Emmanuel Macron au Mont-Saint-Michel : "Rien ne justifie la violence"

  • l’année dernière
Transcript
00:00 (Propos inaudibles)
00:02 -Ecoutez, d'abord, je pense que les choses sont plus qu'un
00:04 état d'insécurité, même s'il y aura toujours des...
00:07 On voit bien des gestes individuels,
00:08 et je pense qu'il ne faut pas s'habituer
00:11 à une radicalité minoritaire.
00:13 Il faut continuer par le dialogue, justement,
00:15 mais aussi par la clarté des propos
00:17 que tous les responsables politiques doivent avoir,
00:19 à dire que dans une démocratie,
00:21 les désaccords doivent avoir un cadre,
00:23 parce que, si je peux l'exprimer,
00:24 il ne peut pas y avoir de violence
00:27 ni engagé, ni physique,
00:30 ni contre les biens, ni contre les personnes.
00:32 Ca, c'est une vérité qu'on ne peut pas accepter.
00:33 Je parlais encore avec certaines de nos maires, ici,
00:35 qui expliquaient des agressions qu'ils subissaient.
00:38 Et plus, on ne peut pas l'accepter
00:40 pour les équipes de résidence,
00:41 ni pour les responsables,
00:42 qui, que ce soit d'un enseignant à une infirmière
00:47 à un responsable politique.
00:49 Et donc, le pays est plus calme à cet égard,
00:51 mais ce combat va continuer.
00:53 Et ensuite, bien évidemment, la mission de la LNC
00:56 va continuer, grâce à mes collègues,
00:57 et du maire d'Apgoula.
00:58 -Est-ce que vous allez recevoir le syndicat ?
01:01 -Puisque vous parlez de violence, il y a eu un...
01:02 -Vous avez déjà idée de quand ?
01:04 -Je laisse passer les échéances
01:07 demain et les prochains jours,
01:08 mais l'objectif, comme je l'avais d'ailleurs fait,
01:10 c'est que les organisations patronales
01:12 soient apportées à l'invitation.
01:13 Donc, je vais, après cette séance,
01:16 en sortant des organisations patronales et syndicales
01:18 qui sont faites,
01:19 venir pour qu'on ouvre le jeu de la négociation la plus large
01:22 et qu'on laisse, sans tabou, d'ailleurs,
01:25 discuter l'ensemble des partenaires sociaux
01:26 d'un agenda important...
01:28 -Avant l'été ?
01:29 -Il faut que cet agenda puisse être défini d'ici à l'été.
01:33 Ensuite, il puisse donner lieu à un travail,
01:35 et j'espère à des conclusions robustes
01:38 d'ici à la fin de l'année.
01:39 Ce qui ressort des bilatérales
01:41 que la Première ministre et le ministre du Travail
01:43 ont pu avoir,
01:44 c'est que c'est un pas de temps qui semble possible.
01:47 -Vous évoquiez les violences.
01:48 Il y a eu un fait particulièrement choquant
01:50 à Ajaccio, ce week-end.
01:51 Vous pouvez peut-être le suivre.
01:52 Un petit garçon de 8 ans attendra un concert
01:54 qui a été agressé.
01:55 On lui a brûlé son maillot.
01:57 Peut-être une réaction sur ce qui s'est passé.
01:59 -Ecoutez, comme toutes les violences,
02:00 c'est évidemment inacceptable.
02:02 C'est le rôle de ses parents.
02:04 Il a à se battre et il se bat avec courage contre la maladie.
02:08 C'est un supporter fidèle.
02:11 Et rien de justifiant.
02:13 Et ça montre, vous voyez,
02:14 que telle une dérive,
02:16 et on a raison de le dire,
02:17 mais disons que j'attends
02:19 des conclusions les plus claires, fortes à prise.
02:23 -Vous avez raison.
02:24 Je vais dire que vous êtes en train de se relever
02:28 de ce traumatisme et d'aller à sa famille avec lui,
02:30 parce qu'ils ont déjà, je pense, été combats très importants.
02:33 Mais il n'y a aucune violence avec les enfants.
02:35 Que ce soit d'ailleurs les maux que des enfants subissent
02:38 dans les cours d'école ou dans les réseaux sociaux,
02:40 des violences lorsque des enfants sont supporters
02:42 de tel ou tel club,
02:43 et des jeunes comme des plus grands.
02:45 Je pense que le devoir que nous avons,
02:48 c'est que notre société ne s'habitue pas
02:50 à l'agressivité et à la violence.
02:52 Et vous m'avez depuis des mois entendu,
02:54 même des années entendu dire cela.
02:56 Parce que la démocratie, beaucoup de gens disent aujourd'hui
02:58 qu'il faut défendre la démocratie.
02:59 Mais la défense est commencée par dire
03:02 qu'il n'y a aucune forme de violence qui est légitime.
03:04 Et j'ai trop entendu dans le débat public ces derniers temps
03:06 les gens dire "Ma cause est légitime,
03:08 donc elle justifie une forme de violence",
03:10 qui serait langagière, ils seront contrôlés bien.
03:12 Et on se dit finalement, on a le droit d'insulter,
03:15 on a le droit de dire une dire chose sur les réseaux sociaux,
03:17 on sait pas qu'après on a le droit de brûler
03:18 tel ou tel échope parce qu'il représente ceci ou cela.
03:21 Non, c'est pas vrai.
03:23 Il n'y a pas le début ou la fin de la violence.
03:25 La démocratie, c'est on débarque de manière respectueuse.
03:29 Il n'y a pas de violence.
03:30 -C'est ce que vous avez appelé la décivilisation.
03:31 -Oui. C'est un recul,
03:33 parce que le processus de civilisation, c'est ça.
03:36 C'est de savoir vivre en société en respectant chacun.
03:40 C'est d'apprendre que bien se comporter est bon pour soi,
03:43 mais c'est ce qui nous permet de vivre les uns avec les autres.
03:47 Et c'est de considérer que ma liberté, d'ailleurs,
03:50 dans son absolu, elle a toujours une limite,
03:52 qui est la liberté de mon voisin
03:53 et le respect que je lui apporte.
03:54 Et elle va avec une responsabilité.
03:56 Et que la liberté dans une société comme la nôtre,
03:58 elle passe par la capacité que chacun a
04:01 à vivre ses accords et ses désaccords
04:03 dans une forme de déséquilibre permanent,
04:05 mais à ne pas considérer qu'il y aurait une espèce de droit
04:08 à exprimer son insatisfaction, sa frustration de manière permanente.
04:12 Et en quelque sorte, ça, qui est un truc à revenir,
04:14 c'est un effet en recul à cet égard.
04:16 -Est-ce qu'on pensait qu'il y avait une responsabilité
04:19 à la dirigeante politique, justement ?
04:20 -Je pense que nous avons tous une responsabilité.
04:22 Vous avez une responsabilité.
04:24 Les dirigeants politiques ont une responsabilité.
04:26 Les familles ont une responsabilité.
04:28 Tout le monde.
04:29 Il n'y a pas des coupables et des innocents.
04:31 C'est un processus dans lequel, d'ailleurs,
04:33 le changement que les réseaux sociaux induisent se joue.
04:36 Simplement que c'est une responsabilité,
04:38 on doit tous l'exercer.
04:39 Parce que jamais on ne doit légitimer
04:41 la violence contre les moyens.
04:43 Moi, c'est la règle de mon succès, elle est assez simple.
04:45 Ca va mieux en le disant, ça va mieux en le faisant.
04:48 -Certains de vos adversaires ont jugé que ce mire des civilisations
04:50 était un clin d'oeil à l'extrême droite.
04:51 Il y a eu ça, il y a eu aussi la polémique
04:53 sur votre recadrage de la Première ministre
04:56 sur les origines pétainistes.
04:57 Est-ce que vous comprenez vos opposants
04:59 qui ont des doutes sur votre détermination
05:00 à combattre l'extrême droite ?
05:01 -Est-ce que vous regrettez peut-être les mots
05:04 qui ont été peut-être mal compris
05:06 que vous aviez en Conseil des ministres ?
05:07 -Mais je ne vais pas regretter des mots que...
05:10 Il faut que vous vous interrogiez,
05:12 pas pour que vous l'avouiez, mais pas toujours,
05:14 avec la même rigueur, de manière constante.
05:16 Il faut que vous vous donniez une règle.
05:18 Soit vous citez les gens,
05:20 soit vous ne les citez pas.

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