Dans le podcast « L’histoire continue » Jaleh Bradea vous donne envie d’agir en vous racontant une fiction tirée de faits réels écrite par Audrey Dana.
"Invisible"
L'histoire de Mathilde, comment je suis devenue une SDF et comment je suis sortie de la rue.
"Invisible"
L'histoire de Mathilde, comment je suis devenue une SDF et comment je suis sortie de la rue.
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00:00 J'allais brader à vous donne envie d'agir avec l'histoire continue le podcast retrouver toutes
00:07 les informations sur maïkanal ainsi qu'à la fin de l'histoire de mathilde dans invisible
00:11 une fiction écrite par audrey dana pour c8 et maïkanal ma vie elle se prononce comme mon
00:23 prénom tendre au début discrète au milieu et quasi imperceptible sur la fin je suis mathilde
00:32 je dis je suis et non je m'appelle parce qu'être mathilde dans ce monde c'est tout ce qu'il me
00:39 reste sans abri sans argent sans amitié sans affection sans amour c'est dur à entendre martin
00:47 c'est vrai en tout cas c'est ma vérité aujourd'hui avant j'ai été mathilde une petite fille aimée
00:55 par ses parents dans son pavillon de rayloir mathilde l'école hier celle qui joue à la
01:02 poupée dans les arbres et plus tard je suis devenue mathilde l'amoureuse de 17 ans qui
01:08 n'écoutera plus papa et maman pour vivre la grande vie d'aventure à paris avec fred 32 ans
01:15 j'avais soif d'une liberté qui m'a conduite tout droit à la précarité puis à l'invisibilité
01:22 on n'est pas sérieux à 17 ans disait rimbaud claquer la porte quitter l'école vivre d'amour
01:33 d'eau fraîche de petits jobs de soirées d'herbes et aussi d'alcool vivre dans l'influence absolue
01:41 que me dictait mon amour vivre avec fred vivre pour fred vivre avec fred et l'alcool vivre avec
01:50 l'alcool puis pour l'alcool perdre mon travail perdre fred ma maison perdre dix ans et se réveiller
02:00 au coin d'une rue dans le froid et le coeur brisé une réalité c'est que les personnes sans abri
02:09 souvent ne disent pas leur famille qu'elle sont en situation de précarité par orgueil et par
02:13 fierté mes chers parents ils n'avaient rien demandé et surtout pas à perdre leur fille un matin pour
02:21 retrouver une sdf alcoolique dix ans plus tard j'avais envie de les recontacter mais c'est vrai
02:28 ce que dit martin rien qu'en croisant les regards de jugement des passants j'avais honte et j'avais
02:36 peur de me sentir encore plus minable en montrant à mes parents une mathilde de 27 ans qui en
02:43 paraissait 40 le visage gonflé les yeux bouffi le teint coupe rosé et la main sur la bouteille
02:51 c'est très compliqué la précarité être sans abri parce qu'en fait c'est souvent les gens pensent
02:58 que c'est de leur faute non en vérité c'est on loupe une marge en société et c'est aussi à nous
03:01 citoyens ou aux familles de venir aider soutient la personne d'ailleurs je peux vous dire que c'est
03:07 grâce à vous chers inconnus de coeur vous qui sortis de nulle part dans la rue est devenu mon
03:14 marche pied mon soutien mon salut sans asse et on va rencontrer les personnes en situation
03:21 précarité les personnes sans abri on va échanger avec elle pendant deux trois heures moi d'abord
03:27 j'étais réfractaire inhibé je ne voulais pas me livrer à vous ben oui j'avais perdu l'habitude
03:34 depuis longtemps de parler de moi déjà que je n'existais plus à vos yeux c'est aussi beaucoup
03:42 de choses que que non pas effectivement les personnes les personnes de la rue est ce qu'on
03:45 s'attache à faire c'est à leur rendre une dignité une histoire et une vie pour que chacun puisse
03:49 comprendre aujourd'hui ce qui est la réalité du sens abris en france moi en vous racontant mon
03:56 histoire de l'amour à la rue j'ai eu la chance de vivre de vrais miracles d'abord il ya eu gui et
04:03 chantal qui vous ont contacté mes parents ils n'avaient jamais cessé de me chercher et quand
04:10 je les ai retrouvés quand je les ai vus arriver au foyer la chaleur m'a envahi totalement quand
04:18 ma mère m'a prise dans ses bras le plaisir inouï d'avoir dix ans à nouveau mon père m'a dit enfin
04:27 te voilà mathilde l'immense réconfort de ces mots je n'étais pas oublié on me cherchait mes parents
04:37 m'aimaient toujours c'était mon premier miracle bon je ne vais pas vous raconter un conte de fées
04:45 non plus il y a eu pas mal de difficultés avant de retrouver une vie normale c'est parfois très
04:54 compliqué puisque bas les personnes qui sont situation précarité ont des traumatismes des
04:58 douleurs et c'est pour ça qu'on travaille notamment aussi avec des associations de manière à faciliter
05:02 le suivi faciliter l'accompagnement de ces personnes par des structures spécialisées
05:05 grâce aux alcooliques anonymes et aux nombreuses cures j'ai pu me défaire de l'alcool mon deuxième
05:13 miracle mon troisième miracle l'écriture depuis ce jour dans la rue où je racontais j'ai continué
05:21 d'écrire et j'ai trouvé ma voix ce n'est pas parce qu'on raconte une histoire que ça doit
05:28 s'arrêter là et on n'imagine pas le porté de la portée des mots finalement si ma chute a été très
05:33 rapide ma reconstruction a été fulgurante mais ça c'est parce que je vous ai trouvé qu'il y a
05:41 eu les mots que j'ai pu être entouré et écouter nous ce que l'on fait c'est de dire on n'est pas
05:47 uniquement dans la logique d'information qui est de raconter des histoires mais aussi de dire aux
05:50 citoyens vous avez la possibilité de changer des destins chaque geste compte et si on agit
05:54 tous quotidiennement et de manière groupée on peut arriver à changer les choses durablement
05:58 s'il y a une chose qu'on oublie très vite quand on se retrouve dans la rue c'est l'amour propre
06:07 la fierté on perd les siens on perd ses moyens ses ambitions ses croyances ses envies on perd
06:17 sa vie et je peux vous dire que ça arrive vraiment à n'importe qui la précarité elle existe et elle
06:26 touche tous les milieux de la société elle touche toutes les différentes classes de la société les
06:29 personnes sans abri c'est les publics précaires qu'on voit le plus un peu la face visible de la
06:32 hisberg lorsque vous perdez le fil de la société petit à petit vous devenez invisible mais parler
06:38 c'est exister et cette nécessité quand on est dehors et qu'on a presque tout perdu elle est
06:45 primordiale j'ai eu de la chance grâce à des oreilles attentives un média positif et des
06:53 parents aimants qui ne m'avaient jamais oublié j'ai eu de la chance mais parfois on ne remonte
07:00 pas la pente parfois on ne vous cherche pas ou on ne vous trouve pas alors si vous passez près
07:07 d'une mathilde ou d'un autre sans abri n'hésitez pas à vous arrêter à échanger quelques mots ou
07:13 simplement dire bonjour montrez nous que nous sommes encore parmi vous ce n'est pas grand chose
07:19 mais ça compte beaucoup aujourd'hui moi mon envie d'agir c'est de faire démocratiser le journalisme
07:24 de solution le journalisme d'impact et les faire en sorte que chacun puisse comprendre que il a
07:28 le choix et la possibilité de changer drastiquement son quotidien pour avoir un impact positif parce
07:32 qu'à nouveau c'est les petites gouttes qui font les rivières et les rivières qui font les fleuves
07:35 si vous voulez en savoir plus sur ce sujet rendez vous sur le média communautaire sans a ou sur le
07:45 replay de l'émission envie d'agir consacré à ce thème sur ces huit et maïkana le c'était
07:52 j'allais brader à vous donne envie d'agir l'histoire continue un podcast écrit par audrey dana pour
07:56 ces huit et si vous aussi vous avez envie d'agir abonnez vous et retrouvez nous sur maïkana le et
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