• l’année dernière
Transcription
00:00 Imaginez un incident nucléaire. C'est ici que ça va se jouer.
00:04 Avec Benjamin Maréchal, nous allons vous montrer un exercice de décontamination.
00:07 Avec Amélie Dubois, vous allez voir un matériel unique au monde.
00:11 Au cœur du risque, ça démarre maintenant.
00:14 Nous sommes à la caserne des pompiers de Ouïe, à 500 mètres du réacteur Thienge n°1.
00:21 En cas de problème nucléaire, ces gars sont les premiers à intervenir.
00:24 On ne va pas ralentir les pompiers.
00:27 Bonjour messieurs. Il y a 80 pompiers professionnels dans cette caserne et 20 volontaires.
00:32 Évidemment, eux ont déjà vu l'intérieur de Thienge.
00:35 Pour être honnête avec vous, on fait semblant.
00:37 On ne va pas jouer une intervention au feu dans la centrale s'il n'y en a pas.
00:40 Mais tout l'intérêt pour Sud Info aujourd'hui, c'est de vous montrer comment ces gars sont prêts à intervenir le cas échéant.
00:45 Justement Benjamin, les pompiers vont nous montrer.
00:48 On se croirait c'est vrai, revenu au temps du Covid, mais non.
00:51 Imaginons que de la radioactivité a été détectée.
00:54 En fait, Jassist a la mise en place d'un exercice de décontamination.
00:58 Rien n'est laissé au hasard pour protéger les hommes, des gants, des chaussures hérémétiques.
01:02 Dans l'équipement, on trouve aussi un boîtier qui détecte de la radioactivité.
01:06 L'équipe d'intervention est presque prête.
01:08 Nous sommes dans la cour de la caserne.
01:10 Benjamin est toujours en intervention.
01:12 Je sors de mon camion.
01:14 Bonjour colonel.
01:15 Bonjour.
01:16 Merci de me prêter le matériel.
01:17 Avant de parler de vous, vous êtes voisins, vous connaissez bien ce qu'il y a dans la centrale.
01:22 Ils ont leurs propres pompiers, j'imagine, avant même de vous appeler.
01:25 Ils ont des unités là-bas ?
01:26 En effet, dans le cadre du plan interne d'urgence de l'assaut en train nucléaire,
01:29 ils ont des équipes de première intervention, seconde intervention,
01:31 dont certains pompiers, ils interviennent sur place en première ligne.
01:35 S'ils sont dépassés, ils font le sort douze et nous arrivons.
01:37 Je parlais du matériel à l'intérieur et des hommes à l'intérieur,
01:39 mais évidemment, vous êtes les premiers concernés, les référents.
01:42 Vous vous entraînez à quelle fréquence à l'intérieur de la centrale et avec les équipes de la centrale ?
01:46 Dans le cadre d'une convention que nous avons entre ENGIE et la zone de secours EMECO,
01:50 nous avons des obligations d'exercice, de formation qui sont organisées de manière hebdomadaire,
01:56 que ce soit sur site ou chez nous, avec toutes les équipes là-bas et les nôtres.
02:00 Toutes les semaines, vous allez dedans. C'est costaud, ça va ? Ils sont prêts en cas de problème ?
02:04 C'est bien ce qu'il y a dedans ou pas ?
02:05 Oui, tout à fait. Il y a un plan interne d'urgence qui est assez touffu et étayé,
02:12 sur tout ce qu'il y a à faire là-bas sur le site.
02:14 On intervient avec des procédures d'intervention conjointe et en effet, ils sont très efficaces.
02:18 Ils ont beaucoup de matériel déjà pompier sur place et on s'exerce dans le cadre de cette procédure
02:23 d'intervention conjointe à harmoniser nos procédures, nos schémas radio et savoir qui fait quoi, qui va où.
02:30 Vous avez peut-être vu la série Tchernobyl sur Netflix, on voit l'explosion de Tchernobyl,
02:34 on voit que les pompiers sont évidemment les premiers au front en cas d'incident
02:37 avec les conséquences mortelles que vous devinez.
02:39 Psychologiquement, vous vivez avec l'impression d'un risque accru, vous ici, face à une centrale nucléaire.
02:45 Comment on vit ça psychologiquement ?
02:46 Non, pas du tout, parce qu'à partir du moment où le risque a une telle prévention en amont,
02:51 c'est-à-dire qu'on connaît les infrastructures, on sait ce qui est fait, on sait les sécurités qu'il y a sur place.
02:56 On s'est déjà exercé sur différents sites de cette industrie puisqu'on a des sites de grande hauteur,
03:02 on a un canal d'amenée sur lequel s'entraînent parfois nos plongeurs,
03:07 on a nos équipiers GRAB qui interviennent aussi.
03:09 Donc plus le risque est connu et maîtrisé, plus on a des réflexes et des schémas habituels d'intervention.
03:17 Les pompiers ont installé un sas de contrôle à proximité de la zone contaminée.
03:21 Vu la proximité avec Tianhe, cette unité est spécialisée dans les interventions radiologiques et chimiques.
03:26 Ces pompiers-là sont susceptibles d'être appelés partout en Wallonie.
03:30 Et c'est donc pour ça que les gradés disposent d'une valise de commandement portable.
03:34 À disposition, toutes les procédures et un guide qui permet d'identifier l'isotope radioactif source de contamination.
03:41 Sergent Olivier Lefer, on est ici au cœur du sas de contrôle, à quoi sert-il ?
03:46 Donc le sas de contrôle, en réalité, c'est la porte d'entrée entre une zone de soutien,
03:51 qui est une zone safe, et la zone dangereuse qui est strictement interdite.
03:55 Il y a un sens ?
03:56 Alors il y a un sens, il y a un couloir froid qui permet le départ du binôme de reconnaissance.
04:00 Ici, on a envoyé un binôme de reconnaissance pour qu'il puisse prendre une mesure.
04:04 Vu qu'on est appelé pour un déchet potentiellement radiologique,
04:09 et donc eux ont créé un balisage réflexe sur base d'une mesure de rayonnement.
04:16 Ici, vraisemblablement, ils reviennent.
04:19 Le premier binôme a été contrôlé complètement en safe, donc il va pouvoir se déshabiller en zone safe.
04:25 Par contre, le deuxième, on va faire son contrôle maintenant.
04:28 Et donc sur intervention, l'emplacement va dépendre de quoi ?
04:31 Du vent. Donc on a une manchère ici, on profite de la manchère qu'on a,
04:35 mais sinon on a une manchère amovible qui permet de pouvoir déterminer.
04:39 Vous voyez que le vent, il va vers l'intervention, donc on doit chaque fois être de haut au vent.
04:44 Parce qu'effectivement, s'il y a des éléments contaminants,
04:47 ces éléments contaminants, ils risquent de revenir vers nous.
04:51 Donc nous, on va chaque fois rester de haut au vent.
04:53 Imaginons maintenant que les pompiers doivent intervenir dans une des tours pour éteindre un feu.
04:57 L'unité nous présente le IGA, pour incendie de grande ampleur.
05:02 Ce véhicule qui appartient à Engie, mais qui a été prêté aux pompiers,
05:05 permet de débiter jusqu'à 15 000 litres/minute. La lance, elle, est à 20 mètres de haut.
05:10 Un mastodonte comme celui-là fait le travail de trois camions classiques.
05:13 Il n'en existe que trois exemplaires en Europe, dont un Hadoul et un Atiyang.
05:18 Ce véhicule, vous ne le verrez donc jamais sur la route, sauf en cas d'incident nucléaire à la centrale.
05:23 Il est temps maintenant, Amélie, de prendre de la hauteur.
05:26 Pour survoler la centrale nucléaire de Tiyange, les pompiers nous emmènent dans leur nacelle.
05:30 Mais attention à ce que vous filmez, Benjamin. L'endroit est ultra sensible.
05:34 Voilà, Amélie, nous sommes à 34 mètres de hauteur.
05:37 Les pompiers nous offrent une vue imprenable sur la centrale de Tiyange,
05:40 que nous n'allons pas vous montrer, du coup.
05:41 Et bien non, Benjamin, parce que depuis janvier 2022, il est interdit de filmer
05:45 ou de photographier la centrale nucléaire. C'est pénalement répréhensible.
05:48 Alors, que retenir en cas d'incident ? C'est que ces pompiers sont extrêmement bien préparés.
05:51 On a vu une méticulosité incroyable. Comment on met les gants,
05:55 comment on ouvre la valise de commandement, comment on note les mesures de chaque pompier.
05:58 Rien n'est laissé au hasard et ils s'entraînent. Donc ça, c'est plutôt rassurant pour la population.
06:03 Et bien sûr, parce qu'en cas d'accident nucléaire, n'oubliez pas quand même de vous enfermer
06:07 dans un bâtiment le plus proche. Fermez portes et fenêtres et surtout, évitez de téléphoner
06:11 car vous pourriez entraver le bon travail des services de secours.
06:14 Vous voulez qu'on redescende ? J'aimerais bien.
06:17 Au revoir !
06:21 Au revoir !

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