• il y a 2 ans
Ce jeudi 8 juin à Annecy, un homme a attaqué à l'arme blanche 6 personnes, dont 4 enfants en bas âge. La Première ministre, Élisabeth Borne, et Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, se sont rendus sur place. La procureure d'Annecy fait un point sur l'enquête en cours et sur le profil de l'agresseur, aux côtés d'Élisabeth Borne. 

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Transcription
00:00 une conférence de presse, un réfugié syrien de 31 ans
00:02 qui a attaqué au couteau six personnes.
00:04 Des petits enfants ont été sauvagement attaqués
00:09 par un individu dans un parc.
00:11 Nous sommes bouleversés par cet acte odieux,
00:15 inqualifiable.
00:17 Quand ça touche des enfants,
00:19 je pense qu'on est chacun touché au plus profond de nous-mêmes.
00:22 Et aujourd'hui, c'est tout notre pays qui est sous le choc.
00:25 Mes premières pensées vont aux parents,
00:30 et aux enfants qui sont encore dans un état grave,
00:35 et aux adultes qui ont également été blessés.
00:39 Et je voudrais vraiment saluer l'intervention des forces de l'ordre
00:45 qui ont pu intervenir très rapidement
00:48 et interpeller cet auteur.
00:51 Et je voudrais aussi remercier les secours,
00:54 les soignants qui ont immédiatement pris en charge
00:59 les blessés et qui sont encore actuellement
01:02 en train de les prendre en charge.
01:04 Alors l'enquête permettra de préciser à la fois le parcours,
01:10 le profil de cet assaillant.
01:12 Et naturellement, toute la lumière devrait être faite.
01:15 Mais aujourd'hui, c'est le temps de l'émotion
01:18 et nous sommes ici avec le ministre de l'Intérieur,
01:21 aux côtés des habitants d'Annecy,
01:24 pour exprimer tout le soutien et toute la solidarité de la nation.
01:29 Madame la procureure conduit cette enquête
01:32 avec l'appui de la police judiciaire.
01:34 Et je vous propose de prendre la parole, madame la procureure.
01:37 Oui, donc effectivement, une enquête est actuellement en cours
01:41 des chefs de tentative d'assassinat
01:43 qui a été confiée à la direction centrale de la police judiciaire.
01:46 Le mis en cause est actuellement en garde à vue
01:48 dans les locaux du commissariat de police d'Annecy.
01:51 Le mobile reste à déterminer.
01:53 Des premiers éléments de l'enquête,
01:54 et je vous dis vraiment sous toute réserve,
01:56 puisqu'on est sur des faits qui se sont commis à à peine 4 heures,
01:58 il n'y a aucun mobile terroriste apparent.
02:00 Il y a une évaluation qui est en cours,
02:03 comme c'est l'usage en ce type de procédure
02:05 par le Parquet national antiterroriste.
02:07 Mais en l'état, on n'a pas d'élément
02:09 qui pourrait nous laisser entendre qu'il y ait une motivation terroriste.
02:13 L'enquête, elle, porte donc sur une tentative d'assassinat.
02:17 Nous avons six victimes, quatre mineurs et deux adultes.
02:20 Les quatre mineurs sont tous les quatre en état d'urgence absolu.
02:24 Ils ont été transférés dans divers établissements hospitaliers
02:27 du ressort et en Suisse.
02:29 Ils ont tous été victimes de blessures à l'arme blanche.
02:32 Un des adultes a été également victime d'armes blanches plus légèrement.
02:38 Et une sixième personne a été victime dans un premier temps
02:42 de coups de couteau de l'auteur,
02:44 puis a été, au moment de l'intervention des services de police,
02:48 a été blessée par une arme à feu utilisée par les services de police.
02:52 Je précise bien que l'auteur qui est interpellé,
02:55 qui était en garde à vue, n'a été trouvé porteur que d'une seule arme
02:57 qui est dans notre possession et qui est un couteau dont nous disposons.
03:01 Donc l'enquête se poursuit.
03:02 On a été ouvert en parallèle une enquête pour déterminer les circonstances
03:07 dans lesquelles les policiers ont fait usage de leur arme à feu.
03:10 L'auteur est actuellement en garde à vue.
03:12 Il n'est pas blessé ou très légèrement.
03:14 Et il va être entendu sur ces motivations qui restent aujourd'hui à déterminer.
03:19 Madame le procureur, quel est le parcours et le profil du suspect ?
03:24 Ça fait quatre heures que l'affaire a eu lieu.
03:27 C'est beaucoup trop tôt aujourd'hui pour vous dire.
03:29 Nous, ce qu'on sait aujourd'hui, vraiment des premiers éléments,
03:32 c'est qu'on est face à quelqu'un qui a a priori son domicile fixe
03:34 et qui a un parcours migratoire en Europe avec une demande d'asile
03:38 qui lui a été accordée, pas par la France.
03:40 Voilà, ce que je peux dire sur ce point, c'est donc en effet,
03:43 a priori, à ce stade, il s'agit d'un Syrien
03:48 qui a le statut de réfugié en Suède depuis dix ans,
03:53 qui a demandé l'asile en France, mais c'était sans objet,
03:57 puisqu'il a déjà le statut de réfugié.
03:59 Donc, c'est un individu à priori isolé, syrien,
04:03 avec un statut de réfugié accordé en Suède il y a dix ans.
04:06 Je précise qu'évidemment, on a pris contact avec tous les services judiciaires
04:11 et les services de renseignement des autres pays en Europe et au-delà.
04:16 Et ce monsieur n'a pas d'antécédent judiciaire,
04:19 n'est connu d'aucun service de renseignement
04:21 et on n'a pas identifié d'antécédent psychiatrique.
04:24 Madame Born, quel est l'âge des enfants ?
04:27 Parce qu'on parle de très jeunes enfants.
04:29 Quel est l'âge des enfants ?
04:30 Et est-ce que vous avez pu parler aux familles des témoins ?
04:34 Je vais laisser Madame la procureure.
04:35 Alors, sur l'âge des enfants, je prends mes notes pour être sûre de moi.
04:39 Donc, on a un enfant de 22 mois, deux enfants de deux ans
04:42 et un enfant de trois ans.
04:43 Parmi les quatre victimes mineures,
04:44 il y en a un qui est de nationalité néerlandaise
04:46 et un qui est de nationalité anglaise.
04:47 C'était des touristes, puisque les faits ont eu lieu sur une aire de jeu
04:51 qui se trouve sur un parc face au lac d'Annecy.
04:54 Donc, les victimes sont prises en charge,
04:57 les autorités consulaires sont au courant.
04:58 Il y avait un certain nombre de victimes visuelles,
05:01 qui n'ont pas été blessées par l'arme blanche,
05:06 mais qui ont été témoins et qui sont extrêmement choquées,
05:08 puisque c'est sur un jardin public très fréquenté.
05:11 Notamment, il y avait une classe de lycéens qui est actuellement prise en charge.
05:14 Par une cellule médico-psychologique et avec une prise en charge
05:17 par l'association d'aide aux victimes mandatée par le parquet.
05:19 Ce que je peux dire, c'est que ce sont des tout petits enfants
05:22 qui ont été blessés vraiment très grièvement.
05:26 Je pense que quand, en tant que parents et en tant que citoyens,
05:29 on imagine, on est déjà très choqués.
05:32 On a pu échanger avec ceux qui sont intervenus pour sauver ces enfants.
05:37 Je peux vous assurer que c'est très, très choquant.
05:39 Et c'est vraiment une énorme émotion de tous ceux qui ont pu intervenir
05:43 et qui sont intervenus dans les meilleurs délais pour assurer
05:46 la prise en charge de ces petites victimes.
05:48 Madame la Première ministre, au-delà de la tristesse,
05:50 il y a peut-être de la colère.
05:51 Est-ce que vous comprenez ceux qui s'interrogent,
05:53 y compris dans la classe politique, sur le parcours migratoire
05:57 effectivement de ces personnes et donc sur la politique migratoire menée ?
05:59 Alors, je le redis, c'est une personne qui a un statut de réfugié en Suède,
06:06 donc qui circule au sein de l'Union européenne.
06:09 Et je pense qu'avant de s'emballer sur des conclusions sur ces sujets,
06:14 il faut attendre que l'enquête puisse avoir lieu.
06:16 Je crois qu'aujourd'hui, c'est le temps de l'émotion.
06:18 Ça doit être le temps de l'unité, de solidarité avec ces petits enfants,
06:23 avec leurs parents, avec leur famille et avec tous les habitants d'Annecy
06:27 qui sont évidemment choqués par ce qui s'est passé.
06:30 Merci beaucoup.
06:31 [Bruit de pas]

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