« Il n'y a pas plus crevant mais plus enrichissant que d'avoir des enfants » | Interview daron de Philippe Katerine

  • il y a 3 ans
« Il n'y a pas plus crevant mais plus enrichissant que d'avoir des enfants » | Interview daron de Philippe Katerine

À l'occasion de la sortie du film « Le test » dont Philippe Katerine et Alexandra Lamy sont à l'affiche, nous avons rencontré ce papa de trois enfants pour en savoir un peu plus sur sa parentalité !

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Transcript
00:00 On ne sait pas comment on va se comporter avec les enfants.
00:01 Il y a de quoi se mordre les doigts à longueur de temps.
00:06 Autant pas trop y penser, ça veut dire.
00:07 Regarde.
00:12 Il le sait.
00:13 Tu as trouvé ça où ?
00:15 Dans la poubelle de la salle de bain.
00:16 Et donc ?
00:17 C'est à qui ?
00:18 Sûrement une de mes patientes.
00:19 Laurent, t'es gériâtre.
00:20 Le fils, c'est une famille, c'est dans une famille.
00:22 Et la maman trouve dans les toilettes un test de grossesse positif.
00:27 À qui appartient ce test ?
00:29 C'est l'enquête qui s'ouvre.
00:31 J'aimais bien l'idée de m'appeler Laurent, déjà.
00:34 Au moins une fois dans ma vie.
00:37 Puis après, à la lecture du scénario,
00:39 je me suis vite dit que ça allait donner quelque chose de très attendrissant,
00:44 très subtil aussi.
00:46 Enfin, la parentalité a dû changer.
00:52 Je ne suis pas en train de m'ausculter à longueur de temps.
00:55 Je pense que j'étais peut-être un peu plus stressé quand j'avais 24 ans.
01:00 C'est quand j'ai eu Edie, ma première fille.
01:03 Et j'étais déjà...
01:06 J'étais peut-être un peu plus...
01:08 Je ne sais pas comment j'étais, à vrai dire.
01:09 Mais il fallait que je gagne de l'argent.
01:11 J'étais quand même en insécurité.
01:13 Edie, parce que j'aime bien...
01:19 Moi, les noms féminins qui sont aussi masculins,
01:22 j'aime bien une ambiguïté quand même.
01:23 Quelque chose qui soit un peu incertain.
01:27 Ça, j'aime bien, pour ce qui est du sexe en tout cas.
01:30 Et puis Edie, c'est E-D-I-E.
01:33 Ça allait aussi vers quelque chose d'un peu américain, une mythologie.
01:38 Edie Sedgwick, qui était autour de Andy Warhol et tout ça.
01:43 Donc il y avait une mythologie, bon, qui est un peu sombre quand même.
01:47 Mais enfin, Edie, c'est quelque chose aussi de malicieux, ce nom.
01:53 Et puis alors quand je lui demande,
01:54 "Alors, comment tu es contente de t'être appelé Edie au lieu de Claude ?"
02:01 Parce que moi, je voulais Claude.
02:03 "Tu es content de ton prénom ?
02:04 Vous n'auriez pas pu faire meilleur choix qu'Edie."
02:06 Bon, voilà.
02:07 Pour les deux autres, on n'en est pas là encore.
02:10 Billy et Alfred.
02:11 Alfred, il y avait un grand-père.
02:13 C'était très gentil, pareil.
02:15 Puis ça fait anglais, Alfred, j'aime bien.
02:17 Et puis Billy, c'est l'aventure.
02:22 On est dans le Far West, déjà.
02:24 Quand tu deviens mère la première fois,
02:26 quand tu deviens une maman,
02:28 tu joues à l'adulte.
02:30 Ici, on a des règles.
02:31 Pourquoi ? Mais c'est ta mère, tes règles, ça me saoule.
02:33 Puis à force de faire semblant,
02:36 tu deviens adulte.
02:39 Je suis complètement défoncée.
02:40 César, tu vas prendre le volant, d'accord ?
02:41 Tout était possible.
02:44 Moi, je découvrais...
02:47 On ne se connaît pas quand on est père.
02:49 On grandit, puis d'un coup, on devient père.
02:52 Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
02:53 On ne sait pas ce que c'est.
02:54 On ne sait pas comment on va se comporter avec les enfants.
02:57 Souvent, de la façon dont nos parents se sont comportés avec nous.
03:01 À ne pas dire, il n'y a aucune certitude.
03:03 On ne sait jamais comment on va être.
03:06 Surtout, on se déçoit beaucoup, aussi.
03:09 Il y a plein de rendez-vous qu'on loupe,
03:11 des choses qu'on aurait dû dire, qu'on n'a pas dit.
03:14 Il y a de quoi se mordre les doigts à longueur de temps.
03:19 Donc, autant ne pas trop vivre de regrets ou de remords.
03:25 Autant ne pas trop y penser, ça veut dire.
03:27 Laisser s'exprimer, c'est déjà énorme.
03:32 Moi, dans ma famille, mes parents,
03:36 ils étaient un peu coincés au début.
03:39 Ils ne voulaient pas qu'on dise le contraire de ce qu'ils disaient à eux.
03:42 Et puis, avec le temps, ils se sont assouplis.
03:45 Alors, c'est très rare, ça.
03:46 Enfin, c'est très rare.
03:47 Il y a beaucoup de gens qui se deviennent plus durs au fur et à mesure des années.
03:51 Mes parents, ça a été le contraire.
03:52 On n'a plus davantage communiqué.
03:54 Mais avec plein de tabous.
03:56 Je ne suis pas...
03:57 Moi, en tant que parent, je ne suis pas un exemple de tout dire, tout...
04:02 Non, je ne suis pas là-dedans.
04:04 Le super pouvoir, ce n'est pas trop m'inquiéter.
04:08 J'ai tendance à m'inquiéter pour rien.
04:10 C'est vrai que quand on est parent,
04:12 c'est quand même le sentiment qui vous vient en premier.
04:14 On s'inquiète.
04:15 C'est idiot parce que, la plupart du temps,
04:17 il n'y a pas de quoi.
04:18 C'est beaucoup de temps perdu là-dessus.
04:20 Ma mère, par exemple, quand je sortais en boîte,
04:22 même quand j'avais 18 ans,
04:24 elle ne dormait pas.
04:25 Elle attendait que je rentre
04:27 pour pouvoir enfin rentrer dans le sommeil chez elle.
04:31 Je veux dire, à quoi ça sert ?
04:32 Vous voulez vieux, vous avez trop de temps libre.
04:38 Vous vous trouvez des occupations, Madame Castillon,
04:39 des loisirs, il faut nous lâcher un peu.
04:46 L'expérience vaut mieux que le conseil, ça c'est sûr.
04:48 Ce que je pourrais dire, c'est qu'il rentre dans une grande aventure.
04:51 Au long cours.
04:54 Et là, je veux dire,
04:55 tu peux imaginer des voyages,
04:58 l'Everest,
05:00 enfin au bout du monde, quoi.
05:02 Faire des sports au risque.
05:04 Ça ne sera jamais une aventure aussi intense
05:09 que d'avoir,
05:11 enfin, d'être avec des enfants, quoi.
05:14 Il n'y a pas plus fort.
05:17 Il n'y a pas plus crevant, mais il n'y a pas plus enrichissant, surtout.
05:21 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
05:24 [Musique]

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