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Transcription
00:00 le roi de la radio et aussi de la télé.
00:02 Bonjour cher Jordan.
00:04 Vous allez bien ?
00:05 Ah ah ah oui, je ne l'avais pas vu.
00:08 Ben j'ai vu, vous ne m'aviez pas vu, mais ce n'est pas grave.
00:12 Non, vous savez, je suis toujours en vie, mais pas complètement.
00:18 À le grand âge, je m'avais lu quelques infirmités,
00:24 quelques handicaps, mais dont j'ai appris à m'accommoder.
00:28 Vous allez bien aujourd'hui, Philippe Bouvard ?
00:30 Écoutez, je vais aussi bien qu'on peut aller à 93 ans.
00:36 Je vais aussi bien qu'on peut aller quand on sait où on va à cet âge-là.
00:42 Je vais aussi bien qu'on peut aller quand à 93 ans, on continue à travailler.
00:51 Je crois être un des doyens de la presse française, un des doyens en exercice.
00:58 Mais je ne fais plus que très rarement de la télé.
01:01 En revanche, je continue à faire de la radio de façon hebdomadaire
01:06 et des chroniques un petit peu partout.
01:10 On parle santé ?
01:12 Bon, ma santé, c'est peut-être un grand mot pour une petite chose.
01:16 Maintenant, je m'accommode de ce qui va mal, plus exactement.
01:22 Ma vue est basse.
01:25 Mon ouïe laisse souvent à désirer.
01:30 Mais pour le reste, la mémoire est intacte.
01:36 Et Dieu sait qu'elle recèle des milliers de souvenirs pittoresques, drôles.
01:44 Enfin, qui m'ont permis de publier 69 livres.
01:49 Est-ce que le temps qui passe vous fait peur, Philippe Bouvard ?
01:53 Oui, bien sûr, parce que le temps qui passe est un temps qui va s'arrêter.
01:59 Et je ne me vois pas passer dans un autre monde où je connais personne,
02:07 ou enfin où j'ai connu beaucoup de monde, mais où personne ne me donne plus signe de vie.
02:12 Qu'est-ce qui est le plus compliqué pour vous avec ces 93 ans ?
02:17 Ce qui est le plus compliqué, c'est d'abord de jouer au poker.
02:24 Parce que c'était un de mes vices, le poker de casino.
02:30 Alors, je continue à aller jouer de temps en temps,
02:33 mais je suis accompagné par quelqu'un qui me renseigne sur les cartes du croupier,
02:40 parce qu'on ne joue pas contre d'autres joueurs, mais contre un casino.
02:44 Est-ce que c'est un vice qui vous a coûté cher, Philippe Bouvard ?
02:47 Oui, oui, le jeu m'a coûté cher.
02:51 Alors, c'est un bon prix si ce qu'il m'a coûté m'a valu des plaisirs en rapport avec la dépense.
03:07 Mais je n'en suis pas sûr.
03:08 Est-ce que vous avez été complexé par votre petite taille, Philippe Bouvard ?
03:14 Non, non, je n'ai pas eu de complexe.
03:18 C'est eu un coup, si, j'en ai eu.
03:21 Alors, j'ai eu le complexe de ne pas être beau,
03:24 mais je me suis très vite aperçu qu'il y avait d'autres moyens de faire sa place dans la société.
03:31 J'ai regretté d'ignorer beaucoup plus de choses que je sais en faire.

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