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Transcription
00:00 Vous savez que depuis quelques jours, en collaboration avec l'édition de 20h, nous essayons de vous faire mieux connaître de jeunes hommes politiques, qu'ils soient d'ailleurs dans la majorité ou dans l'opposition.
00:09 Hier, vous l'avez vu, c'était Alain Juppé du RPR. Eh bien aujourd'hui, Pierre Alain et Patrice Dutertre vous font découvrir Raymond Forny.
00:16 Il est député socialiste du territoire de Belfort, mais il est aussi président de l'importante Commission des lois à l'Assemblée nationale.
00:28 Une volonté tenace, du talent et une ambition mesurée, telle est la recette de la réussite de Raymond Forny.
00:34 Fils d'ouvrier italien immigré, il travaille à la chaîne chez Peugeot à 18 ans et poursuit ses études par correspondance.
00:40 Très attaché à la cellule familiale, son premier succès d'avocat, c'est la défense de l'éducation sexuelle à l'école avec l'affaire Mercier en 72.
00:49 Quelques mois plus tard, il est élu député du territoire de Belfort. Aujourd'hui, à 42 ans, il est aussi président de l'importante Commission des lois à l'Assemblée.
00:58 Pour vous, la politique, c'est un métier ?
01:00 Pas du tout. C'est un passage dans la vie intéressant, passionnant, mais jamais je n'ai considéré la politique comme un métier.
01:07 Je suis un socialiste pragmatique. Je me refuse à être un socialiste doctrinaire. Je ne crois pas du tout à l'idéologie.
01:15 Je crois que la vie est faite de bon sens, de logique, d'expérience et c'est à partir de cette expérience, de cette logique et de ce bon sens que j'essaye de vivre la vie politique qui est la mienne aujourd'hui.
01:26 Tenté un instant par le communisme, Raymond Forny a été l'un des fondateurs du CRS, l'aile gauche du PS.
01:33 Le marxisme n'est pas sa religion. Européen convaincu, il se dit plutôt social-démocrate et d'aucuns le considèrent comme un CRS mou.
01:40 Autant d'attitude qu'il éloigne un peu de son vieil ami Jean-Pierre Chevènement.
01:44 Nous n'avons pas l'habitude de nous cacher des choses et quand un désaccord intervient, nous nous en expliquons.
01:51 Et le dernier en date, si on veut parler de celui-là, qui est la préparation du congrès du PS en octobre prochain,
01:59 le désaccord entre lui et moi réside dans le fait que personnellement je ne pense pas qu'il soit souhaitable, nécessaire de déposer une motion au nom du CRS.
02:08 Lui pour l'instant pense le contraire, j'espère qu'il évoluera et qu'en définitive il finira par me rejoindre.
02:14 Pour Raymond Forny, le jeu des courants est stérile. Il ne comprend pas ce qu'il appelle la stratégie de l'échec de certains de ses amis.
02:22 Il plaide, lui, pour la cohésion et l'unité.
02:26 La stratégie à l'intérieur du parti socialiste est certes importante pour fixer les orientations pour les deux années qui viennent,
02:36 mais en même temps, pour notre parti, ce n'est pas la préoccupation essentielle des Français.
02:41 Et donc je pense que ce débat interne au PS doit passer au second plan.
02:47 Ce qui me paraît essentiel aujourd'hui, c'est le succès de la politique mise en oeuvre par le gouvernement,
02:52 et parce que je suis socialiste et parce que je suis dans la majorité, je supporte bien entendu et je soutiens cette politique mise en oeuvre par Pire-Mauroy.
03:01 Son légitimisme ne conduit pas pour autant Raymond Forny à quelques renoncements à ses idées.
03:06 Il n'a pas voté, par exemple, l'amnistie des généraux d'Alger ou l'amendement renforçant les contrôles d'identité.
03:12 Homme de terrain, il considère que les Français ont encore besoin d'un grand dessin,
03:16 et que la gauche n'a pas toujours su répondre à cette aspiration.
03:21 Les réformes sont allées trop vite, nous en avons fait trop, et nous ne les avons pas suffisamment expliquées.
03:28 Ce sont les trois défauts principaux qui expliquent, je dirais, le désenchantement d'une partie de l'opinion publique.
03:34 Je m'imaginais, il y a quelques années, que le pouvoir c'était quelque chose de plus simple,
03:39 qu'il suffisait de décider et qu'au fond tout le reste suivait.
03:43 Je me suis rendu compte que la décision prise, les choses ne sont pas toujours aussi simples,
03:48 et qu'il faut faire passer ensuite le message, ce qui n'est pas toujours facile.
03:52 A l'ombre de cette vedette politique de Belfort qu'est Jean-Pierre Chevènement, peut-être,
03:58 mais Raymond Forny, visiblement, est prête à en sortir,
04:01 sa principale qualité, selon ses proches, c'est d'être résolument optimiste.
04:08 Bien, j'espère que vous avez...

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