CH 14 Juin ETV Mathieu Pilote Industrie du porc

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Transcript
00:00 - Raconte-moi les démarches, puis où on en est aujourd'hui.
00:03 - En janvier-février, on a lancé des appels à notre député
00:07 pour la rencontrer.
00:09 On a... ça a été...
00:11 On réussissait pas à s'entendre sur un plan de rencontre.
00:15 Et puis on a fini par faire appel à l'opposition en mars.
00:19 On les a rencontrés à Bessin-Paul.
00:21 On leur a expliqué comment... qu'est-ce qui marchait pas.
00:24 La semaine suivante, le MAPAC avec la Financier Agricole
00:28 est venu nous rencontrer dans Charlevoix.
00:31 On a fait... on a expliqué tout avec nos consultants,
00:35 avec des experts-conseils, avec tous les intervenants,
00:38 les directeurs de compte.
00:40 On a mis en lumière la situation dans Charlevoix.
00:43 Puis depuis ce temps-là, c'est resté lettre morte.
00:46 On n'entend pas parler de rien.
00:48 Ils ont sorti un programme dernièrement,
00:51 mais ils auraient voulu sortir un programme pour aider tout le monde,
00:54 sauf les producteurs pourcents, qui auraient pas mieux fait.
00:57 C'est-à-dire que la ferme modèle à l'assurance-stabilisation,
01:02 c'est 364 truites avec 7400 ports envoyés à l'abattoir par année
01:07 pour un revenu annuel brut de 2,2 millions.
01:13 Pour se qualifier au nouveau programme,
01:16 faut pas de passer 1,5 million.
01:19 Fait que la ferme modèle au Québec familiale ne se qualifie même pas...
01:24 La ferme porcine modèle ne se qualifie même pas
01:28 pour l'aide qui a été envoyée.
01:30 Puis l'aide, on s'entend, c'est un prêt,
01:32 c'est une marge de crédit supplémentaire.
01:34 C'est un prêt avec un rabais d'intérêt pendant 3 ans.
01:38 Fait que c'est pas...
01:40 Puis contrairement à ce que le ministre dit,
01:42 il répète des 100 millions, mais c'est 15 millions.
01:44 C'est 15 millions qui est déboursé.
01:46 Puis il faut se qualifier.
01:48 Fait que...
01:50 Ensuite de ça, nous autres, on a relancé,
01:55 on a... on essaye de sensibiliser le ministre.
01:59 Je l'ai rencontré encore la semaine passée aux éleveurs de port,
02:02 à l'AGA des éleveurs de port.
02:04 Puis on demande des actions concrètes.
02:07 Mais présentement, le ministre,
02:09 il attend le plan de restructuration de l'industrie
02:12 puis de réduction de production.
02:14 Mais... puis il nous dit qu'il veut pas que ça soit les relèves qui ferment,
02:19 sauf que c'est nous autres les plus malpris
02:21 puis c'est nous autres les plus endettés.
02:23 C'est nous autres qui a investi en bien-être animal
02:25 dans les dernières années pour répondre à des demandes sociétales.
02:28 Puis on...
02:30 C'est nous autres qui est le plus pris à gorge.
02:32 On vient d'acheter, on est dans le 0,5 ans,
02:35 on est pris à gorge,
02:37 puis c'est nous qui sommes menacés de pas passer au travail.
02:41 Dans Charlevoix, on a une chance,
02:43 on a 100 % des fermes porcines dans Charlevoix
02:46 qui avait des relèves établis.
02:48 On a très prochainement voie de l'aide,
02:51 puis on est en train de nous laisser tomber.
02:53 On nous dit attendez janvier 2024, la fin du programme,
02:56 après ça, on verra ce que c'est qu'on peut faire pour vous.
02:59 Mais il faut se rendre là.
03:01 Il faut se rendre là.
03:03 Puis présentement, ce qui nous inquiète,
03:04 c'est que là, la session parlementaire est finie.
03:06 Depuis mars qu'on crie, il y a rien qui bouge.
03:09 Puis on est en train de nous laisser mourir en silence.
03:12 C'est ce que c'est qu'on ressent.
03:14 - Malgré tout ce que c'est que le ministre peut dire,
03:16 qu'il veut pas qu'on ferme,
03:18 c'est parce que c'est nous autres qui va fermer,
03:21 parce qu'on sera pas capables de passer au travail.
03:23 On a eu une première avance d'ASRA.
03:25 Le ministre va sûrement nous répondre
03:27 qu'il a donné une première avance d'ASRA,
03:29 il a devancé l'avance,
03:31 mais sur une avance de 50 % de l'année,
03:33 on a retenu 100 % de la prime de 2023,
03:35 ce qui équivaut à faire un paiement d'avance
03:37 alors qu'on est en rupture de liquidité.
03:40 Ça fait que...
03:42 Puis on a eu un premier paiement
03:44 que moi, ça fait six ans que je la ferme,
03:47 puis j'ai jamais vu à une telle hauteur
03:50 un paiement d'assurance-stabilisation.
03:52 C'est vous dire l'état de la crise, là.
03:54 Ça fait que...
03:56 - C'est ça. Tu t'es assis derrière moi
03:59 avec tes gens de comptabilité, là,
04:02 où t'es rendu compte que deux ans, gros max,
04:05 c'était faillite.
04:07 - Moi, je l'avais compté, j'avais fait mes devoirs,
04:10 mais j'ai dit, il y a quelque chose que j'ai oublié,
04:13 ça se peut pas.
04:15 Puis j'ai demandé à mes consultants
04:17 de refaire les devoirs, puis d'ici deux ans,
04:20 on va être en faillite technique, là.
04:23 C'est impossible de passer autre...
04:25 Dans la formule actuelle, c'est que les primes d'assurance-stabilisation
04:28 vont finir par nous être remplies.
04:30 Ça fait un an que je le dis, là,
04:32 depuis qu'ils ont fait le rabais de 40 $ du 100 kg,
04:35 après ça, 25 $.
04:37 Cette aide-là a été faite...
04:39 Le gouvernement a décidé de ne pas aider les abattoirs.
04:43 C'est les producteurs qui ont fallu les aider.
04:47 C'est eux qui ont fallu qu'ils le fassent
04:49 via leur programme de soutien de revenus.
04:51 Le gouvernement a accepté que ça passe par là.
04:54 Mais si le gouvernement a...
04:56 Parce que c'était la voie la plus rapide.
04:58 Mais si c'était la voie la plus rapide,
05:00 l'assurance-stabilisation était la voie la plus rapide
05:03 pour rédiger le problème, on n'a pas payé 33 % de la facture.
05:06 Là, présentement, c'est ça qui arrive.
05:08 C'est que l'aide aux transformateurs,
05:11 c'est nous autres qui en ferait via 33 % de la prime...
05:15 du coût de l'assurance-stabilisation.
05:18 Fait que que ce soit la voie de passage la plus rapide,
05:21 j'ai pas de problème avec ça.
05:23 Par contre, faites un write-off sur la dette qui est occasionnée
05:26 par l'aide aux transformateurs.
05:28 Parce que sinon, on passera pas au travail.
05:30 Mais nous autres, dans Charlevoix,
05:32 on demande pas la charité, on demande l'équité.
05:34 Ce que c'est qu'on demande,
05:36 c'est d'être sur le même point que les autres.
05:39 On compare ça à une course ou est-ce que c'est que...
05:42 Tout le monde décolle à la même place sur la ligne.
05:45 Tout le monde décolle, dit pas à l'arrière.
05:47 Il y a bien des chances qu'on se rende pas au bout.
05:50 - Explique-nous un peu, justement,
05:52 quel programme qui pourrait être utile, justement, pour aux fermes.
05:55 Tu peux l'expliquer un peu avant.
05:57 Ça serait intéressant.
05:59 - Un programme qui serait intéressant,
06:01 qui aiderait vraiment les régions excentrées comme Charlevoix.
06:04 Il y a pas juste Charlevoix.
06:06 Au Bas-Saint-Laurent, il y a des producteurs que je connais
06:09 qui ont les mêmes réalités que nous autres.
06:11 Ce qui aiderait beaucoup les régions excentrées,
06:14 c'est un programme qui serait utile pour les régions
06:17 qui viendraient supporter les fermes en difficulté
06:20 dans les régions excentrées
06:22 via un pourcentage amélioré des ventes nettes admissibles.
06:26 Présentement, on a 1 % des V&A,
06:28 les ventes nettes admissibles,
06:30 sous forme d'agriinvestissement.
06:32 Si on montrait ça à 10 % pour les fermes excentrées,
06:36 on viendrait éponger,
06:38 on viendrait rebalancer la différence de coût de production
06:42 entre les régions excentrées et les régions plus centrales,
06:46 dites comme Montérégie-Saint-Hyacinthe.
06:49 - Bon, c'est sûr que sur le plan émotif,
06:52 ça doit pas être difficile d'avoir une épée de démoclase
06:55 sur la tête, puis c'est ça pour tous tes amis,
06:58 toute la confrérie des producteurs de port.
07:01 C'est difficile sur le moral.
07:04 - En tant que gestionnaire d'entreprise,
07:07 on le dit souvent, on n'est pas juste des producteurs
07:11 agricoles, on est devenus des gestionnaires d'entreprise.
07:15 Puis il faut se lever la tête puis regarder à l'avant
07:18 pour voir venir les coûts.
07:20 Présentement, on le voit le mieux.
07:22 On le voit le mieux, mais il y a personne qui nous aide
07:25 à tourner le volant pour passer à côté.
07:27 Puis moi, j'ai 41 ans, on est tous à peu près dans la même
07:31 hausse, on est relève de 27 ans à aller jusqu'à 42 ans,
07:34 44 ans, dans Charlevoix.
07:36 Puis si on est dans la même hausse,
07:39 si on est pour nous laisser tomber sans le dire,
07:43 puis on nous dit...
07:45 on nous dit qu'on veut nous garder, mais il y a pas
07:48 d'action concrète qui sont portées, nous, dans Charlevoix,
07:51 si vous voulez plus de nous autres, dites-nous-le tout
07:54 de suite, on va agir en conséquence, on va arrêter
07:57 de se battre. Parce que moi, étant café à Fayette,
08:00 dans deux ans, je vais monter à fermer les portes tout de suite.
08:03 Ça fait qu'ils nous le disent, puis on va arrêter
08:06 de se battre dans le vide.
08:07 Mais il faut qu'ils agissent en conséquence. C'est beau
08:10 de le dire, mais il faut qu'il y ait des actions concrètes
08:13 qui soient portées pour aider les producteurs en région.

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