Pompiers et secouristes, ils sont partis au Canada combattre des monstres

  • l’année dernière
Ils étaient 108, femmes et hommes, à prendre l'avion hier matin à l'aéroport de Marseille Provence - destination le Québec - pour aller aider leurs collègues canadiens à combattre les incendies géants qui ravagent tout le nord du pays. ...

Vidéo publiée le : 09/06/2023 à 19:10:00

Lien vers l'article de Maritima.info :
https://www.maritima.info/actualites/incendie/france/15303/pompiers-et-secouristes-ils-sont-partis-au-canada-combattre-des-monstres.html

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Transcription
00:00 Si l'ignore encore la mission précise du détachement une fois sur place, le commandant
00:11 Fabrice Mosset du SDIS 13 est certain d'une chose, avec 110 feux incontrôlés, les français
00:17 seront engagés très rapidement et devront faire face à l'inattendu.
00:21 Nous allons connaître une expérience assez unique où nous allons assister et donner
00:29 un coup de main aux camarades québécois sur des incendies de très grande ampleur,
00:34 beaucoup plus important que ce que nous avons chez nous, ne serait-ce que parce que la topologie
00:37 des forêts est totalement différente de celle que nous connaissons dans le sud de
00:41 la France.
00:42 Justement, quelles sont les principales différences qui font que vous n'allez pas forcément
00:46 être en terrain connu ?
00:47 Tout va être inconnu pour nous, nous sommes projetés dans un pays étranger avec un système
00:53 de commandement qui est complètement différent du nôtre, avec des matériels, des normes
00:58 techniques qui sont différentes, donc nous partons avec à peu près 4 tonnes et demie
01:02 de matériel, des tuyaux, des paniers, des motopompes, on va nous mettre à disposition
01:08 sur place des engins, des camions pour pouvoir nous déplacer et appuyer l'action de nos
01:14 camarades vraisemblablement pour tenir des lisières, pour stabiliser des feux mais pas
01:19 nécessairement pour faire des attaques directes, après ça dépendra de l'endroit où nous
01:24 serons projetés, pour l'instant nous n'avons pas de contact à ce propos mais force est
01:29 de constater avec les plus de 110 feux incontrôlés qui font rage actuellement là-bas que nous
01:35 aurons du travail et que nous serons très rapidement engagés sur un chantier ou plusieurs
01:39 chantiers.
01:40 Vous avez une idée de l'endroit où vous allez atterrir exactement ?
01:42 Alors nous atterrissons à Québec mais il est fort probable que nous partions après
01:47 de Québec pour monter peut-être dans le nord, mais je vous parle au conditionnel puisque
01:51 pour l'instant nous ne sommes pas en mesure de savoir quel sera notre destin.
01:56 Une chose est certaine c'est que les 40 personnels du détachement de la zone sud et la centaine
02:01 de personnels du détachement français, tout le monde est très motivé pour partir là-bas
02:08 et être dans l'action le plus rapidement possible.
02:10 Avec des automatismes entre des gens qui se connaissent ou qui ont les mêmes procédures
02:14 de… ?
02:15 La force des sapeurs-pompiers français c'est d'avoir une procédure feu de forêt qui
02:22 est identique d'un département à l'autre.
02:25 C'est une doctrine nationale qui a été créée il y a maintenant plus de 40 ans avec
02:32 des processus de formation totalement identiques.
02:34 Le matériel est identique également.
02:36 Après il y a quelques petites variations d'un département à l'autre mais d'une
02:40 manière globale tout le monde parle le même langage ce qui est surtout et principalement
02:44 le langage de la sécurité et après un langage de l'abnégation, du goût de l'effort
02:49 où on va chercher le feu et où on essaie d'obtenir le meilleur résultat.
02:54 L'essentiel est le plus important bien entendu à préserver c'est de revenir, on part
02:59 à 100, on revient à 100.
03:00 A 21 ans la caporale Lorine Beaudoin du centre de secours de Foss-sur-Mer en est déjà à
03:05 sa deuxième mission internationale.
03:07 Mais celle-ci est hors normes, ce qui provoque chez la jeune femme un mélange de tension
03:11 et d'envie d'en découdre.
03:13 Moi je suis jeune, c'est ma deuxième mission à l'étranger, j'en ai fait une plutôt
03:17 côté humanitaire en Pologne l'année dernière.
03:19 Mais c'est vrai que niveau Feu de Forêt c'est la première à l'étranger, il y a
03:22 toujours un peu d'appréhension, on ne sait pas ce qui nous attend mais on a hâte, c'est
03:27 l'adrénaline qui nous procure ça et ça va aller.
03:29 On ne sait pas encore exactement où, ce qu'on va faire, avec qui.
03:33 On peut voir derrière moi les forces militaires de la sécurité civile, c'est vrai qu'on
03:37 n'a pas forcément l'habitude de collaborer avec eux mais pour cette mission il va falloir
03:40 collaborer ensemble et partager nos connaissances, notre savoir-faire.
03:44 J'ai vraiment hâte et je pense que ça va être une bonne mission, ça va bien se passer.
03:48 Quels sont les avertissements, consignes principales que vous devez respecter en arrivant là-bas ?
03:52 C'est surtout avoir un savoir-être irréprochable, également notre savoir-faire et faire confiance
04:00 aux ordres de la hiérarchie et le respect de nos collaborateurs, que ce soit français
04:05 et le respect de nos collaborateurs canadiens.
04:07 C'est vrai que nous, du DIH1, le dispositif d'intervention héliportée, c'est la spécialité
04:12 dont je fais partie, nous sommes que deux, moi et Dylan, l'un de mes collègues qui
04:16 a juste un an de plus que moi.
04:18 C'est vrai que c'est ce côté rassurant d'avoir un compère avec qui partager un peu
04:23 la préparation du sac, les petits problèmes, le stress, etc.
04:27 C'est vrai qu'on a beaucoup parlé depuis lundi et on s'échange un peu nos petits conseils
04:32 etc. et on a vraiment hâte de connaître les autres collègues des autres départements
04:36 et de faire une bonne équipe ensemble, dans la joie et la bonne humeur et le travail surtout.
04:41 Les liens se font rapidement j'imagine ?
04:43 C'est vrai qu'avec l'expérience que j'ai pu avoir en Pologne, on repart de cette mission
04:48 avec un vrai groupe, solidaire et souvent après on continue à se voir et on échange
04:52 encore et je pense que ça va être pareil pour cette mission là.
04:55 Est-ce que la crainte, c'est un moment ou un autre, c'est le cas de le dire dans le
04:58 feu de l'action, de se retrouver isolé par exemple ?
05:01 C'est sûr que c'est toujours la crainte, c'est pour ça qu'il faut bien respecter
05:04 les consignes et la formation qu'on a eue en amont.
05:06 Si on respecte ce qu'on a appris, il n'y a pas de raison pour qu'on se retrouve seul
05:11 et en danger.
05:12 Il faut faire confiance à ses supérieurs et aux ordres qu'on reçoit.
05:16 Alors le double écueil c'est à la fois un incendie XXL et aussi dans un pays étranger
05:21 même si c'est les cousins québécois ?
05:23 C'est ça, c'est ça.
05:25 Mais c'est deux critères assez compliqués à prendre, le fait que ce soit un super incendie
05:30 gigantesque et le fait que ce soit à l'étranger même si on va au Québec.
05:34 Mais avec l'entourage, l'encadrement qu'on a et la hiérarchie qui est plutôt bien organisée,
05:41 je pense qu'il n'y a pas de raison de s'inquiéter, ça va aller.
05:44 Alors vous avez 21 ans, vous êtes jeune, est-ce que vous pensez que c'est une expérience,
05:48 ça fait partie des grandes expériences de votre vie ?
05:51 C'est sûr qu'entre mes 20 ans et mes 21, j'ai eu déjà deux opérations à l'extérieur.
05:57 C'est quelque chose qui m'a changé, qui m'a fait évoluer et prendre en maturité.
06:01 Je pense que celle-ci va encore me marquer profondément.
06:05 Merci beaucoup.
06:07 Merci.
06:07 Merci.

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