• il y a 2 ans

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00:00:00 (Générique)
00:00:12 -Bonjour à toutes et à tous.
00:00:14 Je suis Estelle Sintas,
00:00:15 et je suis journaliste pour "Parents" et "Môme".
00:00:19 Bienvenue à notre atelier autour des émotions,
00:00:22 organisé avec la fondation Ronald McDonald,
00:00:26 que nous avons intitulé "Boîte à outils".
00:00:29 Pour savoir quoi faire et comment réagir concrètement
00:00:34 pour accompagner les émotions de nos enfants.
00:00:37 Alors, je vous rappelle que cet atelier est diffusé en live
00:00:42 sur les réseaux Facebook de la fondation Ronald McDonald
00:00:46 et sur nos réseaux de "Parents" et de "Môme",
00:00:49 et "Santé magazine".
00:00:51 Donc, n'hésitez pas, je m'adresse aux internautes,
00:00:54 à poser vos questions en live.
00:00:56 Nous, on les reçoit, et on peut les poser à nos experts,
00:00:59 qui sont avec nous.
00:01:00 Alors, ces experts, pour nous aider à y voir plus clair,
00:01:05 nous avons avec nous Catherine Hemlet-Périssol.
00:01:09 Vous êtes psychothérapeute
00:01:10 et vous êtes l'autrice de nombreux ouvrages sur les émotions.
00:01:14 On va en citer un seul, mais vous pourrez en citer d'autres.
00:01:17 Moi, j'ai retenu "Émotions quand c'est plus fort que lui",
00:01:21 aux éditions "Le Duc".
00:01:22 Nous avons aussi avec nous Jean-Michel Guret.
00:01:26 Bonjour. -Bonjour.
00:01:27 -Et vous êtes aussi psychothérapeute.
00:01:30 Vous avez fondé un centre
00:01:32 où on enseigne une technique qui s'appelle l'EFT,
00:01:36 pour "Emotional Freedom Technique".
00:01:41 Super anglais.
00:01:42 Donc, si on traduit,
00:01:44 c'est une technique de libération émotionnelle.
00:01:47 -C'est ça. -Très bien.
00:01:48 Du coup, vous allez nous expliquer un peu après
00:01:51 en quoi ça consiste.
00:01:52 Sur le plateau, nous avons aussi la chance
00:01:56 d'avoir trois créatrices de contenu.
00:01:59 Donc, vous, vous êtes concrètement des parents,
00:02:02 des mamans, en l'occurrence,
00:02:04 et vous êtes engagés bénévolement
00:02:06 auprès de la fondation Ronald McDonald,
00:02:09 dont vous relayez régulièrement les informations.
00:02:12 Donc, je vous présente.
00:02:14 On a Frédéric,
00:02:16 qui a un compte qui s'appelle "Maman de Ouistiti".
00:02:19 On a Emma,
00:02:22 qui a un compte qui s'appelle "Le Carnet d'Emma".
00:02:26 -Tout simple. -Tout simple.
00:02:29 Et on a aussi Marine,
00:02:31 et dont le compte s'appelle "Mamie Chamallow".
00:02:34 Voilà. Donc, n'hésitez pas aussi,
00:02:36 si jamais, au sein de cet atelier,
00:02:39 vous avez des questions qui vous viennent,
00:02:41 c'est libre. On prendra des questions en live
00:02:45 et on prendra aussi des questions.
00:02:47 Et peut-être aussi qu'on va vous utiliser un peu comme cobaye.
00:02:50 Donc, préparez-vous, voilà, pour montrer le EFT.
00:02:53 Je me tourne vers Catherine pour poser la première question.
00:02:57 Quand notre enfant est traversé par une émotion,
00:03:01 en l'occurrence, on parle pas d'émotion négative,
00:03:05 mais une émotion qui le bouleverse,
00:03:09 par exemple, la tristesse, la peur, la colère,
00:03:12 nous, en tant que parents, on peut se sentir très démuni.
00:03:15 On l'a vu.
00:03:16 Mais on a cette tendance
00:03:20 à vouloir l'apaiser et à dire des choses comme "ce n'est rien,
00:03:24 "ça va passer".
00:03:25 Et si ça continue, il peut arriver qu'on s'énerve,
00:03:29 parce qu'on voit notre enfant qui se met dans tous ses états,
00:03:33 et du coup, ça nous énerve.
00:03:35 Ma question, c'est,
00:03:37 est-ce qu'il y a des mauvaises façons
00:03:41 de réagir face aux émotions ?
00:03:43 -Alors, je ne les qualifierais pas de mauvaises.
00:03:48 Je les qualifierais volontiers de fausses bonnes.
00:03:51 C'est-à-dire qu'il n'y a absolument aucun doute
00:03:54 sur le fait que le parent, à l'instant où il intervient,
00:03:57 est animé des meilleures intentions du monde.
00:04:00 Calmer un enfant qui s'énerve,
00:04:03 rassurer un enfant qui s'agite,
00:04:05 consoler un enfant qui pleure...
00:04:09 Tout ça est vraiment animé,
00:04:12 mais d'un immense bon coeur,
00:04:15 et les parents ont la conviction d'agir
00:04:18 pour le bien-être de leur enfant.
00:04:20 Alors, si on veut être un peu plus attentionnés
00:04:24 dans ce qui se passe réellement, en l'occurrence, chez le parent,
00:04:27 c'est agir pour que ça s'arrête.
00:04:30 -Oui.
00:04:31 -On peut se poser la question de "mais pour qui
00:04:36 "le parent intervient-il ?"
00:04:38 Est-ce qu'il intervient véritablement
00:04:40 pour que l'enfant retrouve son équilibre ?
00:04:43 -Donc, officiellement, oui, mais intérieurement,
00:04:46 nous savons que cette habitude
00:04:50 qui consiste à, je prends l'exemple de la peur,
00:04:53 rassurer un enfant qui a peur,
00:04:55 a vocation à permettre aux parents
00:05:00 de se sentir utile, de se sentir acteur,
00:05:03 de se sentir un bon parent,
00:05:06 en agissant, et évidemment, du coup,
00:05:09 la conséquence, c'est que...
00:05:12 Il y a deux conséquences.
00:05:14 La première, c'est que le parent est dans une urgence du résultat.
00:05:18 Cette urgence fait que l'enfant va décoder
00:05:23 l'état émotionnel du parent
00:05:25 sur lequel il ne va pas pouvoir agir.
00:05:29 Et puis, encore pire que ça,
00:05:31 c'est que pour quelqu'un de tout à fait normal,
00:05:34 un enfant, un adulte, plus nous voulons le rassurer,
00:05:39 plus il va décoder que si je dois être rassurée,
00:05:44 c'est qu'il y a un problème.
00:05:46 Donc, où est le problème ? C'est moi qui suis un problème.
00:05:49 Et donc, le système émotionnel lui-même,
00:05:54 c'est comme ça qu'il fonctionne.
00:05:58 Donc, il s'agit pas de s'interdire d'agir,
00:06:02 il s'agit juste d'entendre que cette urgence
00:06:04 à vouloir rassurer, à vouloir contenir dans la colère
00:06:08 ou à vouloir soulager la tristesse,
00:06:11 parle du parent plus que ça parle de l'enfant.
00:06:14 Et qu'aujourd'hui,
00:06:16 ce qu'on pourrait appeler une décharge émotionnelle,
00:06:21 mais quand je dis décharge, c'est une décharge
00:06:23 au sens neurophysiologique. Il y a une décharge
00:06:26 qui n'est pas juste mentale, qui est comportementale,
00:06:30 parce que tout l'organisme manifeste
00:06:34 une urgence à chercher un mode d'adaptation
00:06:38 à travers des larmes, des cris, un tremblement.
00:06:42 Et donc, la première chose que le parent peut faire,
00:06:46 c'est... Je vais faire un petit jeu de mots,
00:06:49 mais au moins, c'est plus facile à retenir.
00:06:52 Le parent, il doit...
00:06:55 Il peut déjà commencer par le début,
00:06:58 qui est de devenir un supporteur
00:07:01 de l'état émotionnel de l'enfant,
00:07:03 plutôt que supporter...
00:07:05 "Ah, supporter, ça y est, il s'énerve encore."
00:07:08 Et donc, c'est un jeu de mots,
00:07:11 mais qui, en même temps, favorise,
00:07:13 chez le parent, une ouverture à la situation,
00:07:18 une ouverture à...
00:07:19 "Waouh, quelle énergie dans ta colère !"
00:07:23 C'est... Je vois que...
00:07:24 "Fou ! C'est intense !
00:07:27 "Il y a vraiment beaucoup d'intensité dans ta colère,
00:07:30 "il y a du cri."
00:07:32 Beaucoup d'énergie, là-dedans.
00:07:34 Là, on retrouve une gestuelle très naturelle
00:07:37 chez le parent qui...
00:07:38 "Il y a beaucoup d'énergie,
00:07:40 "quelque chose d'important dans ce que tu dis."
00:07:43 C'est d'accompagner ça.
00:07:44 Donc, tout ce qui est du registre des fausses bonnes idées,
00:07:48 en fait, relève d'une espèce d'urgence du parent
00:07:52 à vouloir être soulagé,
00:07:54 soulager l'enfant pour être soulagé.
00:07:57 Et c'est vraiment vécu dans l'urgence.
00:07:59 Donc, là, punir, enfermer,
00:08:02 rejeter, contraindre,
00:08:06 expliquer, malheureusement,
00:08:07 si ça marchait sur l'émotion,
00:08:09 il y a longtemps qu'on le saurait.
00:08:11 Donc, tout ce registre-là,
00:08:13 ce sont des mauvaises bonnes idées.
00:08:15 -D'accord. -Et pas du parent
00:08:17 et non pas de l'enfant.
00:08:18 -On voit bien, effectivement,
00:08:20 ça, je pense qu'on l'a tous expérimenté
00:08:22 un jour ou l'autre,
00:08:24 à ce moment où on se transforme en dragon,
00:08:26 intérieurement, où on se contrôle plus.
00:08:29 Est-ce que, parmi vous,
00:08:33 ça vous évoque des situations...
00:08:35 Je me tourne vers vous...
00:08:36 Des moments où vous savez
00:08:39 qu'à ce moment-là,
00:08:40 vous n'avez pas eu la bonne réaction ?
00:08:43 Je pense à une crise de colère
00:08:46 ou est-ce que ça vous est déjà arrivé
00:08:48 de faire ce qu'on disait,
00:08:50 donc d'isoler, mais plutôt de manière punitive
00:08:53 ou de faire des choses comme ça ?
00:08:55 -Oui.
00:08:56 Alors, moi, du coup,
00:09:00 dans ce genre de situation,
00:09:02 j'ai appris avec les années,
00:09:03 mes enfants sont un peu plus grands,
00:09:05 à les écouter, les laisser faire leur colère ou leur crise,
00:09:10 et après, d'écouter après, quand c'est passé.
00:09:12 -D'accord. -J'ai une question pour vous.
00:09:15 En tant que parent,
00:09:16 quand on a un enfant qui fait une colère ou une crise,
00:09:19 nous, c'est un...
00:09:20 Je suis quelqu'un d'hypersensible,
00:09:22 et du coup, les émotions de mon enfant,
00:09:24 je les absorbe, et à ce moment-là,
00:09:26 j'ai du mal à savoir réagir vis-à-vis de mon enfant.
00:09:30 Comment on peut faire ?
00:09:32 -Je sais pas si ça vous rassure,
00:09:34 mais en tout cas, sachez que, biologiquement parlant,
00:09:37 vous ne pouvez pas absorber...
00:09:39 la colère, l'émotion, les pleurs de votre enfant.
00:09:45 Ce n'est pas possible.
00:09:47 D'accord ? Donc, il n'y a pas d'absorption.
00:09:49 En revanche, ce que les manifestations émotionnelles
00:09:53 de l'enfant favorisent,
00:09:56 c'est une lecture, c'est-à-dire que vous faites
00:09:58 une lecture émotionnelle de l'émotion de l'enfant.
00:10:01 Donc, votre émotion, à vous, c'est pas celle de votre enfant.
00:10:05 C'est juste la vôtre face à l'enfant.
00:10:07 Et qu'il y a vraiment à respecter
00:10:10 cette distinction,
00:10:12 c'est-à-dire il y a un écart.
00:10:14 On peut mettre des grands écarts,
00:10:16 genre, écoute, tu fais ta crise et je pars.
00:10:19 Mais de toute façon, même en restant présent,
00:10:22 il y a un écart.
00:10:23 Et l'imagerie selon laquelle
00:10:27 je suis une éponge et je prends l'émotion de l'autre,
00:10:30 c'est une image, c'est une représentation
00:10:32 que nous nous donnons,
00:10:34 comme quoi nous prenons sur nous
00:10:36 l'émotion de l'enfant.
00:10:39 De la même manière que l'enfant serait une éponge
00:10:42 et il prendrait les émotions de son parent.
00:10:44 -C'est vrai qu'on l'entend souvent.
00:10:46 -Il manifeste ses propres émotions
00:10:49 et le parent a ses émotions
00:10:52 et tout son processus émotionnel éveillé
00:10:55 face à l'enfant.
00:10:56 Parce que ça résonne.
00:10:58 Ça résonne, mais c'est pas confondu.
00:11:00 C'est juste un phénomène de résonance.
00:11:03 Et le phénomène de résonance,
00:11:05 on le voit aussi bien dans la contagion du rire.
00:11:08 Quelqu'un rit.
00:11:09 Hop, hop, hop !
00:11:10 C'est une contagion, mais c'est pas une fusion.
00:11:13 Donc, c'est important, déjà,
00:11:15 d'utiliser les mots les plus justes.
00:11:18 C'est-à-dire, je vois comment
00:11:20 l'expression émotionnelle de la colère de mon enfant,
00:11:24 ce que ça génère à l'intérieur de moi,
00:11:26 qui est ma propre réactivité
00:11:29 d'envie de partir,
00:11:31 d'avoir le contrôle sur lui,
00:11:35 de me donner envie de pleurer,
00:11:37 ça me noue le ventre, etc.
00:11:38 Tout ça me concerne.
00:11:40 C'est chez moi que ça se passe.
00:11:42 Et que, déjà, de pouvoir avoir cette connaissance-là
00:11:46 et de pouvoir se la rappeler in situ
00:11:49 permet une petite distance,
00:11:53 mais absolument indispensable,
00:11:56 parce que si nous ne le voyons pas,
00:11:58 si nous ne le connaissons pas,
00:12:00 nous sommes d'autant plus tentés d'intervenir
00:12:03 pour nous soulager.
00:12:05 -C'est intéressant, ce que vous dites.
00:12:07 Ca veut dire qu'effectivement,
00:12:09 on réagit par rapport à eux.
00:12:12 Moi, je sais que, par exemple,
00:12:14 une situation qui me met en colère,
00:12:16 ça va être une réaction de peur.
00:12:18 C'est étonnant. Plutôt que d'apaiser mon enfant,
00:12:21 je vais m'énerver contre lui,
00:12:23 parce que je ne sais pas pourquoi ça m'énerve
00:12:25 qu'il ait peur de quelque chose.
00:12:27 Est-ce que vous, il y a des choses comme ça
00:12:30 qui vous font sortir une émotion,
00:12:32 alors que ce n'est pas forcément celle que vous auriez voulu avoir ?
00:12:36 -Il y en a comme ça, je ne vois pas.
00:12:38 -Non, vous n'en avez pas ?
00:12:39 -J'ai ma fille qui, les soirs après l'école,
00:12:43 on les activitait.
00:12:44 En plus, on arrive sur une fin de période
00:12:47 qui a énormément de mal à gérer la fin de journée.
00:12:50 C'est-à-dire qu'elle exprime sa fatigue par les pleurs.
00:12:54 -Ah oui.
00:12:55 -Les pleurs, la crise.
00:12:57 Et elle me dit "je ne peux pas faire autrement,
00:13:00 "là, j'ai besoin, je ne sais pas ce qui se passe,
00:13:02 "il faut que je pleure."
00:13:04 Au tout début, les premières fois,
00:13:06 tu es en fin de journée, tu n'en peux plus non plus,
00:13:09 tu dis "mais c'est bon, ça me saoule."
00:13:11 Et toi, tu n'as qu'une envie, c'est d'exploser.
00:13:14 Et maintenant, j'ai appris qu'en fait, je lui ai dit
00:13:17 "vas-y, tu as besoin, lâche."
00:13:19 Et ça calme le truc, mais vachement plus vite.
00:13:23 Et donc le fait...
00:13:25 Quand elle était dans un mal-être de fatigue,
00:13:28 de devoir lâcher par l'émotion les pleurs,
00:13:31 moi, au contraire, ça m'énervait, au départ.
00:13:33 J'avais qu'une envie, c'est que ça s'arrête.
00:13:36 Ça m'est arrivé de péter un plomb.
00:13:38 C'est un gros mot, mais de lui dire,
00:13:41 peu trop fort, "stop."
00:13:43 Chose que j'ai appris à changer,
00:13:46 et maintenant, je lui dis "vas-y."
00:13:48 Généralement, elle vient et elle me fait un câlin.
00:13:51 Et elle se met à pleurer au moment du câlin.
00:13:53 "Vas-y, prends, fais le câlin, je te fais...
00:13:57 "J'accompagne ton émotion."
00:13:58 Et ça, c'est un travail, mais elle a 9 ans.
00:14:01 Je le faisais pas, il y a 6 ans.
00:14:02 -C'est être supporter, un peu comme elle l'a fait.
00:14:05 -C'est être supporter. -Exactement.
00:14:07 -Le terme "supporteur"... -On va le noter dans notre texte.
00:14:11 Frédérique, vous aviez aussi une petite anecdote ?
00:14:13 -C'était pas une situation qui m'énervait,
00:14:16 ce qui m'énervait, c'est de ne pas réussir à arranger une situation.
00:14:20 C'est-à-dire un moment de colère
00:14:23 où j'intervenais pour essayer de calmer le truc,
00:14:27 sauf que je mettais de l'huile dans le moteur
00:14:30 et que je relançais la machine.
00:14:33 Et on apprend, en fait, on observe.
00:14:36 Et moi, ça m'énervait.
00:14:38 Comme je m'énervais, c'était moi qui...
00:14:40 Donc je m'énervais.
00:14:42 Maintenant, je le sens arriver,
00:14:44 parce qu'il y a des mimiques, des situations
00:14:46 où on sait que ça va arriver.
00:14:48 Les 15 jours avant les vacances, on sait.
00:14:50 Donc on fait profil bas.
00:14:52 Je dis souvent que je suis un roseau.
00:14:54 Donc je plie et après, j'attends, je casse pas, je reviens.
00:14:58 Mais laisser faire et arriver après pour calmer,
00:15:01 parce que sinon, moi, c'était tout le temps ça.
00:15:04 Et du coup, j'alimentais, parce que comme je m'énervais,
00:15:08 donc j'étais plus vive à vouloir calmer,
00:15:11 alors que c'était l'inverse.
00:15:13 -C'est ça qu'il fallait faire.
00:15:15 C'est intéressant, ces deux situations-là.
00:15:17 Je vais vous demander à nos deux spécialistes...
00:15:20 Déjà, je trouve que vous avez des réactions
00:15:23 étonnamment incroyables.
00:15:25 Bravo, merci.
00:15:26 Moi, j'en suis pas à ce stade-là de...
00:15:28 Voilà. C'est très bien.
00:15:30 -Et on apprend, on est dans une période...
00:15:33 C'est ce que je disais tout à l'heure
00:15:35 avec une autre intervenante.
00:15:36 Je pense qu'on est la génération entre les deux.
00:15:39 On a eu toutes les émotions qui n'étaient pas...
00:15:42 En tout cas, selon les parents,
00:15:44 pas autant écoutées que maintenant.
00:15:47 Et nous, on apprend à ce qu'on veut peut-être pas faire.
00:15:50 Et on est entre les deux, vraiment, à la frontière.
00:15:54 Mais du coup, on doit apprendre à changer des choses.
00:15:57 Et on est très...
00:15:59 En tout cas, je pense qu'on est une génération de parents
00:16:02 à être à l'écoute, d'être conscientes
00:16:04 qu'on n'a pas forcément les bons outils
00:16:07 et qu'on veut apprendre à les avoir.
00:16:09 On apprend à être parent et à avoir des outils
00:16:12 qu'on n'a pas de façon innée. -Oui, qu'on n'a pas forcément eus.
00:16:15 Comment ils auraient pu réagir ? Je me tourne vers vous, Jean-Michel.
00:16:19 Qu'est-ce que là, par exemple, dans une situation...
00:16:22 Je pense surtout à...
00:16:23 Il y a les vacances qui approchent, on a cette espèce de...
00:16:27 Toute la journée décolle dans les pattes pour notre enfant.
00:16:30 Qu'est-ce qu'on peut faire, concrètement,
00:16:33 dans une situation comme ça ?
00:16:34 -Alors, on peut faire déjà tout ce qu'on a appris ce matin.
00:16:39 Tout ce que j'ai entendu, t'es vraiment très appropriée.
00:16:43 Ce qu'on a entendu, c'est que d'abord,
00:16:45 il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises émotions,
00:16:48 mais les émotions, c'est la vie, les langues vitales,
00:16:51 que l'émotion est corporelle.
00:16:53 Et on a beaucoup... Les intervenants ont beaucoup parlé du corps.
00:16:56 Et en fait, l'enfant, c'est pas un adulte en réduction.
00:17:00 Ca sert à rien d'essayer de lui dire "Pourquoi tu fais ça ?"
00:17:03 Parce qu'il n'a pas les structures cérébrales
00:17:06 pour réguler ses émotions.
00:17:08 Et comme le cerveau du haut, le néocortex,
00:17:11 est pas encore mature et ne permet pas de réguler
00:17:14 le cerveau émotionnel, le cerveau limbique,
00:17:17 il est nécessaire de passer par le corps.
00:17:19 Et donc, toutes les techniques psychocorporelles
00:17:22 vont être intéressantes.
00:17:24 Saverio parlait du fait de chanter.
00:17:26 Chanter, ça développe justement le nerf vague
00:17:29 et le tonus vagal, c'est-à-dire la capacité à réguler ses émotions.
00:17:33 Ca peut être une très bonne chose.
00:17:35 Après, il y a plein d'autres méthodes psychocorporelles.
00:17:38 Le EFT est l'une d'entre elles.
00:17:40 C'est une méthode qui consiste à stimuler des points d'acupuncture.
00:17:45 On peut l'utiliser de manière très simple.
00:17:48 Il suffit de connaître quelques points et de les stimuler.
00:17:51 Un point important, c'est le point sous les clavicules.
00:17:55 Ce qui est étonnant, c'est que quand on a peur,
00:17:58 on a tendance à faire "Ah !" et stimuler ces points-là.
00:18:02 Donc, qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:18:03 Déjà, commencer ensemble.
00:18:05 Le parent, souvent, va réagir,
00:18:08 parce que les peurs de l'enfant peuvent déclencher,
00:18:11 peuvent connecter de manière inconsciente le parent
00:18:15 avec un trauma qu'il a vécu au même âge.
00:18:17 Quand on a des parents qui pètent les plombs, comme vous disiez,
00:18:21 c'est inconscient, le processus.
00:18:23 Il n'a pas envie de le faire, mais tout d'un coup,
00:18:26 il y a quelque chose qui se joue.
00:18:28 Donc, première chose, mais hyper simple à faire,
00:18:30 c'est stimuler là.
00:18:32 Ce point-là, qu'on appelle le point d'urgence.
00:18:35 Je fais attention au micro.
00:18:36 On le trouve juste sous les clavicules,
00:18:39 par rapport à la ligne médiane, à peu près à 4-5 cm.
00:18:43 On peut stimuler comme ça.
00:18:44 On peut le stimuler avec deux mains,
00:18:46 avec le point fermé, avec la main ouverte.
00:18:49 C'est très facile à faire.
00:18:52 Déjà, ça permet au parent de...
00:18:55 commencer à calber.
00:18:56 On peut associer ça avec le souffle,
00:18:58 comme on a vu tout à l'heure dans l'atelier.
00:19:01 Je fais en même temps pour voir si ça fonctionne.
00:19:05 Je commence à me calmer.
00:19:06 Si on connaît un peu plus de points,
00:19:09 on va pouvoir en stimuler.
00:19:10 Il y en a sous les bras, sous la poitrine,
00:19:13 sur les mains, sur le visage.
00:19:14 On pourra éventuellement détailler ça tout à l'heure.
00:19:17 -Moi, ce que je voudrais savoir, c'est comment ça fonctionne.
00:19:21 Cette méthode, je l'ai découverte il y a quelques années.
00:19:25 La première fois que j'ai vu ça,
00:19:26 je me suis dit "qu'est-ce que c'est que ce truc fou ?"
00:19:30 Je pense que tous, quand on l'a vue...
00:19:33 Est-ce que vous pouvez nous expliquer
00:19:35 comment ça fonctionne, par quels canaux ça passe ?
00:19:39 Est-ce qu'on a des études là-dessus ?
00:19:41 -Alors, il existe à peu près 200 études
00:19:44 qui ont été réalisées d'une manière scientifique,
00:19:48 publiées dans des revues prestigieuses.
00:19:51 Comment ça marche ?
00:19:53 C'est en fait un peu le problème.
00:19:56 C'est une sorte de millefeuille.
00:19:58 En fonction de ce qu'on regarde, on va avoir des explications.
00:20:02 L'explication que j'aime bien,
00:20:04 bien d'études qui ont été réalisées à Harvard,
00:20:08 quand on stimule des points,
00:20:09 ce sont des points d'acupuncture,
00:20:11 les mêmes points qu'on va utiliser pour planter des aiguilles,
00:20:15 sauf que nous, on stimule avec les doigts.
00:20:17 Quand on stimule ces points,
00:20:19 et qu'on regarde ce qui se passe dans le cerveau,
00:20:22 notamment le cerveau limbique,
00:20:24 on s'aperçoit que la structure cérébrale
00:20:26 qui est en lien avec les émotions,
00:20:28 mais qui est aussi une sorte de centrale d'alarme,
00:20:31 se calme.
00:20:32 C'est ce qu'on appelle l'amidale cérébrale,
00:20:35 ou les amidales cérébrales, puisqu'il y en a deux.
00:20:37 On stimule et on s'aperçoit que ça calme.
00:20:40 Il n'a tout seul, sans rien faire, sans avoir besoin de parler,
00:20:43 on stimule et petit à petit, je me calme.
00:20:47 C'est la première manière d'utiliser cette méthode-là.
00:20:51 Et puis, qu'est-ce qui se passe à l'intérieur du corps ?
00:20:54 Quand l'amidale va se calmer,
00:20:56 on va avoir la branche sympathique
00:21:00 du système nerveux autonome, l'accélérateur.
00:21:02 On lève le pied de l'accélérateur, on appuie sur le frein,
00:21:05 et puis on se régule.
00:21:07 Après, il y a une cascade de phénomènes dans le corps.
00:21:10 On commence à fabriquer les bons neurotransmetteurs
00:21:14 et les bonnes hormones,
00:21:15 on arrête de produire du cortisol pour produire de la DHV.
00:21:20 Tout ça a été mesuré d'une manière objective
00:21:24 quand on stimule et qu'on regarde ce qui se passe.
00:21:27 Il y a vraiment beaucoup d'études qui expliquent ce phénomène-là.
00:21:32 On peut aller plus loin, mais ça change les ondes cérébrales.
00:21:36 Il y a vraiment beaucoup de choses qui se passent.
00:21:38 Ce qui est intéressant avec les parents,
00:21:40 c'est que si on stimule, déjà, on se calme.
00:21:42 Et puis, après, on peut aussi s'intéresser à l'enfant
00:21:45 et voir ce qu'on peut faire.
00:21:46 On va faire des petits exercices, ça va être bien.
00:21:48 J'ai une autre question pour vous, Catherine.
00:21:51 Qu'est-ce qu'on peut faire
00:21:54 si vous deviez nous donner quelques techniques
00:21:57 dans cet atelier de boîte à outils ?
00:22:01 Qu'est-ce qu'on peut faire quand on est face à un enfant
00:22:04 qui est en pleine tempête émotionnelle ?
00:22:06 Quelle peut être notre attitude, concrètement ?
00:22:10 On va faire au plus simple.
00:22:13 C'est déjà être en...
00:22:17 L'enfant est en crise, d'accord ?
00:22:21 Il y a une tempête, ça ne va pas se calmer tout de suite.
00:22:24 Et donc, déjà, prendre l'information
00:22:28 qu'il se passe là quelque chose.
00:22:30 OK ?
00:22:31 On prend souvent, nombreux thérapeutes
00:22:34 qui prennent cette...
00:22:36 Comment dirais-je ? Cette expérience.
00:22:40 Quand vous prenez l'avion, à une époque,
00:22:43 quand nous prenons l'avion,
00:22:45 et dans les consignes qui sont données au début,
00:22:49 ce qui est dit, c'est, en cas de dépressurisation, etc.,
00:22:53 vous avez des petits appareils qui tombent
00:22:56 pour récupérer de l'oxygène.
00:22:58 Si vous avez des enfants,
00:23:00 vous commencez par vous mettre, vous,
00:23:02 le petit masque à oxygène.
00:23:04 Quand il est fixé sur vous,
00:23:06 vous tournez vers votre enfant et vous lui mettez le sien.
00:23:09 Si vous le mettez à lui, vous allez tomber dans les pommes.
00:23:12 Du coup, c'est pas la bonne solution.
00:23:15 Et donc, c'est d'utiliser cette...
00:23:19 ...information qui est de...
00:23:21 Et ça peut paraître paradoxal,
00:23:23 voire contre-intuitif, c'est "commencer par soi".
00:23:27 C'est ce que dit Jean-Michel.
00:23:29 Je vais commencer, déjà, à baisser mon niveau d'urgence
00:23:33 et à me donner une information,
00:23:35 c'est comme ça que tu le racontes,
00:23:37 qui fait que, déjà, moi, je vais pouvoir respirer.
00:23:40 Comme dans l'avion.
00:23:42 Si je respire pas, mon enfant va être tout seul
00:23:45 et je vais tomber dans les pommes.
00:23:47 C'est la priorité des priorités.
00:23:50 Et encore une fois, j'ai conscience que c'est contre-intuitif.
00:23:54 Comme si on était un mauvais parent
00:23:57 si jamais on se met le masque à oxygène à soi
00:23:59 avant de le mettre à l'enfant.
00:24:01 Non, je suis un parent responsable à partir du moment
00:24:04 où je me donne, moi, de quoi être présent
00:24:08 dans la situation de crise émotionnelle de l'enfant.
00:24:11 Donc, vraiment, c'est un point absolument essentiel.
00:24:15 Et le deuxième point, c'est accorder,
00:24:19 mais au sens "accord",
00:24:21 accorder à l'enfant un espace d'expression.
00:24:25 Voilà. C'est-à-dire que, là aussi,
00:24:28 ce sera plus accessible de donner à l'enfant
00:24:31 son espace d'expression à partir du moment
00:24:35 où nous sommes, nous, un peu plus régulés émotionnellement
00:24:40 et donc moins dans l'urgence d'intervenir.
00:24:42 Et donc, donner à l'enfant un espace d'expression,
00:24:45 c'est aussi, non seulement, lui se reculer quelquefois un peu
00:24:50 ou se mettre à sa portée,
00:24:53 c'est-à-dire, moi, je me suis retrouvée assise
00:24:55 dans un hypermarché.
00:24:57 J'entendais bien toutes les réflexions
00:25:00 que je me faisais, moi, toute seule,
00:25:02 en m'imaginant que les gens allaient trouver
00:25:05 que ma fille, c'était pas possible,
00:25:07 que j'étais une mauvaise mère, etc.,
00:25:09 mais c'est moi qui me fais ces réflexions-là.
00:25:12 Et quand je me regarde, ils me regardaient
00:25:14 avec beaucoup de compassion.
00:25:16 "Oh, j'aimerais pas être à sa place,
00:25:18 "où je l'ai déjà été."
00:25:19 Donc, c'était mon propre film à moi.
00:25:22 Et donc, assise à côté,
00:25:25 c'est déjà ma fille qui m'avait regardée en disant...
00:25:28 C'est un peu inhabituel, quand même,
00:25:31 une maman assise à côté.
00:25:33 Et je l'avais surtout pas touchée,
00:25:36 parce qu'elle était en pleine crise de colère.
00:25:39 Si jamais on touche un enfant en colère,
00:25:41 on peut recevoir une décharge électrique.
00:25:44 "Vous", c'est lui donner cet espace.
00:25:46 Et donc, je m'étais mise à regarder
00:25:48 ce qui se passait autour, en disant,
00:25:51 "Voilà, c'est le supermarché,
00:25:54 "il y a beaucoup de monde,
00:25:55 "il y a des caddies partout."
00:25:57 Et donc, son attention, c'était ouverte.
00:26:00 D'accord ?
00:26:01 Et donc, ce sont...
00:26:03 Il y a beaucoup de bon sens
00:26:04 dans ce type d'attitude parentale
00:26:08 qui consiste déjà à...
00:26:11 Accueillir la situation, la sienne,
00:26:14 celle de l'enfant,
00:26:15 et vraiment lui donner de l'espace.
00:26:18 La plupart du temps,
00:26:20 c'est parce qu'on ne donne pas d'espace,
00:26:22 notamment à la colère ou à la panique de l'enfant,
00:26:25 en voulant absolument le...
00:26:28 Réussir à modifier son comportement,
00:26:32 que ça déborde. D'accord ?
00:26:34 En revanche, quand il y a de la tristesse,
00:26:36 proposer une proximité...
00:26:38 Là, on est dans le phénomène inverse.
00:26:40 Face à la tristesse,
00:26:42 proposer une proximité...
00:26:45 Mais proposer.
00:26:47 "Est-ce que tu veux que je te prenne dans les bras ?"
00:26:50 C'est toujours pareil.
00:26:51 Proposer ce que tu veux,
00:26:53 qu'on fasse un câlin,
00:26:54 un petit truc d'eau chaude,
00:26:58 quelque chose.
00:27:00 À ce moment-là, oui, l'enfant peut entendre.
00:27:03 "Tiens, je peux recevoir ça ? Est-ce que j'en ai envie ?"
00:27:06 Donc, c'est beaucoup de bon sens.
00:27:08 Je suis extrêmement favorable à la réhabilitation du bon sens,
00:27:12 beaucoup plus qu'à la psychologisation
00:27:15 ou à la psychiatrisation,
00:27:16 qu'on ne voit qu'à ce matin.
00:27:18 Euh...
00:27:19 Et à être, en tant que parent,
00:27:24 déjà dans la connaissance que j'ai les moyens, moi,
00:27:27 d'abaisser mon seuil,
00:27:30 parce que ça résonne à l'intérieur de moi.
00:27:33 Donc, mieux je diminue mon seuil de réactivité,
00:27:37 plus je peux prendre cette bonne distance,
00:27:42 que ce soit dans un peu d'éloignement
00:27:44 et d'ouverture à ce qui se passe,
00:27:46 que ce soit dans le rapprochement,
00:27:49 quand c'est beaucoup plus un phénomène de...
00:27:51 Et donc, c'est là qu'on devient supporteur.
00:27:54 -Ce que vous disiez aussi,
00:27:55 j'aimerais bien que vous nous en disiez plus,
00:27:58 c'est que ça fait appel à l'intelligence de l'enfant
00:28:02 et que ça va même... Comment ?
00:28:05 En fait, ça rentre dans sa logique,
00:28:08 à lui, des émotions.
00:28:10 Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
00:28:12 -Alors, c'est...
00:28:14 Par rapport à cette fameuse habitude
00:28:16 à devoir gérer nos émotions,
00:28:20 c'est d'accepter, enfin,
00:28:22 que le processus émotionnel, l'émotion,
00:28:25 est intelligente.
00:28:27 C'est un phénomène intelligent.
00:28:29 Il n'y a pas à se poser la question.
00:28:31 Tout ce qui est dans le corps est intelligent.
00:28:35 Ca veut dire que ce soit intelligible.
00:28:37 C'est intelligent.
00:28:39 Et donc, recourir à cette intelligence,
00:28:43 c'est s'ouvrir à la façon
00:28:46 dont l'enfant s'adapte à la situation.
00:28:49 Et donc, sa colère, sa tristesse,
00:28:52 ses pleurs, sa panique, etc.,
00:28:54 sont des réponses.
00:28:56 Ce ne sont pas des problèmes à traiter,
00:28:58 ce sont des solutions intelligentes
00:29:01 que l'enfant trouve en situation
00:29:03 pour témoigner de sa façon à lui de s'adapter.
00:29:07 Ca, c'est un premier point.
00:29:09 Et dans le même registre
00:29:11 que "être supporteur", c'est deux choses.
00:29:14 La première, c'est au maximum
00:29:17 d'utiliser un vocabulaire affirmatif.
00:29:20 Je dis pas positif,
00:29:21 j'ai juste "affirmatif",
00:29:23 c'est-à-dire mettre des mots sur ce qui est
00:29:26 plutôt que ce qu'il devrait être.
00:29:29 Et ça, c'est un langage
00:29:32 qui est presque à rééduquer.
00:29:36 Nous avons tellement l'habitude
00:29:38 de pointer du doigt ce qui n'est pas,
00:29:40 ce qui manque, ce qui est perdu,
00:29:42 plutôt que mettre le doigt sur ce qui est
00:29:45 et mettre l'attention sur ce qui existe vraiment.
00:29:48 Et donc, les parents peuvent éduquer leur enfant
00:29:52 à mettre des mots et du sens sur ce qui est
00:29:56 plutôt que sur ce qui n'est pas.
00:29:58 Ca, c'est déjà un point extrêmement important.
00:30:01 C'est...
00:30:02 "Je te vois en colère", c'est ce que je vois.
00:30:05 Je ne vais pas me raconter que c'est autre chose.
00:30:08 "Je te vois triste", "je te vois".
00:30:10 Et donc, le lien, il se fait là.
00:30:13 Et c'est de reconnaître que cette tristesse,
00:30:15 cette agitation, elle vient lui dire
00:30:18 quelque chose de lui, pas de moi en tant que parent,
00:30:21 mais de lui. Et donc, ça fait partie
00:30:23 de ses ressources. "Avoir peur"
00:30:25 est une ressource.
00:30:27 Évidemment, dit comme ça, c'est pas bon.
00:30:29 Si, si, la peur est une ressource. Pourquoi ?
00:30:32 Parce qu'elle invite l'enfant à se poser la question
00:30:36 de ce qu'il fait dans cette situation.
00:30:38 "J'ai peur d'aller à l'école." Super !
00:30:41 Donc, grâce à ta peur,
00:30:43 tu es en train de te poser la question
00:30:45 d'un désir que tu ne nommes pas
00:30:47 de te sentir en sécurité à l'école.
00:30:50 Génial. Qu'est-ce que tu fais déjà ?
00:30:52 Qu'est-ce que tu peux faire ?
00:30:54 Et à commencer toujours par le début.
00:30:56 Qu'est-ce que tu fais déjà
00:30:58 pour te sentir en sécurité à l'école ?
00:31:00 "Je vais voir tel copain, je peux demander à la maîtresse,
00:31:04 "je vais voir la nounou."
00:31:05 Voilà. OK, donc tu fais déjà ça.
00:31:08 Est-ce que tu pourrais imaginer...
00:31:10 Là, l'imagination, c'est une...
00:31:12 -C'est super utile. -Super utile.
00:31:14 Qu'est-ce que tu pourrais imaginer de faire plus ?
00:31:17 Ou de différemment ?
00:31:19 Et donc, là, on est vraiment en prise directe
00:31:22 avec les ressources de l'enfant,
00:31:24 et on donne à l'enfant
00:31:26 une conscience des outils qu'il a.
00:31:28 OK ? Déjà des outils qu'il a déjà
00:31:32 et des outils qu'il peut développer
00:31:35 dans l'interrelation,
00:31:37 dans l'interaction avec son environnement,
00:31:40 mais déjà, je me souviens d'un petit enfant,
00:31:44 et dans les ressources qu'il a
00:31:47 quand il est en classe,
00:31:49 il était en maternelle,
00:31:52 et j'avais vu son visage s'illuminer
00:31:56 quand j'avais évoqué "mais qu'est-ce que tu fais déjà
00:31:59 "pour te rassurer quand tu es en classe ?"
00:32:02 Et il m'avait dit "je suce mon pouce".
00:32:04 -Hum, hum. -Bah oui.
00:32:06 Et tout d'un coup, il faisait le lien
00:32:08 entre "sucer son pouce" qu'il rassurait,
00:32:10 et à partir de là, il a enchaîné sur "je suce mon pouce",
00:32:14 "je peux faire ça",
00:32:16 et simplement, il s'agissait de connecter
00:32:20 que sa peur était en lien avec un désir de sécurité.
00:32:23 Donc, plutôt que de traiter la peur,
00:32:27 on va traiter, et le parent va porter son attention
00:32:30 sur le désir, 100 % naturel,
00:32:33 de chacun de trouver une forme de sécurité,
00:32:37 surtout quand il part chez la nounou,
00:32:40 quand il part à l'école, il est tout petit,
00:32:42 et donc, ce désir de sécurité, il est intrinsèque à chacun,
00:32:46 il est sain,
00:32:48 et donc, la peur stimule,
00:32:50 chez l'enfant, son désir de se mettre en sécurité
00:32:54 et de trouver, pas tout seul,
00:32:57 mais de trouver des moyens de répondre
00:32:59 à son désir de sécurité.
00:33:01 -D'accord.
00:33:02 Je vous voyais haucher la tête tout à l'heure,
00:33:05 je me dis que peut-être vous avez des choses à dire sur ce sujet.
00:33:09 Ca vous évoque quelque chose ?
00:33:10 -Moi, j'ai...
00:33:12 Bah, deux petits garçons qui étaient...
00:33:15 Alors, moins pour le... Et encore,
00:33:17 on a une fâcheuse tendance à comparer
00:33:19 en se disant que lui, c'était plus, que lui, c'était moins,
00:33:22 mais l'école, pour mon aîné,
00:33:25 a représenté en maternel quelque chose de très éprouvant.
00:33:29 Le premier...
00:33:31 Puis, au fur et à mesure des personnes avec qui il était,
00:33:35 comment on l'accompagnait,
00:33:37 ça commençait à se dénouer.
00:33:40 Et puis, arrivait la primaire,
00:33:43 là, c'était changement d'école, qui était juste à côté,
00:33:46 il la voyait, c'était côte à côte.
00:33:48 Mais il y avait un inconnu énorme,
00:33:50 enfin, un monstre comme ça,
00:33:52 et le premier jour de son CP, c'était l'arrivée,
00:33:55 je pense que je le dis à chaque fois,
00:33:58 et j'en ai déjà parlé, donc...
00:34:00 Que tout le quartier a dû nous entendre
00:34:03 et savoir, se demander si j'étais pas en train d'enlever
00:34:06 mon propre enfant, parce qu'on savait pas que c'était le mien.
00:34:10 Il est rentré à l'école, tout de suite,
00:34:12 et il y a pas eu les mêmes mots d'accompagnement, d'accueil,
00:34:15 de choix. La maîtresse, quand je suis arrivée à l'école,
00:34:19 m'a demandé si elle pouvait le prendre pour l'accompagner,
00:34:22 mais pas le tirer.
00:34:24 C'est quelque chose qui avait déjà été fait dans le passé
00:34:27 avec d'autres personnes. Donc elle l'a pris,
00:34:30 mais vraiment pour le... Et elle lui a demandé.
00:34:32 Donc il voulait pas me quitter, mais il était d'accord
00:34:35 pour qu'elle le prenne. Donc j'ai laissé après...
00:34:38 J'ai passé le relais à la maîtresse,
00:34:41 et je me suis partie.
00:34:43 Et on ame qui le sait.
00:34:45 Jusqu'à la mi-journée, parce que je suis allée faire des courses,
00:34:49 et je suis tombée sur la maîtresse dans le quartier où on habite.
00:34:52 Elle m'a dit "Vous inquiétez pas, tout va bien."
00:34:54 Ça a demandé un tout petit truc.
00:34:56 Elle l'a écoutée, elle l'a laissée aussi pareil.
00:34:59 À un moment, "Tu veux venir ? Non. Tu veux venir ? Non.
00:35:02 Tu veux... Oh ouais."
00:35:04 Et il est venu, il est sorti à 4h30, et il m'a dit
00:35:07 "Ouais, mais en fait, maman, tu sais quoi ?
00:35:09 C'est trop cool, le CP."
00:35:12 Et à partir de là...
00:35:13 En fonction de la forme, de la fatigue, etc.,
00:35:16 il y a eu des petits moments grains de sable,
00:35:18 tel ou tel jour, un déménagement d'un copain, etc.
00:35:21 Mais j'ai vu les deux facettes.
00:35:26 Et là, on regarde et on fait "Ah ouais."
00:35:29 Et on se dit...
00:35:31 Tout est une question d'accueil, de compréhension et d'accompagnement.
00:35:36 Et ça change tout.
00:35:39 Et là, son frère était pareil, un peu anxieux,
00:35:42 mais moi, je savais que parce qu'il était dans cette école-là
00:35:45 et qu'il allait avoir le même accompagnement,
00:35:47 j'ai pas eu l'appréhension que j'ai eue
00:35:49 pendant deux semaines avant la rentrée pour le CP,
00:35:51 donc j'ai aussi dû alimenter le truc.
00:35:53 Et là, je savais que ça allait arriver.
00:35:54 Donc j'ai attendu que ça arrive et c'est arrivé.
00:35:58 -Bon, super terminage. -Aucun doute.
00:35:59 -Vous avez alimenté. -Ah bah, c'est sûr.
00:36:01 -Non, mais c'est sûr, c'est comme la colère
00:36:03 quand j'essayais de le calmer.
00:36:04 Enfin, c'est évident, c'est bien sûr.
00:36:07 -Alors, je me permets, on va prendre une petite question
00:36:09 sur le Facebook Live,
00:36:10 parce qu'il y en a une qui est vraiment intéressante.
00:36:13 On a une question de Amina qui nous dit
00:36:15 "Comment reconnaître la limite
00:36:17 "entre laisser l'espace d'expression nécessaire à mon enfant
00:36:22 "et les règles à leur transmettre ?
00:36:24 "Par exemple, ne pas tout casser ou taper quand on est en colère."
00:36:30 Est-ce que vous auriez une réponse à lui faire sur cette limite ?
00:36:35 -La première chose, c'est que ces règles
00:36:38 ne se rappellent pas pendant la crise.
00:36:41 -D'accord.
00:36:42 -Parce que l'enfant est envahi par son émotion
00:36:47 et donc imperméable à tout rappel de règles.
00:36:50 -Hum.
00:36:51 -Donc, ces règles, elles peuvent...
00:36:54 L'enfant peut se les approprier à froid
00:36:59 dans des circonstances, à travers des lectures,
00:37:02 à travers...
00:37:03 Et il est beaucoup plus important,
00:37:07 me semble-t-il, pour un parent,
00:37:10 d'ajouter que de priver.
00:37:12 C'est-à-dire, le...
00:37:14 Tu peux pas tout casser.
00:37:18 Qu'est-ce que l'enfant, avec le cerveau qui est le sien enfant,
00:37:22 entend ?
00:37:24 Il entend une histoire de contraintes
00:37:27 et une histoire de cassés.
00:37:32 Il sait pas faire le lien.
00:37:34 Ca n'a pas de sens pour lui.
00:37:37 Référer "interdit de casser"
00:37:41 à une situation que lui a vécue
00:37:45 au cours de laquelle il a fait quelque chose
00:37:48 qui a cassé sa petite voiture, sa poupée,
00:37:51 ou je sais pas quoi, là, ça prend sens.
00:37:55 -Donc, ça, c'est à froid, après, on reparle...
00:37:58 -A partir d'une situation expérimentée,
00:38:01 puisque l'enfant n'apprend les règles
00:38:03 que par l'expérience de la règle.
00:38:05 Et l'expérience de la règle,
00:38:07 à partir de l'effet qu'a eu sur lui,
00:38:10 ce qui lui est interdit.
00:38:11 D'accord ? Et là, évidemment,
00:38:14 on peut créer un lien d'expérience avec l'enfant,
00:38:19 et l'apprentissage prend sens.
00:38:21 C'est vraiment la limite,
00:38:23 puisque la personne parlait de limite,
00:38:26 la limite de l'usage de l'explication.
00:38:29 Et que les règles expliquées,
00:38:33 quelle que soit la valeur intellectuelle
00:38:36 de l'explication, ne peut pas être intégrée par l'enfant
00:38:39 s'il ne fait pas l'expérience par lui-même
00:38:42 vis-à-vis du rapport qu'il a avec les objets, par exemple.
00:38:46 Ca ne prendra pas sens
00:38:49 si ce n'est pas expérimenté, corporellement.
00:38:52 -On le laisse tout casser,
00:38:54 on enlève le vase Ming, auquel on tient énormément,
00:38:58 et ensuite, on va reparler de cet incident en disant
00:39:01 "tu te souviens quand tu as balayé tous les papiers,
00:39:04 "que tu as donné des coups de pied partout ?"
00:39:06 Il y avait cette chose à laquelle je tiens,
00:39:09 et elle a été cassée. -Je vais vous dire une chose,
00:39:12 c'est que l'enfant, avant d'en arriver là,
00:39:15 a monté crescendo,
00:39:17 et donc ne pas attendre
00:39:20 qu'il y ait une telle tempête
00:39:23 dans la pièce pour, effectivement,
00:39:25 initier cet apprentissage du respect,
00:39:28 en l'occurrence des objets,
00:39:30 parce que ça ne va que dire une tempête
00:39:33 qu'à partir du moment où il a été interdit,
00:39:37 empêché, interdit, contraint, etc.,
00:39:39 que ça va monter crescendo.
00:39:41 -J'avais un exemple là-dessus, c'est intéressant,
00:39:44 c'est ma fille petite,
00:39:46 qui, vraiment, explosait à la fin des dessins animés.
00:39:50 On la prévenait, on lui disait "ça va s'arrêter",
00:39:53 "ça va, voilà, le dessin animé s'arrête",
00:39:55 on arrêtait le dessin animé,
00:39:57 c'était nous qui arrêtions le dessin animé,
00:39:59 elle explosait littéralement,
00:40:01 elle passait d'un état de trance
00:40:04 à un état d'explosion totale.
00:40:06 Donc c'est...
00:40:07 Voilà, ça me parle beaucoup.
00:40:10 Vous aviez autre chose, Emma ?
00:40:12 -Est-ce qu'on peut, par exemple,
00:40:14 anticiper... On sait que les crises potentielles
00:40:16 peuvent arriver de colère,
00:40:18 et il y a besoin de les exprimer,
00:40:20 un enfant qui a tendance à prendre quelque chose
00:40:23 pour le jeter, ou taper sur un coussin.
00:40:26 Est-ce qu'on peut pas, avant, leur dire,
00:40:29 par exemple, là, on a le coussin de la colère,
00:40:32 et ils savent qu'ils ont cet outil-là à disposition,
00:40:36 et là, j'en peux plus,
00:40:38 là, j'ai besoin de tout sortir,
00:40:40 je prends mon coussin,
00:40:42 au lieu d'aller prendre le Vaseming...
00:40:44 -Surtout le Vaseming.
00:40:46 -Au lieu d'aller prendre, je sais pas,
00:40:48 un truc ou un autre,
00:40:50 j'ai ce coussin-là pour exprimer ma colère et taper dedans.
00:40:53 -Et ça, on peut le faire en préalable,
00:40:55 ou on l'amène après avoir fait une crise ?
00:40:57 -Le mieux, c'est que ce soit référé à une expérience.
00:41:02 -Donc, on vit la première colère,
00:41:05 et de là, la dernière fois, il y avait eu ça,
00:41:07 tu as eu ce besoin-là, je te mets cet outil à disposition.
00:41:11 D'accord. -Ouais, c'est très concret.
00:41:14 -J'ai une question,
00:41:15 c'est à peu près sur le même sujet.
00:41:17 J'ai mis en place le coussin de la colère à la maison,
00:41:20 je lui ai dit que quand tu sens monter la colère,
00:41:22 tu tapes dedans. C'est une bonne solution
00:41:24 ou il faut attendre qu'il fasse ses affaires
00:41:27 et qu'après, il se défoule dessus ?
00:41:29 -Il faut juste l'aider
00:41:31 à pouvoir se mettre en rapport
00:41:34 avec les informations corporelles
00:41:37 de sa monte.
00:41:39 Donc, c'est déjà lui permettre...
00:41:43 Mais ça, Jean-Michel,
00:41:46 c'est tout ton travail aussi,
00:41:49 d'arriver à se mettre en rapport avec les signes.
00:41:52 -Justement, c'est intéressant.
00:41:55 Est-ce que, Jean-Michel, vous pouvez nous montrer concrètement...
00:41:59 Je sais que ça marche aussi avec les bébés,
00:42:01 vous n'avez pas de bébé, vous avez des enfants plus grands.
00:42:04 On peut faire avec des enfants plus grands.
00:42:07 Est-ce que vous pouvez nous montrer des points
00:42:09 qu'on peut activer dans ces moments-là ?
00:42:11 -Ce que je voudrais dire juste avant,
00:42:13 c'est que l'EFT, cet outil-là, peut être utilisé
00:42:16 par un parent autonome, par n'importe qui,
00:42:19 pour déjà se réguler, calmer les émotions.
00:42:22 On peut ensuite aller un petit peu plus loin en parlant.
00:42:25 Et Catherine disait très justement
00:42:27 que ce qui est important, c'est de dire ce qui est.
00:42:30 Et l'EFT, c'est justement conçu comme ça.
00:42:32 C'est-à-dire que l'enfant qui est en colère, par exemple,
00:42:36 le parent va pouvoir l'accompagner
00:42:38 quand ça commence à descendre un peu,
00:42:41 en stimulant les points,
00:42:43 et en disant "je suis en colère".
00:42:46 Par exemple, il voit que son enfant est en colère,
00:42:48 il va parler à sa place.
00:42:50 -Ah, il dit "je" ? -C'est une sorte d'accordage.
00:42:52 Le parent va dire "je" et inciter l'enfant,
00:42:56 s'il le souhaite, à le répéter.
00:42:58 Mais à la limite, un enfant qui ne parlerait pas,
00:43:00 on pourrait parler à sa place.
00:43:02 Du coup, on nomme ce qu'on voit.
00:43:04 On n'est pas en train d'inventer ou de faire une projection,
00:43:08 on dit juste "il se passe ça, je me roule par terre,
00:43:10 je suis vraiment en colère."
00:43:12 Ce qui est marrant, c'est que je recevais en cabinet
00:43:16 une maman avec son enfant,
00:43:19 qui était très excité,
00:43:21 et la maman était excédée
00:43:24 parce que le petit partait en courant de partout,
00:43:27 et ça faisait quatre fois qu'elle lui disait de s'asseoir,
00:43:31 et je dis à la maman "attendez, faites ça avec moi".
00:43:34 Elle ne savait pas trop ce que c'était,
00:43:36 on stimule les points,
00:43:38 et la maman se calme.
00:43:40 Et puis le petit, il était intéressé,
00:43:42 alors je lui fais une injonction contradictoire,
00:43:44 "non, mais c'est pas pour les enfants, reste là-bas,
00:43:47 fais des dessins sur les murs si tu veux,
00:43:50 fais ce que tu veux."
00:43:51 Et puis il repart,
00:43:53 et une deuxième fois, je le renvoie comme ça,
00:43:56 la maman était calmée, et je lui dis "écoutez,
00:43:58 on va le faire ensemble."
00:44:00 "Vous connaissez votre fils très bien,
00:44:03 c'est quoi son problème ? Jouez son rôle."
00:44:05 Elle a pris le rôle de son enfant,
00:44:07 et on a fait des phrases,
00:44:09 enfin, des morceaux de phrases,
00:44:11 simplement en stimulant ces fameux points,
00:44:13 et en disant "je ne tiens pas en place",
00:44:15 "je fais ci, je fais ça", etc.
00:44:17 Et au bout d'un moment, l'enfant s'est calmé,
00:44:20 il a commencé à s'intéresser,
00:44:22 et là, on a pu commencer à faire le travail.
00:44:25 C'est ça qui est très intéressant,
00:44:27 on va nommer ce qui est,
00:44:30 tout en faisant ces stimulations,
00:44:31 et ces stimulations,
00:44:33 elles passent par le corps, pas par le cognitif,
00:44:35 et elles vont calmer.
00:44:37 Et en fait, c'est ça, le EFT,
00:44:39 c'est "je dis ce qui est",
00:44:41 ou "je m'expose", ou "je vais même creuser
00:44:44 ce qu'il y a derrière ça",
00:44:45 parce que l'enfant est en colère,
00:44:47 parce qu'il y a autre chose derrière,
00:44:49 peut-être que la colère vient masquer une autre émotion,
00:44:52 la tristesse, ou inversement.
00:44:54 Et donc, c'est ça qui est intéressant
00:44:56 dans ce qui va se passer au sein d'une famille,
00:44:59 entre papa, maman et l'enfant,
00:45:01 c'est pouvoir aller finalement
00:45:03 l'aider à exprimer ce qu'il ressent,
00:45:06 tout en le calmant.
00:45:07 -Est-ce qu'on pourrait faire, par exemple,
00:45:10 un petit exercice concret ?
00:45:12 Je pense à une des situations qu'on a vues,
00:45:14 je pense à votre petite fille qui pleure,
00:45:17 qui est triste,
00:45:18 après l'école.
00:45:20 Qu'est-ce qu'on pourrait faire avec elle ?
00:45:23 -La fatigue, en fait. -Oui.
00:45:24 Elle est plus fatiguée, c'est pas de la tristesse.
00:45:27 -C'est juste que la fatigue, c'est un trop-plein qui sort
00:45:30 par les pleurs. -Oui.
00:45:31 Mais par exemple, là, imaginons qu'on soit
00:45:33 à la place de cette petite fille,
00:45:35 ça veut dire que nous, en tant que parents,
00:45:37 on se positionne comment ? Face à l'enfant ?
00:45:40 -Alors,
00:45:41 dans le cas qu'elle nous a expliqué...
00:45:43 C'est Emma ? -Oui.
00:45:45 -OK.
00:45:47 Dans ce que nous a expliqué Emma, je ferai pas de FT.
00:45:49 Je ferai ce qu'elle a fait. C'est super.
00:45:52 -On accueille l'émotion. -Il faut pas être
00:45:54 un stachanomiste de cette méthode.
00:45:56 On va utiliser le FT si c'est nécessaire,
00:45:58 mais on parlait de bon sens.
00:46:00 L'enfant, il est là, on lui fait un câlin,
00:46:03 ça l'apaise, ça suffit.
00:46:05 On parle, on accueille l'émotion, on nomme l'émotion,
00:46:08 on reconnaît, on lui explique "oh là là,
00:46:10 "j'ai l'impression que t'es en colère,
00:46:13 "que t'es triste, je te fais un câlin."
00:46:15 Pas la peine de faire forcément le FT.
00:46:17 Si ça perdure, si c'est un peu trop longtemps,
00:46:20 après, il y a des points spécifiques.
00:46:23 Celui-là, c'est la tristesse, par exemple.
00:46:25 -Donc celui qui est au-dessus du...
00:46:27 -A la base de l'ongle du pouce.
00:46:29 -A la base de l'ongle du pouce. -Par exemple.
00:46:32 -A la base de l'FT, c'est 15 points qu'on va venir stimuler.
00:46:35 Comme je le disais au début,
00:46:37 on peut le stimuler sans parler du tout.
00:46:40 Et puis après, en nommant juste ce qu'on voit.
00:46:43 Et déjà, le travail, il est énorme.
00:46:45 On parlait de la peur d'aller à l'école.
00:46:48 Un jour, je reçois une famille.
00:46:50 La petite ne veut plus aller à l'école depuis huit mois.
00:46:53 Et ils ont vu des psys, ils ont fait...
00:46:57 Ils ont tout essayé, le chantage, la négociation,
00:47:01 les cadeaux, "je t'achète", etc.
00:47:03 Et ça ne marche pas.
00:47:04 La petite, si ils la laissent, elle se roule par terre.
00:47:07 -Une enfant de quel âge ?
00:47:09 -Elle avait six ans.
00:47:11 Sept ans. Six, sept ans.
00:47:12 -D'accord. -Et en fait,
00:47:14 la maman explique...
00:47:16 La maman parle beaucoup.
00:47:18 Elle explique à la place de sa fille
00:47:20 qu'elle a vécu une injustice, que la maîtresse l'a grondé,
00:47:23 alors que c'est pas elle qui avait fait je sais pas quoi.
00:47:26 Je me dis, la maîtresse, ça doit être un sacré dragon
00:47:30 qui a été terrorisé à ce point-là.
00:47:31 Mais non, la maîtresse est bienveillante.
00:47:34 On ne comprend pas ce qui se passe.
00:47:36 Et puis, au bout de huit mois, ils arrivent dans mon cabinet.
00:47:40 Et la maman, en terminant de parler,
00:47:42 je regarde la petite et je lui dis,
00:47:45 "Mais t'es d'accord avec ce que dit ta maman ?"
00:47:48 Et elle dit, "Oui, elle m'a crié dessus."
00:47:51 Je dis, "Ta maîtresse, elle a une grosse voix comme ça."
00:47:54 "Oui, elle a une grosse voix."
00:47:56 "Fais comme moi."
00:47:57 Et on commence à stimuler un point-là.
00:47:59 Et puis, ensuite, on dit, "Elle m'a crié dessus."
00:48:02 "Elle a vraiment une grosse voix."
00:48:05 "Elle m'a fait très peur."
00:48:07 "Elle a vraiment une grosse voix."
00:48:09 On arrive sur ce point-là.
00:48:10 Bizarrement, ce point est en lien avec la peur.
00:48:13 Et là, elle me dit, "C'est fini."
00:48:15 Alors, franchement, ça faisait 30 secondes qu'on avait démarré.
00:48:21 Je lui dis, "Mais qu'est-ce qui finit ?"
00:48:23 Elle me dit, "J'ai plus peur."
00:48:25 Imagine la tête de la mère.
00:48:27 Elle voit que je crie.
00:48:28 Euh...
00:48:29 La maman, elle regarde.
00:48:31 Je lui dis, "Mais comment ça, t'as plus peur ?"
00:48:34 Et puis, je m'avance un peu.
00:48:35 "T'as plus peur de la maîtresse avec sa grosse voix ?"
00:48:38 Elle me regarde et me fait, "Et toi non plus, tu me fais pas peur."
00:48:42 Je lui dis, "Donc, si tu n'as plus peur,
00:48:45 "qu'est-ce que tu fais demain ?" On devait être le mercredi.
00:48:48 "Je vais à l'école."
00:48:49 Je crois que sa maman, elle en venait pas.
00:48:52 Moi non plus, d'ailleurs.
00:48:53 Je lui dis, "Mais quand même, dites-moi s'il y est allé."
00:48:57 Effectivement, elle a repris l'école.
00:48:59 Qu'est-ce qui s'est passé ? On n'en sait rien.
00:49:01 -C'est fou. -Mais le truc,
00:49:03 c'est que ça s'est libéré.
00:49:05 Et cette semaine, on est toujours sur les peurs.
00:49:08 Je lisais les fiches
00:49:10 que nous envoient nos stagiaires.
00:49:13 Et il y a une maman qui a une petite fille
00:49:16 qui a été diagnostiquée au potentiel
00:49:19 et donc qui est très sensible.
00:49:21 Je vais pas dire hypersensible,
00:49:23 car ce matin, on nous a dit qu'il fallait pas le dire.
00:49:26 Hautement sensible.
00:49:28 Les deux parents font de l'escalade
00:49:31 et la petite, qui a 4 ans, veut faire de l'escalade.
00:49:34 Elle a commencé à en faire.
00:49:35 Elle montait jusqu'à 3-4 m,
00:49:37 et puis elle s'est bloquée.
00:49:39 Et depuis 6 mois, elle dépasse plus 1,70 m.
00:49:43 Pourtant, elle a envie d'y aller.
00:49:45 Mais dès qu'elle monte et qu'elle dépasse le niveau de la tête
00:49:48 de son papa, elle commence à paniquer.
00:49:51 Blocage complet.
00:49:53 La maman fait de l'EFT, on fait à la maison.
00:49:56 Elle me dit que ça marche pas trop.
00:49:58 Elle est allée directement devant le mur,
00:50:00 au pied du mur, ce qu'elle veut dire,
00:50:02 pour faire de l'EFT.
00:50:04 Et la petite, en deux rondes,
00:50:05 elle remonte à...
00:50:07 tout en haut.
00:50:09 J'ai des photos, je vous les ai amenées.
00:50:11 On voit une toute petite fille, tout en haut du mur.
00:50:15 -Elle est arrivée au sommet. -Elle est arrivée.
00:50:18 Elles ont fait des phrases
00:50:20 en nommant ce que la petite ressentait.
00:50:22 "J'ai peur que la corde casse."
00:50:25 "J'ai peur que papa lâche la corde."
00:50:27 C'est quasiment contre-intuitif comme méthode au début,
00:50:31 car on a plutôt tendance à faire l'inverse,
00:50:34 à essayer de rassurer,
00:50:35 de nier, alors que là, c'est l'inverse, on accueille.
00:50:39 Et donc, forcément, on va dire du négatif.
00:50:42 Souvent, ça déstabilise les parents qui découvrent la méthode,
00:50:45 car ils se disent "je peux pas dire ça à mon enfant".
00:50:48 Pourtant, c'est ce qu'il a dedans.
00:50:50 Donc, on l'aide à le ressortir.
00:50:52 C'est pour ça que c'est très intéressant,
00:50:55 cette méthode, qui s'apprend globalement en 30 secondes et demie,
00:50:59 puisqu'il suffit d'identifier 15 points sur le corps.
00:51:02 Il y en a un au sommet du crâne, au début des sourcils,
00:51:06 au coin des yeux, sous les yeux, sous le nez, sous la bouche,
00:51:10 sous les clavicules, sous la poitrine, sous les bras,
00:51:13 et puis sur les mains.
00:51:15 -Si on voulait faire un exercice pratique,
00:51:18 imaginons un parent qui est très anxieux.
00:51:21 Voilà, on est anxieux, c'est notre nature.
00:51:23 Qu'est-ce qu'on peut se dire ?
00:51:25 Est-ce qu'on va se dire "je suis très anxieuse" ?
00:51:28 Une fois qu'on a dit ça, ben... Voilà.
00:51:31 -Je sais pas si vous voulez faire...
00:51:33 -Je veux bien. Je fais le cobaye.
00:51:35 Je suis quelqu'un, je suis très anxieuse.
00:51:37 -D'accord. Qu'est-ce qui se joue ?
00:51:40 -Alors, j'ai très, très peur... -De quoi ?
00:51:42 -De... Il faudrait que j'aie peur d'un truc...
00:51:45 On en parlait ce matin. J'ai peur des attentats.
00:51:48 J'ai peur des attentats, j'ai très peur des attentats.
00:51:51 Là, je tapote et je répète cette phrase.
00:51:54 -Déjà, on fera un petit travail avant.
00:51:56 Vous avez peur des attentats, comment ?
00:51:58 Je pense que tout le monde a peur des attentats.
00:52:01 -Oui, parce que si on n'a pas peur des attentats, c'est bizarre.
00:52:05 -On va même pas le traiter, ce genre de choses.
00:52:07 -C'est une peur sale.
00:52:09 -Ben oui, la peur, c'est vrai.
00:52:11 On a dit qu'il y a pas de mauvaises émotions.
00:52:13 -Il faudrait une peur qui est...
00:52:15 J'ai peur quand je monte en voiture,
00:52:18 j'ai pas de raison d'avoir peur.
00:52:19 -Si on le fait par rapport aux enfants,
00:52:22 j'ai peur que mon enfant, je sais pas, tombe à l'école.
00:52:25 -Oui.
00:52:27 -C'est toujours la même chose.
00:52:28 Est-ce que c'est une peur normale
00:52:30 ou est-ce que c'est une peur irrationnelle, débordante ?
00:52:34 Si c'est une peur normale, on touche pas.
00:52:36 Si c'est une peur irrationnelle, est-ce qu'il est déjà tombé ?
00:52:40 "Ah ben oui, il est tombé, il s'est fait très mal,
00:52:43 "ça aurait pu être grave."
00:52:45 Plutôt que de dire...
00:52:46 La phrase qu'on fait en EFT, c'est "même si",
00:52:49 et on va parler du problème,
00:52:51 "même si j'ai peur que mon enfant tombe à l'école,
00:52:54 "je m'accepte tel que je suis."
00:52:56 Et après, on va venir stimuler des points.
00:52:58 Plutôt que de faire ça, il serait plus intelligent
00:53:01 de se dire "OK, alors, repensez au moment
00:53:04 "où votre enfant est tombé."
00:53:06 Pourquoi ? Parce que la peur,
00:53:08 elle découle d'un événement qui s'est passé.
00:53:11 Là, ça va être plus facile, je vais y repenser
00:53:14 en tant que parent, je vais me dire
00:53:16 "Ah, je le revois, il est là, il est par terre,
00:53:20 "et je vois du sang qui coule, par exemple."
00:53:23 OK, ça, c'est l'image la pire.
00:53:25 Et juste quand on y pense, ça fait monter l'émotion.
00:53:28 Donc là, je vais faire "même si je revois cette image
00:53:31 "et je ressens toute cette peur dans mon corps,
00:53:34 "je m'accepte tel que je suis."
00:53:36 Et donc, on va le faire ensemble.
00:53:38 Vous voulez ?
00:53:39 -Parce que j'ai peur. -Ah, c'est bon.
00:53:41 -C'est vrai, ça marche. -OK, très bien.
00:53:43 -Parce qu'en fait, il est tombé en trottinette,
00:53:46 mon plus jeune, une première fois,
00:53:48 alors que je tenais la trottinette.
00:53:50 Il a fait un soleil parce que la trottinette s'est coincée
00:53:53 dans un rebord.
00:53:54 Et j'étais là, et donc je l'ai vu tomber,
00:53:57 et il est tombé, il s'est blessé, le nez a saigné, machin.
00:53:59 Six mois après, il a fait un abcès sur la dent,
00:54:02 il fallait l'arracher.
00:54:03 -Quand vous repensez... -Il a refait une deuxième chute
00:54:06 et rebelote sur l'autre, donc deux dents arrachées,
00:54:09 avec six mois d'intervalle.
00:54:10 -D'accord. -Et donc, là, justement,
00:54:13 ça me parle, parce que l'autre fois, il m'a dit...
00:54:15 Parce qu'on peut accompagner les sorties de classe.
00:54:18 Il m'a dit "Non, mais en fait, tu sais,
00:54:20 "ça me dérange pas si tu m'accompagnes pas,
00:54:22 "parce qu'en fait, je me rends pas compte,
00:54:24 "mais quand il fait des trucs, je fais..."
00:54:26 L'autre fois, il a fait du cirque, parce qu'il est très...
00:54:29 Il fait du cirque, et donc j'ai pu...
00:54:32 Le prof nous avait invité à regarder les premiers cours
00:54:35 pour que les enfants prennent confiance, etc.
00:54:37 J'ai fait exactement l'inverse.
00:54:39 -Vous avez fait tout le cours comme ça ?
00:54:41 -Non, mais tu sais, ils avaient la grosse boule de cirque,
00:54:44 et il a dit "Courez dessus, vous attrapez, vous montez dessus."
00:54:47 Il avait son truc, il a couru dessus, et moi, je vais...
00:54:50 Mais en haut, je me suis entendue.
00:54:52 Et la prochaine fois, il m'a dit "Non, mais tu sais,
00:54:55 "la prochaine fois, tu peux rester d'investir."
00:54:58 Et pour les sorties, il m'a dit "T'es pas obligée de..."
00:55:01 Parce que moi, j'ai envie de pouvoir sauter,
00:55:03 monter sur le petit truc, et pas que tu me dises "Non, mais reste là."
00:55:07 -On va faire l'exercice, parce qu'il ne reste que 4 minutes.
00:55:10 Alors, quand vous repensez aux deux accidents,
00:55:13 lequel est le pire ?
00:55:15 -Le premier, enfin... Ouais, non, le premier.
00:55:17 -Fermez les yeux 30 secondes,
00:55:19 et puis vous repassez le souvenir dans votre tête.
00:55:23 Quand vous êtes sur une image qui vous déclenche de l'émotion,
00:55:27 vous dites "Stop, j'y suis."
00:55:28 -Stop. -OK. Vous ressentez quoi ?
00:55:30 -Euh...
00:55:32 Je suis très...
00:55:33 Enfin, ça m'a fait peur, j'ai eu mal, j'ai paniqué.
00:55:37 -Non, mais là, maintenant, quand vous revoyez cette image,
00:55:40 qu'est-ce que vous ressentez ? -La panique.
00:55:43 -Ou ça, dans votre corps ?
00:55:45 -Sur les mains et sur la bouche.
00:55:47 -C'est fort, de 0 à 10 ?
00:55:48 -La bouche, c'est 8, je tremble.
00:55:51 -OK, alors ouvrez les yeux, regardez-moi.
00:55:54 Je vais démarrer tout de suite.
00:55:56 Même si j'ai la bouche qui tremble,
00:55:58 si c'est possible de le dire, sinon, vous le dites même pas.
00:56:01 Je m'accepte telle que je suis.
00:56:03 -Je m'accepte telle que je suis.
00:56:05 -Même si j'ai la bouche qui tremble,
00:56:07 que je ressens cette panique ?
00:56:10 -Je ressens cette panique.
00:56:11 -Quand je revois cette image, quand je repense à ce qui s'est passé ?
00:56:15 -Quand je repense à cette image, quand je revois ce qui s'est passé.
00:56:19 -Je m'accepte telle que je suis.
00:56:21 -Vous stimulez le début des sourcils.
00:56:24 C'est à la racine des sourcils, comme ça.
00:56:26 Très bien. Au coin des yeux.
00:56:28 Là, vous répétez juste après moi,
00:56:30 c'est pour vraiment rester connecté.
00:56:32 J'ai la bouche qui tremble, je revois cette image.
00:56:35 C'est quoi, l'image ?
00:56:37 -Le soleil quand il s'est relevé et que j'ai vu son nez en sang.
00:56:41 -D'accord. Le nez en sang, sous le nez.
00:56:44 Je revois son nez en sang.
00:56:46 -Je revois son nez en sang.
00:56:48 -Cette image.
00:56:50 Il a fait un soleil.
00:56:51 -Il a fait un soleil.
00:56:53 -Il aurait pu se faire...
00:56:55 Quoi ?
00:56:56 Beaucoup plus mal ?
00:56:57 -Beaucoup plus mal. Il avait un casque,
00:56:59 mais même avec le casque...
00:57:01 -C'est le nez qui saigne.
00:57:03 -Le nez qui saigne.
00:57:04 -Je revois son nez qui saigne.
00:57:06 -Je revois son nez qui saigne.
00:57:08 -L'index, même endroit. Je revois son nez qui saigne.
00:57:11 -Je revois son nez qui saigne.
00:57:13 -Cette image dans ma tête.
00:57:15 -Cette image dans ma tête.
00:57:17 -Vous me disiez l'émotion, c'est quoi ? La terreur ?
00:57:20 -La panique. -Cette panique.
00:57:22 Le petit doigt. Cette panique que je ressens encore
00:57:25 sur le dos de la main.
00:57:27 Cette panique quand je vois cette image.
00:57:29 -Cette panique quand je vois cette image.
00:57:32 -Vous respirez bien.
00:57:33 Vous fermez les yeux.
00:57:35 Vous vous reconnectez avec l'image.
00:57:37 Qu'est-ce que ça fait ?
00:57:44 -J'ai plus la bouche qui tremble.
00:57:47 -C'est magique !
00:57:48 -D'accord.
00:57:49 Alors, en fait, c'est pas magique, c'est juste le processus
00:57:53 qui fait que je me réexpose.
00:57:55 C'est pas fini, il faudrait y revenir pour que ça change.
00:57:59 Mais vu qu'il reste 4 minutes.
00:58:01 Le principe, c'est ça. Je me réexpose,
00:58:04 je me reconfonte à ce qui me fait peur,
00:58:06 à l'origine de ce qui fait que je dysfonctionne.
00:58:09 Et je stimule les points.
00:58:11 Quand je stimule les points, je donne une consigne
00:58:14 à mon amygdale cérébrale de se calmer.
00:58:17 Et à force de faire ça, encore et encore,
00:58:19 il y a un phénomène qui va se passer dans le cerveau limbique.
00:58:23 Les connexions qui se sont créées au moment où vous avez vu
00:58:27 votre petit se relever avec le nez en sang,
00:58:30 elles se déconnectent et vont se reconnecter ailleurs.
00:58:34 Vous faites... Vous arrêtez de le faire.
00:58:36 -Super. -A l'avenir.
00:58:38 -Merci beaucoup. -Vous voyez, c'est très simple.
00:58:41 Et surtout, ce qui est très intéressant,
00:58:43 c'est que c'est autonomisant.
00:58:45 Quand la maman va montrer ça à son enfant,
00:58:48 elle le fait sur elle.
00:58:50 Et donc, les deux se calment en même temps.
00:58:53 Il y a forcément une espèce de contagion émotionnelle
00:58:56 qui se passe tout le temps.
00:58:58 C'est très bien pour les familles et pour les soignants.
00:59:02 On parlait beaucoup des maisons de la fondation...
00:59:05 -Ronald McDonald. -Ronald McDonald.
00:59:07 Les personnes qui accompagnent les aidants,
00:59:11 ils sont soumis à la rue d'épreuve.
00:59:13 Et donc, là, le truc, c'est que quand on est thérapeute
00:59:17 et qu'on utilise cette méthode EFT,
00:59:19 on se réancre nous-mêmes en tant que thérapeute.
00:59:22 On évite de se faire contaminer ou...
00:59:25 Contaminer, on va dire, c'est pas très joli,
00:59:28 mais par les émotions des autres, et on les pose.
00:59:31 Donc, on reste opérationnel beaucoup plus longtemps.
00:59:34 L'image que donnait Catherine,
00:59:36 quand on a le masque et qu'on se met sur le nez,
00:59:39 en tant que soignant, c'est d'abord à nous qu'il faut penser,
00:59:42 pour être en capacité de l'autre pendant longtemps
00:59:45 et toujours opérationnel.
00:59:46 Donc, méthode A.
00:59:48 D'ailleurs, je vous ai préparé un lien aussi
00:59:52 pour toutes les personnes qui souhaitent découvrir
00:59:55 et apprendre la méthode.
00:59:57 J'ai remis plein de vidéos de travail,
00:59:59 j'ai travaillé avec les enfants de zéro à...
01:00:01 18 ans.
01:00:03 -OK.
01:00:04 Pour les parents qui veulent aller plus loin,
01:00:06 sur le site de la Fondation Ronald McDonald,
01:00:10 il y a six podcasts sur les émotions.
01:00:12 Donc, il y a "Bienvenue à Abra-Tac-Gaz-A-Parc",
01:00:16 "On suit les aventures de Tom et son cousin Sacha en vacances".
01:00:20 Ca permet de mieux comprendre la tristesse, le dégoût,
01:00:23 la surprise, la joie.
01:00:24 Je les ai écoutés, je suis fan. C'est super chouette.
01:00:27 Donc, on a vu comment on peut accompagner nos enfants
01:00:32 et nous-mêmes, en l'occurrence,
01:00:34 dans différentes émotions qu'on traverse
01:00:37 et à quel point celles-ci sont un langage.
01:00:40 Je crois que c'est vraiment ce qui ressort de cet atelier,
01:00:44 qu'il faut apprendre à écouter
01:00:46 et plutôt que de chercher à faire taire ou à canaliser.
01:00:51 Je voulais toutes et tous vous remercier.
01:00:56 Merci à Catherine, merci à Jean-Michel
01:00:58 pour toutes ces pistes très concrètes.
01:01:01 Vraiment, je pense que là, on va être nombreuses et nombreux,
01:01:04 ce soir, à essayer plein de choses.
01:01:07 On a tous très envie d'aller voir plein de choses là-dessus.
01:01:11 Je voulais aussi remercier toutes celles et ceux
01:01:15 qui nous ont suivis en live.
01:01:16 Sachez que si, par exemple, vous avez pris les choses en cours,
01:01:20 vous pourrez voir le replay à partir du mercredi 19 octobre,
01:01:25 soit sur le Facebook de Môme,
01:01:27 soit sur le Facebook de la Fondation Ronald McDonald.
01:01:32 Et merci à tous.
01:01:33 -Merci à vous. -Merci beaucoup.
01:01:35 (Applaudissements)
01:01:38 (Générique)
01:01:41 ---
01:01:47 [Musique]

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