• l’année dernière
Le talk-show le plus populaire de France est de retour sur C8 pour une nouvelle saison de divertissement et de surprises. Au programme : de la darka, des scoops, des infos médias, du show et bien sur la bande réunie autour de Cyril Hanouna.

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Du lundi au vendredi à 19h05

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Transcription
00:00 Tu connais personnellement la famille de Lindsay ?
00:02 Alors, ma conjointe est une amie d'enfance de Corentin.
00:05 Corentin qui est le parrain de Lindsay.
00:07 Donc quand il nous a rapporté premièrement le drame, on a été touché.
00:11 Et ensuite, quand il nous a raconté les circonstances,
00:15 on a cru que c'était un film Netflix.
00:17 Mais c'était la réalité.
00:18 Et quand j'ai parlé avec Betty et Corentin,
00:21 donc Betty, la maman qui m'a demandé d'essayer d'en parler
00:25 parce qu'il y avait un simple article dans un journal local,
00:28 là j'ai pris mon téléphone et j'ai essayé de parler à mon audience
00:31 pour qu'on puisse faire effet boule de neige.
00:33 Et c'est ce qui s'est passé.
00:35 Après moi, je ne veux aucune flagornerie.
00:38 Moi, j'ai fait ça parce que je me suis mis à la place de la famille
00:41 et que c'est des proches de ma conjointe.
00:44 Mais voilà, moi, après, quand j'entends Papendiaï dire que c'est un échec...
00:47 Alors justement, on va en parler de Papendiaï
00:49 parce que vous avez été reçu par Papendiaï aujourd'hui,
00:52 maître de Buisson, on va en parler dans un instant.
00:55 Vous avez donné avec la famille de Lindsay une conférence de presse
00:57 un jeudi dernier.
00:58 La maman de Lindsay a annoncé qu'elle n'avait reçu aucun courrier
01:00 de la part du gouvernement depuis le décès de sa fille.
01:02 Regardez.
01:03 On n'a pas été aidé, on a été lâché complètement.
01:06 Aucun soutien, ni avant, ni pendant et ni après.
01:10 Lindsay, à un moment, elle était au collège
01:14 et elle demandait de l'aide au directeur.
01:15 Le directeur lui a carrément dit
01:18 "écoute, tu m'embêtes avec tes bêtises,
01:21 on n'a pas que ça à faire, ça reste entre nous".
01:24 Il lui a totalement dit ça.
01:26 Je remercie d'ailleurs toutes les personnes qui nous soutiennent
01:29 parce que vous êtes ma force aujourd'hui.
01:32 Sans vous, je ne serais pas là.
01:35 Je ne sais même pas où je serais d'ailleurs.
01:38 Mais je ne sais plus.
01:43 Elle me manque.
01:45 Voilà, la maman de Lindsay Betty, à qui je fais de gros bisous.
01:50 J'ai eu la chance de rencontrer, qui est quelqu'un de formidable
01:53 et qui est vraiment... elle est à terre.
01:55 Je lui fais d'énormes bisous.
01:57 Et donc, elle dit bien qu'elle n'a eu aucun courrier
02:00 ni aucune nouvelle de la part du gouvernement.
02:02 Pourtant, le ministre de l'Éducation, Pape Ndiaye,
02:05 annonçait juste avant sur BFM qu'il avait contacté la famille.
02:10 Ça doit être ça.
02:13 ...d'un échec collectif.
02:15 Il y a une enquête judiciaire qui a été lancée, bien entendu.
02:18 Je comprends les cris du cœur des parents.
02:20 Je comprends l'émotion.
02:22 Elle est aussi la mienne.
02:24 Nous avons beaucoup avancé en matière de harcèlement.
02:27 Nous avons encore du chemin à parcourir.
02:29 Et donc, j'en tirerai les leçons.
02:31 Voilà, donc, il n'a pas contacté la famille.
02:33 Excusez-moi, M. Pape Ndiaye, excusez-moi, M. le ministre.
02:36 Mais si c'est pour aller sur un plateau télé pour dire n'importe quoi,
02:40 c'est au mieux de rien dire.
02:41 Excusez-moi de vous dire ça.
02:42 Il a quand même dit qu'il n'a pas réussi à appeler la famille plus tôt
02:45 parce qu'il n'a pas trouvé le numéro.
02:46 Nous, on l'a trouvé plus tôt que vous.
02:48 C'est fou quand même.
02:49 Et je trouve que c'est un immense manque de respect de parler d'échec.
02:52 Parce qu'un échec, c'est quand son enfant rate son brevet.
02:55 L'INSEE, elle n'aura jamais la chance de passer le brevet.
02:57 Donc, il faut vraiment qu'il se remette en question.
02:59 Et là, quand il dit qu'il se sent dépassé, qu'il ne peut rien faire
03:02 pour le harcèlement scolaire, moi, je pense que tous les parents de France
03:07 se sentent en danger, vraiment.
03:08 – C'est sûr.
03:09 Justement, alors, qu'est-ce qui s'est passé, Maître ?
03:12 Alors, vous avez été voir le ministre de l'Éducation.
03:14 Qu'est-ce qu'il vous a dit ?
03:16 – D'abord, merci de me recevoir.
03:17 C'est très important de parler de ce sujet qui touche 10 % des élèves,
03:21 des collégiens, des lycéens partout en France.
03:23 – C'est une catastrophe.
03:24 – C'est un fléau contre lequel personne ne se bat.
03:26 J'étais attentif à ce que vous avez dit quand vous avez reçu les parents
03:29 la semaine dernière, les parents de Maëlys, que je représente aussi.
03:32 Et ce qui est catastrophique, c'est que personne ne semble prendre la mesure
03:36 de la gravité du problème.
03:37 – C'est ça, je vous jure.
03:38 – C'est le sort du ministère.
03:40 Et rien de concret n'a été apporté.
03:42 La prise de conscience apparaît, comme d'habitude,
03:44 la prise de conscience apparaît tout à fait limitée.
03:46 Aucune mesure concrète ne va être mise en place pour sensibiliser
03:49 les plus jeunes à l'école primaire ou au collège.
03:51 Beaucoup plus grave, beaucoup plus grave par rapport au cyberharcèlement,
03:54 le ministre m'a confié que l'État français aujourd'hui,
03:57 et ce n'est pas là pour faire du buzz ou quoi que ce soit,
04:00 était totalement incapable d'enrayer le fléau du cyberharcèlement
04:04 vis-à-vis des réseaux sociaux.
04:06 C'est-à-dire qu'ils sont tenus à une obligation de modération
04:08 par rapport à des propos illicites, haineux, violents.
04:11 Ils ne peuvent rien faire.
04:12 C'est ce qui m'a été dit il y a une heure à peine en sortant
04:14 du ministère de l'Éducation nationale.
04:16 Donc c'est assez sidérant de voir que l'État est en pleine faillite.
04:18 Très inquiétant.
04:19 Vous avez des enfants qui sont victimes peut-être un jour,
04:22 vous ou n'importe qui, de cyberharcèlement.
04:24 Personne ne peut rien faire.
04:25 Ni l'État, ni la police, ni le collège, ni l'académie.
04:29 Mais après, je vais vous dire, après ce qui se passe, c'est qu'il y a des drames.
04:31 Il y a des drames parce que, on ne va pas se mentir,
04:33 un père un peu nerveux, il se passe ça pour son fils,
04:36 on sait très bien où sa fille, ça va dégénérer,
04:39 il va se faire justifier lui-même.
04:43 Et après qu'est-ce qu'on va faire ?
04:44 On va dire, bah oui forcément, le gouvernement ne peut rien faire,
04:47 la police, ils n'ont pas les moyens.
04:48 Les pauvres, ils font ce qu'ils veulent, mais ils n'ont pas les moyens.
04:50 Donc au bout d'un moment, moi, que vous reveniez du ministère de l'Éducation
04:55 et que vous nous disiez, ils n'ont pas de solution,
04:56 et ils sont dépassés.
05:00 Et je vais vous dire, moi, vous ne pouvez pas savoir ce week-end,
05:03 le nombre de messages et de photos que j'ai reçus
05:07 de personnes qui me disaient que leur fille ou leur fils
05:10 étaient victimes de harcèlement.
05:11 – C'est pareil, dans toute la France.
05:12 – Je vous dis, c'est un truc de fou.
05:13 – Dans toute la France, dans tous les collèges.
05:14 – Les familles abandonnées, isolées, qui appellent à l'aide, à la police,
05:18 le collège, l'académie, personne ne leur répond.
05:20 Et ils te le tournent le dos.
05:21 – Et le pire, ce qui se passe, c'est que dans les collèges, dans les lycées,
05:24 ils ont tellement peur d'être mal notés, de faire un mauvais buzz.
05:28 – Ils préfèrent virer les victimes harcelées et garder les harceleurs.
05:32 C'est ce qui ressort quasiment systématiquement.
05:34 Donc on marche sur la tête.
05:36 – C'est ce qu'on a vu dans tous les témoignages qu'on a eus dans cette émission.
05:38 Ils ne veulent pas prendre de risque, parce qu'ils ne veulent pas
05:41 qu'on parle d'eux par rapport à du harcèlement.
05:43 Donc ils disent "on va isoler l'enfant qui a été harcelé".
05:48 Et c'est lui, à chaque fois, qui se retrouve obligé de changer de collège,
05:51 changer de lycée, déménager.
05:52 – Moi j'aimerais dire deux mots par rapport à l'affaire l'INSEE,
05:54 ça me paraît important.
05:56 Ça a vraiment cristallisé un basculement dans une nouvelle ère
06:00 qui est totalement délirante.
06:01 C'est-à-dire que la mort de l'INSEE n'a pas suffi à mettre un terme
06:04 au déchaînement de haine et de violence sur les réseaux sociaux.
06:06 Sa mémoire continue d'être souillée.
06:07 Il n'y a plus aucune limite dans ce degré de violence.
06:10 Et un deuxième élément qui me paraît fondamental et qui est assez significatif
06:13 de l'état d'esprit de certains membres de l'éducation nationale,
06:17 aucun professeur du collège n'a appelé la mère, n'a écrit à la mère,
06:20 n'a participé à la marche blanche ou il allait la voir après le décès.
06:23 Ni le principal du collège, ni aucun professeur.
06:26 C'est un mépris absolu pour la vie humaine et c'est assez sidérant là aussi.
06:29 – Alors le ministre de l'éducation Papendia, il y a près de trois semaines donc,
06:33 après le décès de l'INSEE, a donc reçu aujourd'hui les parents,
06:38 ainsi que vous, juste, dites-nous, on a envie de savoir,
06:42 il vous a dit quoi ? Vous arrivez, il vous a dit quoi ?
06:45 – Je vais relayer les propos des impressions des parents,
06:48 qui considèrent qu'il y a eu certaines excuses, certes,
06:51 mais qui manquaient de sincérité, qui manquaient de profondeur,
06:55 une absence totale de prise de conscience, une prise de conscience forte,
06:59 qui nécessite une action réelle et concrète, donc rien de concret en fait.
07:03 – Donc il vous a dit quoi ? Il vous a dit "je vais voir quand même
07:06 le directeur de l'établissement".
07:08 – On attendait les résultats de l'enquête administrative qui avait été lancée,
07:11 ce qui paraît normal, mais là les faits sont tellement énormes,
07:13 s'il vous plaît, qu'il n'y a pas à attendre pour dénoncer le comportement
07:16 totalement anormal du responsable du collège, de l'académie,
07:19 et même des policiers qui ont pris la plainte pénale,
07:22 qui avaient tous les éléments, la lettre de suicide, le dossier médical,
07:24 qui n'ont rien fait.
07:25 – Il y a une jeune fille qui s'est donnée la mort, je suis désolé,
07:27 déjà tu reçois le gars qui gère le collège, tu lui reçois le proviseur,
07:30 tu lui dis "qu'est-ce qui se passe ? Est-ce qu'il y a un vrai problème
07:33 dans le collège ? C'est pas possible d'attendre".
07:35 – En fait j'ai l'impression qu'il n'en sait rien,
07:37 déjà il a attendu trois semaines avant de contacter la famille ou d'aller les voir,
07:40 la moindre des choses c'était de partager quelques mots d'écoupation.
07:43 Et puis non, malheureusement, rien de concrétisant.
07:47 – Il devrait présenter sa démission. – Qui ?
07:49 – Le ministre. – Ah le ministre aussi ?
07:51 – Bien sûr. – Mais pourquoi ?
07:53 – Elle n'a pas complètement tort, je suis désolé, elle n'a pas complètement tort.
07:56 – Je suis pas vraiment au courant, j'ai fait des joints…
07:58 – Mais pourquoi ? Parce que j'irai dire "oh, il y a eu un meurt,
08:00 il y a eu un mort, vous êtes fous quoi".
08:02 – Un peu de dignité, un peu de charnage, moi je le trouve complètement
08:05 mais pas du tout à la hauteur de l'événement et donc je pense
08:07 qu'il pourrait présenter sa démission.
08:09 – Je crois que vous parliez du proviseur, mais je ne crois pas qu'il y ait un problème.
08:12 – Je trouve que vous n'êtes pas une bêtise.
08:13 – Parce que l'INSEE a eu beaucoup de courage en écrivant cette lettre
08:15 et malheureusement en se donnant la mort et je trouve que lui devrait aussi
08:18 avoir un petit peu de courage en disant qu'il n'a pas été à la hauteur
08:20 de ce qui s'est passé.
08:21 – Premièrement je pense qu'il aurait dû virer directement le principal.
08:24 Parce que le principal pour moi, ça n'engage que moi, a du sang sur les mains.
08:28 Quand un élève vient dans son bureau, on lui dit qu'il est au bout du rouleau,
08:32 qu'il n'a que 13 ans et qu'il pense à la mort, lui il lui dit
08:35 "il ne faut pas trouver bruiter l'affaire, on va essayer de le faire entre nous,
08:39 n'en parlez pas".
08:40 Pour moi tout ce qui se passe après c'est grave, il faut qu'il soit radié
08:43 de l'éducation nationale, il faut que les élèves soient radiés
08:45 de l'éducation nationale, qu'elles ne puissent plus jamais mettre les pieds
08:47 dans un établissement gratuit, au frais des français.
08:50 Il faut tout de suite que des sanctions soient faites.
08:52 Là j'ai l'impression d'écouter Dalida, parole, parole,
08:54 il n'y a aucune sanction qui a été faite aujourd'hui.
08:55 C'est bien ce que je dis, il ne fait rien.
08:57 Il n'y a pas que lui.
08:58 Alors qu'est-ce qui s'est passé ?
08:59 La plupart des... de nombreuses personnes étaient parfaitement informées
09:02 de la situation, de la détresse dans laquelle Lindsay était plongée
09:04 et ces personnes pendant des mois n'ont rien fait.
09:06 A chaque fois que Lindsay ou sa mère s'est déplacée ou a appelé,
09:09 est allée appeler au secours, on lui a tourné le dos, on a fermé les yeux
09:12 et ça c'est absolument inacceptable.
09:13 Ces personnes-là contre qui finalement rien ne va bouger,
09:16 qu'aucune action ne va être mise en œuvre alors qu'encore une fois
09:20 il s'agit d'un fléau qui gangrène toute la société française,
09:22 tous les collèges, tous les lycées, c'est assez affligeant.
09:24 C'est affligeant.
09:25 Alors Ramon, vous savez qu'il y a d'autres infos qui sont...
09:28 Oui, parce que le principal là, il fait le dos rond, il ne répond pas.
09:32 Donc il va falloir peut-être un peu parler d'autre chose.
09:35 Parler par exemple des élèves qui ont déposé plainte pour agression sexuelle
09:37 au sein de son établissement.
09:39 Peut-être nous parler de tout ça, de tous ces élèves qui sont harcelés
09:42 dans son établissement parce que ça...
09:43 Alors il a demandé sa mutation.
09:45 Dès qu'il a vu l'affaire un petit peu s'ébrouiter, au mieux d'appeler les parents.
09:49 La seule fois où il a appelé les parents, c'est pour demander
09:50 s'il pouvait venir au premier rang de l'enterrement.
09:52 On nous a parlé d'une promotion même.
09:54 Ah oui ?
09:55 Alors à vérifier.
09:56 Non mais c'est...
09:57 On marche sur la tête là.
09:59 J'aurais qu'on voit la réaction des parents de l'INSEE,
10:01 après on va libérer...
10:02 On va vous libérer, Maitre.
10:03 Parce que je sais que vous avez...
10:04 Je dois foncer.
10:05 Merci, regardez.
10:06 On n'a pas senti vraiment affecté par la situation de notre fille.
10:10 Maintenant on attend au niveau des actes.
10:13 On a invité M. le ministre à participer à la marche aux blanches.
10:17 On espère qu'il viendra et qu'il sera présent.
10:21 Mais pour nous, ce n'est pas suffisant par rapport au contenu du dialogue.
10:26 Il nous a tendu la main.
10:28 Comme on a dit, avec ma femme, on est "contents"
10:32 mais on aurait aimé un peu plus.
10:36 François, il est venu nous voir.
10:38 Il était là.
10:39 Et c'est vrai que François, il m'a dit "Cyril, on est lâchés par tout le monde".
10:44 Moi, je lui ai envoyé un message.
10:45 Regardez comme je trouve ça mignon.
10:46 Il est allé voir le ministre.
10:47 Je ne fais pas le coeur à mettre une cravate et une chemise.
10:51 Vous avez vu, ils se sont habillés pour aller voir le ministre.
10:53 C'est hyper touchant.
10:55 C'est le respect.
10:57 On ne les a pas respectés mais lui, il respecte quand même.
11:00 Il est allé voir le ministre.
11:01 Est-ce que tu as le coeur à mettre une cravate, une chemise ?
11:04 Je vais te dire, tu as perdu.
11:06 C'est vrai, ta belle-fille que tu as élevée, qui se retrouve,
11:10 tu vas aller voir le ministre.
11:13 Et Betty aussi, elle s'est habillée pour aller voir le ministre.
11:16 Franchement, je vous dis, ce sont des gens, je l'ai vu,
11:19 ils sont incroyables.
11:21 Ils sont sans histoire.
11:23 J'ai passé plusieurs jours avec Betty.
11:26 Elle est incroyable.
11:28 Et François aussi.
11:29 François, c'est extraordinaire.
11:30 Parce qu'il faut savoir que ce n'est pas son enfant.
11:32 Mais Betty, elle m'a raconté comment elle a essayé de la réanimer.
11:37 Franchement, ça me brise.
11:40 Ça me brise parce que je me dis qu'elle a tout fait.
11:43 Elle a appelé tout le monde.
11:44 Elle a essayé de parler à tout le monde.
11:46 Elle a crié à la place de sa fille.
11:48 Et aujourd'hui, elle se retrouve à mettre une petite chaise
11:50 à côté de sa tombe pour parler avec elle.
11:53 Franchement, moi, à la place des responsables, j'aurais honte.
11:56 Franchement, je...
11:57 Il faudrait qu'on arrive à qualifier ça d'une non-assistance
12:00 à personne en danger.
12:01 Vraiment.
12:02 Il y a deux choses qui me frappent.
12:03 C'est le ministre, il reçoit la famille trois semaines après.
12:06 Il est en retard, c'est terrible.
12:07 Et je trouve qu'il n'y a aucune empathie.
12:09 Oui, c'est ça.
12:10 Il n'y a rien.
12:11 Il n'y a pas de...
12:12 L'avocat parlait de profondeur.
12:14 Mais je trouve qu'humainement, il n'y a même pas de considération.
12:17 Il n'y a même pas d'émotion.
12:18 On dirait un techno qui parle d'une affaire administrative.
12:20 C'est terrible.
12:21 Et la deuxième chose qui me frappe, pour faire écho à ce que dit Ramos,
12:25 c'est qu'on a l'impression que l'institution éducation nationale,
12:28 c'est comme l'armée avant, la grande muette,
12:29 ils se couvrent les uns les autres.
12:31 Il n'y a personne qui est capable de dire, j'ai fait une faute.
12:34 On parle de responsabilité collective.
12:35 Ça ne veut rien dire.
12:37 Responsabilité collective, ça veut dire qu'il n'y aura pas de responsable.
12:39 Personne n'est capable de dire, on a fauté, voilà ce qu'il faut faire.
12:42 C'est terrible parce que, comme vous le disiez,
12:44 s'il n'y a pas une prise de conscience au niveau ministériel,
12:47 et même sans doute que maintenant le ministre de l'éducation nationale
12:49 est discrédité, est dépassé, ça va recommencer.
12:52 Cyril, vous avez des témoignages.
12:53 Il faut mettre un terme à ce harcèlement qui tue des enfants et qui les brise.
12:57 C'est insoutenable.
12:58 L'INSEE, aujourd'hui, elle représente tous les enfants harcelés de France.
13:01 Oui.
13:02 Tous.
13:03 Et ce n'est pas aux enfants qui sont harcelés de fuir.
13:05 C'est aux harceleurs de fuir.
13:07 Parce que j'en entends dire, oui, mais pourquoi vous ne l'avez pas changé d'école ?
13:10 Ce n'est pas à eux d'avoir honte.
13:11 C'est à ceux qui l'ont harcelé, qui continuent de dire qu'ils vont pisser sur sa tombe.
13:14 Merci.
13:15 S'ils voulaient venir à son enterrement.
13:16 Qui continuent d'envoyer des messages à Miley sans lui disant, c'est ton tour.
13:19 Qu'ils l'ont motivé à faire ce geste.
13:21 Parce qu'il faut savoir que les circonstances dans lesquelles elle est décédée,
13:24 c'est eux qui lui ont décrit au millimètre près comment les faire.
13:28 C'est ça, c'est ça qui est important.
13:30 C'est eux qui lui ont dit, rejoins ton père de la même manière dont il est mort.
13:35 C'est eux qui lui ont dit, vas-y, tu n'es qu'une PUT1.
13:38 Tu mérites que ça.
13:40 Et elle, elle avait juste besoin de repos.
13:41 Et elle a choisi le repos éternel.
13:43 Donc là, aujourd'hui, si ça ne bouge pas, c'est maintenant ou jamais.
13:45 Sinon, on ne pourra pas faire semblant qu'on n'a pas entendu.
13:47 Et je parle pour elle, mais ça doit devenir un symbole pour tous les enfants qui sont harcelés à l'école.
13:52 Parce qu'un enfant, le principal, il est garant.
13:54 Il est garant de l'épanouissement et de la sécurité d'un enfant.
13:57 Quand il fait la sourde oreille, il n'est pas à sa place.
13:59 Ce n'est pas la fonction qu'il doit incarner.
14:01 – On a l'impression que c'est vraiment une mafia l'éducation nationale.
14:03 – Oui, c'est terrible.
14:04 C'est exactement ça, ils se couvrent les uns les autres.
14:06 Plus personne ne parle, il y a une chape de plomb.
14:08 Moi, ce que j'espère, c'est que l'enquête administrative, très honnêtement, j'y crois pas.
14:12 – Moi non plus, j'y crois pas.
14:13 – J'espère que la justice, là, ira au bout.
14:15 [Musique]

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