Benjamin Morel : «Il y a une politisation d'une partie du corps des magistrats qui est évidente»

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Benjamin Morel : «Il y a une politisation d'une partie du corps des magistrats qui est évidente»
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00:00 Elle n'est pas illégitime, parce qu'en effet, il y a une politisation du corps,
00:03 d'une partie du corps des magistrats qui est évidente.
00:05 Et on devrait peut-être en effet repenser, je ne suis pas du tout pour l'élection des juges,
00:08 parce que là, ça fait vraiment une justice politique, et choisissez votre juge.
00:11 Regardez aux Etats-Unis, ça n'empêche pas d'avoir des juges orientés aussi.
00:15 Oui, mais justement, c'est-à-dire que...
00:16 Ils sont orientés, ça, à la limite.
00:17 Ils sont orientés, or justement, l'objectif, c'est que ce soit orienté au niveau national,
00:21 d'où ce que j'évoquais tout à l'heure.
00:22 Néanmoins, il y a trois éléments.
00:24 Le premier élément, c'est que vous avez quand même un système d'autorégulation de la justice.
00:29 Si jamais vous avez une décision absurde, déjà, il peut y avoir des sanctions via le CSM,
00:32 puis surtout, il y a un système d'appel, etc.
00:34 Le parquet peut également faire appel.
00:36 L'idée, c'est que tout ça peut se réguler.
00:38 Ensuite, quand vous regardez, on en parlait à la pause, en off,
00:41 quand vous regardez les comparaisons européennes,
00:43 nos juges ne sont pas plus laxistes que les juges autour de nous, en réalité.
00:47 L'échelle des peines et la manière dont elles sont prononcées
00:50 est plutôt importante en France par rapport aux pays étrangers.
00:53 Il y a leur ressenti inverse.
00:54 Bien sûr, parce que le problème n'est pas le prononcement de la peine,
00:57 c'est l'exécution.
00:59 Là, on n'est pas bon, en effet.
01:00 Et comme on n'est pas bon, forcément, si jamais vous jugez les gens,
01:03 mais que vous n'avez pas les moyens de faire exécuter la peine,
01:05 notamment de les mettre en prison,
01:06 il y a un sentiment que la peine n'a pas de sens
01:09 et qu'on est ensuite dans des aménagements qui ne sont pas, la plupart du temps, idéologiques.
01:13 Il n'y a pas un juge qui se dit, là, il est gentil,
01:15 et donc je vais lui faire un aménagement de peine.
01:17 La réalité, c'est que les aménagements de peine sont quasiment automatiques,
01:19 notamment pour les peines inférieures à un an,
01:21 parce qu'on n'a pas de place de prison.
01:22 Et on a même fait rentrer ça dans la loi.
01:24 Ce n'est pas un choix du juge, ça.
01:25 C'est un choix du législateur.
01:26 Donc oui, il y a un problème qui, clairement, est un problème de politisation.
01:30 On peut le régler par la formation.
01:31 Il faut surtout revoir ensuite notre exécution des peines.
01:34 [Musique]
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