Fonds Marianne / Prières musulmanes à l'école à Nice / Hymne algérien

  • l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Régis de Castelnau, Alex Darmon, François Kalfon et Judith Waintraub

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-06-16##
Transcript
00:00 - Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h-10h, Valérie Exper.
00:06 - Bonjour, bonjour à toutes et à tous, mettez-vous d'accord, aujourd'hui c'est vendredi 16 juin
00:11 et nous sommes ensemble avec Judith Vaintro, grand reporter au Figaro Magazine.
00:16 Bonjour Judith. - Bonjour Valérie.
00:17 - François Calfond, membre du bureau national UPS, ancien député.
00:21 Bonjour Alex Darmon, journaliste politique.
00:24 Votre chaîne de débats politiques sur Youtube s'intitule "Les Indécis"
00:28 et Régis de Castelnau, bonjour Régis. - Bonjour Valérie, bonjour à tous.
00:34 - Avocat, votre blog "Vu du droit", votre dernier livre "Une justice politique" est paru aux éditions L'Artilleur
00:41 et vous êtes également membre de la rédaction de Front Populaire.
00:45 On va débattre, commenter l'actualité, le SNU en classe de seconde, ce ne sera pas obligatoire,
00:52 Sarah El Haïry qui sera chez Jean-Jacques Bourdin tout à l'heure pour en parler,
00:57 le fonds Marianne, M. Sifahoui affirme avoir été manipulé,
01:03 on va parler de cette affaire et de l'audition également de Marlène Schiappa,
01:07 peut-on parler sereinement d'immigration en France ?
01:09 C'est notre sondage IFOP, Fille du ciel, pour Sud Radio et on va commenter ces sujets.
01:15 On commence avec vos coups de cœur, vos coups de gueule, on va commencer peut-être avec vous,
01:23 non François on va finir avec vous parce que ça va nous emmener sur notre sujet.
01:28 Régis, c'est vous, coup de gueule.
01:30 Alors, coup de gueule ou coup de cœur, simplement, c'est ce qui se passe autour de l'agrément d'Anticor.
01:38 Anticor est une association qui est agréée pour rester en justice sur les questions de corruption,
01:44 sur les affaires financières et on lui avait renouvelé il y a un petit moment, deux ans je crois,
01:52 son agrément qui lui permet de participer à ces procédures et ça avait été un peu bizarre
01:59 parce qu'il y avait une polémique sur son financement qui doit être tout à fait transparent
02:05 et il y avait eu l'apport d'un monsieur Vinci Liera qui posait problème.
02:09 Et donc aujourd'hui il y a eu un recours contre cet agrément et le rapporteur public du Conseil d'État a dit
02:20 "l'agrément est irrégulier, par conséquent il faut l'annuler".
02:26 Conséquence de cette annulation, c'est les prononcer, ce qui semble probable,
02:30 c'est que l'agrément sera censé n'avoir jamais existé et il y a tout un tas d'affaires
02:36 dans lesquelles Anticor est partie civile, je pense en particulier à l'affaire Colère,
02:42 il y en a d'autres qui vont disparaître puisqu'il n'y aura plus d'auteurs des plaintes
02:49 qui ont permis à la justice de démarrer.
02:52 Donc effectivement c'est assez étonnant de s'apercevoir deux ans après que l'arrêté était brinque-ballant.
03:01 J'en viens à me poser la question de savoir si ça n'a pas été volontaire de la part de M. Castex
03:07 lorsqu'il a rédigé l'arrêté et que celui-ci soit aussi fragile,
03:12 parce que c'est une erreur grossière qui a été faite, c'est une erreur formelle.
03:16 Donc vous dites que c'est intentionnel, c'est ce que vous êtes en train de sous-entendre ?
03:23 Je ne fais pas une confiance extraordinaire à Anticor, soyons clairs,
03:29 mais là en l'occurrence je me demande s'ils ne sont pas tombés dans un piège,
03:33 ils avaient un problème avec ces financements de M. Vassiguerra, un gros problème,
03:37 et je me demande dans quelle mesure le pouvoir,
03:41 parce que ça a été compliqué pour qu'ils l'obtiennent l'agrément à ce moment-là,
03:46 il y a eu pas mal de polémiques et je me demande si on ne les a pas fait tomber dans un piège,
03:50 on leur a donné, on a instrumentalisé des procédures contre cet arrêté d'agrément
03:57 et aujourd'hui il y a toutes les chances qu'il soit annulé,
04:01 ce qui veut dire que toutes les procédures, il y a Benalla, il y a je pense Colère en particulier,
04:06 parce que c'est le proche du président de la République,
04:10 il est clair que la Macronie va être soulagée s'il y a cette annulation.
04:19 - Je ne sais pas, quelqu'un veut réagir ? Non ?
04:22 C'est un peu technique en tout cas, c'est absolument rien à faire.
04:26 C'est intéressant. François, on va continuer avec vous,
04:30 ça concerne Marlène Schiappa.
04:34 C'est plus le feuilleton fond Marianne, c'est le feuilleton Marlène qui touche le fond plutôt,
04:41 à son audition au Sénat qui était absolument catastrophique.
04:45 Je me souviens d'un grand directeur de cabinet, qui a été celui de Pierre Jox,
04:48 d'Elisabeth Guigou, qui était Christian Vigouroux,
04:51 et il avait fait un petit essai puisqu'il est conseiller d'État lui-même en disant
04:54 "Emma Bovary c'est moi, et bien mon cabinet c'est moi".
04:57 Le directeur de cabinet il est transparent, il n'est que le continuum du ministre.
05:01 Et on se retrouve avec une pathétique défense de Mme Schiappa,
05:05 qui se perd dans ses notes, une hallucinante audition au Sénat,
05:09 où elle explique que trois membres de son cabinet ont elles-mêmes instruit
05:13 la question de la subvention à l'association de M. Sifawi,
05:17 pour un montant à géométrie variable. La seule chose dont elles se souviennent,
05:21 c'est d'avoir écrit un mail qu'elles posent comme pièce à conviction
05:26 sur le fait qu'elles voulaient réduire un montant de subvention de 600 000 à quelque 350 000 euros.
05:33 Enfin bref, elles se noient totalement dans ce qui apparaît comme quoi,
05:37 c'était la distribution, et là on est au summum du cynisme,
05:41 d'un fonds dit "Marianne", qui a été créé après l'assassinat de Samuel Paty,
05:46 pour créer une contre-offensive numérique, ce qui pouvait être une bonne idée,
05:49 contre l'influence finalement de l'islam radical sur les réseaux sociaux.
05:53 Et on se retrouve dans chainter une subvention, je crois de 100 000 euros,
05:57 à SOS Racisme, et de servir les copains et les coquins,
06:02 sur des bases que nous ne connaissons pas, sur finalement des associations
06:08 qui reçoivent des centaines de millions d'euros, notamment celle de M. Sifawi,
06:12 et qui reconnaît lui-même qu'il n'est pas content du bilan de l'action de son association.
06:17 Tout cela signe quoi finalement ? Parce qu'il faut prendre un peu de hauteur,
06:20 là encore on n'est pas dans la technique.
06:23 Cela signe le personnage et les petits marquis de la Macronie.
06:26 Alors il y a les petits marquis transparents, c'est tous ces amis start-upeurs,
06:30 technocrates qui sont promus comme ministres et qui sont absolument transparents,
06:34 ils apparaissent et disparaissent.
06:36 Mais il y a les petits marquis, les petits personnages médiatiques,
06:39 et Mme Schiappa en fait partie.
06:42 On a peine à comprendre de quel ministère elle est responsable,
06:46 elle fut responsable, elle était auprès du ministère de l'Intérieur,
06:49 de l'économie sociale et solidaire,
06:51 elle est surtout ministre, si j'ose dire, dévolue aux médias trash,
06:56 chez TPMT, à Playboy,
06:59 pour finalement faire exister dans la strate catégorie populaire la Macronie.
07:04 Et nous avons affaire à un véritable naufrage politique et médiatique
07:09 qui est à l'image finalement de ce gouvernement qui n'a convaincu personne,
07:13 qui a permis de servir les copains et les coquins.
07:15 - Alors je vous arrête sur copains et coquins parce qu'elle s'en défend.
07:18 - Oui bien sûr.
07:19 - Dans la diffamation en disant ça.
07:22 - En tout cas moi ce que je constate c'est que face à un drame absolu
07:25 qui a sidéré la France entière,
07:28 cette dame était censée créer le lien,
07:30 là pour le coup en délégation du ministre de l'Intérieur,
07:33 de renouer le lien sur les réseaux sociaux,
07:35 et elle en a fait quelque chose au mieux de la légèreté,
07:39 au pire d'une lourde culpabilité,
07:41 et en fait quand vous ne savez même pas ce que fait votre cabinet,
07:43 même pas ce que fait votre administration,
07:45 c'est que soit vous mentez, vertement, sous serment,
07:49 et là quelqu'un a menti sous serment,
07:51 parce que les contradictions sont lourdes,
07:53 soit vous êtes irresponsable,
07:55 et si vous êtes irresponsable en politique,
07:57 vous n'avez rien à faire en responsabilité.
07:59 - On marque une toute petite pause et tout le monde veut répondre,
08:02 donc vous répondrez dans un instant après la pub, à tout de suite.
08:11 - Avec vous sur ce radio jusqu'à 10h,
08:14 on a entamé le débat, mais je n'oublie pas vos coups de cœur,
08:17 et vos coups de gueule, Judith et Alex.
08:20 Judith, vous vouliez réagir à ce que disait François Calfon,
08:22 à propos de Marlène Schiappa.
08:24 - Oui, je voulais réagir à cette avalanche...
08:27 - Je veux dire que c'était lourd, effectivement.
08:30 La charge est lourde.
08:32 - Oui, la charge est lourde, et comme le rappelait Valérie à juste titre,
08:35 il y a quand même une présomption d'inoffense,
08:37 - Faites bien de la rétablir.
08:39 - Marlène Schiappa, comme Mohamed Sifahoui, bénéficie,
08:42 puisque l'affaire en question fait l'objet d'une commission d'enquête parlementaire,
08:46 mais aussi d'actions en justice.
08:48 Donc vraiment, il est urgent d'attendre sur le fond.
08:50 En fait, je suis en désaccord quasiment sur tout ce que vous avez dit,
08:53 y compris sur le fait que ce soit une bonne idée au départ.
08:57 Je trouve que c'est une mauvaise idée, au départ,
09:00 de confier à l'État l'élaboration d'un discours républicain sur les réseaux sociaux.
09:06 L'État n'a pas à élaborer des discours.
09:09 L'État a à faire respecter les principes républicains.
09:13 J'en parlerai un peu plus tard à l'occasion de mon coup de gueule à Sévire.
09:19 Il n'a pas à être un élément du débat intellectuel de ce pays.
09:26 Pas dans nos démocraties modernes.
09:29 Et quand il le fait, ça donne lieu à ce genre de dérive,
09:34 et éventuellement de malhonnêteté.
09:38 Quant à Marlène Schiappa, moi je ne lui reproche pas du tout d'aller chez Cyril Hanouna.
09:43 Il faut du courage pour aller chez Cyril Hanouna, ne vous en déplaise.
09:46 - Non mais elle n'est ministre de rien, c'est ça que je voulais dire.
09:48 J'ai repéré qu'elle n'était ministre que de l'expression.
09:50 C'est une forme de porte-parole trash.
09:53 - Elle est dans ce gouvernement ambigu sur les questions de laïcité et d'islamisme,
09:59 au moins quelqu'un qui tient un discours clair.
10:03 Et quand je dis ce gouvernement ambigu, je devrais dire tout le pouvoir,
10:07 puisque je rappelle qu'Emmanuel Macron lui-même s'est illustré en disant une fois,
10:13 c'était à l'occasion d'un débat avec BFM, me semble-t-il,
10:17 que le voile islamique était contraire à notre conception de l'égalité homme-femme.
10:24 Et la deuxième fois pendant la campagne, entre les deux tours,
10:27 en disant à une jeune fille voilée, bien sûr qu'on peut être féministe et voilée mademoiselle.
10:31 Donc moi je m'y perds, je ne suis pas la seule.
10:34 Chiappa au moins était claire.
10:36 Quand on fout l'affaire, je laisse la justice en décider.
10:39 - Oui, faire son Alex et puis après Régis.
10:41 - Non mais oui, moi je me passionne pour ce genre de commissions d'enquête, honnêtement.
10:46 Donc je regarde ça un peu comme une série.
10:48 - Surtout hier.
10:49 - Hier.
10:50 - Sifahoui, on avait l'impression que c'est lui qui interrogeait les discussions.
10:54 - Oui, oui, exactement.
10:55 Il a retourné, enfin il voulait retourner, il n'a pas vraiment réussi à retourner l'interrogatoire.
11:00 Et quand vous voyez qu'il n'a pas pu aller il y a deux jours à sa commission d'enquête
11:04 parce que la justice a perquisitionné chez lui,
11:06 qu'après vous voyez la commission d'enquête de Marine Chiappa qui, il faut avouer,
11:09 est un peu perdue face au sénateur.
11:11 - Elle est en bras secoulés, oui.
11:12 - Oui, on sent que bon, il y a de la présomption d'innocence,
11:15 et vous avez raison, il faut faire très attention à ça,
11:17 mais on sent qu'elle n'est pas à l'aise.
11:19 Hier, Mohamed Sifahoui, pareil.
11:21 Moi j'ai envie de retenir autre chose, parce qu'on a tout dit là-dessus.
11:23 J'ai envie de retenir que le Sénat finalement, à chaque fois, fait son travail.
11:28 C'est-à-dire que le Sénat fait des commissions d'enquête rigoureuses,
11:31 il prend le temps, il n'est pas dans la réaction mais dans l'action.
11:34 - Il est très partisane avec les commissions d'enquête.
11:37 - Exactement, l'année dernière...
11:38 - En très bonne intelligence entre les groupes.
11:40 - C'est hyper intéressant l'année dernière,
11:42 quand vous voyez le sénateur Reynald qui travaille avec le sénateur Husson
11:44 sur cette commission d'enquête, c'est hyper intéressant.
11:46 L'année dernière, quand vous voyez la commission d'enquête sur le Stade de France,
11:49 après le drame qu'il y avait eu lors de la soirée de la Ligue des champions...
11:53 - Rappelons l'affaire Benalla et la commission d'enquête.
11:55 - Exactement, la commission d'enquête de l'affaire Benalla.
11:58 - C'est la tournée courte à l'Assemblée nationale et que le Sénat a récupéré.
12:01 - Vous faites bien de le dire, Julie Pescail,
12:02 absolument pas ça vu le verrouillage de la Macronie à l'Assemblée nationale.
12:05 - Grâce à Yale, Bronfspie, Véronique...
12:07 - Et donc le Sénat joue son rôle de contre-pouvoir et c'est très intéressant.
12:10 Et j'en profite aussi pour dire qu'on a appris,
12:12 parce que vous parliez de Samuel Paty,
12:14 parce que c'était pour normalement faire suite à ce drame de Samuel Paty,
12:18 on a appris que le Sénat avait fait une commission d'enquête
12:21 sur l'affaire Samuel Paty qui aura lieu,
12:23 enfin, pour essayer de trouver les défaillances,
12:26 et ça c'est intéressant.
12:28 - Avec première audition, Pape Ndiaye, ministre de l'Éducation nationale,
12:33 dont il faut rappeler qu'il n'était pas en fonction au moment de l'assassinat de Samuel Paty.
12:39 - Régis ?
12:40 - Alors moi, je vais prendre la défense de Marlène Schiappa.
12:44 - Elle va pas lui faire du déjeuner en ville, hein, Mme Schiappa.
12:47 - Elle n'a pas été si mauvaise,
12:50 elle a été dans une situation très difficile,
12:55 et elle a été plutôt, je veux dire, au niveau de l'expression,
13:00 avec une communication relativement maîtrisée.
13:03 En revanche, hier, les deux parlementaires,
13:06 qui je trouve dirigent très bien,
13:08 ont été très gentils avec M. Sifawi,
13:10 qui s'est comporté comme un voyou en costume.
13:12 - Absolument.
13:13 - Non, non, mais c'était incroyable.
13:15 C'était incroyable.
13:16 Bon, sur le fond, sur le fond, François,
13:19 moi, je veux bien, mon cabinet, c'est moi,
13:21 mais qui compose les cabinets, hein, ici,
13:24 dans ce gouvernement dont la moitié sont des débiles,
13:26 a dit Mme Borne, ex-socialiste.
13:28 - Emmanuel Macron.
13:29 - Et bien sûr.
13:31 Donc qu'est-ce que c'est que cette affaire ?
13:33 Alors, la prison de son innocence, je veux bien.
13:35 Il y a eu une enquête de presse importante,
13:38 France TV Info et Marianne,
13:41 il y a Mediapart-Piciemi,
13:43 il y a un rapport de l'inspection générale de l'administration,
13:46 et excusez-moi, j'ai quelques petites analyses
13:49 concernant une commande publique passée dans ces conditions.
13:53 - Bien sûr. C'est là, la question.
13:55 - Bonne idée, François. Non, c'était pas une bonne idée.
13:57 Ça a été un effet d'aubaine.
13:59 - Oui, j'ai vu sa poing.
14:01 - Il y a des gens qui ont décidé,
14:03 attendez, je voudrais poursuivre,
14:05 et qui ont décidé de réaliser une opération
14:07 pour effectivement arroser les copains,
14:09 qui ensuite ont fait la campagne de M. Macron,
14:12 qui sont des agents habituels de la Macronie,
14:15 et ça, ça a été, je suppose,
14:18 imposé à Marlène Schiappa,
14:20 qui aujourd'hui...
14:22 - Arrêtez d'en faire une victime, quand même.
14:24 - Non, non, non, non, c'est pas...
14:26 Vous savez très bien, vous connaissez le fonctionnement de l'État,
14:28 vous connaissez très bien le fonctionnement de la politique,
14:31 c'est clairement une opération qui a été montée ailleurs,
14:35 et qui a été décidée ailleurs,
14:37 et dont elle a été l'instrument, ça c'est son problème,
14:39 elle s'en débrouillera,
14:41 il y a du pénal partout dans cette affaire.
14:43 Le rapport de l'administration dit
14:48 qu'il faut qu'ils remboursent
14:50 la traitition de l'indu, excusez-moi.
14:53 - Vous pensez vraiment qu'ils vont rembourser ?
14:56 - Il ne faut pas en faire un bouc émissaire de Mme Schiappa,
14:58 il y a une structure...
15:00 - Non mais là, moi je m'inscris un peu en faux, quand même.
15:03 - Oui, mais enfin, vous avez une responsabilité, non ?
15:05 - Oui, oui, bien sûr.
15:08 - Quand vous êtes ministre, vous avez une responsabilité.
15:11 - Tout à fait.
15:13 - Juste comme un point.
15:15 - Elle aurait dû démissionner depuis longtemps.
15:17 - Un point quand même, Régis, ça parlait de la presse qui fait des enquêtes,
15:21 dans certains cas, je pense notamment à Mediapart,
15:25 on est trop content de jeter le bébé avec l'eau du bas.
15:29 C'est-à-dire que de montrer, à juste titre,
15:34 certaines fois d'ailleurs, les failles, les malversations
15:38 d'une entreprise qui vise à défendre la laïcité contre l'islamisme.
15:42 - Oui, mais ça...
15:44 - L'eau du bas, c'est l'islamisme.
15:46 - Vous mélangez un peu ?
15:48 - Non, c'est pas moi qui mélange, c'est qu'eux.
15:50 Ils sont ravis de taper sur Schiappa.
15:52 - Justement, vous vous mettez en défense de Schiappa,
15:54 parce qu'en fait, il y a un débat croisé.
15:56 Est-ce qu'on est tolérant vis-à-vis de l'islam politique,
15:59 ou est-ce qu'on est ferme vis-à-vis de l'islam politique,
16:02 et vous dites "Mme Schiappa défend plutôt ça".
16:04 - C'est pas moi qui le croise, ce sont les détracteurs.
16:07 - Maintenant, je voudrais quand même qu'on soit assez précises
16:09 dans ce débat, sans entrer dans des choses techniques.
16:11 Moi, j'ai été, dans mes années jeunes,
16:14 membre d'un cabinet ministériel très important.
16:16 C'était le ministère des Affaires Sociales,
16:18 travail, le "MITI social", comme on appelait ça.
16:21 Je peux vous dire que le ministre suit,
16:24 et quand vous avez un cabinet...
16:26 Pardon, mais donner des subventions
16:28 à trois associations, quelles qu'en soient les conditions...
16:31 - On parle de 2 millions d'euros.
16:33 - Oui, mais d'accord. Mais ce que je veux dire,
16:35 c'est qu'il n'y a pas grand-chose d'autre à faire.
16:37 Donc si elle n'est pas capable...
16:39 - On ne sait pas. - Non, mais cette ministre-là,
16:41 dans sa délégation, c'est un tout petit ministère.
16:43 La deuxième chose, on ne peut pas dire une chose
16:45 et son contraire, il est évident,
16:47 c'est elle ou c'est pas elle,
16:49 il est évident qu'on a distribué des prébandes
16:51 à la Macronie, puisque M. Graven, lui-même,
16:53 qui est un des personnages, dit
16:55 "Moi, la candidature de l'association
16:57 de M. Sifawi n'est pas venue dans le cadre
17:00 d'un appel d'offres, ça c'est ce qu'il a dit,
17:02 elle m'a été imposée."
17:04 Donc c'est bien un ordre qui vient d'en haut.
17:06 Alors je suis d'accord avec Régis, d'où vient l'ordre ?
17:08 Est-ce qu'il vient de M. Macron ou est-ce qu'il vient
17:10 de Mme Schiappa ? J'ai envie de dire,
17:12 peu importe, ils sont témoins solidaires
17:14 de la Macronie.
17:16 Et je trouve
17:18 qu'après on peut revenir sur...
17:20 Moi, c'est un débat, j'ai dit, ça peut être une opportunité.
17:22 Je ne suis pas d'accord avec vous,
17:24 ça tombe bien, parce que je pense que
17:26 la laïcité n'est pas la neutralité.
17:29 Et le bras armé de la laïcité,
17:31 c'est l'État qui doit s'en saisir.
17:33 La preuve, c'est que vous dites que l'État n'a pas
17:35 à faire de politique. Moi, je ne crois pas que la laïcité...
17:37 - Non, non, vous allez goûter.
17:39 - J'assume que dans les programmes scolaires,
17:41 par exemple, on dise qu'il n'y a pas
17:43 assez d'instruction civique, puisqu'on parle
17:45 de Samuel Paty, il n'y a pas assez de sensibilité
17:47 au fait qu'il y ait une forme
17:49 de neutralité dans l'espace public.
17:52 Et donc que l'État doit
17:54 communiquer, instruire.
17:56 Et dans la relation d'instruction, il y a bien
17:58 un discours qui a un contenu, ce n'est pas l'évidence
18:00 des choses. - Ça tombe bien que vous parliez...
18:02 - Aujourd'hui... - Ça tombe bien que vous parliez
18:04 des programmes scolaires. - J'en termine juste d'un point,
18:06 comme ça, ça peut... Aujourd'hui, il y a l'école,
18:08 mais il y a aussi les réseaux sociaux, et c'est très bien
18:10 qu'il y ait des messages qui passent sur les réseaux sociaux.
18:12 - Ça tombe bien que vous parliez des programmes scolaires,
18:14 parce que pour avoir beaucoup travaillé sur la question,
18:16 précisément, voilà un domaine
18:18 dans lequel ni l'autorité supérieure des programmes
18:20 qui est indépendante, ni l'État
18:22 qui n'a pas le droit d'y toucher,
18:24 ne font leur boulot de respect des principes républicains.
18:26 Et des livres scolaires
18:28 qui enfreignent les principes républicains,
18:30 je peux vous en montrer
18:32 plusieurs brouettes,
18:34 et qui sont utilisées dans les écoles.
18:36 Je disais juste que
18:38 le boulot de l'État, c'est de faire
18:40 respecter les principes républicains,
18:42 et pas de construire un discours.
18:44 Ça n'existe que dans
18:46 les régimes totalitaires.
18:48 - J'aimerais... - Je crois pas que la notre-allée
18:50 ait été très juste. - J'aimerais poser une question de 3 secondes.
18:52 - Allez-y. - Il est clair
18:54 que Mme Schiappa aurait déjà
18:56 dû démissionner si, dans cette République,
18:58 on appliquait un certain nombre de principes
19:00 et qu'elle a démissionné. Je pose la question.
19:02 Alors que l'affaire est accablante.
19:04 Présomption d'innocence, d'accord,
19:06 mais il y a le rapport de l'Inspection générale
19:08 de l'administration...
19:10 - Désolé, mais Régis a dit
19:12 une chose et son commentaire.
19:14 - Laissez finir.
19:16 - Régis, présomption d'innocence,
19:18 mais, je suis Charlie, mais...
19:20 - Non, non, non.
19:22 La présomption d'innocence, ce sont
19:24 sur les infractions pénales.
19:26 C'est pas sur les faits.
19:28 - Attention, un peu de confiance quand même.
19:30 - Je pose ma question. Comment se fait-il ?
19:32 Alors que le rapport est accablant.
19:34 Moi, j'ai fait mes propres analyses, je connais
19:36 cette matière. Bon, du pénal, il y en aura,
19:38 mais pourquoi, et tout le monde le sait,
19:40 pourquoi est-ce que
19:42 Mme Borne et le président de la République
19:44 soutiennent ainsi
19:46 Mme Schiappa ? Je ne comprends pas.
19:48 - Tout le monde le sait, c'est quoi, Régis ? Allez-y,
19:50 puisque j'aime bien, moi, le complotisme.
19:52 - Pourquoi ? - Non, non, non, non.
19:54 - Pourquoi du complotisme, mon cher François ?
19:56 - Mais c'est quoi la réponse ? - C'est bien, on veut le savoir, comme les auditeurs.
19:58 - Régis, c'est quoi votre réponse ?
20:00 - François, François, je vous invite
20:02 à lire mes livres, le fonctionnaire
20:04 est dispénable. Je vous invite à
20:06 demander les cours que j'enseignais
20:08 à la faculté Paris 2. - Oui, oui, mais on n'a pas
20:10 le temps, là. Concrètement, concrètement,
20:12 c'est quoi la réponse ? - Je vous invite à lire
20:14 mes livres sur les marchés publics,
20:16 sur le délit de favoritisme,
20:18 il n'y a pas de problème. - Non, mais pourquoi ils la soutiennent ?
20:20 Pourquoi ils la soutiennent ?
20:22 - Ben, si, si, Elizabeth Bond a clairement dit qu'il la soutenait.
20:24 - Si, on veut le savoir.
20:26 - Ils ont pas dit qu'il la soutenait, ils ont dit
20:28 simplement qu'ils attendaient que l'affaire se fasse.
20:30 C'est ce qu'on appelle, effectivement,
20:32 je suis désolé, vous dites que c'est que dans le pénal,
20:34 mais la présomption d'innocence, ça peut exister
20:36 un peu partout. Et on peut pas dire "il y a présomption d'innocence",
20:38 mais par contre il faut qu'elle démissionne.
20:40 Et qu'elle démissionne par rapport au fait...
20:42 Qu'elle démissionne par rapport au fait qu'elle soit incompétente,
20:44 ou qu'elle ait... - Voilà, c'est ça, c'est pas pareil.
20:46 - Moi je pense que... - Je suis d'accord avec vous.
20:48 - J'en appelle à sa démission, non pas sur les faits pénalement répréhensibles,
20:52 il y a un temps de la justice. C'est sur son incompétence crasse.
20:55 - Ben, l'incompétence, elle est liée à savoir s'il y a eu une erreur.
20:58 S'il y a eu erreur ou pas. Petite pause,
21:00 et on revient dans un instant.
21:02 Et on va faire les coups de coeur et les coups de gueule
21:04 d'Alex et de Judith.
21:06 A tout de suite.
21:08 - Sud Radio, mettez-vous d'accord.
21:10 9h-10h, Valérie Exper.
21:12 - Avec vous sur Sud Radio,
21:14 on continue de commenter l'actualité.
21:16 Alors peut-être, Alex, vous, c'est un coup de gueule.
21:20 - Oui, c'est un coup de gueule.
21:22 C'est un coup de gueule et surtout,
21:24 le fait qu'il y a une crise diplomatique entre la France et l'Algérie,
21:26 donc on ne parle pas beaucoup quand même.
21:28 Hier, on apprend que...
21:30 Alors ça a été fait il y a quelques semaines déjà,
21:32 mais qu'un couplet anti-français a été ajouté dans le Casamane,
21:35 qui est l'hymne national algérien,
21:37 et qui ordonne, ce couplet,
21:40 c'est ordonner à la France de rendre des comptes
21:42 par rapport à ce qui s'est passé lors de la colonisation.
21:45 Il avait été retiré, ce couplet.
21:49 Il y avait même une demande d'abrogation
21:52 de la part de certains hommes politiques algériens.
21:54 Ça n'avait jamais été effectué.
21:56 Et là, hier, par décret,
21:58 Abel Magid Tebboune,
22:00 qui demande à ce qu'on réintroduise ce couplet.
22:03 Et donc, il sera joué lors de cérémonie officielle,
22:06 quand le président algérien sera en représentation.
22:10 Alors, il ne sera pas joué lorsque des présidents étrangers
22:13 viendront en visite officielle dans le pays.
22:15 Donc, si Macron décide un jour de se rendre en visite officielle
22:18 dans ce pays, il ne sera pas joué ce couplet-là.
22:21 Mais en tout cas, ça dit quand même beaucoup de choses
22:23 de la période actuelle.
22:24 On sait que le président algérien devait se rendre en France
22:26 au début du mois de mai.
22:27 Ça a été annulé.
22:28 On entend forcément l'interview d'Edouard Philippe
22:31 il y a quelques jours,
22:33 sur l'immigration et l'immigration principalement algérienne.
22:37 Et donc, on entend aussi ce qu'avait dit Emmanuel Macron
22:39 au début de l'année 2023, quand il avait dit
22:41 "je n'ai pas à m'excuser" de ce qui s'est passé.
22:45 - Il y a un rééquilibrage de ce qu'il avait dit avant.
22:47 - Justement, en 2017, crime contre l'humanité.
22:50 Et là, il dit "je n'ai pas à m'excuser".
22:52 Bref, on sent qu'il se passe quelque chose
22:53 qui est un peu étrange entre la France et l'Algérie.
22:57 - Judith, vous connaissez bien le dossier aussi.
22:59 - Les relations entre la France et l'Algérie
23:02 sont évidemment marquées du saut de l'ambiguïté,
23:05 c'est-à-dire du saut macroniste.
23:07 Et ça, c'est notre part de responsabilité.
23:09 Mais il ne faut pas être naïf non plus.
23:11 La détestation de la France est devenue
23:13 une variable d'ajustement dans la politique intérieure.
23:16 - Absolument.
23:17 - Donc, on est complètement instrumentalisé.
23:20 Ça ne nous excuse pas par notre maladresse
23:23 d'alimenter cette instrumentalisation.
23:26 Mais ça nous dépasse très, très largement.
23:29 C'est un président, un chef d'État
23:33 qui est incapable de gérer correctement son pays,
23:36 de gérer correctement l'économie.
23:39 Et il fait feu de tout bois
23:42 pour faire oublier à sa population son indigence.
23:45 - Je crois que c'est ça qu'il faut retenir.
23:47 Malheureusement, on est la variable d'ajustement
23:50 de la politique algérienne.
23:52 Souvenons-nous, le Hirak,
23:55 c'était la protestation massive de la jeunesse algérienne
23:58 contre les généraux,
24:00 contre la clétocratie algérienne.
24:02 Parce que c'est une clétocratie
24:05 et on a enfermé les blogueurs en prison.
24:07 A chaque fois que vous avez un raidissement,
24:10 on ne peut pas faire mieux comme raidissement,
24:12 de cette clétocratie,
24:14 on agite le hochet de la culpabilité française
24:17 dans la situation algérienne.
24:19 Moi, il y a quelque chose d'autre qui m'inquiète
24:21 sur l'évolution de l'Algérie.
24:23 Il s'était déjà rapproché de la Chine.
24:25 Le monsieur Théboune, en Russie,
24:28 on voit bien que le terrain perdu par la France
24:31 en Afrique subsaharienne,
24:33 et également au Maghreb,
24:35 est repris immédiatement par la Russie,
24:37 qui est devenu, quelque part, le centre.
24:39 Non plus comme ce fut le cas,
24:41 parce que c'est les vieux liens du FLN
24:43 avec l'Union soviétique.
24:45 Finalement, le fait fédérateur de la Russie,
24:48 en ce moment, c'est de fédérer l'ensemble
24:50 des pays non-onusiens, non-américains,
24:53 si j'ose dire,
24:55 autour des démocraties libérales ou des dictatures,
24:57 puisque eux, ils n'ont bien sûr aucun problème
25:00 avec la dictature, ils ont plutôt un problème
25:02 avec la dictature.
25:04 - Régis, sur ce sujet ?
25:06 - Je voudrais ajouter une chose.
25:08 Actuellement, le monde est en train de changer,
25:10 et il y a une césure
25:12 entre l'Occident collectif et le Sud global.
25:14 On trouve des noms comme ça.
25:16 Moi, ce que je voulais pointer,
25:18 c'est qu'on parle de la politique intérieure algérienne,
25:21 mais il y a un problème,
25:23 c'est que c'est un outil de chantage
25:25 pour l'immigration algérienne en France.
25:27 Ce que fait Erdogan avec les communautés turques,
25:31 c'est quand même dangereux.
25:33 Je pense que c'est quelque chose
25:35 auquel il faut qu'on fasse attention.
25:38 Il y a des volontés de manipulation
25:40 de la part de l'État algérien,
25:43 il y a des éléments de chantage.
25:45 Et c'est vrai que cette histoire de couplet,
25:48 dans une relation qui est ancienne,
25:51 qui est tumultueuse, très passionnelle,
25:53 c'est vrai,
25:55 on devrait être beaucoup plus exigeants,
25:59 d'une certaine façon,
26:01 sur ces questions-là, dans l'argumentation.
26:03 - Je vous interroge.
26:04 - Sur le chantage sur l'immigration,
26:06 pour le coup, ce n'est pas que je défends l'Algérie,
26:08 mais c'est factuel, je ne suis pas complètement d'accord,
26:10 parce que les Algériens tiennent bien leurs frontières.
26:12 C'est-à-dire que quand vous voyez les bateaux venir,
26:14 et d'ailleurs dans le drame grec,
26:16 ils ne viennent pas d'Algérie,
26:17 ils viennent de l'Égypte,
26:18 ils viennent de la Libye.
26:19 - Non, non, non, François, je veux dire...
26:20 - Non, leur ressortissant.
26:22 - Parce qu'en ce qui concerne leur traitement
26:24 de l'immigration subsaharienne,
26:26 je peux vous dire qu'ils ne les laissent pas passer en France.
26:28 Ils ont plutôt tendance, d'ailleurs,
26:29 dans des conditions droits de l'hommesque contestables,
26:32 à les lâcher dans les bus au large de Tamanraset.
26:35 C'est plutôt ça la pratique de l'État algérien.
26:38 - Régis parlait, je pense,
26:39 de l'attitude du gouvernement algérien
26:41 par rapport aux Algériens qui veulent...
26:43 - En même temps, dans le débat public,
26:45 M. Edouard Philippe lui-même,
26:46 et dans le débat public,
26:47 il y a la remise en cause des accords bilatéraux
26:49 entre l'Algérie et la France,
26:50 issus d'ailleurs de la guerre d'indépendance,
26:53 qui peuvent froisser ou rendre un peu nerveux les Algériens.
26:57 Légitimement.
26:58 - Pourquoi légitimement ?
26:59 On n'a pas le droit de remettre en cause
27:01 des accords qui datent de 1972 ?
27:03 - On peut le faire, mais derrière,
27:05 il y a toute la collaboration sécuritaire
27:07 qui existe entre les deux.
27:08 - Alors, Judith, c'est une information
27:11 que j'ai découverte ce matin,
27:14 sur laquelle vous vouliez revenir,
27:17 ce qui s'est passé à Nice dans certaines écoles.
27:19 - Oui, exactement.
27:20 Alors ça, c'est la presse régionale
27:23 qui a commencé à s'en faire état.
27:25 Il y a plusieurs écoles,
27:27 très exactement trois écoles primaires,
27:30 c'est-à-dire avec des gamins de 9 à 11 ans.
27:33 - Publiques ou pas ?
27:34 - Publiques.
27:35 Un lycée et un collège à Valoris,
27:39 où depuis plusieurs semaines,
27:41 les enfants organisent des prières musulmanes dans la cour,
27:46 et même des minutes de silence
27:49 en l'honneur du prophète Mahomet,
27:50 ce qui est absolument n'importe quoi, au passage,
27:52 parce que tous les musulmans vous diront
27:54 qu'on n'a jamais fait une minute de silence.
27:57 Bon, voilà.
27:59 Donc, voilà ce qui se produit
28:02 dans ces cinq établissements.
28:06 Depuis plusieurs semaines,
28:08 ça a été remonté par la plateforme
28:11 mise en place par Jean-Michel Blanquer,
28:14 précisément pour lutter contre la propagation de l'islamisme
28:18 dans l'éducation nationale.
28:21 Et on attend donc plusieurs semaines
28:24 pour qu'il ne se passe rien.
28:26 Alors apparemment, l'inspectrice d'Académie
28:28 qui a prévenu Christian Estrosi,
28:30 qui s'est empressée d'en faire état sur Twitter,
28:33 a reçu des parents,
28:35 mais ça fait plusieurs semaines que ça dure
28:37 et rien ne se passe.
28:38 - Et il ne se passe rien.
28:39 Mais Christian Estrosi fait le lien
28:41 avec ces familles qui reviennent de Syrie.
28:44 - Je ne sais pas pourquoi.
28:46 - Parce qu'il a des éléments d'information là-dessus.
28:50 - Il fait le lien en demandant que les maires...
28:52 Mais c'est une demande ancienne d'Estrosi
28:54 que les gens, en fait, signalaient
28:57 et fichaient comme ayant des sympathies
29:02 pour le terrorisme islamique, pour le coup,
29:05 soient signalés aux maires,
29:07 puisque les maires sont responsables
29:09 de certains établissements scolaires.
29:11 - Mais on fait quoi ?
29:12 - Rien.
29:13 - Qu'est-ce qui est pas la question ?
29:15 - On signale, on débat longuement
29:17 pour savoir si la baïa est vraiment un signe religieux ou pas.
29:21 - On rappelle que Papendia a dit que c'était aux proviseurs de se débrouiller.
29:24 - Exactement, et on se défaut sur les établissements scolaires.
29:27 - Qu'est-ce qu'un proviseur, qu'est-ce qu'un directeur d'école
29:31 peut faire dans ces cas-là ?
29:32 C'est dire aux élèves "Vous vous levez, ça ne se fait pas ici."
29:34 - Les exclure.
29:36 - Déjà, moi je ne sais pas ce que tu dis.
29:38 - Alors, Alex Zarmour.
29:40 - Je l'apprends, je ne le savais pas.
29:43 Si c'est vrai, je vous crois.
29:45 - Non, mais il y a un tweet.
29:47 - Et c'est une lettre de Christian Estrosi, vous pouvez le voir sur son tweet.
29:51 - "France 3 Alpes-Maritimes, regardez sur Nice Matin."
29:56 Enfin, toute la PQR en parle, ils sont allés voir.
29:58 - C'est quand même très très grave.
30:00 - C'est gravissime.
30:01 - Si vous avez des élèves de CM1, CM2, dans 5 établissements scolaires,
30:06 donc c'est pas un cas isolé.
30:08 - Non, il y a un lycée aussi.
30:09 - Un lycée aussi ? Non, mais c'est pas un cas isolé.
30:10 Ça veut dire que, je ne peux pas parler de réseau,
30:13 mais ça veut dire qu'on se passe le mot,
30:14 que ça se fait dans un établissement et qu'on peut le faire dans celui d'à côté.
30:17 Et qu'est-ce que peut faire un proviseur ou même des professeurs ?
30:20 - Christian Estrosi tweet et dit "Je demande au préfet d'organiser au plus vite une réunion
30:26 avec les services concernés pour mettre en place un plan d'action,
30:29 à Elisabeth Borne de renforcer l'action de l'État face à ceux qui menacent la République."
30:33 Et il ajoute "Je demande également à Elisabeth Borne que les maires soient désormais informés
30:38 des établissements où les enfants dont la famille revient de Syrie sont scolarisés.
30:42 Les maires sont les premières vigies de la République."
30:44 Donc, ça veut dire, s'il dit ça, que ces enfants qui font la prière dans la cour
30:49 sont des enfants qui reviennent de Syrie.
30:51 C'est ce qu'on peut faire.
30:52 - Oui, mais en même temps...
30:53 - La presse régionale que j'ai consultée a essayé de vérifier, n'a pas trouvé...
30:56 - Voilà, attention, Christian Estrosi n'est pas un homme neutre, il fait de la politique.
31:01 - Oui, enfin on lui a reproché d'être islamo-compatible.
31:06 - Qu'est-ce qu'on peut faire ? Parce qu'après tout, c'est ça, l'anxiété logique est normale,
31:12 j'ai envie de dire, qui est soulevée sur ce plateau.
31:14 Si les faits existants sont bien constitués, apparemment ils le sont,
31:18 pardon, mais la loi de 1905 s'applique, c'est-à-dire que l'école est laïque.
31:25 - Oui, enfin une fois que vous avez dit ça, vous avez des centaines d'enfants.
31:27 - Attendez, je vais essayer de terminer une phrase en plus,
31:30 parce que c'est toujours très compliqué.
31:32 - Allez, terminez.
31:33 - Je ne veux pas terminer, pas pour vous, mais en général, avoir un raisonnement articulé en 2024.
31:37 - Oui, vous articulez bien.
31:39 - Le point est tout simple, c'est qu'effectivement, d'abord, ce ne sont pas des enfants de 5 ans qui,
31:44 à faire Samuel Paty et autres, vont organiser des prières dans 5 établissements scolaires.
31:50 - C'est 8 ans.
31:51 - Mais même 8 ans, ce ne sont pas des enfants de 8 ans.
31:54 C'est qu'à un moment donné, il y a une influence parentale.
31:56 Et donc la première chose, je suis d'accord avec Judith Ventrôme,
31:59 c'est que le fait d'établissement, au lieu de mettre la vaisselle cassée sous le tapis,
32:03 alors apparemment, ils ont quand même signalé à la plateforme,
32:05 ça veut dire qu'ils n'ont pas rien fait, convoquent les parents.
32:07 Ensuite, puisque on est dans le cadre de la loi,
32:10 eh bien, une enquête judiciaire peut avoir lieu.
32:13 C'est-à-dire que la police judiciaire, comment dire, saisie par le parquet,
32:18 peut convoquer les parents, il y a des faits de radicalisation.
32:21 Et si, je me souviens de l'affaire de Creil, qui est une vieille histoire,
32:24 mais qui est la première histoire de la cité.
32:26 - En 1989.
32:27 - Et si à un moment donné, face à ceux qui détiennent l'autorité parentale,
32:32 les enfants n'évoluent pas dans leurs comportements,
32:34 eh bien oui, il doit y avoir une mesure d'exclusion qui doit être prise.
32:38 Donc ne soyons pas comme terrorisés.
32:41 - On a l'impression d'une poule qui a trouvé un couteau.
32:43 Enfin, je veux dire, on est...
32:45 - Oui, mais c'est pour ça que je vous dis, les moyens d'agir,
32:48 et même la nécessité d'agir pour faire respecter la laïcité,
32:51 dans le dialogue, Judith Ventrôme a évoqué le dialogue,
32:54 mais aussi dans la sanction, si le dialogue ne va pas à son terme,
32:58 c'est le rôle des chefs d'établissement, c'est le rôle de l'État.
33:01 - On y revient dans un instant, vous aurez la parole,
33:03 le régistre de Castelnau, à tout de suite.
33:05 - Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h-10h, Valérie Exper.
33:10 - Et nous revenons avec vous en studio pour commenter,
33:13 pour continuer à débattre autour du coup de gueule,
33:16 en tout cas du coup d'éclairage de Judith Ventrôme sur ce qui s'est passé.
33:19 - Ah, c'est un coup de gueule, que ça ait pu durer plusieurs semaines.
33:22 - Plusieurs semaines, et qu'on en soit, c'est ce qu'on se disait pendant la pub,
33:25 à se dire, il faut une lettre, qu'est-ce qu'on fait ?
33:29 Il faut une lettre qui paraît sur Twitter, et qui...
33:31 Enfin, Régis, on ne vous a pas entendu sur le sujet.
33:34 - On ne m'a pas entendu, peut-être parce que je suis un peu accablé.
33:38 Ce débat depuis l'affaire de Creil, il y a 30 ans, je pense, revient, revient,
33:43 y compris quand on a parlé de l'affaire du fond Marianne, c'était ça aussi.
33:49 - Oui, bien sûr.
33:50 Moi, je ne suis pas yakafoqueux, c'est une question délicate,
33:55 parce que se heurtent la conception universaliste à la française,
33:59 et le communautarisme, c'est ça, et l'identitarisme,
34:03 où la religion joue un rôle.
34:06 Concernant l'éducation, le principe de laïcité, il faudrait faire des écoles,
34:14 pas seulement des écoles, des sanctuaires, des sanctuaires où, effectivement,
34:19 mais ça nécessiterait, bien évidemment, d'autres organisations,
34:22 d'autres symboliques, d'autres signalétiques.
34:25 Et puis, il y a aussi le problème de ces enseignants et de ces responsables
34:32 d'établissement qui sont dans des situations difficiles.
34:35 Ce n'est pas évident de prendre des décisions.
34:37 Stéphane Simon, le patron de Front Populaire, a écrit un livre sur Samuel Paty
34:43 et il fait la démonstration.
34:44 S'il y avait eu un minimum de courage, mais je ne dis pas que c'est facile
34:48 de l'avoir, un minimum de courage, cette affaire ne serait jamais arrivée.
34:52 Parce qu'effectivement, la poussière sous le tapis,
34:54 ou les morceaux de vaisselle, je crois que c'est François qui dit ça,
34:57 oui, c'est une question politique en amont.
35:02 - Oui, alors Régis, c'est pire, le livre de Stéphane Simon démontre que
35:06 les collègues enseignants étaient complices par leur abstention,
35:13 ils trouvaient que c'était Samuel Paty qui avait commis une erreur.
35:16 - Oui, mais tout à fait, absolument.
35:18 - On est au-delà du manque de courage.
35:21 - C'est une question politique.
35:24 Et au plus haut niveau de l'État, y compris avec la nomination de ce ministre-là,
35:31 on n'est pas devant quelqu'un dont la foi laïque est avérée.
35:37 Moi, je suis désolé.
35:39 - Je voulais rajouter, parce que sur le plan idéologique,
35:42 tout le monde est bien campé ce matin,
35:44 une dimension qu'on sous-estime, nous,
35:47 parce qu'on est des boomers maintenant,
35:49 à partir de 35 ans, on est des boomers,
35:51 donc on est largement des boomers,
35:52 c'est la dimension générationnelle.
35:54 Vous avez des jeunes gens, de droite comme de gauche,
35:57 ou de rien surtout,
35:59 qui passent leur temps à regarder des séries de télé américaines
36:02 où le différentialisme, le communautarisme,
36:05 quelle que soit d'ailleurs la nature de la communauté, est valorisé.
36:08 Et que toute forme de volonté de neutralité,
36:12 de discrétion, est au contraire stigmatisé.
36:15 Et je crois qu'on est quand même confrontés beaucoup à ce problème-là.
36:18 C'est-à-dire que quand vous parlez à des jeunes générations,
36:20 c'est pas qu'ils sont islamistes,
36:22 il y en a plein qui ne le sont pas,
36:23 quelle que soit d'ailleurs leur obédience religieuse,
36:26 c'est qu'ils ne comprennent pas.
36:28 Et mes propres enfants, et je les hallucine,
36:31 ils disent, leur grand principe de vie,
36:34 qui régirait la vie,
36:35 pourtant je peux vous dire que je ne suis pas quelqu'un
36:37 de particulièrement baba cool dans l'éducation,
36:39 ils disent "mais du moment qu'on dérange personne, c'est leur principe de vie".
36:43 Et ils ne comprennent pas les choses,
36:45 tant sur les questions de transidentité,
36:47 que sur les questions religieuses,
36:48 que sur les questions d'accoutrement,
36:50 où moi-même je ne suis pas suivi, je passe pour un réactionnaire,
36:53 y compris sur ce plateau.
36:54 Et je peux vous dire que vous, vous avez votre prisme,
36:57 qui est l'islamisme radical,
36:59 mais ce prisme-là, c'est le vôtre,
37:01 mais c'est pas le leur.
37:02 - Oui, mais c'est peut-être pour ça qu'il faut expliquer l'antrisme,
37:05 qu'il faut expliquer les petits bouts brillotés à la laïcité.
37:08 - Puisque on parlait tous de l'affaire de Creil,
37:11 nous étions des contemporains de cette affaire de Creil,
37:13 le monde a changé entre temps.
37:15 Ce qui ne veut pas dire que le problème de l'islam radical,
37:18 je ne suis pas dans le relativisme, n'existe pas.
37:20 Mais il y a un prisme générantiel,
37:22 je réagissais sur Samuel Paty, je n'ai pas lu ce livre,
37:24 sur les enseignants.
37:25 Mais les enseignants, c'est des prolétaires,
37:27 et c'est des gens très jeunes,
37:29 et qui parfois ont ce prisme, finalement,
37:32 de l'affirmation identitaire,
37:34 pas forcément sous un angle d'un système politique.
37:36 - Très jeunes, et dont une proportion significative
37:39 apprécie la France insoumise et adhère à son islamo-gauchisme.
37:42 - Oui, mais une proviseure de lycée faisait remarquer,
37:45 à propos de la Baïa, vous l'avez peut-être lu, Judith,
37:48 récemment, que la plupart des proviseurs
37:50 sont assez conciliants avec cette Asie.
37:54 - Oui, ils veulent avoir la paix.
37:56 - La moitié s'en fout, ils veulent la paix,
37:58 et l'autre moitié ne voit pas où est le problème.
38:00 - Mais en même temps, c'est là où je défendrais le corps enseignant,
38:03 c'est que ça renvoie à une forme d'abandon.
38:05 Vous parlez finalement d'une prolétarisation du métier de professeur.
38:09 Une forme d'abandon des professeurs,
38:11 une forme d'abandon dont on voit que,
38:13 pardon, mais on va parler franchement,
38:15 on recrute à 4 sur 20 en mathématiques, c'est ça la réalité.
38:18 Donc vous n'avez pas le haut de l'amphi.
38:20 Il y a 30 ans, vous aviez le haut de l'amphi,
38:22 maintenant vous avez le bas de l'amphi.
38:24 Et puis des proviseurs, on peut dire
38:26 c'est le maillon de la chaîne qui fait défaut,
38:29 mais le rectorat, tout ça, ils appellent, il n'y a personne.
38:32 - Non, mais Pierre, vous avez un ministre de l'éducation
38:35 qui dit aux proviseurs "débrouillez-vous"
38:37 pour être correct, avec la baïenne, "débrouillez-vous"
38:40 - Voilà, "demerdenz-y-zich" comme on dit, vulgairement.
38:43 Et c'est ce contexte-là qui est posé dans les établissements de cette époque.
38:48 - Ce qui est dans la continuité parfaite de ce qu'avait fait Jospin en 1989,
38:52 dans la fin des traîtres.
38:54 - Jospin, ministre de l'éducation.
38:56 - Pour moi, le problème n'est pas celui de l'islam radical,
39:00 je pense que les choses d'ailleurs, de ce point de vue-là,
39:04 sont toujours dangereuses, mais elles ont régressé quand même.
39:07 Mais c'est le problème de la régression que ça implique.
39:12 C'est-à-dire qu'on a mis en place dans ce pays,
39:15 après des dizaines et des centaines d'années de lutte
39:18 contre l'Église catholique, parce qu'il faut dire les choses comme elles sont,
39:21 on a mis une loi, la loi de laïcité, qui est un chef-d'œuvre,
39:25 un chef-d'œuvre d'intelligence juridique et philosophique,
39:30 et on ne peut pas accepter qu'une religion, celle-là ou une autre,
39:36 remette ça en cause.
39:38 C'est les rapports de la sphère publique avec la liberté de conscience.
39:44 C'est pour ça, il ne faut pas céder.
39:47 Ce n'est pas parce qu'on cède que ça va nourrir l'islam radical, non.
39:52 Il ne faut pas céder parce que c'est notre république qui est fondée là-dessus.
39:56 - Si c'était un chef-d'œuvre, on n'aurait pas de problème.
39:59 Si c'était un chef-d'œuvre la loi contre la laïcité,
40:02 on n'aurait pas ces problèmes qu'on rencontre aujourd'hui.
40:05 Il y a peut-être aussi, à un moment donné,
40:08 il faut peut-être remettre l'Église au milieu du village, si je puis dire.
40:12 - C'est justement ce qu'on ne veut pas faire.
40:14 - Non mais c'est pour l'expression.
40:16 Ce que je veux dire par là, c'est que peut-être qu'il faut en parler.
40:19 Politiquement, peut-être qu'il faut arrêter d'avoir peur.
40:21 Dès qu'il y a un projet de loi qui arrive sur la laïcité,
40:24 quand on crée un ministère de l'identité nationale,
40:26 toutes ces choses-là, tout de suite, on a peur.
40:28 Et on a peur d'employer des mots.
40:30 Je crois que c'est effectivement, maintenant plus que tout,
40:33 un sujet politique.
40:35 Et quand on dit qu'il y a une résignation de la part des enseignants,
40:38 c'est grave quand même.
40:40 Il y a un ministre, pas de problème,
40:42 mais les enseignants, c'est quand même les premiers qui sont face à nos enfants
40:44 aujourd'hui dans les salles de classe.
40:46 Et avant d'apprendre, ce qui est très important,
40:48 à écrire, lire, parler, tout ce que vous voulez,
40:50 il y a aussi apprendre à se comporter en société.
40:53 - C'est pas là. Après, il y a un vrai sujet, pardon.
40:56 Moi je dis ça à chaque fois comme toi.
40:58 Mais bon, remettons-nous dans ce qui est
41:00 un établissement scolaire et un enseignant.
41:02 À 1700 euros par mois, c'est pas lire, écrire, compter,
41:05 plus le travail d'épargne qui n'est pas fait.
41:07 C'est quand même ça le problème.
41:09 - Je suis tout à fait d'accord, mais moi je suis pour
41:11 une augmentation substantielle du salaire des enseignants
41:14 et une réduction de leur nombre.
41:16 - Bah oui, pas ou de ceux qui...
41:18 - Moins d'enseignants.
41:20 - Plutôt de fonctionnaires.
41:22 - Parce qu'il y a un autre débat, mais en tout cas,
41:24 ce qui est clair, c'est que dans l'état de l'art,
41:27 vous ne pouvez pas tout demander.
41:29 Des déficits, d'ailleurs les policiers disent la même chose,
41:32 et même les médecins, des déficits de la société,
41:35 et notamment de la sphère familiale.
41:37 Tout ne doit pas reposer sur les enseignants.
41:39 Si déjà ils arrivaient à prendre leur mission
41:43 qui est le socle fondamental des connaissances,
41:45 ce serait pas mal, eu égard à la lecture de certaines copies,
41:49 je ne parle pas du bac, parce que la philo est maintenant
41:52 devenue très optionnelle, mais même de diplômer
41:55 l'enseignement supérieur.
41:57 - Vous avez des référents maintenant dans les écoles,
41:59 et là il va y avoir un référent SNU, après les référents laïcités.
42:02 - Il faut arrêter de donner des hochets à Mme Sarah El Haïry
42:05 qui va prendre l'antenne bientôt.
42:07 - Vous en pensez quoi du SNU, rapidement,
42:10 il ne nous reste pas beaucoup de temps, SNU en seconde.
42:12 - C'est ça le problème, c'est qu'idée louable,
42:15 moi je ne peux pas m'en dire, je fais une enquête en ce moment
42:17 sur le service militaire dans le monde,
42:19 et j'étais il y a quelques jours en Israël,
42:22 parce que là-bas c'est quelque chose qui est important,
42:24 et donc on fait une enquête là-dessus,
42:25 et vous vous rendez compte que ça crée une identité,
42:27 que ça crée un esprit de communauté,
42:29 et peut-être qu'on parle des jeunes...
42:31 - C'est particulier, quand on fait les comparaisons avec les changés...
42:34 - Juste pour vous dire une chose,
42:36 on parlait il y a quelques secondes d'un sentiment d'appartenance,
42:39 du fait que les élèves aient un peu livré à eux-mêmes,
42:42 et donc le SNU ça peut être quelque chose d'intéressant,
42:45 maintenant que ça vient de prendre le temps d'école,
42:47 12 jours, en classe de seconde,
42:49 quand on sait qu'on est les plus mauvais en Europe,
42:51 en termes de matière, de lecture,
42:53 de parler anglais même, juste ça,
42:55 vous vous dites que 12 jours pour faire le SNU,
42:57 alors c'est à la base du bénévolat je crois...
42:59 - Oui c'est du volontariat.
43:01 - Du volontariat, vous vous dites,
43:03 pas bénévolat, vous avez raison, du volontariat,
43:05 vous vous dites que, bon, c'est peut-être pas la priorité,
43:08 en ce moment, dans le système éducatif.
43:10 - Moi je me dédierais pas, parce que,
43:12 en son temps j'ai dirigé la campagne pour la primaire d'Arnaud Montebourg,
43:15 on avait mis le service national obligatoire,
43:18 donc moi je pense qu'il faut trouver,
43:20 contre l'air du temps, c'est ça qui n'est pas facile,
43:23 ce moment de cohésion et de construction d'une nation et d'esprit civique,
43:27 et on n'y est pas, c'est-à-dire qu'il y a toujours 10 000 raisons de s'opposer,
43:30 alors celui de Mme El Haïry est mal formaté manifestement,
43:33 il coûte cher, et les militaires n'en veulent pas,
43:36 c'est ça le problème, mais je trouve quand même que
43:39 ce moment de brassage social,
43:42 et d'esprit de défense, parce qu'à un moment donné,
43:45 il faut appeler un chat un chat,
43:47 ah oui, ils vont faire de l'écologie, ils vont planter des fraises et des tomates,
43:50 et participer à aller dans les EHPAD avec les personnes âgées,
43:55 mais il y a aussi un moment où une nation, ça se fonde par un esprit de défense,
43:58 qu'on appelait l'esprit de Valmy,
44:00 ça, ça reste un impensé, et j'ai envie de dire,
44:04 c'est un élément de déstructuration de la société.
44:06 9h57 sur Sud Radio, c'est la fin de ce débat aujourd'hui,
44:11 on se retrouve dans un instant avec Mireille Dumas pour l'émission Média,
44:14 on va parler de Brigitte Bardot, à tout de suite.
44:16 Merci à tous.

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