• il y a 4 ans
ITW | Barabara Opsomer - Les difficultés liées à l'adoptionNous avons rencontré Barbara Opsomer, chanteuse, actrice et influençeuse. Lors d'un séjour humanitaire au Maroc, elle fait la rencontre du petit Ali, à qui elle dédicace sa dernière chanson. Découvrez Ali, de Barbara Opsomer : https://www.youtube.com/watch?v=yNUsqo6OtdESon compte Instagram : https://www.instagram.com/barbaraopsomer/?hl=fr

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Transcription
00:00 C'est tellement long, c'est tellement compliqué.
00:02 C'est des enfants qui n'attendent que ça.
00:04 Il y a des mamans qui n'attendent que ça, de leur donner de l'amour
00:06 et de savoir que c'est si difficile.
00:08 Moi, je trouve ça vraiment écœurant, en fait.
00:11 Je trouve ça dégueulasse de laisser tous ses enfants dans des associations
00:14 alors que ça pourrait être dix fois plus simple, en fait.
00:16 Bonjour à tous, c'est Barbara Oksomer.
00:21 Alors, je me présente. Je suis comédienne, chanteuse et influenceuse.
00:24 Mon actualité, c'est que j'ai un film qui sort bientôt sur Netflix, le 30 octobre.
00:29 Un film policier réalisé par Olivier Marchal.
00:32 J'ai aussi fait un nouveau single qui sortira le 26 octobre,
00:36 qui part de ma relation que j'ai eue avec un petit orphelin au Maroc.
00:39 Pendant les fêtes de fin d'année, j'ai décidé d'aller donner mon temps à une association
00:45 qui s'appelle l'Association Radia, qui est située à Marrakech.
00:49 C'est une association qui s'occupe de bébés abandonnés, des nourrissons de zéro à deux ans.
00:53 Je suis partie là-bas, j'ai été complètement chamboulée par tous ces petits bébés sans maman.
00:58 J'avais envie de donner de l'amour à des gens qui en avaient vraiment besoin.
01:01 Et c'est ce que j'ai fait.
01:02 J'ai fait la découverte d'un petit être qui a complètement bouleversé ma vie,
01:07 qui s'appelle Ali.
01:08 En un regard, ça a été une évidence. C'est comme si on se connaissait depuis toujours.
01:12 J'ai été bouleversée par ce regard et par cet amour qu'on s'est donné mutuellement
01:16 pendant tout le temps où j'étais là-bas.
01:18 Il était évident pour moi que j'essayais de faire quelque chose.
01:22 J'ai décidé de l'adopter parce que c'était beaucoup trop dur de le laisser à chaque fois à Marrakech
01:28 et de moi rentrer à Paris.
01:30 J'avais l'impression qu'on m'enlevait mon enfant.
01:32 C'était comme si c'était mon enfant depuis toujours.
01:35 J'ai énormément souffert.
01:37 Je me suis posé la question si c'était le moment, si je faisais bien de faire cette procédure.
01:44 Et finalement, je l'ai faite.
01:45 Ça a été très dur parce que ce n'était pas évident,
01:48 parce que je n'avais pas la situation professionnelle qu'il fallait.
01:53 Je n'avais pas la situation amoureuse qu'il fallait.
01:55 Il faut savoir qu'on sait qu'il y a des couples qui sont ensemble depuis 10 ans,
02:00 qui ont un super travail et qui galèrent à pouvoir adopter.
02:03 Ce n'est pas moi, la femme célibataire, qui n'a pas de fiche de paie, qui allait réussir.
02:08 J'ai été très triste de ça quand j'entendais l'avocat qui me disait
02:11 "Barbara, c'est peine perdue, tu n'y arriveras pas".
02:14 Ça a été un choc parce que je m'étais fait à l'idée
02:17 que j'allais un jour rentrer avec ce petit garçon,
02:19 que j'allais m'en occuper, que j'allais lui donner tout l'amour que je pouvais lui donner.
02:23 Malheureusement, ça a été un peu joué à l'échec.
02:25 Je ne dis pas que c'est définitif.
02:27 C'est la vie. Je ne sais pas trop comment ça va se passer.
02:30 Mais pour l'instant, c'est vrai que ma situation ne me le permet pas.
02:33 Je me suis renseignée.
02:37 Il faut savoir qu'au Maroc, c'est assez simple d'adopter.
02:40 À partir du moment où on gagne 700 euros par mois et qu'on est musulmane, c'est assez facile.
02:44 Le problème, c'est en France.
02:46 L'agrément français est très difficile à avoir, surtout dans ma situation.
02:50 L'avocate que j'ai été voir m'a bien évidemment dit
02:52 "Barbara, tu peux essayer, mais c'est quand même peine perdue.
02:55 Ta situation ne te le permet pas.
02:57 Donc, ce serait beaucoup d'argent dépensé et beaucoup d'énergie dépensée pour rien."
03:01 Donc, ça m'a bouleversée.
03:02 Ça m'a fait un mal de chien.
03:04 Mais j'ai continué à aller le voir parce que c'était mon fils.
03:07 Tout simplement, ça restait mon fils.
03:08 J'avais besoin de le voir.
03:10 À ce moment, on se met l'idée dans la tête.
03:12 C'est très difficile de se l'enlever.
03:14 Donc, j'ai continué à aller le voir toutes les deux semaines parce que je n'avais pas envie qu'il m'oublie.
03:17 Quand je rentrais à Paris, j'étais dans un état de tristesse.
03:20 Je pense que je n'ai jamais été aussi triste de toute ma vie.
03:22 Et finalement, je me suis dit "Mais tu es en train de souffrir beaucoup trop.
03:27 Et tu es en train de le faire souffrir beaucoup trop."
03:29 Les filles de l'association me disaient souvent qu'il était malheureux quand je partais.
03:32 Et moi, j'étais des fois par terre dans ma chambre,
03:35 en train de me tordre le bide de douleur en me disant "Mais qu'est-ce que je suis en train de faire ?
03:38 Je suis en train de lui faire espérer que je vais un jour le ramener avec moi.
03:41 Et moi aussi, d'espérer."
03:43 Alors que c'est peine perdue.
03:44 C'est pratiquement peine perdue.
03:46 En tout cas, ce n'était pas le moment. Ce n'était pas fluide.
03:48 J'ai décidé d'arrêter.
03:50 D'y retourner pour mon bien et pour son bien.
03:52 Malheureusement, je n'ai pas réussi.
03:54 J'ai été très très triste.
04:00 J'ai eu besoin de m'exprimer par rapport à tout ça.
04:03 Parce que c'est vrai que j'avais beaucoup de questions.
04:05 Et j'avais envie de me libérer.
04:07 Quelque sorte, j'avais besoin de me libérer,
04:09 de poser des mots sur ce que je ressentais.
04:11 Et on a décidé avec un ami à moi d'écrire une chanson
04:14 qui parle de ma relation avec Ali
04:16 et de ce que je ressentais pendant ce confinement.
04:18 Parce qu'il faut savoir que j'avais envie d'y retourner juste avant le confinement,
04:21 mais que les frontières ont fermé.
04:22 Et du coup, je me suis dit que j'allais lui laisser un message,
04:24 un souvenir d'une fille qui avait envie de lui donner beaucoup d'amour,
04:27 qui était prête à l'aimer comme une maman.
04:29 S'il y a des enfants qui n'attendent que ça,
04:31 il y a des mamans qui n'attendent que ça, de leur donner de l'amour.
04:33 Et j'avais besoin de ça.
04:34 C'était comme une sorte de thérapie pour moi.
04:36 Et en même temps, un message d'espoir aussi.
04:38 Ali, je me perds dans ton regard.
04:43 Je rêve aussi.
04:46 Ali, je te laisse entrevoir une autre vie.
04:54 Et quand le manque est trop fort,
04:59 mes vieux démons me jettent des sorts.
05:03 J'ai ressenti énormément, énormément d'injustice.
05:06 Parce que quand on y est, quand on est dans ce genre d'association
05:08 et qu'on voit tous ces enfants qui demandent juste à être aimés,
05:11 il faut savoir que moi, j'ai eu la chance de pouvoir un jour avoir des enfants,
05:14 mais qu'il y a des femmes qui ne peuvent pas en avoir.
05:17 Et je trouve ça vraiment, ce que je dis, c'est vraiment de l'injustice
05:20 de se dire en fait que c'est si compliqué.
05:23 Alors bien évidemment qu'il ne faut pas donner des enfants à n'importe qui.
05:26 Bien évidemment, c'est tellement long, c'est tellement compliqué.
05:29 S'il y a des enfants qui n'attendent que ça,
05:31 il y a des mamans qui n'attendent que ça, de leur donner de l'amour.
05:33 Et de savoir que c'est si difficile, moi, je trouve ça vraiment écœurant.
05:38 Je trouve ça dégueulasse de laisser tous ces enfants dans des associations
05:41 alors que ça pourrait être dix fois plus simple en fait.
05:43 Donc pour l'instant, moi, c'est un projet qui n'est pas réalisable.
05:47 Mais en tout cas, ce que j'essaie de faire au maximum,
05:50 c'est de parler de cette association, de parler de l'adoption.
05:53 J'essaie aussi de récolter des vêtements, des dons,
05:55 de parler de ça le plus possible et de donner beaucoup d'amour.
05:58 Donc en y allant assez souvent.
06:00 Je voudrais aussi dire à toutes ces femmes qui essayent de se battre,
06:03 de continuer à se battre.
06:05 [SILENCE]

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