Le talk-show le plus populaire de France est de retour sur C8 pour une nouvelle saison de divertissement et de surprises. Au programme : de la darka, des scoops, des infos médias, du show et bien sur la bande réunie autour de Cyril Hanouna.
Tous les extraits et émissions de "Touche pas à mon poste" sont à retrouver sur MyCANAL : https://www.mycanal.fr/c8/tpmp/touche-pas-a-mon-poste
TPMP sur les réseaux sociaux :
Facebook : https://www.facebook.com/TPMPTV
Twitter : https://twitter.com/TPMP
Instagram : https://instagram.com/tpmptv/
Du lundi au vendredi à 19h05
Tous les extraits et émissions de "Touche pas à mon poste" sont à retrouver sur MyCANAL : https://www.mycanal.fr/c8/tpmp/touche-pas-a-mon-poste
TPMP sur les réseaux sociaux :
Facebook : https://www.facebook.com/TPMPTV
Twitter : https://twitter.com/TPMP
Instagram : https://instagram.com/tpmptv/
Du lundi au vendredi à 19h05
Category
📺
TVTranscription
00:00 - Je t'aime ici, vraiment. - Oh, c'est gentil.
00:01 - Non mais je te jure, t'es incroyable, t'as un amour.
00:03 Et on a la chance que tu viennes nous présenter ce documentaire, "Bleu, un océan de solutions".
00:09 C'est toi qui l'incarne, c'est toi qui l'as écrit.
00:11 Il a été tourné en Polynésie, il sera diffusé prochainement sur Canal+.
00:14 A ne pas manquer, c'est le premier numéro d'une série de 10 documentaires.
00:17 Et le deuxième sera tourné prochainement au Bahamas.
00:20 - Avec les requins blancs.
00:21 - Ouais, mais bon...
00:22 - Parce que quand tu dis juste les Bahamas, tu vois, ça a un doute.
00:25 Éventuellement, je pars en vacances.
00:26 - Mais si tu rajoutes requins tigres, requins blancs, tu vois, d'un seul coup, tu veux moins venir.
00:30 Alors que moi, je rêverais de t'emmener.
00:31 - Franchement, alors tu veux que je te dise Bahamas, même avec des requins, je viens.
00:34 - Ah, OK.
00:35 - Qui veut venir avec moi ? Avec Maud ?
00:36 - Ah non, sans les requins.
00:37 - Comment, comment ?
00:38 - Ah non, tous les deux.
00:39 - Ah !
00:40 - Maud, alors je vais te dire, c'est fait.
00:42 - C'est ça, le problème.
00:43 - Non mais c'est quand ? C'est quand, ce tournage ?
00:44 - C'est un résumé de votre vie.
00:45 - C'est quand, ce tournage ?
00:46 - Là, fin juin.
00:47 - Ah, ça va, ça va.
00:48 - Ah bah, à la fin juin.
00:49 - Moi, je suis en vacances.
00:50 - Ah ouais ?
00:51 - Je termine le 22 juin, ici.
00:52 - Ah bah, parfait.
00:53 - Non, c'est vrai.
00:54 Tu sais que je suis jamais allé au Bahamas.
00:55 D'ailleurs, je n'ai jamais voyagé.
00:56 Je vais te dire, non mais c'est vrai.
00:57 Je ne suis jamais allé nulle part.
00:58 Et Bahamas, on ferait quoi avec les requins et tout ? Raconte-moi un peu.
01:00 - Tu sais que là-bas, il y a une dame qui, alors en fait, en leur caressant le museau,
01:05 en fait, ils ont des ampoules, des capteurs qui les hypnotisent, ça les perd.
01:08 Donc après, elles dansent autour de ces requins.
01:15 Et en fait, c'est l'idée de comprendre le lien entre l'homme et les requins.
01:16 Les requins nous font peur depuis toujours.
01:17 Et pourtant, ils sont indispensables aux hommes parce qu'ils nous apportent plein de solutions.
01:18 Ils savent réparer.
01:19 Ils luttent contre leur vieillissement en réparant leur télomère, en fait.
01:23 Ils ont aussi une structure avec leur peau qui empêche l'adhérence des bactéries.
01:26 Aujourd'hui, on s'en inspire pour faire un revêtement pour l'intérieur de nos hôpitaux
01:29 pour empêcher l'adhérence des bactéries, donc la prolifération des maladies nosocomiales.
01:32 Et puis, dans les océans, c'est eux qui régulent.
01:35 Ils mangent les poissons qui sont malades.
01:37 C'est grâce à eux qu'en fait, les océans vont bien.
01:39 Donc en fait, il y a un lien qui est à la fois on a peur des requins et en même temps,
01:42 sans eux, la vie de tous les océans n'existerait pas.
01:45 Est-ce que c'est vraiment dangereux les requins ?
01:46 Bah certes.
01:47 Non, non, non.
01:48 Alors, la vérité, c'est que moi, pour en avoir discuté sur les documentaires avec
01:51 les grands spécialistes des requins, on me répond, tu sais, c'est comme partout, il
01:56 y a des connards.
01:57 C'est-à-dire que…
01:58 C'est drôle.
01:59 Je suis tombé sur un requin.
02:00 Mais un connard !
02:01 Il m'a rouvé la guive.
02:02 Il m'a fait chier.
02:03 Il m'a bouffé la jambe.
02:04 Bêtement.
02:05 Alors, tu sais, je n'avais pas compris.
02:06 Non, mais ça veut dire qu'en gros, le requin, en règle générale, il est tranquille et
02:15 il n'y a pas de problème.
02:16 Il y en a qui vont, et notamment les requins bulldogs, qui vont parfois être un peu agressifs.
02:20 On ne sait pas pourquoi.
02:21 Souvent, quand il y a des attaques, c'est qu'ils confondent avec de la nourriture.
02:24 C'est quand il y a des déchets qui viennent dans la mer et ils ont l'habitude de venir
02:28 se nourrir des déchets et ils ont tendance à savoir qu'à cet endroit-là, ils viennent
02:32 pour manger.
02:33 Mais on ne peut pas dire que ce n'est pas dangereux.
02:36 Il faut quand même faire attention.
02:37 Il faut se précipiter quand même.
02:38 C'est ça.
02:39 C'est comme tout.
02:40 Mais tu ne pars pas non plus tout seul à la rame, traverser un océan.
02:43 Je l'ai déjà fait.
02:44 Je peux le refaire.
02:47 Avant d'aller au Bahamas, je vais aller en Polynésie.
02:50 On va regarder un teaser.
02:51 Et c'est prochainement sur Canal+.
02:53 C'est une série de 10 documentaires à ne pas manquer.
02:56 Ça, ça va cartonner sur Canal.
02:57 Ça va nous faire du bien.
02:58 Franchement, là, on a besoin de ça.
03:00 Là, c'est bon.
03:01 J'en ai marre.
03:02 Moi, je suis dans le bleu en ce moment.
03:03 Je suis dans le bleu.
03:04 Pas vous ?
03:05 Si, si, si.
03:06 Regarde, toi, c'est plus un bleu magique.
03:07 Tu dirais plus que tu vas faire le grand cabaret, toi.
03:08 Regardez.
03:09 Bonjour à tous.
03:10 Je suis Maude Fontenoy.
03:11 J'ai traversé l'océan Atlantique et Pacifique à la rame, en solitaire et sans
03:12 assistance.
03:13 J'ai ensuite réalisé le tour du monde à la voile et à contre-courant.
03:36 Dans chacune de mes aventures, j'ai voulu montrer qu'avec détermination, l'homme était
03:45 capable de réaliser des rêves plus grands que lui.
03:47 Le plus dur, c'était réellement la solitude.
03:49 Dans cette série de documentaires, je vous propose de partir à la rencontre de ces hommes
03:52 et de ces femmes qui, comme moi, consacrent leur vie à mieux comprendre pour mieux protéger
03:57 nos océans.
03:58 Nous avons tous besoin de l'océan pour ce qu'il nous apporte gracieusement.
04:04 Énergie, nourriture, médicaments, alimentation.
04:08 La vie est née dans la profondeur des océans et aujourd'hui, l'homme y retourne pour
04:12 y puiser des solutions pour sa survie.
04:14 Dans ce premier numéro, je vous invite dans un voyage incroyable au cœur du Pacifique,
04:22 en Polynésie française, à la rencontre de marins, de pêcheurs, de scientifiques, de
04:28 chercheurs, d'entrepreneurs qui consacrent leur temps à développer les solutions qui
04:32 viennent du Grand Bleu.
04:34 Bravo Maud !
04:38 Bravo !
04:41 Franchement, ça donne envie.
04:47 J'ai envie d'y aller moi.
04:49 Moi aussi.
04:50 Souvent on va dans l'espace.
04:51 Voilà exactement pourquoi plutôt que d'aller dans l'espace, on ne se consacre pas à
04:56 ce qu'il y a au fond de la mer.
04:57 Voilà un bon résumé.
04:58 On investit 100 fois plus dans la recherche spatiale, et moi j'ai absolument rien contre,
05:02 que dans la recherche océanique.
05:04 On est allé plus souvent sur la Lune que dans la profondeur des océans.
05:07 On a 10 km de profondeur sous nos pieds quand on traverse les océans et on connaît que
05:12 2 à 3 % de toute la biodiversité marine.
05:15 Et pourtant nous, la France, on devrait être un peu moteur parce qu'on est quand même
05:17 la deuxième puissance maritime mondiale.
05:20 On a 11 millions de km² sous notre juridiction, on est présent partout à travers les différents
05:25 océans du globe.
05:26 Donc on devrait assurer qu'en fait les erreurs qu'on a commises sur Terre, on ne les recommence
05:31 pas en mer, ce n'est pas une planète de rechange.
05:33 Et on devrait justement aller étudier tout ce que ces chercheurs font au quotidien.
05:36 Les 22 000 médicaments qui sont étudiés aujourd'hui, la ressource alimentaire, le
05:41 développement des algues, enfin c'est fascinant.
05:44 Et malheureusement, c'est ce que disait Tabari, les Français, la mer, c'est surtout ce qu'ils
05:49 ont dans le dos quand ils sont allongés sur leur serviette à la plage.
05:52 - Tu le connais bien, moi j'en ai un qui a fait le bord.
05:55 - Je suis un grand plongeur moi.
05:56 - Non mais pour faire la vaisselle, il parle.
05:59 - Non, non, non, je suis un grand plongeur, dans la vaisselle.
06:01 J'ai passé tous mes brevets en Polynésie justement.
06:03 - En tout cas, Maude s'en souviendra.
06:05 - Je lui ai dit ça, je lui ai dit ça.
06:06 - C'est important que tu le saches.
06:07 Alors Maude, demain c'est la journée mondiale des océans.
06:09 - Oui.
06:10 - D'ailleurs, je serai avec toi demain matin.
06:12 - C'est vrai, merci beaucoup.
06:13 - Je serai avec toi demain matin.
06:14 Demain, en fait, on fait au Théâtre de l'Obs, on réunit 300 enfants
06:17 qui bénéficient des programmes de la Fondation, parce qu'on relance
06:19 les classes de mères en France à destination des enfants de zones
06:22 d'éducation prioritaire qui n'ont jamais vu la mer.
06:24 Chaque année, je suis toujours surprise de voir qu'il y a
06:26 beaucoup d'enfants, il y a 3 millions d'enfants par an qui ne partent
06:29 pas en vacances au bord de la mer.
06:31 Et là donc, c'est les enfants qui bénéficient des programmes
06:33 de la Fondation et Cyril me fait l'honneur de venir.
06:36 Les enfants sont fans, donc il y aura des tout petits,
06:38 des moyens, des plus grands.
06:39 Et comme dirait mon fils Maé, c'est de la mignonnerie en barre.
06:43 Tellement ils sont choux, ils préparent plein de projets sur l'océan,
06:46 des contes, des chansons, des programmes pour les plus grands
06:50 sur le biomimétisme, enfin c'est extraordinaire.
06:52 Et donc c'est un vrai, vraiment un grand honneur.
06:54 Moi je chanterai en fait toutes les chansons, il y a le mot "mer" dedans.
06:57 Et t'attends vraiment la mer.
06:59 Notamment "Face à la mer".
07:01 Merci, Maud.
07:02 Et vous, vous ferez un petit duo avec Patrick Bruel, qui sera là aussi.
07:05 Oui, Patrick sera là également.
07:06 Vous allez chanter.
07:07 Je pense qu'on va, je sais pas, on va voir.
07:09 Je suis très content de voir Patrick Bruel, qui est toujours là.
07:11 Lui, c'est un amour de mec.
07:13 Franchement, c'est une bombe de mec, Patrick.
07:15 Je le dis encore ce soir, c'est vraiment un pote.
07:17 Et Patrick, il est toujours là.
07:19 Il dit jamais non.
07:20 Moi je l'appelle, je dis "j'ai une kermesse pour ma fille".
07:23 Il est partout, t'as vu toutes les associations.
07:26 Il est tout le temps là.
07:27 Et en plus, il dit "je viens, je fais une chanson".
07:29 La dernière fois, il chantait pour une association, il a fait tout son concert.
07:31 Et ça fait kiffer, c'est un truc de fou.
07:34 C'est un amour.
07:35 Maud, il y a aussi le livre "Femme océane".
07:38 T'étais déjà venue nous voir pour ça.
07:39 Ces héroïnes qui nous embarquent en mer.
07:41 Tu nous en avais parlé.
07:42 Et c'est vrai qu'on apprend plein de trucs.
07:44 On parle de plein de choses.
07:46 Et comme tu étais déjà venue, j'espère que les chroniqueurs ont eu le temps de lire ce livre.
07:51 Donc, je vais vous faire une interro surprise.
07:53 - C'est pas vrai.
07:55 - Si je vous dis Eugénie Clark.
07:57 - La dame des requins.
07:59 - Alors s'il te plaît, calme-toi.
08:01 Elle a découvert une race de requins bien spéciale.
08:04 Quelle est la particularité de cette race de requins ?
08:06 Pour l'instant, je ne vous donne pas de proposition.
08:07 - Ah, c'est la A.
08:11 - Donc, il chante du rail sous l'eau car c'est un marocain.
08:14 - Je sais ça.
08:16 - Il peut devenir transparent.
08:17 Il peut cacher comme les poules.
08:18 - Il peut devenir transparent ?
08:19 - Oui.
08:20 - Vous avez bien lu le livre ?
08:21 - Oui.
08:22 - Bravo, ce n'est pas du tout ça.
08:23 - Maud, Maud va nous donner la bonne réponse.
08:25 - C'est la B.
08:26 - Il est capable de changer de sexe en quelques secondes.
08:29 C'est fou ça.
08:31 Et l'espèce s'appelle le Ceranus subligarius.
08:35 - Il a le nom qui va bien avec.
08:37 - C'est vrai, il se rigole.
08:38 - C'est très mystérieux.
08:40 - Il est capable de changer de sexe en 10 secondes, ce requin.
08:42 - C'est-à-dire qu'il a un pénis scopique qui rend tout seul ?
08:49 - Il est hermaphrodite.
08:50 - Il a les deux.
08:51 - Ah d'accord.
08:52 - En fait, c'est pour ça que le requin est quand même un animal incroyable dans l'évolution
08:56 et qu'on retrouve des requins de 150 ans, 200 ans, jusqu'à 300 ans,
09:01 des requins qui ont survécu, le requin notamment du Groenland.
09:04 C'est une espèce incroyable que les scientifiques étudient.
09:07 Et quand on pense que tu as 120 millions de requins qui se sont massacrés chaque année
09:10 uniquement pour leurs ailerons parce qu'on considère que potentiellement c'est aphrodisiaque,
09:14 se dire que tout ce qu'ils peuvent nous apporter en termes de science et de particularité,
09:18 parce que c'est vraiment l'animal le plus fini de tout le milieu océanique
09:21 qui a vraiment survécu à tous les changements climatiques et évolutions,
09:25 et donc c'est assez fascinant.
09:27 Et ce sont des femmes, et à travers ce livre, ce sont des femmes qui se sont consacrées
09:30 à travers les âges à mieux comprendre.
09:32 - Je rigole parce que c'est un bon livre, c'est très bon.
09:35 Quand tu as dit aphrodisiaque, ça l'a fait rire parce que je sais pourquoi.
09:38 Je vais vous dire, moi je l'ai fait ici.
09:40 La semaine dernière, je l'ai dit devant mon faux-môde Sénani.
09:43 Je me suis fait mal aux adducteurs.
09:45 Et donc ce con m'envoie, il me dit, qu'est-ce qu'il me dit ?
09:48 - Il dit "curama", il faut que tu manges du curama.
09:50 - Non, il me dit, il faut que je prenne d'autres trucs.
09:52 Il me dit, il faut que tu prennes de l'oméga 3 et du curama.
09:54 Et derrière, il m'envoie un texto, c'est abruti.
09:56 Il me dit, fais gaffe comment on se met au curama parce que...
09:58 - C'est aphrodisiaque. - C'est aphrodisiaque.
10:00 Il me dit, prends juste l'oméga 3, toi.
10:02 (Rires)
10:04 Et donc je suis sûr qu'il pense de la salle.
10:06 - C'est mon médecin aussi, il est incroyable.
10:08 Il y a une superstition maritime qui interdit un animal à bord d'un bateau.
10:11 Lequel ? Le lapin, le chat ou le jompi verdèze ?
10:15 - Le lapin. - Le lapin, oui.
10:17 - Le lapin. - Le lapin.
10:19 - Il mangeait des cordages. - Il mangeait des cordages.
10:21 - On va demander à Maud. - Oui, c'est vrai qu'on considérait
10:24 que ça grignotait. La vérité c'est que pire encore,
10:27 qu'il porte malheur atrocément sur un bateau,
10:31 pire que le lapin, c'est la femme.
10:34 - C'est quoi l'histoire ? - Incroyable.
10:36 Les femmes sont interdites de monter sur les bateaux,
10:38 sont interdites de bord, mais attends, tiens-toi bien,
10:40 jusqu'en 1963. - C'est incroyable.
10:42 - Le décret Colbert. - C'est ce que tu dis là, dans le livre.
10:44 - Oui, incroyable. Sonia de Borodeschi est une femme incroyable
10:47 qui se bat toute sa vie et aboutit en 1963 à faire abroger
10:50 le décret Colbert qui interdisait les femmes officiellement
10:53 de monter sur les bateaux de pêche, les bateaux de commerce,
10:55 les bateaux de guerre. Donc, elles étaient interdites de bord.
10:57 On considérait qu'elles portaient malheur, qu'elles servaient à rien
11:00 et du coup, c'était mieux de les interdire,
11:02 que ça dérangeait un peu. Et il s'avère que dans le livre,
11:04 je dresse le portrait de différentes femmes,
11:06 notamment des femmes en 1780, Jeanne Barret,
11:09 qui se travestit en homme pour être intégrée sur les bateaux,
11:12 des femmes qui, vraiment, qui bataillent,
11:14 ce sont les premières femmes cartographes, océanographes
11:16 et elles continuent malgré le fait qu'elles sont interdites.
11:18 - C'est fou. - Qu'elles ont mal de mer,
11:19 que c'est difficile, qu'on les attend au tournant,
11:21 elles partent dans les mers du Sud, dans les glaces.
11:23 Enfin, voilà, c'est vraiment des femmes pionnières
11:25 qui ont marqué que la femme avait un attachement,
11:27 c'est vrai, assez fort avec l'océan.
11:29 Il y a une certaine virilité de l'océan
11:31 qui, probablement, attire les femmes
11:33 et surtout le fait que la vie, elle, elle est là
11:36 et donc, c'est assurer la survie de l'humanité
11:38 que de préserver ce milieu.
11:40 Et donc, les femmes, en fait, aujourd'hui, à travers les âges,
11:42 retournent pour assurer, pour protéger
11:44 et donc, c'est vraiment des portraits
11:46 de femmes plus anciennes avec des femmes plus contemporaines.
11:48 - Bon, justement, toi, est-ce que t'as eu,
11:50 est-ce que t'as eu une, je sais pas,
11:52 c'était difficile, parce que c'est vrai que c'est un milieu, quand même,
11:54 où il y a énormément d'hommes, est-ce que quand t'es arrivé au départ,
11:56 est-ce que c'était dur pour toi ? Est-ce qu'ils te prenaient au sérieux ?
11:58 Est-ce qu'ils t'ont pas un peu... - Oui, pas trop, non.
12:00 - C'est vrai ? C'est ça, hein ? Pas trop ?
12:02 - Non. La vérité, c'est que longtemps,
12:04 j'ai essayé de cacher un peu la féminité
12:06 parce que, tu te dis, t'es déjà un peu attendue au tournant.
12:09 Après, moi, j'avais mon bateau
12:11 qui avait le nom d'une grande marque de cosmétiques.
12:14 Ensuite, après, je disais, bah oui, moi,
12:16 je m'épile les jambes en mer.
12:18 Enfin, tu vois, déjà, là, j'étais le summum du pompon,
12:20 de la caricature de la nana, tu vois.
12:22 Donc, je peux te dire que les mecs, ils comptaient le nombre de jours.
12:24 Et je me souviens que quand j'ai fait le tour du monde à contre-courant
12:26 et du coup, le mât de 32 mètres qui est tombé,
12:28 j'ai dématté, dû réparer et tout,
12:30 bon, tout le monde ricanait en disant.
12:32 Et je me suis dit, attends, tu vas t'accrocher, ma vieille ?
12:34 Tu vas réparer ce truc ?
12:36 Ça m'a pris, tu sais, l'enfer.
12:38 Parce qu'imagine, 32 mètres de mât avec les barres de flèche
12:40 qui viennent s'empaler sur le siège du barreur où j'étais deux minutes avant.
12:42 Le truc qui part en crabe dans l'océan.
12:44 Voilà, et tu te dis, OK,
12:46 comment je répare ça toute seule ?
12:48 Avec les petits bras, le machin,
12:50 les voiles avec enrouleurs et tout.
12:52 Et donc, de réparer, en faire un mini-mât pour repartir.
12:54 Bon, je me disais, il y avait à la fois
12:56 les milliers d'enfants qui me suivaient dans les écoles
12:58 qui disaient, allez, Maud a pas laissé tomber.
13:00 Elle a pas laissé les bras.
13:02 Et puis après, je repensais à tous ces marins barbus
13:04 qui font quand même bien.
13:06 Je me suis dit, bon allez, tu vas pas leur donner raison.
13:08 Vas-y, accroche-toi.
13:10 - Après, t'as eu un truc qui t'a marqué ?
13:12 Un moment, un de ces gars-là qui est revenu vers toi
13:14 qui t'a dit, je me suis trompé.
13:16 Ou est-ce que t'as eu des moments comme ça ?
13:18 T'as eu des mecs qui ont fait leur mea culpa derrière ou pas ?
13:20 - La vérité, c'est que pas grand monde.
13:22 Mais en fait, c'est marrant que tu me poses cette question.
13:24 Je me souviens d'un petit mot de Thomas Coville
13:26 qui est un grand marin
13:28 et qui m'avait écrit officiellement un courrier
13:30 et qui avait même mis ça dans la presse.
13:32 Il faisait des patins pour dire,
13:34 moi, je trouve que c'est génial ce qu'elle a fait
13:36 parce que les mecs, c'était, ouais,
13:38 le tour du monde, mais en fait, truc, machin.
13:40 Enfin, voilà, c'est un truc de poche.
13:42 Puis elle est pas allée, un truc.
13:44 Et lui, il avait dit, non, franchement, chapeau, bravo.
13:46 Et je m'en souviens, tu vois.
13:48 - Bien sûr.
13:50 Thomas Coville, c'est bien.
13:52 Bravo de sa part.
13:54 - On se souvient des gens...
13:56 - Oui, Gilles.
13:58 - C'était terrible à l'époque parce que, vous le savez,
14:00 il y avait des marins confirmés
14:02 qui appelaient les médias et qui leur disaient,
14:04 n'allez pas trop fort là-dessus,
14:06 ne vous y intéressez pas vraiment,
14:08 elle va échouer, etc.
14:10 C'était un vrai milieu machiste, sexiste à l'époque.
14:12 Il y a des marins célèbres
14:14 qui, voilà, vous le savez,
14:16 on va pas donner les noms,
14:18 mais qui se réjouissaient d'un échec de la mortière.
14:20 C'était horrible.
14:22 - Non, c'est vrai.
14:24 - C'est un vrai truc, c'est pas un vrai machin.
14:26 - Exactement, qui ont été jusqu'à dénigrer.
14:28 Mais terrible.
14:30 - Il y a de la jalousie encore autour de toi
14:32 parce que tu es très médiatisé.
14:34 Et c'est vrai que je te vois à chaque fois,
14:36 c'est vrai que, je te le dis,
14:38 tu es une bête de télé.
14:40 On est content.
14:42 Quand on t'a, on sait que ça va bien se passer,
14:44 que l'émission va être bonne.
14:46 - Mais parce que tu me fais parler de ce que je connais.
14:48 - On le sait, tu es très forte médiatiquement.
14:50 Tu as un physique avantageux.
14:52 Tu es un très bon client dans ton télé.
14:54 Et c'est vrai que, je te vois encore,
14:56 tu peux faire derrière une carrière d'animatrice.
14:58 Est-ce qu'il y a des jalousies ?
15:00 - Non, mais tu le sais mieux que tout le monde.
15:02 Et c'est vrai que quand on veut faire quelque chose,
15:04 et moi c'est vraiment le message que je tente
15:06 de faire passer à chacun, aux jeunes,
15:08 moi je viens, j'ai été élevée sur un bateau.
15:10 Mon père allait chasser le poisson
15:12 parce qu'on n'avait pas d'argent.
15:14 Mes vêtements, ça venait du don, des maus, tout ça.
15:16 On n'avait rien.
15:18 Moi je me suis fait toute seule avec mes petits bras.
15:20 J'ai eu deux personnes qui me suivaient.
15:22 Le premier qui a parlé de moi,
15:24 et je m'en souviens encore, c'est Patrick Poirvaud-Darvor,
15:26 qui a fait un premier sujet sur moi,
15:28 parce que mon dessalinisateur était tombé en panne,
15:30 que je devais boire mon urine.
15:32 Et lui il a dit, tiens, cette nana,
15:34 elle est quand même un peu hors du commun,
15:36 je vais faire un sujet aux 20 heures sur elle.
15:38 Et après, ça m'a aidée.
15:40 Mais voilà, moi je ne connaissais personne,
15:42 je me suis fait petit à petit,
15:44 parce que mon but, il était de prouver
15:46 que c'était possible, et que ce n'était pas.
15:48 Et puis, j'ai fait un sujet sur les océans,
15:50 sur la nécessité qu'on a de préserver la vie aînée,
15:52 et puis mon travail au sein des écoles,
15:54 avec les enfants,
15:56 et puis un message fort sur le fait qu'il faut croire en soi,
15:58 il faut croire dans ses rêves,
16:00 mais peu importe ce que le mec va te dire à côté,
16:02 tu n'y arriveras pas,
16:04 tu es trop blonde, tu es trop truc, machin.
16:06 Après tu assumes petit à petit,
16:08 moi encore aujourd'hui, je t'avoue que c'est vrai
16:10 que le matin je me lève, ça arrive à toutes les femmes,
16:12 mais de se dire, est-ce que je me mets vraiment en robe,
16:14 parce qu'on va penser que je suis un peu trop fille,
16:16 et qu'on ne se sent pas trop maquillée,
16:18 parce que ça reste quand même présent.
16:20 Si tu es une navigatrice,
16:22 tu es censée fumer le cigare,
16:24 et "ah, comme ça",
16:26 - Un peu comme Michel-Marie,
16:28 il est 8h15, il prend la merde.
16:30 Non mais c'est Michel-Marie, il s'en rigolait.
16:32 Non mais c'est ça, moi je trouve que de plus en plus,
16:34 je crois que tu t'en fous totalement,
16:36 je te vois, ça y est, tu es en roue libre maintenant.
16:38 Non mais c'est vrai, tu t'en fous, ça y est.
16:40 - Non mais ça m'amène au bal,
16:42 je suis maman de 4 enfants,
16:44 je vais leur donner ce message-là à eux,
16:46 j'ai une fille de 9 ans,
16:48 quand je pars, elle me dit "bon maman,
16:50 tu vas sauver la planète".
16:52 Oui chérie, oui, à ce soir.
16:54 - Moi-même, mes enfants,
16:56 ils ne m'ont jamais dit ça.
16:58 On dit juste "tu peux nous ramener des..."
17:00 Non mais c'est vrai,
17:02 c'est un truc de fou, "tu peux nous ramener
17:04 des bric-à-l'oeufs ce soir", c'est tout ce qu'ils me demandent.
17:06 - Non mais tu vois, tu as cette pression-là,
17:08 donc j'essaie vraiment de leur montrer l'exemple,
17:10 et de leur dire "il faut être fort,
17:12 et puis croire en soi, et puis y aller,
17:14 et puis après c'est vrai, avancer malgré les critiques,
17:16 mais c'est pas toujours facile,
17:18 mais après quand t'as vécu, tu sais,
17:20 les problèmes personnels et tout,
17:22 bon voilà, ça...
17:24 - Quand tu pars en mer, comment tu fais,
17:26 tu coupes complètement ?
17:28 - C'est vrai que...
17:30 - Comment tu fais maintenant,
17:32 avec les enfants, quand tu pars ?
17:34 - C'est vrai que moi, mes aventures,
17:36 ça a duré 5 mois, et 5 mois sans bateau qui te suit,
17:38 sans personne, sans rien,
17:40 et c'est vrai qu'après, quand on me dit
17:42 "ah ouais, tu viens pas au dîner",
17:44 j'en crois pas, mais c'est vrai que
17:46 je suis pas très à l'aise, en fait,
17:48 et moi, tu me mets chez moi,
17:50 vers mon ordi, à faire mes bouquins,
17:52 tu reviens 8 heures derrière, je suis toujours
17:54 à même endroit, t'as pas bougé, non non.
17:56 - J'adore, vous, d'être devant mon bordel.
17:58 - J'ai besoin de ça, moi je me ressource
18:00 en étant concentrée,
18:02 après, voilà, chacun a sa place à me faire.
18:04 - Tu manges de la nourriture en poudre
18:06 pendant 5 mois ?
18:08 - Non, parce qu'il faut limiter au maximum le truc,
18:10 donc en fait, t'as un désalinisateur pour avoir
18:12 une quaile eau douce, bon, sauf au moment où
18:14 il est tombé en panne pendant 5 jours, que j'ai dû boire mon urine,
18:16 que ça a été vraiment le fer, voilà,
18:18 mais après, la nourriture en poudre,
18:20 pour que ça soit le moins...
18:22 - Le moins volubile.
18:24 - Et après, tu dors par tranche de 20 minutes,
18:26 parce que moi, dans le bateau à rames, l'habitacle,
18:28 dans lequel je m'enferme pour dormir la nuit,
18:30 y a plus d'oxygène au bout de 20 minutes.
18:32 - Non. - Du coup, tu dois dormir 20 minutes.
18:34 - Ça a l'air sympa, ton voyage.
18:36 - Je vais me mettre à ma place. Non, mais c'est fou, quoi.
18:38 - Ouais, donc tu vois, t'es en mode...
18:40 Et tu vois les choses... Alors, à la fois,
18:42 tu te rends compte... Ce qui est incroyable,
18:44 c'est que moi, j'ai choisi vraiment, là,
18:46 scientifiquement, de simplifier le truc.
18:48 T'as un petit bateau à rames, deux avirons, rien,
18:50 et le plus grand des océans. Et j'adorais cette idée
18:52 que l'homme, il était capable de réaliser des rêves
18:54 plus grands que lui. Tu vois, t'es devant
18:56 la grande montagne, mais la montagne, voilà,
18:58 petit bout par petit bout, chacun dans nos vies,
19:00 on a des défis à relever, voilà. Pas trop le sommet,
19:02 tu regardes petit bout par petit bout,
19:04 et au final, même le plus grand des océans,
19:06 mine de rien, tu y arrives. Et le bonheur,
19:08 c'est quand t'es là, en plein milieu,
19:10 tu vois ta grande carte toute bleue, là,
19:12 tu prends ta position GPS, puis t'es là,
19:14 t'es au milieu. - Ouais.
19:16 - Alors, les gens me disent, "Est-ce que tu cries, tu vois?"
19:18 - Ouais, c'est ça. Qu'est-ce que tu fais?
19:20 - Tu dis rien, t'es dans le grand bleu et tout,
19:22 t'essaies de te faire trop discret.
19:24 - Moi, je n'ai même pas un petit balisto, hein.
19:26 - Non, mais au retour sur Terre, t'imagines le bonheur
19:28 quand tu redécouvres manger une pomme,
19:30 dormir dans un lit sans avoir un porte-container
19:32 pour les deux, prendre une douche
19:34 quand t'as pas pris de douche pendant 5 mois.
19:36 - Ah ouais. - Non, mais tu vois,
19:38 serrer quelqu'un dans tes bras,
19:40 des trucs incroyables, la saveur de la vie.
19:42 - T'es toute seule, toute seule.
19:44 - À seul de personne, ouais.
19:46 - Chaud. Je pourrais pas le faire, ça, tu vois.
19:48 - Sans parler et sans marcher.
19:50 - Y a même pas une meuf, un moment, qui arrive.
19:52 Rien, non, mais... - Je suis ravie.
19:54 - Même pas un... Non, mais c'est fou, ça, oui.
19:56 - Justement, Maud, vous parliez de pression,
19:58 et dans votre voyage, il y a une phrase très, très forte.
20:00 C'est étrange de penser que la vie a surgi de la mer
20:02 et que la mer est désormais menacée par l'une des formes de cette vie.
20:04 En gros, que notre mer est dans un état désastreux,
20:06 est-ce que vous pensez qu'il est trop tard ?
20:08 Est-ce que c'est catastrophique ?
20:10 Ou est-ce qu'on n'est pas complètement foutus ?
20:12 Et qu'est-ce qu'on doit faire, en gros, une ou deux mesures ?
20:14 - Alors, déjà, moi, je suis une éternelle optimiste,
20:16 parce que sinon, je serais jamais partie toute seule
20:18 avec mes petits bras à traverser les océans l'Arabe.
20:20 Donc, tu vois, je crois vraiment dans notre capacité de faire,
20:22 de changer, d'agir, petit bout par petit bout.
20:24 Deux, c'est vrai que le problème, il est gigantesque.
20:26 On ne peut pas non plus le nier.
20:28 C'est-à-dire que, par exemple, là,
20:30 il y avait un semestre sur le plastique.
20:32 Le plastique, c'est un...
20:34 Tout le monde entend le plastique, la pollution de plastique, tout ça.
20:36 Il faut savoir quand même que dans les années 50,
20:38 on produisait 2 millions de tonnes de plastique par an.
20:40 Année 50, deux.
20:42 Aujourd'hui, 360 millions de tonnes de plastique par an.
20:44 Donc, tu vois.
20:46 Et aujourd'hui, ce plastique, c'est pas tellement
20:48 que c'est un matériau très performant, très durable,
20:50 qui devrait être conservé pour des usages très spécifiques,
20:52 mais c'est les fuites dans l'environnement.
20:54 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a produit du plastique pour tout et n'importe quoi.
20:56 On va même installer du plastique
20:58 dans des pays qui ne savent pas du tout le traiter.
21:00 Et donc, c'est vraiment de la sensibilisation
21:02 qu'on doit faire auprès des industriels
21:04 pour changer les choses.
21:06 Et nous, de prendre conscience que tout ce qu'on laisse
21:08 dans la nature
21:10 rejoint la mer et donc rejoint ton assiette.
21:12 Parce qu'aujourd'hui,
21:14 tu bois la même eau que buvaient les dinosaures
21:16 parce que tout ça est un cercle,
21:18 mais que cette eau, t'arrives plus à la dépolluer.
21:20 Et que donc, tu manges l'équivalent,
21:22 ce que je disais, c'est l'équivalent d'une carte bleue de plastique
21:24 par semaine et par personne.
21:26 Parce que tout ça est un cycle...
21:28 - J'espère que c'est pas celle de Benjamin Carradine.
21:30 (Rires)
21:32 - Parce qu'elle est plafonnée.
21:34 - À mon avis, c'est pas bon.
21:36 C'est fou ce que tu dis, ça.
21:38 On mange l'équivalent d'une carte bleue.
21:40 - Eh oui, parce qu'on a du mal à comprendre.
21:42 Moi, je dis que c'est presque par égoïsme qu'il faut préserver les océans aujourd'hui
21:44 parce que c'est vraiment de nous dont il s'agit tous les jours.
21:46 - C'est fou.
21:48 - Et puis, il y a le papier qui traîne.
21:50 Dis-toi que ce papier, si tu le ramasses pas,
21:52 à un moment donné, il revient dans ton assiette.
21:54 - C'est un bon discours.
21:56 - Il y a un truc que tu dis aussi, moi, dans le livre.
21:58 C'est en page 138.
22:00 Tu dis "Sans le caca des baleines, nous ne pourrions pas respirer sur Terre".
22:02 - Ah oui, chacun ses citations, quand même.
22:04 (Rires)
22:06 - C'est vrai que les baleines, elles sont fascinantes.
22:08 Alors, tu sais que quand tu les rencontres à la rame,
22:10 elles font trois fois la taille du bateau.
22:12 Tu t'imagines l'émotion que ça représente.
22:14 Tu vois, t'es sur ton petit bateau à rame et tout
22:16 et t'as la baleine d'un seul coup qui...
22:18 qui plonge sous ton bateau.
22:20 Tu vois, elle fait trois fois la taille, elle ressort.
22:22 Et en fait, elles ont un rôle dans les océans.
22:24 Elles nourrissent naturellement différentes espèces
22:26 avec leurs extréments,
22:28 mais surtout, elles baladent du bas en haut le krill.
22:32 Elles ont un rôle important de captation du carbone.
22:36 Et c'est vrai qu'elles ont beaucoup, beaucoup plus de valeur vivante que morte.
22:40 Et c'est vrai qu'on dit qu'une baleine, ça représente 14 000 arbres d'absorbation de carbone.
22:45 Et aujourd'hui, elles ont été pendant très longtemps,
22:47 et encore aujourd'hui, sous couvert, toi disant, de recherche scientifique et tout,
22:52 par des pays asiatiques, machin,
22:54 continués à être malheureusement pourchassés.
22:57 Et donc, c'est quand même aujourd'hui,
22:59 il y a quand même des choses à faire, concrètement.
23:01 - Attends, on apprend aussi un truc dans le livre,
23:03 c'est qu'il y a une navigatrice,
23:06 alors son nom est difficile à dire,
23:08 c'est Gudrid Thorbjarnadottir.
23:11 Elle aurait découvert l'Amérique avant Christophe Colomb.
23:14 - Oui, alors on raconte beaucoup de choses de ces femmes qui sont parties,
23:17 qui étaient sur des bateaux, qui auraient découvert.
23:20 On parle des premières femmes ayant compris les failles sous-marines,
23:23 et puis que ce sont les travaux qui se sont faits.
23:25 C'était son collègue homme qui les a récupérées.
23:27 Et puis finalement, c'est très longtemps après que certains ont dit,
23:30 mais non, en fait, c'était elle.
23:32 Donc voilà, les femmes sont aujourd'hui,
23:35 peut-être récompensées de leurs travaux pendant autant d'années.
23:39 Et puis, ces femmes qui jonglaient avec leur vie de famille,
23:41 parce que souvent, elles étaient mères de famille, elles partaient quand même.
23:44 Et puis, je pense à Louise Bolle qui partait en Antarctique,
23:47 qui était la première femme à survoler le pôle Nord,
23:49 et qui était très agacée.
23:51 On est en 1910 par là, et qui à chaque fois,
23:54 elle raconte qu'elle revient d'expédition et on lui dit,
23:57 mais est-ce que vous mettez des jupes ?
23:59 Est-ce que vous vous repoudrez le nez en mer ?
24:00 Et du coup, ça la rendait dingue, parce qu'elle disait,
24:02 mais on n'a pas autre chose à me demander de mes voyages dans les pôles.
24:05 - Tu dis aussi, à partir de 1000 m sous l'eau,
24:08 la lumière ne passe presque plus.
24:10 - Les créatures marines qui produisent elles-mêmes de la lumière
24:12 pour s'orienter, se nourrir.
24:14 - Je sais que toi, Cyril, tu es fasciné par les abysses.
24:16 - J'adore ça.
24:17 - À chaque fois, on en parle tous les deux.
24:19 - J'adore les abysses. Je suis fou d'abysses.
24:21 - L'histoire d'être vraiment dans les profondeurs.
24:23 - Moi, non.
24:24 - Quand tu veux.
24:25 - Incroyable.
24:26 On peut dire qu'on est allé, mais peut-être que 4 ou 5 fois,
24:29 dans la profondeur, dans la fosse des Mariannes.
24:31 - Moi, j'ai passé une soirée avec Daniel Moreau, quand même.
24:33 Le 8 mars.
24:34 - Il ne voyait rien du tout.
24:36 - Là, c'était les abysses.
24:37 - Les abysses, c'était 8 800 et la profondeur des fonds Mariannes,
24:40 c'est moins de 10 000.
24:41 - Exactement.
24:42 - On est plus profond, plus gros.
24:43 - C'est ça.
24:44 - Et toi, ça ne te fait pas peur, ça ?
24:46 - Moi, en vérité, non.
24:48 J'ai plus peur quand je me retrouve dans une foule
24:50 que quand je me retrouve sous l'eau.
24:52 - Ah oui ?
24:53 - Parce que quand tu connais bien ton matériel et tout ça,
24:55 tu es dans une zone de paix et d'habitude.
24:57 Mais c'est vrai que les abysses, c'est incroyable.
24:59 Les animaux des abysses, la taille, la tronche qu'ils ont,
25:02 plus le fait qu'ils fabriquent naturellement
25:04 leur propre lumière sans électricité.
25:07 Aujourd'hui, c'est étudié par des start-up.
25:09 Donc, il y a beaucoup de choses dont on s'inspire.
25:11 Quand je parle de la baleine, je parle du cœur de la baleine.
25:13 Le cœur de la baleine, c'est 600 kg.
25:16 C'est une gangue de graisse.
25:17 Et des chercheurs ont consacré...
25:19 Un chercheur, il a consacré sa vie à faire des électrocardiogrammes
25:22 sur les cétacés en plein milieu naturel
25:24 pour comprendre le fonctionnement de ce cœur de la baleine
25:26 qui, à chaque battement, aspire 5 à 6 baignoires de sang.
25:30 Donc, c'est un truc incroyable, gigantesque.
25:32 Et il a compris qu'il y avait un réseau autour du cœur de nanofibril
25:37 qui captait l'électricité produite naturellement par le corps de la baleine.
25:40 Et il a créé le pacemaker humain sans piles.
25:43 En s'inspirant de la baleine.
25:45 Donc, à chaque fois, c'est vraiment...
25:47 Tu vois dans la nature...
25:48 Moi, je parle... On parle souvent de pêche.
25:50 Et bien, quand tu regardes le dauphin,
25:51 le dauphin, il chasse avec un cercle de bulles
25:54 et il fait un système d'échographie autour des poissons
25:56 pour détecter si les femelles sont pleines.
25:57 Et quand les femelles sont pleines,
25:59 ils ne les mangent pas parce qu'ils préservent tout de suite la ressource.
26:02 Comme si nous, on mangeait une vache qui aurait son veau encore dans le ventre.
26:05 Alors qu'on pêche aujourd'hui, une femelle Saint-Pierre,
26:07 c'est peut-être 3 millions d'oeufs.
26:08 Mais nous, on s'en fiche, on racle tout.
26:10 Et finalement, en s'inspirant de ça, sur l'île des Canaries,
26:12 on a mis en place des réserves
26:14 où il y a des échographies à grande échelle sur les bateaux de pêche.
26:16 Et on met les femelles à l'abri.
26:18 Et on voit les océans qui...
26:20 Donc, c'est possible.
26:22 Tu vois, les solutions, elles sont là.
26:23 Et parfois, elles sont même offertes par la nature.
26:27 Mais pour ça, il faut quand même s'y consacrer.
26:29 Sachant qu'aujourd'hui, on ne connaît que 2 à 3% de la biodiversité marine.
26:32 Il y a quand même du chemin.
26:33 On a quand même du boulot.
26:34 Oui, un petit peu.
26:35 [Musique]