Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h45, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.
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00:00 ...
00:05 -Bonjour, Maude Fontenois. -Bonjour.
00:08 -Vous êtes navigatrice, écrivaine et présidente
00:10 de la fondation qui porte votre nom.
00:12 Ca fait des années que vous travaillez sur le sujet.
00:15 Comment vont les océans ?
00:17 Est-ce que leur état de santé s'est amélioré ?
00:20 Je dis bien amélioré.
00:21 -J'aime voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide.
00:24 -On est d'accord. -Ca va mieux.
00:26 Sur des thématiques de thon rouge, par exemple,
00:29 on a mis en place des régulations importantes
00:32 et le thon rouge est revenu.
00:34 Sur la pêche à la légine, dans les mers australes,
00:37 on a mis des contrôles sur les bateaux.
00:39 On voit bien que quand on met en place des réglementations,
00:42 la mer est résiliente et que ça va mieux.
00:45 Après, il y a encore... -C'est formidable.
00:48 -Il y a encore des problématiques. -Elle pourrait nous en vouloir.
00:51 -Il y a franchement de quoi.
00:53 On a 80-90 % de la pollution marine qui vient de la terre.
00:57 C'est des millions de tonnes de déchets
00:59 qui sont rejetées dans la mer.
01:01 La mer se venge parce que tout ça revient dans notre assiette.
01:05 Il faut savoir qu'aujourd'hui,
01:07 c'est presque par égoïsme qu'il faut préserver nos océans.
01:10 J'ai tendance à rappeler un chiffre alarmant,
01:13 mais on mangerait l'équivalent de 5 g de plastique par semaine
01:16 et par personne. -Par semaine ?
01:18 -Une carte bleue de plastique par semaine et par personne.
01:22 Tout ça communique. -Bien sûr.
01:24 -On boit la même eau que les dinosaures,
01:26 mais cette eau, on n'arrive plus à la dépolluer.
01:29 Les nanoparticules de plastique ont intégré la chaîne alimentaire.
01:33 Quand tu fais attention à ton déchet sur la plage,
01:35 tu fais attention à ce que tu vas manger le soir.
01:38 -Oui, c'est ça. Je jette la bouteille de plastique,
01:41 le soda, mais il va partir là-bas et il va revenir.
01:44 -C'est important de comprendre.
01:46 La planète est d'abord bleue.
01:48 La vie est née dans la profondeur des océans.
01:51 Aujourd'hui, on a besoin d'assurer sa protection
01:53 pour les solutions qu'il nous apporte.
01:55 En termes de médicaments, d'oxygène, de nourriture, d'eau,
01:59 c'est fascinant.
02:00 -Vous êtes ambassadrice
02:02 auprès du ministère de l'Education nationale et de la Jeunesse.
02:06 Votre priorité, actuellement,
02:07 est de sensibiliser les plus jeunes sur l'état de nos océans.
02:11 Avec un bouquin comme ça, je parlerai plus tard.
02:14 Comment vous procédez avec ces jeunes,
02:16 qui me paraissent, si vous êtes d'accord,
02:18 plus en matière d'environnement que leurs parents ?
02:21 -C'est ma grande passion.
02:23 Ca fait plus de 20 ans que je suis engagée.
02:25 Depuis la création de la Fondation,
02:28 on a sensibilisé plus d'un million d'enfants.
02:30 On est dans les maternelles, primaires, collèges, lycées.
02:34 C'est un travail de fond pour faire comprendre
02:36 combien les océans sont indispensables
02:38 à notre vie du quotidien et les pousser à aller
02:41 vers des gestes de préservation et des métiers
02:44 en lien avec l'environnement.
02:46 Notre mission, c'est de relancer...
02:47 Demain, je réunis 300 enfants au Théâtre de l'Oeuvre
02:50 qui bénéficient de nos programmes,
02:52 certains qui viennent de partir en classe de mer,
02:55 c'est de relancer les classes de mer en France
02:58 et à destination des zones d'éducation prioritaires.
03:01 3 millions d'enfants par an en France
03:03 qui ne partent jamais au bord de la mer.
03:05 Ils ne savent pas ce que c'est.
03:07 De commencer déjà à les faire découvrir la mer,
03:10 on est la 2e puissance maritime mondiale.
03:12 Dire qu'il y a des enfants en France
03:15 qui ne peuvent pas aller à la mer,
03:16 on doit commencer par là.
03:18 Ensuite, on apprend à aimer ce milieu.
03:20 -Qu'est-ce qu'ils vous répondent,
03:22 les autorités officielles ?
03:24 Ils vous disent que les classes de mer,
03:26 c'est facile à refaire ou alors c'est compliqué,
03:29 ça coûte du drap, une fortune ?
03:31 Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
03:33 -Tous les mois, c'est compliqué.
03:35 En général, c'est compliqué, tout ça n'arrivera jamais.
03:38 Du coup, ça tombe bien, je ne leur donne pas d'argent.
03:41 Je cherche l'argent chez des privés
03:43 et on finance de bout en bout.
03:45 Moi, ma fondation, je suis bénévole,
03:47 je me lève tous les matins en essayant de changer le monde,
03:51 ça demande de l'énergie, mais petit à petit, voilà...
03:54 Là, ces 300 enfants qui sont partis voir la mer
03:56 grâce à la fondation, ces milliers d'enfants sensibilisés,
04:00 on y arrive et c'est un peu...
04:01 Vous voyez le petit coup de rame que j'ai connu ?
04:04 C'est à peu près pareil.
04:06 -Ce qui est bien avec vous,
04:07 c'est que le coup de rame, vous le donnez parfois
04:10 pour avancer, mais aussi sur certains
04:13 éléments qui vous empêchent d'avancer.
04:15 Vous avez publié, je reviens sur ce bouquin,
04:17 un ouvrage intitulé "Femmes aux océans".
04:20 Qui sont ces femmes ?
04:21 Franchement, il y en a 90 % que je ne connaissais pas.
04:24 Qu'est-ce qu'elles ont fait de particulier,
04:27 notamment pour les mers et les océans ?
04:29 -Ce livre, c'est des portraits de femmes à travers l'histoire.
04:32 Des femmes, en commençant par Jeanne Barret en 1780,
04:35 qui se travestient en homme pour intégrer des bateaux,
04:38 aux femmes plus contemporaines qui consacrent leur vie
04:42 à l'étranger, à l'étranger des océans.
04:44 Et en fait, comment est-ce que les femmes,
04:46 étant interdites de bord, on le disait tout à l'heure,
04:49 le décret Colbert, interdit les femmes de bord
04:52 sur les bateaux de commerce, les bateaux de pêche ?
04:55 -En quoi était-elle gênant ? -Il y avait une raison ?
04:58 -C'était interdit, parce que ça portait malheur,
05:00 parce que c'était trop compliqué.
05:02 C'est qu'en 1963, que Sonia de Borodetsky,
05:05 mère de cinq enfants, consacre sa vie au-delà du reste
05:08 à faire abroger ce décret Colbert,
05:10 elle devait pallier à tout ça, alors que les femmes
05:14 ont cet attachement charnel avec l'océan,
05:16 et on voit beaucoup de récits de ces femmes
05:19 qui ont écrit sur la mer, compris le lien entre l'océan
05:22 et aujourd'hui notre survie, et qui ont été embarquées
05:25 sur des bateaux de pêche,
05:27 première femme océanographe, première femme gastrographe.
05:30 -Ils ont craigné qu'elles perturbent ces messieurs.
05:33 Oui, en se disant, elles sont parfois jeunes et belles,
05:36 bien sûr, mais il a fallu attendre 1963, il faut dire.
05:40 Vous tournez une série, là, documentaire,
05:42 qui sera disponible dès la rentrée sur...
05:45 Où est-ce que ça pourrait être formidable ?
05:47 Sur Canal+. Oh, bien sûr !
05:49 Alors, ça s'appelle "Bleu", et on va regarder un court extrait.
05:53 C'est le premier épisode. Regardez.
05:55 Musique douce
05:57 ...
06:05 -Bonjour à tous. Je suis Maude Fontenoy.
06:07 Je suis renversée l'océan Atlantique et pacifique à la rame,
06:10 en solitaire et sans assistance.
06:12 ...
06:15 J'ai ensuite réalisé le tour du monde à la voile
06:18 et à contre-courant.
06:19 -Waouh !
06:21 ...
06:23 -Dans chacune de mes aventures, j'ai voulu montrer
06:25 qu'avec détermination, l'homme était capable
06:28 de réaliser des rêves plus grands que lui.
06:30 Dans cette série de documentaires, je vous propose
06:33 de partir à la rencontre de ces hommes et de ces femmes
06:36 qui consacrent leur vie à mieux comprendre
06:39 pour mieux protéger nos océans.
06:41 ...
06:43 Nous avons tous besoin de l'océan
06:45 pour ce qu'il nous apporte gracieusement.
06:47 Énergie, nourriture, médicaments, alimentation.
06:50 La vie est née dans la profondeur des océans.
06:53 Aujourd'hui, l'homme y retourne pour y puiser des solutions
06:56 pour sa survie.
06:57 ...
06:59 Dans ce premier numéro, je vous invite dans un voyage incroyable,
07:03 au coeur du Pacifique, en Polynésie française,
07:06 à la rencontre de marins, de pêcheurs, de scientifiques,
07:09 de chercheurs, d'entrepreneurs, qui consacrent leur temps
07:12 à développer les solutions qui viennent du Grand Bleu.
07:15 ...
07:19 -Qu'est-ce qu'il y a, Rado, dans ce documentaire ?
07:22 -C'est une série.
07:23 Dans ce premier, on est partis tourner en Polynésie,
07:26 c'est un territoire que je connais bien pour y être arrivé
07:29 après ma traversée du Pacifique,
07:31 car mes enfants sont nés là-bas.
07:33 Ils ont eu des gros jours de vie.
07:35 Le prochain numéro, là, on part tourner dans 15 jours,
07:38 dans les Bahamas, avec le requin blanc, le requin tigre,
07:41 sur le lien entre l'homme et cet animal majestueux
07:44 qui nous fait peur et qui est indispensable
07:46 à la survie des océans.
07:47 Il y a 10 numéros comme ça, qu'on va diffuser
07:50 à partir de septembre sur Canal+.
07:52 -C'est l'occasion de revenir ? -J'espère bien.
07:54 Vous vous emmenez en mer, plonger avec moi et les requins ?
07:58 -Avec la tortue, je préférerais.
08:00 -Avec la baleine ? -Oui.
08:02 -Merci, Maude. -Merci de vous inviter.
08:04 -Rendez-vous sur Canal+.
08:05 A la rentrée, et pour le livre "Femmes, océans",
08:08 c'est publié aux éditions du Cherche-Midi.
08:11 Bonne route. -Merci à vous.
08:13 [Musique]