Franky Zapata présente l'AirScooter, le 1er hélicoptère "sans permis"
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00:00 C'est un champion du monde que l'on accueille Guillaume.
00:08 Francky Zapata, bonsoir. Merci beaucoup d'être avec nous ce soir sur BFM Business.
00:12 Vous revenez, vous êtes de retour. Vous avez fait le buzz ce matin du côté de VivaTech
00:17 parce que vous êtes venu présenter votre dernière créature, je vais le dire comme ça, c'est le air scooter.
00:22 C'est un petit aéronef, on peut faire le pitch en quelques secondes de l'air scooter ?
00:26 C'est finalement un engin qui est destiné à réaliser le rêve de beaucoup de gens, de voler.
00:31 Et plus du côté récréatif que du côté nouvelle mobilité en phase 1.
00:40 Et après, doucement, doucement, on va glisser vers ce qu'on appelle le "advance air mobility",
00:46 on va dire transporter les gens en centre-ville, mais pour l'instant on va passer par le...
00:50 Je fais juste 2-3 chiffres. Possible d'emporter une personne à une vitesse de 100 km/h à 3-4 000 m d'altitude.
00:56 C'est pas pour le tout venant, c'est pas pour tout le monde.
00:58 C'est assez vertigineux en effet.
01:00 Alors c'est pas fait pour ça, à la base on peut monter à 3-4 000 m, mais c'est vraiment une machine pour l'entertainment,
01:04 pour tout le monde, voler à quelques dizaines de mètres au-dessus des lacs, des montagnes.
01:09 C'est vraiment destiné à prendre du plaisir et collecter aussi des heures de vol
01:17 de manière à avancer vers l'air mobility de demain.
01:21 Prendre du plaisir, alors ça veut dire qu'avec cette machine, vous pensez pouvoir aller conquérir finalement
01:26 un marché dans le domaine des loisirs aériens et des professionnels aussi ?
01:30 Alors des professionnels dans le loisir, moi je vois ça un petit peu pour démystifier vraiment l'aviation.
01:36 C'est vrai qu'aujourd'hui quand on parle de voler, on parle de l'aviation,
01:39 mais moi je vois plutôt ça du côté uniquement de voler et démystifier vraiment l'aviation
01:44 pour faire des machines volantes comme on ferait du jet ski ou du quad
01:49 et vraiment donner aux gens, réaliser le rêve des gens.
01:53 Quand vous rêvez de voler la nuit, vous ne vous demandez pas l'autorisation de décoller.
01:57 Mais justement Francky, parce que ça fait des années et des années qu'on entend parler de projets divers,
02:02 de petites navettes volantes, de nouveaux scooters volants, de petits taxis volants,
02:06 et à chaque fois on a l'impression que commercialement il y a toujours quelque chose qui fait que ça ne décolle pas.
02:10 - Et avec le flyboard, est-ce que vous aviez l'intention de faire une percée commerciale ?
02:14 Pourquoi tous ces projets dont on nous parle finalement, deux ans après, on se rend compte que commercialement ça n'a pas émergé ?
02:18 - C'est très simple en fait. Le flyboard air, ça n'a jamais été l'objectif de le commercialiser.
02:23 Quand tout le monde me demandait, d'ailleurs ça a fait fuir pas mal d'investisseurs,
02:26 c'était quoi le plan d'ailleurs, le flyboard air ?
02:29 Quand tu parles des gens, moi même je ne comprenais pas la question, voler.
02:33 Pourquoi faire une machine volante si tu ne veux pas voler avec ?
02:35 Mais c'était destiné qu'à moi, ma passion, mon rêve.
02:38 Et aujourd'hui, toutes ces machines-là finalement, tous ces projets-là ont du mal à sortir à cause de la réglementation.
02:43 La réglementation, elle doit être créée. C'est des règlements qui n'existent pas pour ce genre de véhicule.
02:48 Et c'est finalement un tunnel qui ne cesse de s'allonger.
02:51 C'est pour ça que quand nous on est reparti dans cette aventure-là avec le air scooter,
02:54 on s'est dit, on ne part dans un projet exclusivement à la condition qu'on voie la lumière au bout du tunnel
03:02 et qu'uniquement notre talent soit influence sur notre réussite.
03:07 Et donc on a choisi une réglementation qui existe aux Etats-Unis qui s'appelle l'Ultralight
03:12 qui est extrêmement complexe en termes de restrictions.
03:19 115 kg maximum, 100 à l'heure. Bon, 100 à l'heure ce n'est pas la plus grosse problématique,
03:24 mais c'est 20 litres de carburant maximum, etc.
03:27 On s'est dit, on préfère prendre à bras-le-corps un challenge technologique,
03:31 mais si on le réussit, on a un marché immédiat.
03:34 C'est pour ça que les premiers vols commerciaux sont prévus, pas en France, mais aux Etats-Unis.
03:39 Et c'est bientôt parce que c'est 2024.
03:41 En fait, on a pris un petit peu de temps pour bien finaliser la technologie,
03:45 mais disons que pour une fois, ça va être réel et pour une fois, les gens vont monter dedans.
03:53 Il n'y a rien qui va pouvoir arrêter ça, à part si vraiment nous, on ne réussit pas notre challenge technologique
04:00 et on ne va pas au bout du programme en vol, etc.
04:02 C'est vrai, je dis, c'est entre nos mains, donc on a extrêmement avancé.
04:05 Je ne vois pas ce qui pourrait nous faire arrêter, mais bon, il y a toujours des problèmes,
04:09 des problématiques qui pourraient arriver, mais rien qui est indépendant de nos capacités
04:16 peut venir interférer dans ce programme.
04:19 Le premier Fly Center aux Etats-Unis, il va quand même être produit en France, j'ai vu ça,
04:22 pas loin de Marseille, d'où vous êtes originaire, château 9, les Martigues, près de Marseille.
04:26 Et vous visez 1000 unités par an à terme. Au passage, ça coûte combien, Francky ?
04:30 C'est la question que tout le monde nous a posée aujourd'hui.
04:33 Le prix de revient aujourd'hui est extrêmement faible, va être extrêmement faible.
04:37 Ce n'est pas une machine qui est destinée à la vente pour le public, c'est une machine qu'on va justement louer.
04:41 C'est destiné à faire de l'entertainment.
04:44 On va dire que vous allez louer la machine pendant quelques heures pour la prendre à voler, encadrer, etc.
04:49 Mais elle va être vendue uniquement à nos partenaires qui vont être défranchisés
04:54 pour, on va dire, un petit peu multiplier les Fly Centers autour des Etats-Unis.
04:59 Donc c'est une machine qui va être relativement accessible, mais surtout ce qui la rend "exceptionnelle",
05:04 c'est son extrême faible coût à l'heure.
05:06 Un entretien qui est extrêmement limité, donc on est quand même obligé, on aurait rêvé de la payer beaucoup moins cher à la fabrication,
05:13 mais on est quand même obligé d'utiliser un matériau extrêmement noble pour justement rentrer dans cette catégorie de poids,
05:19 qui est l'ultra light, donc pas mal d'impressions 3D, de titane, du carbone, etc.
05:22 Mais elle coûtera combien, Francky ?
05:24 Comment ?
05:25 Elle coûtera combien ?
05:26 C'est une machine qui, si on arrive à les produire à la bonne quantité, est aux alentours des 100 000 euros.
05:31 100 000 euros ?
05:32 Pas tant que tout venant, effectivement.
05:34 Non, mais en même temps, on n'est pas destiné à la vente.
05:36 En revanche...
05:38 La location à l'heure ?
05:39 La location à l'heure, on ne va pas la louer à l'heure, mais on va faire finalement des expériences.
05:43 Donc en gros, on veut que ce soit accessible à toutes les bourses,
05:46 donc la petite expérience qui consiste à une initiation, on va essayer de faire ça aux alentours des 200 dollars,
05:51 jusqu'à... Alors ce ne sera pas un road trip, ce sera des flight trips,
05:55 où nous, pour le marketing, en fin d'année, on va faire la route 66 entière,
06:00 pour montrer finalement la fiabilité et qu'on a réellement du temps de vol et du flight time,
06:05 et pas dire "voilà, on vous montre deux minutes, mais on peut voler dix heures",
06:09 montrer réellement ce qu'on est capable de faire, que ce ne soit plus une capacité de discussion,
06:12 mais qu'on le prouve, et après on pourra essayer comme ça d'implanter des flight centers,
06:16 pour que les gens, finalement, au lieu de faire la route 66 en arrière d'Avinson,
06:20 pourront faire la route 66 en volant, donc de faire des flight trips,
06:23 et toujours en visant, bon sur un budget de plus de 200 dollars,
06:27 mais en visant quelque chose d'accessible, et si c'est le rêve d'une vie, que les gens puissent le réaliser.
06:31 Bon, et on espère que ça commence sur la route 66 et que ça se termine sur les Champs-Elysées,
06:35 puisqu'on espère un jour pouvoir y accéder en France.
06:38 Vous cherchez des investisseurs, des fonds, des financeurs aujourd'hui, Francky ?
06:41 N'hésitez pas, c'est le moment, c'est l'endroit, là.
06:43 Oui, donc du coup, on a fait une première levée de fonds il y a deux ans et demi,
06:46 ça s'est super bien passé, avec un partenaire qui nous a vraiment aidé à avoir une nouvelle vision, etc.
06:51 Et là, justement, on est en train de finir, on va dire, la moitié d'un deuxième round,
06:56 qui devrait se concrétiser dans les jours qui arrivent.
06:59 Et oui, il nous faudrait encore un petit peu de fonds pour arriver, on va dire, en toute sécurité,
07:05 jusqu'à la fin des programmes du Flight Center.
07:08 Mais après, c'est toujours pareil, on a des discussions en interne,
07:10 ça dépend de jusqu'où tu es capable d'être tiré, on va dire, ce risque.
07:14 Mais vous cherchez encore dans l'absolu ?
07:16 On cherche encore, mais ce n'est pas urgent.
07:18 Est-ce que ça ne tient pas au fait qu'aujourd'hui, en 2023, tout le monde connaît Francky Zapata,
07:20 mais c'est qui Francky Zapata ? C'est un inventeur, c'est un entrepreneur, c'est quoi ?
07:25 C'est un savant au sein ?
07:26 C'est plus rien, en fait. En fait, moi, je suis un passionné optimiste.
07:29 Comment vous définissez ?
07:30 Moi, je suis un passionné optimiste qui a certainement un talent, on va dire, à survivre.
07:37 À survivre et à réaliser ses rêves. Je ne suis ni ingénieur, ni inventeur,
07:41 je fais un peu tout à la fois, je suis un survivre.
07:43 Alors, c'est très à propos de dire ça, d'autant que vous avez eu un accident assez grave, justement, avec une de vos machines.
07:49 J'en ai eu plein d'accidents graves, pas qu'avec mes machines, j'en ai eu plein par le passé.
07:53 Je ne suis pas quelqu'un qui aime le risque, mais je suis quelqu'un qui est capable d'en prendre pour réaliser ses rêves.
07:57 Non, pas du tout, ce n'est pas quelque chose qui me fait vibrer de me mettre en danger.
08:01 Imaginez bien que, avec tout ce que je fais, je serais déjà mort.
08:03 Sinon, non, c'est un risque que je calcule, que j'accepte de prendre.
08:06 Et par contre, vous voyez, accumulé, j'ai quand même fait plus de 2 000 heures de vol avec mon Flyboard Air.
08:11 Donc, c'est vrai que c'est quand même quelque chose d'exceptionnel.
08:14 Tout le monde m'a dit, tu es là pour quelques jours avant de te tuer, et je suis encore là.
08:17 Et c'est vrai que ça te permet de toucher du doigt qu'on doit faire un travail qui est excellent.
08:23 La moindre journée de médiocrité, ça conduit à un accident.
08:27 Et ça, tu touches du doigt, et je pense qu'on a une approche qui est non conventionnelle dans l'aviation.
08:34 Mais en revanche, en tant que concepteur de machine à laquelle je vole,
08:38 quand tu t'endors le soir, tu te dis "Est-ce que j'ai rien oublié ?" et tu te l'assures dix fois de rien avoir oublié.
08:44 Mais comme les entrepreneurs. Donc, vous êtes un entrepreneur, Francky, c'est bien la démonstration.