La vie de Sadek en 13 min (tenez vous prêts, 2023 c'est son année)

  • l’année dernière
Sept albums dont deux disques de platine, on a retracé la vie ENTIÈRE de Sadek avec Sadek : de sa naissance à la concrétisation de sa carrière, on a TOUT décortiqué ! (Y'a du vécu hein)
Son prochain album "Ouvert tout l’été" sera dispo le 16 juin, sur toutes les plateformes !
Transcript
00:00 Salut Sadek, on va rembobiner ta vie de 2023 à 1991.
00:03 Tant qu'à faire.
00:04 T'es prêt ?
00:04 J'en ai aucune idée.
00:05 C'est parti !
00:06 Rewinder 2023.
00:08 2023 c'est une belle année, une année particulière
00:10 parce que c'est mon retour en musique.
00:12 Je suis enfin propriétaire de ma carrière, de la musique que je produis
00:16 et par conséquent j'ai décidé de sortir 3 albums cette année.
00:20 Donc Changement de propriétaire le 27 janvier,
00:22 Ouvert tout l'été qui est la sucursale de Changement de propriétaire
00:25 et Nique le Casino 2 pour la fin de l'année.
00:27 2022.
00:28 2022 ça a été une année de transition.
00:30 Après le barouf, le remue-ménage que je me suis permis de faire en 2021,
00:35 je pense qu'il était temps de me consacrer sur moi-même,
00:37 de me reconcentrer sur moi-même en essayant de retravailler mes projets,
00:41 ma direction, voir où j'en étais dans ma vie et voilà.
00:44 2021.
00:45 2021 ça a été la chanfard.
00:46 Ça a été une belle année, plein de rebondissements.
00:48 Il y a eu "Aie mon nous vivant".
00:49 Il y a eu aussi ma petite escapade à Dubaï
00:51 où je me suis permis de mettre des petites pichenettes un petit peu partout
00:54 parce que j'ai mené une guerre contre les influenceurs
00:56 qui promettaient l'Eldorado et le trading et la crypto-monnaie, etc.
01:00 Après ça, je me suis dit qu'il était temps de me reconcentrer sur autre chose
01:03 et de ne pas devenir une caricature de moi-même
01:05 et de me reconcentrer sur la musique
01:07 et de travailler sur mes projets et ce que je fais initialement.
01:10 2020.
01:11 2020 ça a été une grosse transition
01:12 parce que je suis passé d'être d'éternel enfant à papa.
01:15 Ça a fait un gros choc, une grosse remise en question.
01:18 Et bon, c'était un bébé voulu
01:19 et ça a été un vrai plaisir de pouvoir embrasser la paternité.
01:22 2019.
01:23 2019, je crois qu'on est un an après Johnny DeGenero.
01:26 C'est la première année où je commence à écrire des films.
01:29 J'ai fait un petit tour dans le cinéma quelques années avant.
01:32 J'ai commencé justement à m'essayer à écrire des scénarios,
01:35 à travailler en tant que "je-joue-le-scénariste"
01:37 parce que quand on n'est pas satisfait de ce qu'on nous propose en tant que rôle,
01:40 plutôt que de se plaindre et de rien faire,
01:42 j'ai préféré moi aussi proposer mes propres histoires.
01:44 Au fil de rencontres et d'étapes, on y arrive
01:47 et je suis très content d'avoir pu participer à des films
01:50 qui vont voir le jour au jour d'aujourd'hui.
01:51 2017.
01:52 2017, si je ne dis pas de bêtises, je crois que c'est
01:55 premier succès musical, première certification sur Nick le Casino
01:59 qui a été certifié or, si je ne dis pas de bêtises.
02:01 2016.
02:01 2016, pour le certifié or, forcément on l'a fait.
02:04 Donc ça a été l'année de release de Nick le Casino,
02:08 si je ne dis pas de bêtises encore une fois.
02:09 Pas beaucoup de souvenirs de ces périodes-là.
02:10 2015.
02:11 2015, je crois que c'est "Tour de France",
02:13 le premier film dans lequel j'ai joué,
02:15 où je jouais aux côtés de Gérard Depardieu.
02:17 Premier tournage, premier rôle en tant que premier rôle,
02:20 donc c'était complètement incroyable.
02:22 Et surtout que ce n'était pas une vocation,
02:24 c'était au-delà du rêve en fait.
02:26 C'est tellement du domaine de l'inaccessible
02:28 du coup qu'on ne se permettait même pas d'y rêver.
02:29 Donc quand on nous le propose, on dit oui
02:31 et on réalise en vrai quand on est sur le tournage.
02:34 2014.
02:35 2014, ça a été une année particulière
02:37 parce que j'étais arrivé dans un cap dans ma vie
02:40 où je faisais de la musique vraiment par plaisir
02:43 mais je n'avais plus du tout la volonté de percer ou quoi.
02:45 C'est-à-dire que j'avais raté un album quelques années avant
02:48 et pour moi, ça y est, c'était fini.
02:49 Et peut-être que c'est en fait dans...
02:50 même pas cette énergie du désespoir
02:52 parce qu'il n'y avait pas de frustration ou truc ou quoi
02:54 mais juste le plaisir d'en faire
02:55 que justement ça a commencé à reprendre.
02:57 2013.
02:58 2013, on est sur le même mood.
03:00 C'est un mood où je suis beaucoup plus dehors que dedans.
03:03 J'avais complètement décroché pour moi de la musique, etc.
03:06 Et j'étais vraiment, vraiment dehors.
03:08 2012.
03:09 2012, si je ne dis pas de bêtises,
03:11 c'est l'année de mon album qui a floppé en fait.
03:13 J'avais fait un projet qui s'appelait "La légende de Johnny M"
03:17 qui avait eu un beau succès d'estime,
03:19 un beau retour du public
03:20 et l'album qui devait arriver derrière
03:22 était censé être une confirmation
03:24 et j'ai fait quelque chose d'insensé.
03:26 C'est-à-dire qu'on m'a apprécié pour quelque chose
03:28 et j'ai fait tout le contraire
03:29 en voulant faire de la musique ultra populaire.
03:30 En vrai, noyer mon identité musicale
03:33 dans trop de conseils et trop de vouloir bien faire
03:35 et trop essayer de rendre un album sans âme.
03:37 2011.
03:38 C'est la première fois que je me rends à New York
03:39 et ça a été un voyage incroyable
03:42 parce que New York, ça reste quand même un endroit référent pour le hip-hop.
03:45 J'ai grandi vraiment dans cette discipline-là
03:47 donc ça a été un gros kiff d'être là-bas.
03:49 Et 2010.
03:50 2010, je crois que c'est la première fois
03:53 où j'ai "contact" avec le public
03:55 parce qu'on sort "Freestyle Busca Pétrification"
03:58 qui est mon premier contenu sur Internet
03:59 et c'est très fulgurant.
04:01 C'est-à-dire que dès que je le sors,
04:03 on bascule de l'anonymat à une pseudo-célébrité
04:06 sur les réseaux sociaux de l'époque,
04:08 donc Facebook.
04:09 2009.
04:10 2009, ça a été une année où j'ai essayé d'aller à la fac.
04:14 J'avais commencé un cursus LEA, langue étrangère appliquée,
04:17 mais j'ai décroché très vite parce que ça ne m'intéressait pas.
04:19 J'ai fait ça histoire d'aller voir ce que c'est la fac, quoi.
04:22 2008.
04:23 C'est l'année du bac et du permis.
04:24 Dès mes 18 ans, j'étais dans toute l'Europe en voiture.
04:26 Tu vas à Amsterdam, tu vas à Barcelone, tu vas à trucs,
04:28 j'étais un routard.
04:29 Et vraiment, je prenais mes copains
04:30 et on allait découvrir plein de villes.
04:32 Et j'ai eu mon bac littéraire
04:33 avec 140 journées d'absence au contrôle continu.
04:36 Je l'ai eu à 10 et des conneries
04:37 parce que j'avais déjà 0 en littérature sur le contrôle continu,
04:39 0 en anglais, 0 en sport.
04:41 Je crois que j'ai eu 17 en philosophie ou un truc comme ça.
04:43 J'ai bien déchiré les gros coefficients.
04:45 Concentrez-vous sur les gros coeffs.
04:46 Je ne sais même pas s'il y a encore des coefficients.
04:47 2007.
04:48 2007, donc j'ai 17 ans.
04:50 Je crois que je suis en train de faire de la musique en studio.
04:53 Je passais beaucoup plus de temps en studio qu'en cours
04:55 ou n'importe où.
04:56 Je ne voulais vraiment pas refaire ma musique.
04:57 2006.
04:58 2006, donc c'est la rencontre avec Amadou Nsidibe
05:01 qui était mon producteur jusqu'à changement de propriétaire.
05:03 Cette rencontre, elle est intervenue
05:05 après que je sois allé au K54
05:07 qui est aujourd'hui le plus gros tournoi de streetball mondial
05:10 sponsorisé par Jordan Vrenn.
05:11 Et entre la demi-finale et la finale,
05:13 il y avait un espèce de petit moment de flottement
05:14 où justement, il proposait aux gens
05:17 de vouloir venir danser, rapper, etc.
05:19 Sautant sur l'occasion, j'ai réussi à infiltrer un videur
05:22 en me faisant passer pour le petit cousin de Rim'K.
05:23 La ressemblance est plus que flagrante.
05:25 Et il m'a laissé passer.
05:26 Je me suis retrouvé devant Mokobé.
05:27 Je lui ai dit "s'il te plaît, s'il te plaît, juste donne-moi le micro".
05:29 Il m'a dit "t'inquiète, t'inquiète".
05:29 J'ai commencé à rapper.
05:30 Un mec du public est descendu pour faire un battle.
05:33 Comme j'étais assez doué en impro,
05:35 je me suis fait remarquer.
05:36 Et après, j'ai parlé avec Amadou.
05:38 Je lui ai dit "je suis sûr que tu peux m'aider pour la musique".
05:40 Et on a beaucoup, beaucoup travaillé.
05:41 Et ça s'est bien passé.
05:42 2005, c'était un peu la même époque.
05:45 C'est-à-dire qu'avant le K54,
05:46 j'ai fait une rencontre avec un groupe de jeunes
05:49 qui sont beaucoup plus âgés que moi.
05:50 Moi, à l'époque, je dois avoir 14-15 ans.
05:52 Et je traîne avec eux qui ont entre 25 et 30 ans.
05:55 Et on a un espèce de gros ghetto blaster.
05:57 Et on va chanter dans les gares,
06:00 dans les arcades de la Défense.
06:01 On pose le ghetto blaster, ça réunit du monde.
06:03 Et il se passe des battle rap, des cypher, etc.
06:06 On rencontre énormément de personnes.
06:08 C'est notamment cette année ou l'année d'avant
06:10 que j'ai rencontré Maître Gims devant une péniche
06:13 qui s'appelle le Bateauphare,
06:14 qui est un monument du hip-hop parisien.
06:16 Et on s'est retrouvé avec Maître Gims
06:18 parce que le dernier métro s'était foutu.
06:20 Il venait de sortir du Bateauphare.
06:21 Nous, on arrivait trop tard au Bateauphare.
06:22 Et on s'est retrouvé dedans.
06:23 Et je crois qu'on a rappé.
06:24 Le cercle a duré de 1h du matin à 5h10.
06:28 Tu vois, premier métro et tout.
06:30 Tu sais, tout le monde qu'il y avait sur les quais et tout.
06:32 Ça rappait, ça rappait.
06:33 Maître Gims et moi, je sais qu'on a vraiment rappé plus d'une heure.
06:35 En laissant rapper personne.
06:36 Il finissait, je reprenais derrière.
06:37 C'était impressionnant parce que tu découvrais
06:39 comme d'autres X-Men en fait.
06:41 Tu vois, il y avait ce pouvoir du flot.
06:42 C'était incroyable.
06:42 2004, je reviens en collège normal.
06:46 Parce qu'en fait, une année avant,
06:47 j'avais tellement d'absentéisme
06:49 que j'ai été viré de l'école du collège classique.
06:52 Et donc, je me suis retrouvé dans un collège privé
06:54 mais hors contrat avec l'État.
06:55 C'était vraiment un collège flippant de ouf.
06:57 On était en 4ème, il y avait des suicidaires.
07:00 C'était déjà ambiance drogue dure.
07:01 Du coup, je me suis tenu à carreau
07:03 parce que je me suis dit, j'ai rien à faire là.
07:04 Et quand je suis arrivé en 3ème,
07:05 je ne bougeais pas d'une oreille.
07:06 J'étais très cool.
07:06 C'est après que c'est revenu les absences.
07:07 2003, ce qui s'est passé,
07:10 c'est qu'il y a eu la sortie du film 8 Mile
07:11 qui a été un vrai choc pour moi
07:13 et pour tous mes amis, pour nous.
07:15 Ça y est, c'est logique.
07:15 On est des rappeurs et on va se clasher en impro
07:18 et on va faire des phases et trucs.
07:19 Donc, tout le monde est dans la même Matrix
07:20 et tout le monde veut clasher.
07:21 Et moi, j'organise donc un clash entre moi
07:23 et deux potes à moi.
07:24 Et ça se sait vite dans le collège.
07:26 Et le jour où ça se fait,
07:27 je te jure, il y a plus de monde pour ce clash
07:29 que pour n'importe quel bagarre.
07:30 Tu vois, même si dans notre collège,
07:31 il y avait John Jones et Nganou
07:32 et qu'ils allaient se battre,
07:33 on aurait fait plus de pay-per-view que eux.
07:36 Mais en vrai, j'ai vraiment existé à travers ça.
07:39 Et donc, je me suis consacré qu'à ça
07:40 et j'ai fait la rencontre d'un mec qui s'appelle Murder.
07:43 On était dans un bus, on rentrait chez nous.
07:45 On était un petit groupe de 5-6
07:46 et il se tourne vers nous
07:47 et il me regarde comme ça et il me dit,
07:48 "Toi, le petit, je sais que tu rappes."
07:49 Et je dis, "Mais comment tu sais et tout ?
07:50 Qui t'a dit ?"
07:51 Il me dit, "C'est Levent."
07:52 Et quand il me dit ça, moi, je pète un câble.
07:53 Tu sais, c'était des anciens,
07:54 justement, à l'époque de Yves Levent,
07:56 les Black Dragons, tout ça.
07:58 On est dans cette époque-là
07:59 et ils ont un truc très Shaolin, mystique,
08:01 tu vois ce que je veux dire ?
08:02 Et on a l'impression qu'ils connaissent
08:03 les secrets des Templiers,
08:04 de trucs alors que non.
08:06 Juste des gars hip-hop.
08:07 Et je les suivis, tu vois ce que je veux dire ?
08:08 Et j'allais faire du rap avec lui partout, tu vois ?
08:10 Et j'étais devenu comme un espèce
08:11 de petit phénomène de leur bande.
08:13 C'est toujours impressionnant de voir un petit de 12, 13 ans
08:15 qui fait de l'impro, etc.
08:16 Et moi, c'était un moyen pour moi d'exister.
08:18 Donc, c'était très très cool de pouvoir traîner avec eux.
08:20 Je crois qu'avant 8 Mile, j'existais pas.
08:23 Non, je...
08:24 Non, 2002, je crois que c'est l'entrée au collège.
08:27 C'est l'époque où je lâche le foot,
08:29 où je comprends que j'y suis pas.
08:30 Pourquoi ? Parce que j'ai pris beaucoup de poids
08:32 en 2002, 2001.
08:34 En 2001, je me fais renverser
08:36 par une voiture juste en bas de chez moi.
08:38 Je suis immobilisé pendant un an.
08:41 Mais vraiment pendant un an.
08:42 Je vis au 5ème étage sans ascenseur.
08:44 Et je peux pas sortir de ma chambre.
08:45 Je peux rien faire.
08:46 J'ai les deux jambes dans le plâtre.
08:47 Le jour où je peux sortir de chez moi,
08:50 donc avec mes béquilles et tout,
08:51 quand j'arrive en bas,
08:52 je me dispute avec un camarade
08:54 qui a la bonne idée de me mettre
08:55 un immense chassé dans mon plâtre.
08:56 Et on est reparti encore pour 3, 4 mois.
08:58 En 2000, à cause des dessins animés
09:01 qu'on voit à la télé
09:02 et du film "Rasta Rocket" et tous ces trucs-là,
09:04 je suis complètement bousillé par les sports de glisse.
09:06 J'avais fait un rendez-vous avec le maire de ma ville
09:08 où je lui avais demandé
09:09 de pouvoir tourner un espèce de film
09:11 sur un scénario de course-poursuite en roller
09:13 qu'avec un ami à moi qui habitait dans mon allée,
09:15 on avait écrit.
09:16 Mais un truc de gamin de 9-10 ans.
09:17 Et en fait, il avait tellement été touché par la démarche
09:19 et on était venu avec un espèce de plan
09:22 le plus carré possible pour des enfants de 10 ans
09:24 qu'il nous avait mis l'équipe de tournage
09:25 de la ville à disposition.
09:27 Et il avait privatisé des endroits
09:28 où personne n'avait le droit de passer
09:30 pendant qu'on tournait nos trucs, etc.
09:31 Et je crois que 3 semaines avant que ça se passe,
09:34 en fait, ce qui se passe,
09:35 c'est que dans ma ville, les plaisants,
09:36 c'est beaucoup en pente.
09:37 Et je trouve des bâtons de ski,
09:38 c'est dans des encombrants.
09:39 Et moi, je suis tout le temps en roller
09:40 et j'ai la bonne idée de prendre des bâtons de ski
09:42 et de me donner de la vitesse en roller.
09:43 Donc ça marche bien sur 2-3 jours.
09:44 Et je crois que le 4e jour,
09:45 je me fais cartonner en bas de chez moi.
09:46 Je me rappelle plus si Pokémon,
09:49 c'est 99 ou 98.
09:50 Mais en tout cas, je crois que c'est à cette année-là
09:52 où on y joue beaucoup dans ma cité
09:53 et ça devient un phénomène.
09:54 Je crois que c'est mon premier rapport au business
09:55 parce que comme j'étais très fort à Pokémon,
09:57 il y avait des gens qui me payaient
09:58 pour leur finir leur version
09:59 ou leur faire évoluer leur Pokémon.
10:00 Et on avait aussi l'action replay, le truc.
10:02 Donc du coup, avec 2-3 potes,
10:04 on est déjà un peu dans la crypto Pokémon monnaie.
10:06 On arrivait à débrouiller des 5, 10, 20 francs.
10:09 C'était extraordinaire.
10:10 98, l'équipe de France, forcément.
10:14 Quand on était petit,
10:15 du coup, le symbole de l'équipe de France,
10:17 c'est que déjà, l'islam et les religions
10:19 étaient beaucoup moins au centre des débats publics.
10:21 Il n'y avait plus cette question de la diversité.
10:23 Et je pense qu'ils l'ont totalement ballé.
10:24 Pendant 2, 3 ou 4 ans après moi,
10:27 étant enfant, je n'avais pas beaucoup cette notion.
10:29 Mais quand j'étais petit,
10:30 j'avais beaucoup moins l'impression
10:31 que le racisme existait.
10:32 Et qu'on était beaucoup plus conscients
10:33 de notre diversité et de la chance
10:34 d'avoir une France,
10:35 comme on l'appelait à l'époque
10:36 avec la bonne formule de Chirac,
10:37 la Black Blanbeur.
10:38 97, il y a une anecdote que j'ai envie de te caler.
10:42 Mais on va la caler là,
10:43 c'est pas grave, on s'en fout.
10:44 Mon père était garagiste.
10:46 Et à l'époque,
10:47 ayant un petit peu réussi
10:49 à faire sa transition de la Tunisie à la France,
10:51 on accueillait beaucoup de monde chez nous
10:53 qui venait le temps de se mettre sur place.
10:55 Et on avait donc un ami qui était à la maison.
10:57 Un matin et tout,
10:58 il me demande si je peux lui acheter des cigarettes.
11:00 Et donc il me donne les sous pour les cigarettes.
11:02 Et je crois qu'il devait être 10h du matin.
11:04 Je reviens, il est 20h.
11:05 Mes parents sont pas encore rentrés
11:06 parce qu'ils travaillent justement dans leur garage
11:08 et ça leur prend énormément de temps.
11:09 Ils rentrent pas avant 22h.
11:10 Et là, je le vois,
11:11 c'est quelqu'un de quand même,
11:13 malgré qu'il soit en transition,
11:14 qu'il vienne de la misère de Tunisie,
11:15 il a cette élégance,
11:16 toujours très bien coiffé,
11:17 toujours au maximum de ce qu'il peut être.
11:19 Et là gros, je te dis,
11:20 il a les cheveux en pétard comme as,
11:22 il est en blé tronc,
11:23 on aurait dit Blanka dans Street Fighter.
11:25 Il tient plus.
11:26 Je dis, j'étais en bas, tonton, qu'est-ce qu'il y a ?
11:28 Et il veut pas me dire c'est pour les cigarettes.
11:29 Il me dit, ah je m'inquiétais pour toi,
11:31 j'appelais la police, tout.
11:33 Je suis devenu fou.
11:34 Il me dit, tu m'as pris les cigarettes ?
11:36 Je dis, ah non, j'ai pas pris les cigarettes et tout.
11:38 Et là, je vois, tu sais, il a un geste de...
11:40 Il a envie de me rentrer dedans,
11:41 mais il peut pas, il est chez nous.
11:42 Et il me dit, pourquoi t'as pas pris les cigarettes ?
11:43 Je dis, non, parce que j'ai acheté des cartes Pokémon.
11:45 Il me dit, mais pourquoi t'achètes pas les cigarettes ?
11:47 Tu prends les cartes Pokémon.
11:48 Je dis, mais moi j'y pensais à toi, tonton.
11:50 Fumer, c'est pas bon pour la santé.
11:51 Et derrière mes 7 ans, 7 ans, 7 ans et demi,
11:54 je savais très bien ce que je faisais.
11:55 96, c'est ma rencontre avec un de mes meilleurs amis
12:01 qui est encore jusqu'au jour d'aujourd'hui,
12:02 qui s'appelle Oumar.
12:03 Et on se connaît depuis qu'on est en CP
12:05 avec Madame Catherine Lettinovèze.
12:07 Sur un geste, un détail, un truc, on se comprend.
12:09 Et donc voilà, je suis très content
12:10 de l'avoir connu à cette époque-là.
12:11 95, j'emménage à la cité des Kaouettes.
12:17 C'était très particulier parce que
12:19 ce qu'on n'est pas beaucoup conscients,
12:20 c'est qu'il y a eu un gros fléau dans les années 80,
12:22 ça a été l'héroïne,
12:23 et qui a poursuivi jusqu'à dans les années 90.
12:25 Et donc en 95, aux Kaouettes,
12:27 je voyais beaucoup de seringues, de pansements,
12:29 de trucs qui permettaient de shooter, etc.
12:33 Et surtout que dans notre cité,
12:34 on avait un truc flippant,
12:35 toutes les caves étaient communicantes entre elles
12:37 via des souterrains.
12:38 Et nous, étant petits, donc on s'aventurait dedans.
12:40 Et c'était les mêmes rencontres que dans Walking Dead,
12:42 dans les saisons 3, 4,
12:44 dès qu'il y a des hordes.
12:46 1994
12:47 94, pas énormément de souvenirs,
12:49 maternelle, on va pas se mentir non plus.
12:51 1992
12:53 1992, non, pas de souvenirs non plus énormes.
12:57 Après il y a des choses dont je peux pas parler,
12:59 comme la fois où j'ai aidé le FBI
13:01 à débancler un réseau terroriste kazakh,
13:04 mais ça c'est...
13:05 Je suis pas là pour me vanter non plus devant Konbini.
13:06 1991
13:08 Ouais, même chose,
13:09 Bénécochon, Cuba,
13:11 on va pas dire que c'est grâce à nous
13:12 s'il y a des missiles qui ont pas décollé,
13:13 mais ça nous a permis d'improver notre espagnol un petit peu.
13:15 1990
13:17 90, je me rappelle avoir aidé ma mère
13:19 à me mettre au monde.
13:20 Konbini !
13:23 Sous-titres par @NVTHLSS
13:26 #Sous-titres par @NVTHLSS

Recommandée