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Nous recevons la comédienne Karine Viard qui sera à l'affiche du thriller « Magnificat » qui sort ce mercredi, elle y incarne Charlotte, une enquêtrice chargée de résoudre une étrange disparition. 

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Transcription
00:00 Quelle une apparition la comédienne Karine Viard vient de faire son entrée sur le plateau Télématin.
00:04 Bonjour Karine.
00:05 Bonjour, bienvenue.
00:06 Merci de vous être levée pour Télématin.
00:08 Vous serez mercredi à l'affiche du film Magnifique 4,
00:12 une histoire assez dingue, un thriller qui se passe au sein de l'église.
00:15 Vous jouez le rôle de Charlotte qui travaille dans un évêché
00:18 et qui se retrouve confrontée au décès d'un prêtre,
00:21 un prêtre qui est en fait une femme.
00:23 Et c'est donc vous qui allez enquêter.
00:24 Qu'est-ce qui vous a plu dans ce personnage de Charlotte ?
00:26 C'est le côté enquêtrice ?
00:28 Non, je trouvais que la problématique que posait le film m'intéressait beaucoup.
00:34 Je trouve qu'après le mouvement #MeToo,
00:35 s'interroger sur la place des femmes dans l'église aujourd'hui,
00:38 ce n'est pas un petit sujet.
00:40 Et je trouvais que c'était assez bien fait.
00:42 D'accord.
00:43 Donc plus le sujet que l'enquête en particulier ?
00:46 Le sujet était assez fort.
00:47 Et puis j'aime bien ces femmes qui se révèlent en fait,
00:50 parce qu'elles-mêmes sont assez soumises.
00:52 C'est une femme qui a la foi.
00:53 En plus, j'aimais beaucoup que le film interroge le dogme,
00:58 mais certainement pas la foi.
00:59 Et ça, j'aime bien, parce que je trouve que dans les religions,
01:02 la foi est belle en soi.
01:03 Ce film a une ambiance particulière.
01:05 On va s'y plonger quelques instants et on vous retrouve après.
01:08 Je suppose que c'est à vous que je dois remettre ceci.
01:12 Qu'est-ce que c'est ?
01:13 Certificat de décès.
01:14 Il y a une erreur.
01:15 Non.
01:17 Vous pouvez vérifier ?
01:19 C'est une femme.
01:20 Madame la chancelière,
01:21 si le Vatican découvre que nos séminaires sont infiltrés par des femmes,
01:24 ce serait l'apocalypse, non ?
01:26 Faudrait creuser un peu, quand même, non ?
01:28 Pascal Coucher.
01:31 Né sous X.
01:32 C'était un petit garçon particulier.
01:34 Pourquoi elle vous a demandé de révéler la vérité ?
01:38 Dans l'espoir qu'il se passe quelque chose.
01:40 Vous croyez au Père Noël ?
01:42 Vous croyez bien que Marie était vierge ?
01:43 Gros médecin, vous pensez bien que c'est du ravalé ?
01:46 Vous avez interrogé Mathilde ?
01:48 C'est elle qui tenait l'appareil.
01:49 Elle aurait rejoint la communauté gitane.
01:52 Ça fait des années que je te demande où est mon père.
01:54 Et là, t'es en train de me dire que tu te casses le cul toute la journée
01:56 à retrouver les origines d'un curé.
01:57 Mais pourquoi tu m'aides pas, moi ?
01:58 J'ai quelqu'un à voir.
02:03 C'est un ami de ton père.
02:05 Qu'est-ce que tu fais là ?
02:06 Je cherche une certaine Mathilde Boineau.
02:09 Mon père, tu le connais ?
02:11 C'est un gitan ?
02:12 Je te laisse pas croire n'importe quoi.
02:14 Non mais t'es trop d'affaite dans cette affaire.
02:15 Ça commence à devenir dangereux pour nous.
02:17 L'Église doit évoluer, sinon elle mourra.
02:20 Alors, il y a deux degrés de lecture de votre personnage dans ce film.
02:22 Il y a évidemment la question sociétale de l'Église.
02:25 Et puis, il y a votre histoire personnelle qu'on découvre tout au long du film.
02:29 Moi, je vous ai ressentie comme très militante,
02:31 sincèrement militante dans ce film.
02:33 Je me trompe ou je suis à côté de la plaque ou c'est ça ?
02:35 Militante de quoi ?
02:36 Militante des femmes prêtres,
02:38 militante de faire bouger les choses, de faire bouger la société.
02:40 C'est vrai.
02:41 C'est un sujet qui me touche vraiment,
02:43 parce qu'effectivement, pourquoi est-ce que les femmes
02:45 devraient toujours être les bonniches de l'Église catholique ?
02:48 Elles sont 300 dans le corps d'Estine,
02:50 dans le monde entier, 300 qui se planquent et qui sont femmes prêtres.
02:53 C'est vrai.
02:53 Et qu'est-ce que vous pensez du mariage des prêtres ?
02:56 Pareil, vous êtes plutôt progressiste ?
02:57 Ah mais moi, je suis absolument progressiste.
03:00 C'est-à-dire qu'après les faits, rien que les faits,
03:02 c'est-à-dire que l'Église catholique se vide de ses fidèles.
03:06 Et que face à d'autres...
03:07 C'est aussi pour cette raison, à votre avis,
03:09 ce côté de ne pas être capable de s'adapter à ce qu'est l'époque aujourd'hui ?
03:12 C'est ça aussi qui est vide de l'Église ?
03:13 Oui, c'est un peu mon sentiment.
03:15 Alors après, il y a les purs et durs qui disent "on ne peut pas",
03:18 il y a des textes qui ont été interprétés comme ça,
03:20 qui veulent dire ceci, cela.
03:21 Mais je trouve qu'il faut ouvrir un peu les choses,
03:25 parce que sinon, tu restes dans la rigidité de la morale, du dogme et de la foi,
03:30 et tu vois l'Église se vider, et tu dis...
03:33 Et t'assistes à ça impuissant, je trouve ça dommage en fait.
03:35 Mais vous êtes vraiment marronte, Karine Guire,
03:38 parce que vous êtes vraiment à mi-chemin entre la tradition et la modernité.
03:41 Je vous dis ça parce qu'on va regarder une photo de votre mariage
03:44 que vous avez publiée sur Instagram, c'était il y a quelques mois,
03:47 et là, pour le coup, votre robe n'était pas très tradie.
03:51 Et mon mari, on est assortis.
03:55 - J'adore. - Lui aussi.
03:56 C'est SpaceX le retour.
03:58 Et c'était quoi le projet justement ?
04:00 Le projet c'était de se marier à l'Église pour ce que ça peut avoir de sacré,
04:06 parce qu'on se disait que signer devant M. le maire c'était un truc,
04:10 mais que passer par l'Église, il y avait un engagement qui nous semblait plus fort,
04:15 et donc on avait envie de ça.
04:16 Et en même temps, voilà,
04:19 je ne vais pas arriver en robe blanche, en robe longue, avec une longue traîne,
04:23 et tout ça, c'est absurde à mon âge.
04:24 Vous fêterez dans quelques jours les un an du mariage civil, pour le coup ?
04:28 Est-ce que c'est comme noces, les noces de un an ?
04:30 - C'est noces de coton, oui. - Ah pas mal, pas mal.
04:32 - Vous allez les fêter ou pas ? - Bah grave.
04:35 - Évidemment. - Dans ce film, il y a aussi le point du secret,
04:37 il y a aussi le mensonge.
04:38 Vous avez déjà menti, vous, pour avoir quelque chose,
04:40 pour décrocher un rôle ?
04:43 Alors évidemment, j'ai menti.
04:45 J'ai beaucoup menti, mais je ne sais pas mentir.
04:47 - Vous êtes grillée tout de suite ? - Le paradoxe, en fait,
04:50 le paradoxe de moi, actrice, c'est que je suis incapable de mentir.
04:54 - Dans la vraie vie ? - Dans la vraie vie, je suis incapable de mentir.
04:56 C'est même votre métier, de composer ?
04:58 Je sais jouer, mais je ne sais pas mentir.
05:00 C'est drôle, hein ? Je dis beaucoup la vérité.
05:04 Donc je sais que c'est un peu bête, parce que parfois, il faut mentir
05:08 pour protéger aussi, pour être polie.
05:10 Et j'ai beaucoup de mal à le faire, et de toute façon, ça se voit.
05:13 Et ce franc-parler, il vient d'où, de votre grand-mère, il paraît ?
05:16 J'ai l'impression que c'est un peu filial.
05:19 Oui, ça vient de ma grand-mère, mais ma mère, ma sœur,
05:23 on est un peu comme ça dans ma famille.
05:24 - Les femmes ? Les femmes de la famille ? - Les femmes, oui, oui.
05:26 Mais dans ma famille, c'est un gynécé.
05:29 Et on arrondit avec l'expérience un peu ce franc-parler,
05:32 ou on est toujours... ?
05:34 Je crois que c'est ma nature, malheureusement.
05:38 Je réfléchis beaucoup là-dessus.
05:40 Mais parce que je trouve que c'est un peu une limite, en fait.
05:44 Je pense que c'est... Moi, j'ai beaucoup d'admiration
05:46 pour les gens qui savent amener les choses,
05:50 qui sont très diplomates, et tout ça,
05:51 ce qui n'est vraiment pas du tout mon cas.
05:53 Ce n'était pas le cas de votre grand-mère,
05:55 qui vous disait toujours "tu joues très bien,
05:56 mais toujours dans des films à la con".
05:58 - Oui, tout à fait. - C'est vrai qu'elle disait ça ?
05:59 - Ah bah oui, oui, oui, tout à fait. - Donc ça ne s'arrange pas avec l'âge.
06:01 Ah bah non, mais ma grand-mère, qui était vraiment la pierre angulaire
06:04 de toute cette famille, effectivement, était assez costaude, mais...
06:08 Non, non, moi, je trouve que... Voilà, dire ce que tu penses,
06:12 oui, c'est bien gentil, mais tu pourrais avoir plus de subtilité.
06:14 Bon, je ne suis pas non plus un bourrin, je peux quand même
06:17 amener les choses, mais...
06:19 Mais globalement, je suis très, très franche.
06:21 L'avantage, c'est que tu sais à qui tu as offert.
06:23 - On sait pas. - Voilà.
06:24 - Il n'y a pas de tromperie sur la marchandise. - Non, c'est vrai.
06:26 - Vos filles, elles sont comme vous ? - Pas perverses.
06:27 Elles ont l'honorité de ce caractère ou pas ?
06:30 Non, mes filles, heureusement, elles sont quand même plus mesurées.
06:33 Elles sont... Non, non.
06:35 Mais elles sont aussi très franches.
06:37 C'est pas le secret, la passive agressive,
06:42 tu dis une chose pour en dire une autre.
06:43 C'est pas le cas de mes enfants dans le fleuret.
06:45 C'est vrai, ça aussi ?
06:46 Elles regardent jamais mes films.
06:49 Elles regardent si elles ont Lucas, mais non,
06:51 elles sont pas fans de moi, heureusement.
06:52 Oui, c'est bon signe, quand même.
06:53 Bah oui, elles ont autre chose à faire que de regarder mes films.
06:56 Elles vous disent parfois ce qu'elles pensent de votre jeu ?
06:57 "T'étais bien dans ce film, maman, là, t'étais moins bien."
06:59 Bah, en général, elles sont assez franches,
07:02 mais je crois qu'elles aiment bien.
07:03 Bah, nous, on n'est pas comme vos filles, on est fans de vous.

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