Fred Hermel dans l'After Foot ce lundi sur RMC, Fred Hermel revient sur les adieux très discrets de Karim Benzema du Real Madrid. Le journaliste spécialiste du foot espagnol estime que KB9 doit prendre la parole.
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00:00 647 matchs, 354 buts, 118 passes décisives, 5 Ligues des champions, 4 Ligas de Coupe du Roi.
00:06 Tout ça en 14 saisons. Karim Benzema a donc tiré sa révérence hier soir sur l'ultime but Fredo.
00:12 Mais des adieux assez discrets, presque froids j'ai envie de dire, j'étais un peu étonné en regardant les images.
00:18 A posteriori d'ailleurs.
00:19 - Moi qui ai vécu les adieux de Zidane en 2006,
00:26 on ne retrouve plus les bandes malheureusement où j'ai cassé ma voix en direct, ça ne m'est arrivé qu'une fois de casser ma voix en direct,
00:30 où j'ai pleuré, où dans le stade tout le monde pleurait, c'était un moment incroyable.
00:35 Là, en fait, les circonstances ont fait que Benzema n'a peut-être pas eu les adieux
00:40 que son statut de légende du Real mérite.
00:44 C'est à dire qu'à partir du moment où le communiqué du Real est tombé à 12h30 et que le match avait lieu à 18h30,
00:49 c'était difficile pour les supporters, pour tout le monde de se retourner.
00:52 Je pense que les gens n'étaient pas préparés au départ de Benzema.
00:55 C'est à dire que comme lui-même, deux jours avant, dit,
00:57 alors qu'il reçoit le Marca Leyenda, c'est une sorte de trophée du journal Marca,
01:02 un grand journal de sport madrilène et espagnol en général,
01:06 et il dit "la réalité n'est pas Internet".
01:10 Donc en fait, il balaye d'une main ce qu'on avait dit ici,
01:13 c'est que l'Arabie Saoudite avait offert beaucoup d'argent.
01:17 Voilà, donc à ce moment-là, les supporters du Real Madrid étaient,
01:22 et même pas mal de gens au sein du club, étaient persuadés qu'il partirait, mais dans un an.
01:26 Parce qu'en fait, ce qu'on a appris là, c'est que dans la clause de son contrat,
01:33 qu'il avait prolongée il y a un an, il y avait une clause ballon d'or.
01:36 S'il gagne le ballon d'or, il y a automatiquement une prolongation,
01:38 quel que soit le nombre de matchs joués, même si c'était une sorte de cadeau du Real Madrid.
01:42 Donc en fait, il était lié au Real jusqu'en 2024.
01:46 C'est dommage, en fait, il y a eu...
01:49 Alors, ou Karim a hésité, ou Karim n'a pas dit la vérité.
01:53 Ou peut-être les deux.
01:55 Après sa déclaration à Marca, moi, mes contacts en Arabie Saoudite
01:59 m'avaient confirmé l'offre monumentale, c'est-à-dire qu'a priori,
02:03 c'est 200 millions par an net d'impôts pour...
02:06 Non, 100 millions par an, c'est un contrat de deux ans à 100 millions.
02:09 Donc c'est un chèque de 200 millions.
02:11 C'est deux ans de contrat de 100 millions, c'est-à-dire qu'on est dans des...
02:14 Voilà, et sans impôts, c'est un truc de malade.
02:16 Enfin, donc ça, on l'avait confirmé.
02:19 Après, il y a un moment où ils étaient un petit peu moins optimistes
02:21 du côté de l'Arabie Saoudite parce qu'ils pensaient que le Real
02:25 allait réussir à le retenir quand même.
02:26 Et finalement, il y a eu quelque chose, c'est-à-dire que samedi,
02:31 le Real annonce plusieurs départs.
02:32 Hazard, Mariano, Asensio, voilà.
02:37 Et il n'attend que le dimanche, juste avant le match, pour annoncer.
02:40 C'est qu'il y a eu des négociations de dernière minute.
02:43 - Mais ça n'explique pas forcément ce peu d'émotion qu'on a vu à la B.O.
02:47 Malgré tout, on parlera de ce qui s'est préparé.
02:50 Il y avait un discours préparé, il y avait des vidéos à montage.
02:52 Alors là, il n'y a pas de montage, mais quand même, il peut y avoir un élan spontané,
02:55 une vague d'émotions spontanées à la B.O.
02:57 - Je pense que les gens étaient encore sous le choc parce qu'ils ne s'y attendaient pas.
02:59 Je pense que ce qui s'est passé, c'est ça.
03:02 Parce que si tu as au moins 24 heures ou 48 heures pour te préparer,
03:05 il y a une banderole, il y a quelque chose.
03:06 Mais là, enfin, midi moins une, le match...
03:09 - Tu peux faire des banderoles quand même.
03:10 - Ouais, mais c'est plus compliqué après.
03:12 Et puis, il y avait d'autres qui partaient, etc.
03:13 Je ne vais pas dire que Benzema a manqué sa sortie,
03:17 mais je pense qu'il aurait mérité, vu ce qu'il est, ce qu'il a fait dans ce club,
03:21 puis au bout de 14 ans,
03:22 cela aurait mérité plus de préparation dans sa sortie pour avoir une plus belle sortie.
03:28 C'est-à-dire que moi, je pense, après, je ne suis personne,
03:33 mais il aurait dû attendre un an et annoncer au club,
03:36 voilà, je fais la dernière année et je pars dans un an.
03:39 Et là, ça permet au club de chercher un attaquant,
03:41 parce que maintenant, tout le monde sait que l'Oral va numéro 9,
03:43 donc les prix vont monter.
03:44 Ça, c'est évident.
03:45 Donc voilà, il y a une sorte de stupéfaction à Madrid.
03:49 - C'est que l'effet de surprise pour toi.
03:52 Moi, je parle de la relation des socios avec Benzema.
03:55 - Non, non, non.
03:55 - Elle a été mauvaise pendant les deux tiers du temps.
03:59 Mais le dernier tiers de la carrière de Benzema,
04:02 c'est une idole du Bernabeu, c'est lui qui a tenu le club à bout de bras.
04:06 Donc non, non, je me souviens que les gens m'insultaient au stade
04:09 en me disant "retourne en France et emmène Benzema avec toi".
04:12 Mais ça m'arrivait à chaque match, ça, à chaque match.
04:15 Parce que dans les médias espagnols, dont le Chiringuito,
04:18 dont j'étais l'un des chroniqueurs, où je défendais,
04:20 j'étais le seul à défendre Benzema.
04:21 Demain, je publie une chronique dans le journal Asse où je dis,
04:25 sans exagérer, je pense que dans les moments les plus sombres,
04:27 deux personnes défendaient encore Benzema,
04:29 Florentino Pérez et moi.
04:30 Et j'exagère à peine.
04:31 Donc il a été vraiment honni au Real Madrid.
04:35 Et tout le courage, et ma chronique de demain,
04:37 c'est le talent et la persévérance.
04:39 Il a réussi à retourner une situation qui était très compliquée
04:42 pour devenir quelqu'un qui a des...
04:44 Enfin, il a gagné 25 titres au Real Madrid,
04:47 - C'est phénoménal. - dont 5 Ligues des champions.
04:49 C'est-à-dire qu'il n'y en a que deux dans l'histoire,
04:50 c'est Marcelo et Karim Benzema.
04:53 C'est un truc de fou, quoi.
04:54 Je pense qu'il y a une sorte de stupéfaction.
04:56 Les gens ne s'attendaient pas à ce qu'il parte.
04:58 Donc ils n'ont pas eu le temps d'assumer son départ
05:02 et de lui rendre hommage.
05:03 Et le problème,
05:04 demain, il y a quelque chose,
05:07 on acte au Conde espagnol,
05:08 un petit événement au centre d'entraînement,
05:10 mais il n'y aura pas de public.
05:11 - Donc il n'y aura pas... - Les adieux un peu gâchés.
05:13 Voilà, donc...
05:14 Le joueur qu'il est, qu'il a été à L'Oréal.
05:16 Il ne devrait peut-être même pas faire de conférence de presse.
05:17 Donc il n'y a pas de...
05:18 Moi, je me souviens de plein de conférences de presse.
05:20 Zidane avait fait une conférence de presse
05:22 où il avait été applaudi par tout le monde.
05:23 Voilà, même les journalistes, à un moment,
05:25 tu sors un petit peu de ton...
05:26 de ta distance journalistique,
05:29 parce que tu as passé cinq ans avec un mec
05:30 où tu l'as vu après tous les matchs.
05:31 Donc là, tu te lâches un peu.
05:32 Voilà, il y a eu plein...
05:33 Moi, j'ai eu plein d'exemples comme ça.
05:34 Et là, c'est dommage qu'il n'y ait pas ça.
05:36 J'espère qu'il y aura un changement
05:38 et qu'il y aura une conférence de presse
05:39 et qu'on a besoin d'entendre Benzema, en fait.
05:41 On a besoin des mots de Benzema.
05:43 Et le peuple mandridiste a besoin des mots de Benzema.
05:46 Mais cette relative,
05:49 ce manque de...
05:51 - Cette tiédeur. - Cette tiédeur, voilà.
05:52 Cette tiédeur dans ses adieux
05:54 ne doit pas occulter le truc de dingue qu'il a fait.
05:57 C'est-à-dire que Benzema, il a eu plein de propositions
05:59 tout au long de sa carrière au Real Madrid pour partir.
06:02 Il...
06:03 Je veux dire, ça, je l'ai souvent dit à l'auteur.
06:05 Mais moi, je me souviens que Florenzo Pérez m'a dit un jour,
06:07 l'émir du Qatar est venu me voir,
06:09 mais il m'a donné un chèque en blanc pour Benzema et le PSG.
06:11 Florenzo Pérez a dit non,
06:13 et Benzema a dit non,
06:14 alors que c'était dur pour lui au Real,
06:16 parce qu'il voulait triompher au Real Madrid.
06:17 Moi, j'eus préféré qu'il parte
06:20 de manière un peu plus grandiose,
06:22 d'une façon plus grandiose,
06:23 mais il est parti au sommet.
06:25 Donc ça, c'est quand même une belle sortie.
06:27 Bon.
06:28 Merci à tous !
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