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Le député (Horizons) Frédéric Valletoux porte une proposition de loi sur "l’engagement territorial des professionnels", débattue à partir de ce lundi à l’Assemblée.

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Transcription
00:00 Nous allons aussi beaucoup parler cette semaine du thème des déserts médicaux à l'Assemblée nationale
00:04 avec cette question pas facile, sensible.
00:07 Faut-il contraindre les jeunes médecins à s'installer dans les zones où il n'y a pas ou plus de médecins ?
00:13 Voilà, est-ce qu'il faut régler ?
00:14 Il y a une proposition de loi qui va faire parler cette semaine pour lutter contre les déserts médicaux.
00:18 Elle est déposée par le député de Seine-et-Marne Frédéric Valtoux-Horizon,
00:21 donc dans la majorité, lui c'est l'ancien président de la Fédération hospitalière de France.
00:25 Il propose notamment plusieurs choses,
00:27 d'interdire aux jeunes médecins d'exercer en intérim, par exemple en début de carrière,
00:30 vous savez ce qu'on appelle les mercenaires de l'hôpital.
00:32 Il propose de mettre davantage à contribution les cliniques privées dans la prise en charge des urgences
00:37 ou encore d'imposer aux médecins d'être attachés à une communauté territoriale de professionnels de santé
00:41 pour mieux se répartir, par exemple, les gardes.
00:43 Mais ça ne suffit pas, disent un certain nombre de parlementaires.
00:46 Alors que cette proposition de loi, elle a déjà déclenché la colère des médecins
00:49 qui étaient en grève le 9 juin dernier, donc vendredi dernier.
00:52 Là, il y a un amendement qui va faire parler,
00:54 il est déposé par le député de Mayenne socialiste Guillaume Garrault,
00:58 lui c'était l'auteur d'un texte qui avait réuni 207 soutiens de tous horizons dans l'Assemblée.
01:03 Et lui, il propose carrément un amendement à cette proposition de loi
01:07 pour réguler l'installation d'un médecin.
01:08 En clair, il veut que les médecins libéraux ou les chirurgiens dentistes
01:12 ne puissent s'installer de droit, comme on dit,
01:15 que dans les zones où il y a une pénurie de soignants.
01:17 Et à l'inverse, pour s'installer dans une zone où il y a déjà suffisamment de généralistes ou de dentistes,
01:21 il devrait obtenir une autorisation de l'ARS, l'Autorité Régionale de Santé,
01:25 qui pourrait l'accepter seulement si un médecin prend sa retraite ou ferme son cabinet par exemple.
01:31 C'est une bonne idée ?
01:32 Sur le papier, oui, on n'est pas dans l'interdiction, on est dans une forme de régulation.
01:36 Après tout, on peut se dire que notre médecine repose sur un système, rappelez-vous,
01:38 qui est quand même particulier, où on a des prescriptions libérales
01:41 et un financement qui est socialisé par vos cotisations à vous et à moi.
01:45 Et puis, par ailleurs, on peut rappeler que les désirs médicaux,
01:47 c'est encore une réalité sur le territoire avec des inégalités criantes selon les régions.
01:51 Mais pour les médecins, c'est évidemment une contrainte insupportable
01:54 qui ne résoudra rien si on les écoute.
01:55 En gros, ce n'est pas comme ça qu'on donnera envie aux gens d'être médecins, disent-ils.
01:58 Et puis, c'est une attaque à la sacro-sainte liberté d'installation.
02:02 Alors, on rappelle que ce n'est pas non plus nouveau, il y a des professions qui sont réglées.
02:04 Par exemple, vous ne pouvez pas être notaire, comme vous le souhaitez,
02:07 ou même, dans les domaines des professions de santé, ouvrir une pharmacie, ce n'est pas évident.
02:11 Il faut une autorisation de l'ARS qui tient compte, par exemple,
02:15 du nombre de pharmacies déjà existantes sur le territoire
02:17 ou de la démographie du département concerné.
02:19 Mathieu, en 15 secondes, est-ce que cet amendement a des chances de passer ?
02:22 L'exécutif est contre.
02:23 Emmanuel Macron, Elisabeth Borne ou encore le ministre de la Santé
02:25 qui dit que les idées les plus simples ne sont pas forcément les meilleures.
02:28 Oui, elle est compliquée non plus.
02:31 Le gouvernement, lui, il préfère mettre en avant les premiers effets, par exemple,
02:34 de la fin du numerus clausus, vous savez,
02:36 qui va finir par donner ses effets le temps de former tous ces jeunes médecins.
02:39 En fait, c'est un sujet politiquement inflammable
02:41 et l'exécutif n'a pas envie d'énerver des généralistes déjà passablement agacés.
02:45 Mais attention, à l'Assemblée, même si la majorité est opposée,
02:48 il y a des élus, notamment des territoires ruraux,
02:50 qui pourraient peut-être changer la donne.
02:51 Merci Mathieu.
02:52 Culture et vous, tout de suite, c'est Philippe Dufresne.

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