères de l'Europe.
15:43 Mais on ne sait pas, personne ne l'a nommé
15:45 ministre des Affaires étrangères de l'Europe.
15:47 Alors le plus drôle, c'est que c'est ce même homme
15:49 qui a dit que l'Europe n'est pas un jardin
15:51 entouré de barbares, ça c'est...
15:53 On passera sur le racisme.
15:55 Mais quand on a demandé à ce personnage,
15:57 hautement compétent, s'il savait ce qui se passait
15:59 à Belgorod. Belgorod, c'est cette région
16:01 de Limitrov de l'Ukraine, en Russie,
16:03 où il y a une incursion maintenant
16:05 de militaires ukrainiennes.
16:07 Il a dit "je ne sais pas ce qui se passe à Belgrade".
16:09 Donc monsieur Borrell,
16:11 le chef de la diplomatie européenne,
16:13 ne savait pas que Belgrade et Belgorod
16:15 étaient deux villes différentes, et ne savait pas
16:17 non plus ce qui se passait à Belgrade, alors que Belgrade
16:19 est au cœur maintenant du nouveau
16:21 foyer de conflit en Europe.
16:23 En Europe, et c'est le chef de la diplomatie européenne.
16:25 Donc ces gens sont d'une incompétence
16:27 absolue et totale.
16:29 - Donc en fait, il n'y a pas de politique évangélique européenne ?
16:31 - Si c'est monsieur Borrell,
16:33 ça n'existe pas.
16:35 - C'est extraordinaire. Alors justement,
16:37 on voit très bien que l'Europe, c'est divisé.
16:39 Et on va en reparler
16:41 tout de suite après cette petite pause.
16:43 On va parler de ce qui se passe à Belgrade, justement.
16:45 - Et restez bien avec nous,
16:47 on se retrouve tout de suite. Et vous avez la parole
16:49 sur Sud Radio 0826
16:51 300 300, pour interpeller Slobodan Despot.
16:53 0826 300 300
16:55 à tout de suite sur Sud Radio.
16:57 - Bercov dans tous ses états.
16:59 - Alors justement,
17:01 monsieur Borrell a confondu
17:03 Belgrade et Belrode, mais parlons de Belgrade.
17:05 Qu'est-ce qui se passe ? On voit depuis quelques jours
17:07 avec le Kosovo,
17:09 les soldats,
17:11 les soldats de l'OTAN, etc.
17:13 Qu'est-ce qui se passe exactement ?
17:15 - Slobodan Despot, alors...
17:17 Est-ce que c'est une seconde guerre
17:19 qui arrive ? C'est quoi ?
17:21 C'est une limite ? Combien d'années faut-il que je revienne en arrière
17:23 pour expliquer ce qui se passe ?
17:25 Parce que c'est très très long.
17:27 - En fait, on peut déjà partir de 1999
17:29 et du bombardement de l'OTAN.
17:31 - Alors voilà, ça c'est une date clé
17:33 à mon avis, c'est une date clé pour notre histoire
17:35 et pour l'histoire diplomatique du monde. Pourquoi ?
17:37 Parce qu'en 1999, comme vous le savez,
17:39 l'OTAN a, suite
17:41 à l'échec des pourparlers de Rambouillet
17:43 ici en France,
17:45 a bombardé la Serbie pendant 78 jours
17:47 pour en détacher
17:49 le Kosovo.
17:51 Sous un prétexte humanitaire. - Sans y voir l'aval de l'ONU.
17:53 - Sans l'aval de l'ONU.
17:55 Donc sous un prétexte humanitaire.
17:57 C'est une opération strictement de l'OTAN.
17:59 L'OTAN a fini le 12 juin
18:01 par signer un armistice avec la Serbie,
18:03 envoyer des
18:05 soldats de la paix, enfin des troupes
18:07 de l'OTAN pour soi-disant
18:09 maintenir la paix au Kosovo, notamment des
18:11 Français dans le nord Kosovo.
18:13 Peut-être qu'on va y revenir. Et puis,
18:15 par la suite, l'ONU
18:17 a ratifié cette situation
18:19 par une résolution,
18:21 la résolution 1244
18:23 qui reconnaissait la souveraineté de la
18:25 Serbie toujours sur le Kosovo.
18:27 - Ah, qui reconnaissait, oui, c'est ça, complètement.
18:29 - Et qu'ont fait les pays de l'OTAN et leurs alliés ?
18:31 Ils ont ignoré
18:33 cette résolution
18:35 et ils ont reconnu
18:37 le Kosovo. Parmi les premiers pays à l'avoir reconnu,
18:39 d'ailleurs curieusement, il y avait la Suisse.
18:41 Mon pays, neutre,
18:43 qui reconnaît le Kosovo.
18:45 Et aujourd'hui, vous avez environ une moitié
18:47 des 180 États du monde qui
18:49 reconnaissent le Kosovo et une moitié qui ne le reconnaissent pas.
18:51 Y compris au sein de l'Union Européenne,
18:53 comme l'Espagne, par exemple, pour des raisons évidentes.
18:55 - Ah oui, moitié reconnaissent, moitié ne reconnaissent pas.
18:57 - La moitié, moitié, grosso modo.
18:59 Et donc, à partir du moment où
19:01 s'est produit
19:03 ce kidnapping,
19:05 ce détachement du Kosovo par la force,
19:07 par la force armée de la Serbie,
19:09 le droit international n'existe plus.
19:11 Et d'ailleurs, la preuve qu'il n'existe plus, c'est que les Américains
19:13 n'en parlent pas. Ils ne parlent pas
19:15 de droit international lorsqu'ils veulent régler un conflit
19:17 international. Ils disent,
19:19 ils parlent du "rule based order",
19:21 un ordre basé sur des règles
19:23 et non sur du droit. Et les règles, ce sont les leurs.
19:25 Donc, lorsque nous avons besoin
19:27 du Kosovo, nous le reconnaissons
19:29 et ça devient un sujet de droit international
19:31 pour nous. Mais lorsque les Russes
19:33 ont besoin de la Crimée, nous ne reconnaissons pas
19:35 et c'est une agression contre l'Ukraine.
19:37 - D'accord. - Voilà, c'est simple.
19:39 - Et alors, aujourd'hui, ce qui a fait relancer
19:41 les hostilités
19:43 aujourd'hui ?
19:45 - Eh bien, comme vous le savez,
19:47 le Kosovo a été
19:49 le théâtre, après 1999,
19:51 d'une persécution continue
19:53 de la minorité serbe qui y restait.
19:55 En 2004, il y a eu un grand pogrom avec une trentaine
19:57 de morts, mille blessés,
19:59 des milliers de maisons incendiées,
20:01 des centaines de maisons incendiées
20:03 et aussi des
20:05 monastères et une grande partie
20:07 des Serbes du Kosovo ont quitté le Kosovo.
20:09 Comme vous le savez,
20:11 s'ils sont restés au nord Kosovo,
20:13 donc Mitrovica, c'est notamment grâce
20:15 au mérite des paras français commandés
20:17 à l'époque par le colonel Jacques Augar. - Qui les ont
20:19 défendus. - Qui les ont défendus, mais qui les ont défendus
20:21 et ça, on peut le trouver dans le livre du colonel Augar,
20:23 ils les ont défendus pas seulement contre les
20:25 terroristes de l'Houchka albanaise, ils les ont aussi défendus
20:27 contre une incursion,
20:29 une tentative d'incursion et d'occupation du nord Kosovo
20:31 par l'armée britannique,
20:33 les forces britanniques
20:35 présentes au Kosovo. - C'est l'égide
20:37 de l'OTAN ça ? - C'était sous l'égide
20:39 de l'OTAN. Donc le fait qu'il y ait encore
20:41 des Serbes au Kosovo, ça embêtait l'OTAN
20:43 et ça embête toujours l'OTAN.
20:45 Et l'OTAN a donc favorisé
20:47 leur expulsion
20:49 ou disons leur privation
20:51 de droits tacites. Ce qu'ils voulaient,
20:53 les Serbes depuis ces dernières années, ce qu'il en reste,
20:55 ils voulaient qu'on reconnaisse leur communauté de communes.
20:57 Donc une espèce de petite autonomie locale.
20:59 - Donc l'âve, oui. - Voilà.
21:01 Ça n'a pas été obtenu.
21:03 L'automne dernier, le Kosovo
21:05 a engagé un bras de fer
21:07 avec les Serbes du Kosovo
21:09 et avec la Serbie,
21:11 en imposant des plaques minéralogiques
21:13 avec
21:15 les emblèmes du Kosovo.
21:17 En imposant aux Serbes, si vous voulez rouler avec leur voiture,
21:19 de reconnaître la souveraineté du Kosovo.
21:21 La Serbie n'a pas réagi,
21:23 ça a passé. Ensuite,
21:25 ils ont organisé des élections que même les Américains
21:27 ont trouvées un petit peu abusives,
21:29 pour remplacer les mairies
21:31 autonomes des régions
21:33 serbes du Kosovo
21:35 par des maires albanais.
21:37 Et là, c'est ce qui a donné lieu aux émeutes actuelles
21:39 où il y a eu beaucoup de morts,
21:41 enfin pas de morts, pardon, de blessés,
21:43 notamment dans les forces de l'OTAN.
21:45 Et on en est là, avec évidemment une pression
21:47 constante sur Belgrade
21:49 pour obtenir quoi ? Pour obtenir, de la part de Belgrade,
21:51 la reconnaissance
21:53 du Kosovo indépendant.
21:55 C'est ça le but. Et manifestement,
21:57 les autorités actuelles
21:59 font preuve de trop de mollesse
22:01 et de mauvaise volonté dans ce sens.
22:03 - Et est-ce que c'est quelque part
22:05 lié à ce qui se passe entre
22:07 Russie et Ukraine ou pas du tout ?
22:09 A votre avis.
22:11 - Alors, il y a un lien
22:13 que je vous l'ai dit tout à l'heure,
22:15 c'est que le Kosovo a été le précédent
22:17 qui a permis à la Russie
22:19 d'intégrer la Crimée.
22:21 - Ah oui, parce qu'on l'a fait au Kosovo,
22:23 ils l'ont fait en Crimée.
22:25 - L'Occident n'a rien à dire
22:27 au sujet de la Crimée et du Donbass.
22:29 À mesure où ce qu'il a fait, ça a été
22:31 de bombarder un pays jusqu'à ce qu'il lâche
22:33 la région qui intéressait l'OTAN.
22:35 - Vous voulez dire que c'est la jurisprudence
22:37 OTAN ?
22:39 - C'est une jurisprudence OTAN.
22:41 Et il y a évidemment,
22:43 comme vous le savez, la plus grande base
22:45 militaire américaine hors du territoire
22:47 des Etats-Unis se trouve au Kosovo.
22:49 - Non, en Turquie, non ?
22:51 - Il paraît que c'était Bon Steve au Kosovo.
22:53 - Il y a une très très grosse base.
22:55 - Il paraît.
22:57 - Personne ne peut y accéder.
22:59 Donc,
23:01 c'est à l'intérêt stratégique des Américains
23:03 qu'ils ont arraché comme ils l'ont voulu.
23:05 Donc, ça constitue un précédent.
23:07 Donc, c'est lié. Maintenant,
23:09 quel est l'autre aspect
23:11 par lequel c'est lié ? C'est que,
23:13 évidemment, le Kosovo constitue
23:15 un deuxième front en Europe
23:17 si le front ukrainien ne fonctionne pas.
23:19 C'est une manière de divertir la tension.
23:21 - Oui, enfin, il y a déjà,
23:23 attendez, Azerbaijan,
23:25 Karabakh et Arménie.
23:27 - Bien sûr, mais c'est un peu loin.
23:29 Parce que le Kosovo, c'est là où vous allez en vacances.
23:31 C'est la région de Dubrovnik.
23:33 C'est pas loin.
23:35 Donc, le Karabakh, tout le monde s'en fiche
23:37 en Europe. Vous savez comment on réfléchit.
23:39 - Comme le Yémen, tout le monde s'en fichait.
23:41 - Tout le monde s'en fichait du Yémen.
23:43 Et on voit que, d'ailleurs, sur tout le pourtour
23:45 de la Russie et de la Chine,
23:47 on a toutes sortes de conflits latins
23:49 qui se réveillent. Maintenant, c'est les talibans
23:51 et l'Iran.
23:53 - Et le Soudan. C'est partout.
23:55 C'est une déstabilisation générale.
23:57 - On crée des espèces de zones de conflits, de fixations.
23:59 - Oui, parce qu'il faut
24:01 absolument détourner la tension
24:03 de ce qui se passe en Ukraine.
24:05 - Et aujourd'hui, ça va être multiplié, comme c'est multipolaire.
24:07 Ça va être multiplié, en plus.
24:09 - Je pense qu'on ne va pas vers des époques sereines.
24:11 - Ça va.
24:13 - Lucien, je crois qu'on reçoit nos auditeurs
24:15 avec Slow Mo' Down Despot.
24:17 - Tout à fait, vous continuez de nous appeler au 0826
24:19 300 300 pour interpeller Slow Mo' Down Despot.
24:21 Et on reçoit Serge de Lyon.
24:23 Bonjour Serge.
24:25 - Bonjour Serge.
24:27 - Bonjour M. Verkorf, bonjour à M. Despot.
24:29 J'ai une question pour lui et une question pour vous.
24:31 - Oui.
24:33 - Je prends l'exemple des Emirats Arabes Unis
24:35 qui viennent de quitter
24:37 une alliance militaire américaine pour la sécurité
24:39 dans le Golfe,
24:41 qui devait protéger les pays arabes de l'Iran.
24:43 Ils sortent
24:45 et ils proposent
24:47 d'en créer une nouvelle
24:49 alliance militaire.
24:51 Ils sont en train de le faire.
24:53 Ils sont en train de le faire.
24:55 Ils sont en train de le faire.
24:57 Ils sont en train de le faire.
24:59 Ils sont en train de le faire.
25:01 Ils sont en train de le faire.
25:03 Ils sont en train de le faire.
25:05 Ils sont en train de le faire.
25:07 Ils sont en train de le faire.
25:09 Ils sont en train de le faire.
25:11 Ils sont en train de le faire.
25:13 Ils sont en train de le faire.
25:15 Ils sont en train de le faire.
25:17 - C'est un peu comme la Chine et la Russie
25:19 pour la sécurité et l'économie
25:21 qu'avec l'OTAN.
25:23 - Intéressant Serge.
25:25 - Voilà, si M. Despote peut répondre à cette question.
25:27 Et puis une autre pour vous,
25:29 j'avais vu
25:31 auparavant votre
25:33 entretien avec le président
25:35 du Congo et je me demandais si
25:37 avec cette question,
25:39 la même question, on pourrait la poser
25:41 à... enfin si Sud Radio
25:43 peut composer
25:45 ces questions à des politiciens
25:47 de l'Afrique, de l'Asie, si on est
25:49 vraiment dans ce basculement. - Absolument.
25:51 Oui, c'est une très bonne question. Écoutez, ce que je vous promets
25:53 c'est que je vais probablement
25:55 le revoir lui et d'autres présidents africains.
25:57 Je poserai évidemment la question.
25:59 Ça me paraît fondamental, ça les concerne
26:01 aussi bien que tous les autres.
26:03 M. Despote, sur ce que dit
26:05 à propos des Émirats Arabes Unis
26:07 et du basculement aussi.
26:09 - Alors, vous avez raison. Les pays,
26:11 lorsqu'ils entrent dans des alliances
26:13 ou dans des pourparlers,
26:15 ils regardent à leurs intérêts.
26:17 C'est pas une question de principe
26:19 chez les Émiratis.
26:21 C'est qu'ils ont besoin d'être protégés.
26:23 C'est un petit pays riche.
26:25 Et qu'est-ce qu'ils ont vu ces dernières années ?
26:27 Curieusement, ça a beaucoup à voir avec
26:29 les questions militaires. Et l'Arabie Saoudite
26:31 était enlisée, mais très profondément enlisée
26:33 dans une guerre avec le Yémen
26:35 à laquelle beaucoup de puissances
26:37 occidentales ont contribué par des ventes d'armes.
26:39 Mais elle n'a pas réussi à résoudre cette guerre.
26:41 En revanche, elle a reçu des volets
26:43 de drones qui ont mis en péril
26:45 ses champs pétroliers. Je pense
26:47 que la mise en péril militaire
26:49 des intérêts des champs pétroliers arabes...
26:53 - Oui, les drones pour aller aux Émirats.
26:55 - Voilà. Eh bien, ça a fait réfléchir MBS,
26:59 le prince d'Arabie Saoudite.
27:01 Et puis il s'est dit, plutôt que de continuer comme ça,
27:03 faisons la paix avec ceux qui produisent ces drones.
27:05 Donc, c'est une menace militaire
27:07 qui est entrée aussi en jeu.
27:09 Et avec les Émirats, ils ont vu.
27:11 Ils ont dit, les Américains, ils protègent comment ?
27:13 Ils ne protègent pas. On va prendre
27:15 des gars sérieux qui sont capables de nous protéger.
27:17 Je pense que ça ne va pas plus loin que ça.
27:19 Mais ça va déjà très loin.
27:21 - En tout cas, c'est très intéressant.
27:23 Lucien, on se retrouve tout de suite
27:25 sur Sud Radio dans le face-à-face
27:27 avec Slobodan Despote. On ira à Marseille
27:29 avec Valentin et vous continuez de nous appeler
27:31 au 0826 300 300.
27:33 A tout de suite sur Sud Radio.
27:35 - Sud Radio.
27:37 Les Français parlent au français.
27:41 Je n'aime pas la blanquette de veau.
27:45 Je n'aime pas la blanquette de veau.
27:47 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
27:49 - Vous êtes bien dans le face-à-face
27:51 d'André Bercoff avec Slobodan Despote,
27:53 écrivain et créateur de antipresse.net.
27:55 Et vous avez la parole au 0826 300 300.
27:57 On accueille Valentin de Marseille.
27:59 Bonjour Valentin.
28:01 - Bonjour Valentin.
28:03 - Oui, bonjour M. Bercoff,
28:05 M. Despote, en fait,
28:07 j'aurais deux questions à poser à M. Despote.
28:09 - Allez-y.
28:11 - D'abord, je précise que je parle couramment
28:13 anglais et russe,
28:15 en plus du français, donc j'ai accès
28:17 à des canaux et des informations
28:19 et à un narratif différent de celui qui est diffusé
28:21 dans les médias officiels
28:23 occidentaux, enfin, otaniens.
28:25 Donc, ma première question,
28:27 d'après
28:29 des informations que
28:31 j'ai un petit peu recoupées,
28:33 il semblerait que la guerre
28:35 actuellement, enfin,
28:37 qui déroule sur le territoire ukrainien
28:39 pourrait durer plusieurs
28:41 années, donc je voudrais avoir l'avis de M. Despote
28:43 là-dessus. Et ma deuxième question
28:45 concerne la
28:47 russophobie galopante
28:49 au sein
28:51 des pays
28:53 signataires de l'OTAN. Je vous donne
28:55 par exemple, à titre d'exemple,
28:57 l'épouse, j'ai reçu une information
28:59 de Bild, donc du journal allemand,
29:01 l'épouse de l'ancien chancelier
29:03 allemand Schröder a été licenciée de la société
29:05 allemande NRW Global
29:07 et Business
29:09 pour avoir assisté à une réception
29:11 à l'ambassade de Russie en Allemagne
29:13 à l'occasion du 78e anniversaire
29:15 du jour de la victoire à Portebille.
29:17 Voilà, c'est un exemple, évidemment
29:19 c'est le genre d'informations qui n'est pas diffusée
29:21 dans les... Bon, et
29:23 sur cette russophobie,
29:25 je peux aussi
29:27 donner l'exemple par rapport
29:29 à la Serbie et au Kosovo dont vous avez
29:31 parlé. À la télévision
29:33 on vous dit que les Serbes
29:35 ont attaqué les soldats
29:37 de la CAFOR
29:39 et en fait, moi j'ai
29:41 vu une vidéo, en fait, un village
29:43 qui a été arraché aux Serbes
29:45 par des Kosovars
29:47 et le drapeau serbe était remplacé
29:49 par le drapeau kosovar, voilà.
29:51 - D'accord, Valentine, on va essayer
29:53 de parler, de répondre, en tout cas
29:55 à ce bonheur, à vos deux questions. Merci.
29:57 - Sur la durée de la guerre,
29:59 la durée de la guerre,
30:01 ça peut se prolonger aussi longtemps
30:03 - Ça peut être la Corée !
30:05 Corée du Nord, Corée du Sud n'ont jamais
30:07 signé un accord de paix, ce modèle.
30:09 Depuis 1953 !
30:11 - Ça peut être gelé et on entend
30:13 des bruits venant de Washington
30:15 en faveur d'un gel
30:17 du conflit, quitte à ce qu'ils reprennent, mais
30:19 de grâce, surtout après les élections présidentielles
30:21 de 2024. Donc eux
30:23 auraient plutôt intérêt à ce que, vu la pente que ça suit,
30:25 que ça s'arrête et qu'on fasse une espèce de ligne
30:27 de front, enfin qu'on gèle tout ça.
30:29 Maintenant, il n'y a pas
30:31 une seule déclaration d'un responsable
30:33 russe qui va dans le sens
30:35 d'un arrêt des hostilités. Eux, ils disent
30:37 "Quand nous avons proposé des négociations
30:39 de paix, la
30:41 partie occidentale, puisque
30:43 les Ukrainiens étant ici uniquement
30:45 des proxys,
30:47 enfin une armée de procuration,
30:49 ont quitté la table de négociations.
30:51 Lorsqu'on a
30:53 obtenu
30:55 des accords à Minsk pour
30:57 un règlement pacifique de la question du Donbass,
30:59 on sait par les
31:01 déclarations de M. Hollande, de Mme
31:03 Merkel et de M. Poroshenko, qui était
31:05 président de l'Ukraine à l'époque, que c'était que
31:07 de la poudre aux yeux de la Russie
31:09 est une manière de gagner du temps pour que
31:11 l'Ukraine puisse militairement
31:13 reprendre ses régions. Donc les Russes n'ont
31:15 absolument aucun intérêt à arrêter
31:17 ces opérations avant qu'ils
31:19 ne parviennent à leur fin. Nous ne savons pas quelles sont leurs fins.
31:21 Et puis il faut dire
31:23 quand même que les Ukrainiens ont montré
31:25 qu'ils résistaient quand même.
31:27 - Ils résistent, ils résistent fort.
31:29 Simplement, il y a un problème.
31:31 Il y a un problème d'effectifs humains.
31:33 Il y a un problème dans tous les domaines.
31:35 Et il n'y a même pas la force industrielle,
31:37 puisqu'on parle surtout d'arrondement.
31:39 Mais il n'y a même pas le renouvellement industriel du côté
31:41 occidental.
31:43 - Et la Russophobie dont parle Valentin ?
31:45 - Plutôt que d'en parler moi-même,
31:47 je recommande un livre qui est paru
31:49 récemment et qui est un livre
31:51 de référence là-dessus. C'est le livre de Guy Métan
31:53 qui s'intitule "Milan".
31:55 "Une guerre de Milan", sauf erreur.
31:57 C'est un livre sur la Russophobie qui règne en Occident
31:59 mais grosso modo depuis
32:01 le schisme. C'est une vieille affaire.
32:03 C'est une vieille affaire. Alors évidemment,
32:05 il y a quelques fois de bonnes raisons
32:07 de se méfier des Russes, mais ça va bien au-delà.
32:09 Et puisque Valentin nous a
32:11 mentionné la question du Kosovo,
32:13 j'étends un petit peu le sujet.
32:15 Vous savez, en 92,
32:17 l'Occident, qui contrôlait
32:19 les Nations Unies, a imposé un blocus
32:21 total à la Serbie à cause de ce qui se passait
32:23 en Yougoslavie, donc à cause de
32:25 l'éclatement de la Yougoslavie, qui était d'ailleurs provoqué
32:27 mais ouvertement, on le sait, par des puissances
32:29 occidentales, notamment l'Allemagne et les Etats-Unis.
32:31 Mais enfin, on a mis le chapeau
32:33 sur la Serbie. A cette époque,
32:35 même
32:37 la Fédération des joueurs
32:39 d'échecs aveugles de Serbie
32:41 était interdite de participation à toute
32:43 compétition internationale. - La Fédération
32:45 des joueurs d'échecs aveugles.
32:47 - Donc, il n'y a pas
32:49 une considération humanitaire.
32:51 Il n'y a pas la moindre proportionnalité.
32:53 Donc, quand on
32:55 nous dit que l'épouse de M. Schroeder
32:57 a été licenciée
32:59 parce qu'elle a été à une réception russe,
33:01 c'est la moindre des choses dans ce climat-là.
33:03 - Lucien.
33:05 - Merci, Valentin. Nous allons
33:07 à Caen avec Philippe.
33:09 Bonjour, Philippe. - Bonjour, Philippe.
33:11 - Bonjour, André. Bonjour, aussi, Despap.
33:13 Oui, moi, en
33:15 76, je fais partie d'un échange culturel
33:17 en Yougoslavie, à l'époque Sarajevo,
33:19 donc une ville très cosmopolite.
33:21 Et j'ai vu, après,
33:23 au fur et à mesure du temps,
33:25 les problèmes arriver. Il y a plein de contrefeux.
33:27 On peut parler aussi de l'Alzhebragian
33:29 avec l'Arémie.
33:31 Moi, je vais revenir quand même sur
33:33 l'ordre des choses.
33:35 D'après vous, M. Despap,
33:37 je ferais pareil avec le colonel de Beau, Jacques Beau,
33:39 que vous recevez, André, bien souvent.
33:41 Moi, j'aimerais
33:43 savoir si, actuellement, un pays
33:45 comme la Suisse,
33:47 la Suisse,
33:49 avec l'Organisation mondiale
33:51 de la Croix-Rouge,
33:53 chère à M. Dunant,
33:55 son fondateur, j'aimerais savoir
33:57 si la Suisse, actuellement,
33:59 n'est pas le seul pays légitime
34:01 qui pourrait le devenir
34:03 tout simplement appliqué
34:05 à un accord de paix, parce que nous,
34:07 on est complètement grillés.
34:09 Nous, on est grillés.
34:11 Est-ce que, d'après vous, la Suisse...
34:13 - Est-ce que la Suisse
34:15 peut jouer ce rôle, Philippe ?
34:17 Alors, moi, j'ai déjà jeté juste un codicil
34:19 à Slobodan Despot,
34:21 "Suisse, comme chacun sait".
34:23 Est-ce que la Suisse est toujours neutre ?
34:25 - C'est ça, la vraie question.
34:27 Et, en fait, c'est la réponse.
34:29 Si la Suisse était toujours neutre,
34:31 je dirais qu'effectivement,
34:33 elle devrait exercer son
34:35 mandat traditionnel de...
34:37 Comment dirais-je ?
34:39 De faiseuse de paix.
34:41 Malheureusement, la Suisse est en train de participer,
34:43 à l'heure qu'il est, à des manœuvres militaires
34:45 de l'OTAN, maintenant.
34:47 - Elle participe activement.
34:49 - Et on sait que, depuis la signature du Partenariat
34:51 pour la Paix, la Suisse était sur un strapontin de l'OTAN
34:53 et qu'elle est...
34:55 Moi, j'ai été soldat suisse
34:57 à l'époque où j'étais à l'armée,
34:59 et c'était il y a plus de 30 ans.
35:01 Et il n'y avait pas de menaces
35:03 qu'on envisageait venant de l'Occident.
35:05 La seule menace qu'on envisageait, c'était les Rouges.
35:07 Donc, la Suisse est neutre,
35:09 diplomatiquement,
35:11 l'a été, je pense qu'elle ne l'est plus.
35:13 Et la Russie, sans méfier,
35:15 la Russie n'a pas donné suite à des tentatives
35:17 dans ce sens. Je pense que le pays
35:19 qui serait le mieux à même, aujourd'hui,
35:21 malheureusement,
35:23 de servir d'intermédiaire, c'est probablement la Turquie.
35:25 La Turquie continue de vendre
35:27 des armes à l'Ukraine. - Paradoxal.
35:29 - C'est paradoxal. Mais la Suisse
35:31 est complètement hors-jeu. Malheureusement, je suis le premier à le regretter.
35:33 - Je comprends. Et le colonel Beaux
35:35 aussi, je pense. - Oui.
35:37 En tout cas, il va dans votre sens, là-dessus.
35:39 - Oui. - Lucien.
35:41 - Et vous continuez de nous appeler au 0826
35:43 300 300.
35:45 L'auditeur arrive.
35:47 - Emmanuel de Pessac. - Emmanuel de Pessac.
35:49 Bonjour, Emmanuel. - Bonjour André,
35:51 bonjour monsieur Descartes. - Oui, bonjour Emmanuel.
35:53 Allez-y, allez-y, soyez simplement brefs.
35:55 Pardon de vous dire ça. - On est d'accord.
35:57 - Mais voilà, dites-moi. - C'est normal, c'est la fin.
35:59 Il faut savoir que, voilà,
36:01 mon réflexion, c'est que les Etats-Unis ont été en guerre
36:03 quasiment depuis leur existence.
36:05 Ils se sont construits sur un génocide et ils ont été
36:07 20 ans à peu près sans guerre, si on
36:09 prend toute l'histoire, depuis leur création.
36:11 Donc c'est quand même un pays
36:13 qui vit sur cette
36:15 façon de faire. - Pas seulement,
36:17 mais disons, disons.
36:19 - Bon, c'est pas beaucoup, en tout cas, sur l'existence
36:21 des Etats-Unis. La Suisse a perdu
36:23 déjà son autonomie et sa neutralité
36:25 à partir du moment où les Américains
36:27 ont cassé le secret bancaire.
36:29 C'était aussi quelque chose qui s'est passé
36:31 bien avant les conflits actuels.
36:33 Et en fait, moi je pense,
36:35 et ça je voudrais demander à monsieur Despot
36:37 que je suis régulièrement tous les vendredis,
36:39 justement,
36:41 si la guerre en Ukraine n'est pas aussi...
36:43 Ah, évidemment, c'est une guerre
36:45 autant Russie pour l'instant,
36:47 mais aussi la crédibilité de l'OTAN
36:49 sur le fait de protéger
36:51 ses protectors, si je puis le permettre.
36:53 Voilà, c'était la question,
36:55 parce qu'en fait, c'est là que ça se joue. Parce que si on se rend compte
36:57 qu'effectivement, les Etats-Unis
36:59 n'ont plus la capacité de pouvoir
37:01 faire ce qu'ils font
37:03 et proposer
37:05 une protection,
37:07 là, ils sont capables
37:09 d'aller jusqu'au bout. Vous savez, un animal
37:11 blessé, c'est toujours là où il est le plus dangereux.
37:13 - Oui, c'est juste
37:15 ce que les alliés
37:17 attendent des Etats-Unis,
37:19 c'est
37:21 la protection et pas
37:23 une pureté morale.
37:25 Nous sommes, nous, occidentaux,
37:27 dans la situation des filles de l'ogre.
37:29 Vous savez le conte du petit pousset ?
37:31 Il y a un ogre qui mange de la chair humaine
37:33 mais qui a six petites filles
37:35 qui sont adorables et qui le nourrit
37:37 et les petites filles sont tellement adorables qu'elles ne se sont jamais
37:39 posées la question de savoir d'où vient le plat
37:41 qu'on leur sert. Et nous sommes les filles de l'ogre.
37:43 Nous avons un papa
37:45 qui est un mangeur d'hommes, qui a ravagé
37:47 la planète pendant tout le XXe siècle,
37:49 mais qui nous a assuré une certaine protection
37:51 et un certain... - Et puis des musiques
37:53 et des films et tout ça. - Voilà !
37:55 Je suis moi-même le premier
37:57 grand amateur de la culture
37:59 américaine. Mais ça a un prix.
38:01 Et maintenant nous sommes en train de payer le prix
38:03 et je pense que tout irait bien
38:05 si
38:07 le conflit actuel, les conflits
38:09 actuels n'avaient pas fait la démonstration
38:11 d'une faille capitale dans le système américain
38:13 qui est qu'il est
38:15 militairement inefficace.
38:17 Et ça c'est le plus grave.
38:19 - Très intéressant, on pourrait en parler des heures,
38:21 on voulait parler de la Chine, on n'aura pas eu le temps.
38:23 - Entre parenthèses, juste une chose. En 99,
38:25 on le savait, en 78 jours de
38:27 bombardement, l'OTAN n'a pas posé
38:29 le pied d'un seul soldat sur le
38:31 sol serbe. Pas un seul soldat.
38:33 - Ouais, c'est en tout cas
38:35 c'est une vraie question.
38:37 On va en reparler avec vous aussi, Slobodan Despote,
38:39 parce que malheureusement, malheureusement
38:41 la guerre n'est pas finie. Loin de là.
38:43 - Merci beaucoup, chers auditeurs
38:45 d'être toujours aussi nombreux à nous écouter,
38:47 à nous soutenir et merci à Slobodan Despote,
38:49 écrivain, créateur de Antipresse.net.
38:51 Tout de suite, l'émission de Brigitte Leh.
38:53 A tout de suite sur Sud Radio.
38:55 Sud Radio, parlons vrai.

Recommandée