Nikita Khrouchtchev devient secrétaire général du parti communiste en remplacement de Staline. Progressivement il écarte ses rivaux et en 1958 devient président du conseil des ministres.
En février 1956, pendant le XXe congrès du parti communiste de l'URSS, Khrouchtchvev dénonce « les crimes de Staline ».
Réformes économiques (opération des terres vierges pour agrandir la superficie cultivée)
L'Armée rouge intervient dans les démocraties populaires pour réprimer des insurrections contre les gouvernements pro-soviétiques (juin 1953 en RDA ; en novembre 1956 en Hongrie
L'URSS devient une puissance spatiale : le 4 octobre 1957, Spoutnik, le premier satellite artificiel de la Terre, est lancé et, le 12 avril 1961, le cosmonaute soviétique Youri Gagarine devient le « premier homme de l'espace ».
octobre 1962: grave crise diplomatique et militaire avec les États-Unis à propos des missiles que l'URSS souhaite installer à Cuba
1963 : rupture des relations entre l'URSS et la Chine populaire
octobre 1964: Khrouchtchev est démis de ses fonctions.
En février 1956, pendant le XXe congrès du parti communiste de l'URSS, Khrouchtchvev dénonce « les crimes de Staline ».
Réformes économiques (opération des terres vierges pour agrandir la superficie cultivée)
L'Armée rouge intervient dans les démocraties populaires pour réprimer des insurrections contre les gouvernements pro-soviétiques (juin 1953 en RDA ; en novembre 1956 en Hongrie
L'URSS devient une puissance spatiale : le 4 octobre 1957, Spoutnik, le premier satellite artificiel de la Terre, est lancé et, le 12 avril 1961, le cosmonaute soviétique Youri Gagarine devient le « premier homme de l'espace ».
octobre 1962: grave crise diplomatique et militaire avec les États-Unis à propos des missiles que l'URSS souhaite installer à Cuba
1963 : rupture des relations entre l'URSS et la Chine populaire
octobre 1964: Khrouchtchev est démis de ses fonctions.
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00:15 "Moscou avertit le monde communiste en souhaitant le passé de Joseph Stalin"
00:19 Union des républiques socialistes soviétiques, quatre mensonges.
00:23 Or ce pays n'est pas socialiste, n'est pas une république, n'est pas une union et n'est pas soviétique.
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00:45 [Musique]
00:53 "Je suis un guérilla"
00:55 [Musique]
01:02 "C'est une paix indépendante que nous voulons"
01:05 [Musique]
01:09 "J'ai un rêve"
01:10 [Musique]
01:34 "La mort de Staline en mars 1953, l'union soviétique est une puissance politique, économique et militaire de premier plan."
01:41 "Mais son système politique est dictatorial, coupé des masses et repose sur la terreur."
01:47 "Le système du goulag, officiellement instauré par Staline en 1930, dans la continuité de l'organisation des camps de travaux forcés mis en place par Lénine, rend la répression particulièrement féroce."
01:59 "Situés dans les régions les plus lointaines et les plus rutes de l'URSS, les centres concentrationnaires soviétiques rassemblent entre 5 et 12 millions de détenus."
02:08 "Ces derniers ne sont pas seulement des opposants au régime, mais des individus victimes des lois extrêmement répressives qui régissent alors la vie économique et sociale."
02:18 "La nouvelle équipe dirigeante soviétique, qui succède à celui que l'on surnommait le petit père des peuples, est d'abord collégiale, avant que n'émerge la figure de Nikita Khrouchchev."
02:28 "Ce dernier initie une vaste politique de détente et de dégel dans les domaines économiques, sociaux et culturels, ainsi que sur le plan de la politique étrangère."
02:37 "Surtout, il organise la déstalinisation du régime, sans toutefois remettre en cause le système soviétique dans son ensemble."
02:45 "Léonide Brejnev, chef de file des successeurs de Khrouchchev et vincée en octobre 1964, reconstitue le parti communiste de l'URSS selon le modèle ancien."
02:56 "La déstalinisation est abandonnée, le contrôle des esprits réinstitué, tandis que la politique intérieure est marquée par une longue période de stagnation."
03:04 "Le phénomène de la dissidence, regroupant tous les contestataires du régime, est durement réprimé."
03:11 "Après une période de transition qui voit se succéder à la mort de Brejnev en 1982, deux dirigeants âgés et malades, Mirael Gorbatchev, 54 ans, est élu secrétaire général du parti communiste de l'Union soviétique en mars 1985."
03:27 "Il entreprend des réformes radicales du point de vue idéologique, politique, économique et social, connues sous les noms de glasnost et de perestroïka, qui ont pour objectif de sauver un système soviétique en stagnation profonde."
03:40 "Son action est pourtant directement à l'origine de l'implosion de l'URSS à l'été 1991."
03:48 "Mais pour bien comprendre tout ce qui s'est passé, revivons étape par étape tous ces événements."
04:07 "Le 5 mars 1953, Staline, frappé d'une hémorragie cérébrale quelques jours plus tôt, s'éteint dans sa dacha de Kutsevo, située aux environs de Moscou."
04:17 "La dépouille de celui que l'Union soviétique célèbre comme le génial continuateur de Lénine, et que le monde communiste tout entier considère comme le petit-père des peuples, est transportée à la maison des syndicats de Moscou."
04:28 "Dans un défilé interminable, la foule endeuillée vient se recueillir devant la dépouille qui est transférée le 9 mars dans le mausolée de Lénine."
04:36 "Le problème de sa succession n'est pourtant en rien résolu."
04:40 "Soucieux d'assurer la continuité du système, les principaux collaborateurs de Staline se mettent d'accord sur la mise en place d'une direction collégiale et se répartissent les responsabilités dès le 6 mars."
04:52 "Tous ceux qui ont pris le pouvoir à la mort de Staline ont été nommés par Staline."
04:58 "Et justement, c'est pour ça qu'ils se sont sentis soulagés."
05:03 "Que ça soit Beria d'un côté, que ça soit Khrushchev de l'autre, que ça soit Malenkov, etc. etc."
05:08 "Et puis naturellement, après la mort de Staline, il fallait légitimer la fonction du nouveau secrétaire."
05:19 "Après la mort de Staline, il n'y a pas un homme qui prend la suite."
05:24 "Il n'y a pas un numéro un affirmé comme on l'était sous Staline."
05:29 "Sous Staline, il y avait, j'allais dire, un numéro et un seul, c'était le numéro un."
05:34 "Les autres étaient aux ordres, les autres obéissaient."
05:38 La première place dans la nouvelle hiérarchie revient à Gorgi Malenkov, qui dirige le secrétariat du comité central et préside le conseil des ministres.
05:48 Il est assisté de quatre vice-présidents, parmi lesquels Beria, le très puissant chef des services de sécurité, Molotov, ministre des affaires étrangères, et Boulganine, le chef politique de l'armée.
06:01 À la fin du printemps 1953, de fortes divergences et d'âpres rivalités se font jour au sein de l'équipe dirigeante.
06:09 Beria notamment inquiète ses collègues du fait du pouvoir excessif des organes de la sécurité d'État dans le parti.
06:15 En juin, Malenkov, Molotov et Khrouchev s'unissent pour le faire arrêter avec l'aide des chefs militaires.
06:22 Jugé en décembre 1953 et accusé d'être un espion britannique, il est exécuté, aussitôt la sentence de condamnation à mort prononcée.
06:31 En février 1955, Khrouchev contraint Malenkov à démissionner de son poste de président du conseil des ministres, qui revient à Boulganine.
06:40 L'ancien homme fort du Kremlin est envoyé diriger une centrale électrique dans une région éloignée de Sibérie.
06:46 Dans la tradition communiste, vous légitimez votre poste de nouveau secrétaire qu'en attaquant le précédent.
06:55 Staline, pour légitimer sa montée, a liquidé toute l'équipe de Lénine et l'a fait monter les siens.
07:05 Et ainsi de suite, Khrouchev, pour légitimer sa position, devait attaquer Staline, d'où l'accusation du culte de la personnalité.
07:16 Deux ans plus tard, Khrouchev assoie définitivement son pouvoir en écartant le dernier héritier de Staline, Molotov, qui est nommé au poste honorifique d'ambassadeur en Mongolie.
07:26 Il a désormais les mains libres pour mener à bien sa politique marquée par une remise en question profonde des années staliniennes et de grandes réformes économiques et sociales.
07:41 Dès les premiers jours qui suivent la mort de Staline, les nouveaux dirigeants soviétiques mettent fin à l'arbitraire stalinien, tandis que les abus des années précédentes sont dénoncés.
07:51 Signe des temps, le très puissant secrétariat particulier de Staline est dissous.
07:58 Le Soviète suprême décrète même une amnistie le 27 mars et ordonne la libération de tous les détenus dont la peine ne dépasse pas 5 ans, ainsi que des femmes avec enfants, des adolescents et des prisonniers malades ou âgés.
08:12 L'administration des camps au Goulag est enlevée au service de sécurité pour être rattachée au ministère de la justice.
08:19 En mars 1954, la police politique est constituée en organisme autonome sous le nom de Comité de la sécurité d'État ou KGB, placé sous l'autorité d'un proche de Khrouchchev.
08:32 Cette détente politique s'accompagne d'une relative libéralisation dans le domaine économique et social.
08:38 L'objectif est de relever le niveau de vie de la population en augmentant les salaires et en abaissant le prix des denrées alimentaires comme des objets manufacturés.
08:48 La situation des paysans notamment s'améliore grâce à la réduction des quotas de livraison obligatoire et à la diminution des taxes sur les lopins de terre individuels.
08:58 Ce climat de détente gagne également la vie littéraire et artistique avec l'apparution d'ouvrages critiques sur les abus de la bureaucratie.
09:07 Enfin, la politique extérieure soviétique connaît un assouplissement et un dégel très net.
09:13 En quelques mois, deux graves crises internationales sont résolues en partie grâce à la volonté soviétique.
09:19 La guerre de Corée prend fin en juillet 1953 après plus de deux années de négociations infructueuses,
09:25 tandis que la conférence de Genève sur l'Indochine marque un pas important dans la réduction des tensions internationales.
09:32 Soucieux de retrouver la cohésion du monde socialiste, les nouveaux dirigeants soviétiques conclutent une série d'accords politiques et commerciaux avec la Chine de Mao.
09:42 Mais surtout, ils se rapprochent de la Yougoslavie de Tito qui avait rompu avec Staline.
09:47 Cette réconciliation, voulue avant tout par Khrouchev et ses proches, est assortie d'un traité d'aide économique signé en juin 1955.
09:55 Quand il est mort, Staline, il y a eu cet énorme soulagement de tous les dirigeants communistes
10:10 car ils étaient maintenant assurés qu'ils allaient mourir dans leur lit.
10:15 C'est cela le point qui a provoqué le 20ème congrès de Khrouchev.
10:23 Il fallait casser cette image de Staline, de la peur qu'il provoquait, parce que c'était un tyran.
10:33 Le 14 février 1956, le congrès du Parti communiste soviétique se réunit au Kremlin, pour la première fois depuis la mort de Staline.
10:42 Regroupant les représentants de 55 partis frères et 1 436 délégués, ce 20ème congrès marque une rupture radicale avec les choix et les pratiques de la période stalinienne.
10:53 Le rapport d'activité du comité central présenté par Khrouchev à l'ouverture des travaux confirme les grandes tendances de la politique soviétique telles qu'elle s'était fait jour depuis mars 1953.
11:05 En politique internationale, le principe de la coexistence pacifique est ainsi officiellement affirmé,
11:11 de même que celui de la pluralité des voies vers le socialisme en référence au modèle yougoslave.
11:17 Dans la nuit du 24 février, dernier jour du congrès, Nikita Khrouchev décide de réunir les délégués soviétiques à huis clos,
11:25 afin de leur lire un rapport secret qui va provoquer un véritable séisme politique et faire l'effet d'une bombe en Occident.
11:33 Que va-t-il dire ? Il va dire que Staline agissait comme au fond un monarque absolu, du fait de ses décisions, en dehors de toute légalité, il envoyait des gens au camp ou être tué.
11:58 Le dirigeant soviétique décide en effet d'ouvrir le procès de Staline, dont le culte de la personnalité, les erreurs et les crimes sont dénoncés.
12:07 Les mythes de Staline, génial continuateur de Lénine et grand chef de guerre sont battus en brèche.
12:14 Khrouchev dresse de son prédécesseur un portrait peu flatteur.
12:17 Personnage tout à la fois hésitant et incompétent, Staline est tenu pour responsable des désastres militaires des années 1941-1942,
12:26 des déportations massives de peuples entiers, du conflit avec Tito et de la situation économique calamiteuse de l'URSS en 1953.
12:35 Le rapport s'achève sur la nécessité de revenir aux principes originels du léninisme, de la démocratie socialiste.
12:41 Saluté par des applaudissements tumultueux et prolongés, le rapport Khrouchev est imprimé et diffusé à la population dès la fin du mois de mars 1956.
12:51 Le choc provoqué par cette déstalinisation tout à la fois rapide et inattendue s'avère brutal.
12:57 En juin puis octobre 1956, des émeutes antisoviétiques éclatent en Pologne et en Hongrie.
13:04 Certains dirigeants communistes des pays de l'Est manifestent leur désapprobation, de même que les responsables chinois,
13:11 tous inquiets des conséquences de cette remise en cause.
13:14 Si à partir de 1958 est la démission de Boulganine, Khrouchev est seul à la tête de l'URSS,
13:25 il ne réussira jamais au cours des années suivantes à s'imposer comme le maître tout puissant du Kremlin comme le fut Staline.
13:32 Khrouchev entreprend un effort de modernisation et de décentralisation,
13:37 avec en particulier la mise en valeur des terres vierges et la création des sofnarcoses,
13:42 organismes chargés dans chaque région d'améliorer la production.
13:46 Si les résultats de cette politique s'avèrent positifs à l'origine,
13:50 les rendements agricoles décroissent rapidement en raison de l'épuisement des sols.
13:54 Au début des années 1960, la situation est à ce point dramatique que l'URSS doit importer de grandes quantités de blé des pays occidentaux.
14:02 Sur le plan diplomatique, la politique de Khrouchev est marquée par de nombreuses hésitations.
14:09 L'agriculture va très mal en Union soviétique en dépit du programme de réforme qu'il a prétendu lancer.
14:16 Il y a même des grèves qu'il faut réprimer, parfois militairement.
14:20 Il y a surtout la concurrence désormais au sein du camp socialiste du camarade chinois.
14:27 Il y a chez lui sans doute la tentation de frapper un grand coup à Cuba.
14:34 La première considération, je pense qu'elle est capitale, c'est précisément les leçons de Berlin.
14:41 Il est en position d'infériorité évidente sur le plan stratégique.
14:49 En dépit de ces rodementades au moment du Sputnik, on sait que cette époque, que le missile gap est en faveur des États-Unis.
14:59 D'où évidemment l'idée de corriger au moins partiellement ce déséquilibre en faisant ce que les Américains avaient après tout fait en Europe,
15:12 en déployant des systèmes nucléaires avancés permettant de doubler, voire plus, la force de frappe soviétique,
15:21 en installant non pas des missiles à longue portée dont on ne dispose pas en grande quantité,
15:26 mais des missiles à moyenne portée et à portée intermédiaire à Cuba.
15:33 L'échec relatif de la crise de Cuba en 1962, où l'URSS ne parvient finalement pas à implanter des missiles
15:41 est porté au passif de Khrouchev par l'appareil du parti.
15:45 En juillet 1957, Khrouchev avait une première fois été mis en minorité au sein du Présidium.
15:51 En octobre 1964, il est de nouveau mis en minorité au Présidium, tandis que le comité central refuse cette fois de le soutenir.
16:00 Le 17 de ce même mois, Khrouchev est démis de toutes ses fonctions et contraint à la démission.
16:08 L'éviction de Khrouchev
16:12 Dès l'éviction de Khrouchev, une nouvelle équipe collégiale prend la relève.
16:16 Léonide Brajnieff devient première secrétaire du parti, tandis qu'Alexis Kosygin est nommé chef du gouvernement.
16:22 A la fin de l'année 1965, Podgorny assume la fonction de chef de l'État.
16:28 Léonide Brajnieff, qui contrôle le parti, s'affirme peu à peu comme la nouvelle personnalité emblématique de l'URSS.
16:35 Toutefois, à la différence de Staline, il joue davantage le rôle d'un arbitre plutôt que celui d'un réel dirigeant politique.
16:42 Son ascension culmine en 1977 lorsqu'il cumule les fonctions de chef de l'État et de chef du parti communiste.
16:50 La nouvelle équipe soviétique n'a pas de programme politique commun, mis à part celui d'abolir les réformes de Khrouchev.
16:56 La déstalinisation n'est plus à l'ordre du jour, les jugements portés sur Staline sont révisés et la figure du petit père des peuples réhabilité.
17:06 Ce retour en arrière s'observe dans tous les domaines de la vie publique, ainsi que sur le plan économique.
17:11 Il se traduit notamment par une quasi-absence de renouvellement des membres des organismes directeurs, qu'il s'agisse du comité central ou du politbureau.
17:20 La moyenne d'âge qui en 1966 est de 57 ans passe à 70 ans 15 ans plus tard.
17:27 Dans ce contexte de stabilité et d'immobilisme, les tentatives de réformes n'ont guère de chance d'aboutir.
17:33 Si entre 1965 et 1975, l'URSS connaît une croissance importante de l'ordre de 7% par an, cette dernière s'infléchit pour n'être plus que de 3% entre 1980 et 1982.
17:47 Au cours de cette période, le rôle de l'armée devient prépondérant.
17:52 Elle apparaît comme le garant de la stabilité recherchée et assure la cohésion entre les différents peuples de l'URSS, mais aussi interdit toute remise en cause à l'intérieur du camp socialiste.
18:02 Enfant chéri du régime, l'armée dispose de près de 17% du budget de l'État, ce qui lui permet de disposer d'un armement de pointe.
18:16 La grande activité diplomatique des années Brejnieff contraste avec l'immobilisme intérieur.
18:21 C'est au cours de cette période, en effet, que l'URSS se tourne vers le tiers-monde et s'implante en Afrique, notamment par l'intermédiaire de techniciens venus de l'Europe de l'Est.
18:30 L'Union soviétique étend également son influence en Amérique latine et surtout au Proche-Orient, où elle soutient les pays arabes hostiles à Israël.
18:42 Au sein du bloc socialiste, Brejnieff développe la théorie de la souveraineté limitée, qui se traduit pour les pays placés dans l'orbite soviétique par l'intangibilité de l'appartenance au pacte de Varsovie et l'irrévocabilité de l'option communiste.
18:54 À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les armées soviétiques ont donc à la fois libéré et occupé une partie de l'Europe, libérée en battant le nazisme, et occupée parce qu'elles sont restées sur place.
19:06 Il s'est passé de nombreuses années, une dizaine d'années, avant que les soviétiques éprouvent le besoin, un peu par effet de symétrie, pour faire comme s'il y avait une alliance contre une autre, de créer le pacte de Varsovie.
19:18 Mais autant l'alliance atlantique était une vraie alliance, autant le pacte de Varsovie n'était pas dans cette situation. C'était le parti communiste de l'Union soviétique qui gouvernait tout.
19:26 Donc le pacte de Varsovie, c'est une sorte de construction un peu en trompe l'œil, montée au milieu des années 50, pour donner l'impression qu'il y avait une alliance face à une autre. Donc c'est plutôt un instrument de propagande en fait.
19:38 Vis-à-vis des États-Unis, le climat est à la détente, avec la signature des premiers pactes de limitation des armements stratégiques SALT I et SALT II au cours des années 70.
19:48 L'intervention militaire soviétique en Afghanistan, à partir de septembre 1979, marque cependant une nouvelle dégradation dans les relations Est-Ouest.
19:57 Le dégel culturel décrété à la mort de Staline et la déstalinisation initiée au milieu des années 50 avaient fait naître de grandes espérances au sein de l'intelligentsia soviétique.
20:12 Il y a toujours eu des gens qui pensaient autrement, même déjà dans les années 20 et dans les années 30. Mais après la mort de Staline en 53, puis le XXème congrès en 56,
20:25 beaucoup d'intellectuels ont pensé qu'une nouvelle époque s'ouvrait, qu'on allait pouvoir dire des choses qu'on ne pouvait pas dire auparavant.
20:34 Au cours de cette période, les écrivains sont invités à dénoncer le culte de la personnalité et la répression des années précédentes.
20:42 Des personnalités, emprisonnées sous Staline, sont réhabilitées par Khrouchev.
20:47 Dans les domaines de la musique et de la peinture, les autorités font également preuve d'une certaine ouverture.
20:53 Cependant, cette révolution culturelle a ses limites, le chef du Kremlin cherchant à adopter une position d'équilibre entre les artistes conservateurs et les libéraux.
21:03 Surtout, il n'a jamais renoncé à organiser et à encadrer le monde artistique.
21:07 Nouriev faisait partie de la troupe soviétique à l'époque, il faisait une tournée européenne, propagande oblige, mais hyper encadrée, donc suivi toujours à l'hôtel, etc.
21:18 Et il devait partir pour le Bourget, Londres. Et comme on savait que dans le milieu, le KGB savait qu'il avait des véléités de s'exiler,
21:29 arrivé, on lui a rien dit, arrivé ici, à l'aérogare où il devait embarquer pour Londres, on lui a dit "non, non, tu changes de destination,
21:38 il y a l'autre avion sur le parking, c'est en Moscou, tu retournes à Moscou".
21:42 Donc, panique à bord, il était là, il s'est mis à courir vers les douanes françaises et il a dit "réfugié politique".
21:49 Le KGB courait derrière, c'était trop tard, il avait fait les 10 mètres qui le séparaient de la liberté à l'époque,
21:54 et c'est comme ça qu'il est arrivé à Paris et qu'il est rentré sur Paris avec ses amis.
21:58 Le destin des écrivains russes du XXe siècle est assez exemplaire et il est toujours tragique.
22:04 Soit ils émigraient, comme Bounine, soit ils se suicidaient, comme Mayakovsky, soit ils étaient arrêtés et finissaient dans des camps ou fusillés,
22:13 comme Babel ou Mandelstam, soit ils vendaient leurs armes.
22:17 C'est-à-dire qu'il y a eu des bons écrivains des années 1920 qui ont totalement perdu leur talent parce qu'ils se sont mis au service de l'idéologie.
22:24 Il n'y en a que deux qui sont un peu passés à travers les gouttes, si on peut dire, mais qui ont eu des desseins tragiques quand même.
22:31 C'est Anna Akhmatova, dont le fils a été arrêté plusieurs fois, le mari fusillé, et Pasternak,
22:37 qui lui était quand même déjà un poète très reconnu en Occident et qu'on n'a pas osé toucher jusqu'au Dr Givago.
22:43 L'affaire Pasternak est à cet égard exemplaire de cet état d'esprit et des limites du dégel culturel sous Khrouchchev.
22:49 Boris Pasternak reçoit en effet le prix Nobel de littérature en 1958,
22:54 mais se trouve contraint par les autorités soviétiques d'y renoncer.
22:58 L'arrivée au pouvoir de la nouvelle équipe dirigeante menée par Brezhnev marque cependant un tournant dans le domaine culturel.
23:05 Face à ce qu'il faut bien appeler un retour en arrière par rapport aux années Khrouchev et à un lent immobilisme de la société,
23:12 des manifestations de désaccord commencent à apparaître, donnant naissance au phénomène de la dissidence.
23:17 L'une des manifestations les plus emblématiques de ce phénomène est le geste de protestation le 25 août 1968
23:25 en pleine place rouge de huit personnes contre l'intervention soviétique en Tchécoslovaquie.
23:30 Deux ans plus tôt en février 1966 s'était tenu le premier procès politique public de l'ère post-stalinienne.
23:38 Les formes de contestation les plus actives se développent principalement dans les milieux de l'intelligentsia créatrice,
23:44 des croyants et de certaines minorités nationales, tous étroitement surveillés par le KGB.
23:50 Le sort qu'il aurait systématiquement réservé par le pouvoir en place demeure quasiment inchangé pendant toute la période brezhnevienne.
23:58 Arrestations, internements, expulsions avec perte de la nationalité soviétique.
24:03 Revues littéraires, théâtres, cinémas et mondes des sciences sont strictement encadrés et sommés de ne pas dévier des normes définies par le parti.
24:11 Vers la fin de la vie de Staline, des statisticiens, des sociologues considèrent qu'à peu près 30% de toute la population soviétique
24:24 était mêlée d'une façon ou d'une autre au goulag.
24:27 Soit ils y sont passés eux-mêmes personnellement, soit ils avaient de la famille la plus proche au goulag.
24:35 Les individus ou les groupes représentant la dissidence ne sont ni homogènes, ni véritablement organisés.
24:43 S'ils n'ont pas officiellement de chef de file, deux grandes figures emblématiques se détachent cependant,
24:48 qui permettent au cours des années 70 à la dissidence de se faire reconnaître à l'étranger.
24:54 Le premier n'est autre qu'Alexandre Solzhenitsyn, expulsé du RSS en février 74,
25:00 après avoir obtenu le prix Nobel de littérature en octobre 70 et publié en 73 l'archipel du goulag.
25:07 Le physicien Andrei Sakharov est la deuxième grande figure de la dissidence.
25:12 Créateur du Comité pour la défense des droits de l'homme et la défense des victimes politiques en 1970,
25:18 il est assigné à résidence à Gorky et étroitement surveillé par le KGB à partir de 1980,
25:24 après avoir exprimé de nombreuses critiques contre les autorités de son pays.
25:28 Solzhenitsyn et Sakharov c'était effectivement les deux grandes figures emblématiques de ceux qui résistaient,
25:35 de ceux qui résistaient moralement, qui essayaient de ne pas mentir.
25:39 Comme a dit Solzhenitsyn, le grand problème de la propagande soviétique et de l'Union soviétique, c'était le mensonge.
25:46 Donc eux essayaient de dire réellement ce qui se passait et de ne pas s'en laisser imposer.
25:52 Et comme ils étaient tous les deux assez connus, enfin connus en Occident, c'est une protection, on osait moins y toucher.
26:02 En revanche ceux qui n'étaient pas connus, eux ils se faisaient arrêter et envoyer dans les camps.
26:07 Il y avait moins de scandales autour d'eux.
26:11 C'est pas parce que moi j'accrocille je me suis retrouvé au goulag,
26:15 c'est parce que moi j'accrocille au goulag, j'ai eu enfin l'occasion d'avoir de l'information,
26:22 comment ça fonctionnait ce système de soi-disant justice sociale.
26:27 La justice sociale ça me passionne toujours.
26:30 Tout simplement grâce au goulag, grâce au goulag, j'ai réussi à comprendre que le marxisme-lénisme étant une chose de toute évidence utopique,
26:41 ça ne peut pas être réalisé.
27:05 À la mort de Brejnev en novembre 1982, Yuri Andropov, à la tête du KGB depuis 1967, lui succède.
27:13 Malade, il décède 16 mois plus tard, le 9 février 1984, non sans avoir initié un certain nombre de réformes,
27:21 notamment en matière de lutte contre la corruption.
27:24 Le pouvoir revient à Konstantin Tchernenko, disciple de Brejnev, qui meurt dès le 10 mars 1985.
27:31 Mirail Gorbatchev, 54 ans, est alors élu secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique.
27:38 En quelques mois, le nouvel homme fort du Kremlin va contre toute attente
27:44 initier une immense révolution idéologique, politique, économique et sociale en URSS,
27:49 bouleversant de fond en comble l'ensemble des structures étatiques et économiques en place depuis 1917.
27:55 Dès sa nomination, Gorbatchev énonce deux mots d'ordre qui guideront son action.
28:00 La glasnost, tout d'abord, ou transparence, se veut une libéralisation de la parole
28:06 par l'assouplissement de la censure et un accès facilité à l'information.
28:10 Une des mesures les plus importantes qu'il a prises, c'est ce qu'on a appelé la glasnost,
28:14 c'est-à-dire qu'il a levé plus ou moins la censure et il a permis à des gens de s'exprimer, de critiquer.
28:23 La perestroïka, ensuite, ou restructuration.
28:26 Elle a pour ambition de réformer un système économique et social à bout de souffle
28:30 par le développement de l'autonomie des entreprises et l'initiative privée.
28:34 Il ne voulait pas mettre à bas le communisme en tant que tel, l'idée du stalinisme qui a été critiquée
28:40 et au début on n'avait pas le droit de toucher à Lénine et aux idées de Lénine et des bolcheviques.
28:44 C'est petit à petit qu'on a commencé à critiquer le système en lui-même tel qu'il était au départ.
28:51 En décembre 1986, Gorbatchev annonce à Andrei Sakharov qu'il est autorisé à quitter son exil à Gorky et à rentrer à Moscou.
29:00 Pour beaucoup, c'est le signal tant attendu de la fin de la dissidence.
29:04 Les geôles du goulag se vident peu à peu de leur détenu politique,
29:08 tandis que les anciennes victimes des procès staliniens sont réhabilitées.
29:12 En abolissant le monopole du parti sur la télévision, la radio et la presse,
29:17 Gorbatchev déclenche un véritable raz-de-marée médiatique.
29:20 En quelques mois, agences de presse indépendantes, radios privées et journaux contestataires envahissent les ondes et les kiosques soviétiques.
29:28 Dans le même temps, Gorbatchev s'attache à renforcer son pouvoir et à réduire l'influence des éléments les plus conservateurs du parti.
29:36 Le 1er octobre 1988, il se fait élire chef de l'État par le Soviète suprême,
29:42 puis met en place, en mars 1990, un régime présidentiel,
29:46 tandis qu'est abrogé le rôle dirigeant du parti et ouverte la voie au multipartisme.
29:52 Il devient le premier président de l'URSS, élu pour cinq ans.
29:57 En politique extérieure, Gorbatchev se lance dans une vaste offensive de charme vis-à-vis de l'Occident.
30:03 Il fait le tour des capitales européennes, subjuguant ses interlocuteurs par son charisme et sa volonté réformatrice.
30:10 Les médias occidentaux parlent alors à son propos de « Gorbimania ».
30:15 En 1987, il se rend pour la première fois aux États-Unis,
30:19 où il signe un traité de limitation des missiles, suivi bientôt par des accords de réduction des armements nucléaires.
30:25 En février de l'année suivante, il décide de retirer les troupes soviétiques d'Afghanistan.
30:31 Mais sa décision la plus spectaculaire concerne l'Europe de l'Est.
30:35 Face aux expressions d'indépendance qui émergent tant en Pologne qu'en Hongrie ou en RDA,
30:40 Gorbatchev laisse entendre que l'URSS n'interviendra pas.
30:45 Il y avait véritablement une maturation du peuple qui faisait qu'il était impossible,
30:50 surtout par le fait qu'il n'utilisait pas la violence, de pouvoir briser leur résistance.
30:56 Et c'est là qu'il y a eu l'intelligence de Gorbatchev, c'était précisément de reconnaître le fait accompli.
31:02 Dès lors, tout s'enchaîne, et le processus de démantèlement du rideau de fer est extrêmement rapide.
31:08 Avec la chute du mur de Berlin en novembre 1989,
31:12 et la réunification des deux Allemagnes l'année suivante.
31:16 Malgré son habileté manœuvrière, Gorbatchev se heurte à deux problèmes qu'il ne parviendra jamais à surmonter.
31:22 La gestion des nationalismes au sein de l'URSS, qui regroupe près de 100 nations ou ethnies différentes,
31:28 et le redressement de l'économie soviétique.
31:32 Le 19 août 1991 au matin, un comité d'État pour l'état d'urgence,
31:38 composé de huit membres du parti inquiet des menaces d'éclatement de l'URSS,
31:42 prend le pouvoir et destitue Gorbatchev.
31:46 L'état d'urgence est institué pour six mois, la censure rétablie.
31:50 Devant la résistance populaire qui s'organise autour de Boris Yeltsin, président de la République de Russie,
31:56 le coup d'État fait long feu.
31:58 Ces événements accélèrent brutalement la désagrégation de l'Union soviétique et la décomposition du pouvoir central.
32:06 À la fin de 1991, l'État, né de la révolution de 1917, a vécu.
32:12 Consacrant la faillite d'un système qui, à la mort de Staline en 1953, paraissait plus puissant que jamais.
32:20 Le révélateur de la révolution
32:22 Issu d'une famille modeste, Joseph Vissarionovitch Dugachevili, dit Staline, est né à Gorée en Géorgie le 18 décembre 1878.
32:43 C'est en 1899, après avoir été renvoyé du séminaire, qu'il adhère aux idées marxistes
32:49 et commence sa carrière de révolutionnaire.
32:51 Entré à la direction du parti bolchevique en 1912, il est à plusieurs reprises arrêté,
32:56 avant de participer à la révolution d'octobre 1917.
33:00 Discret et consciencieux, il ne cesse dès lors de prendre l'ascendant sur ses camarades,
33:05 devenant en 1922 secrétaire général du parti.
33:09 À ce poste clé, il s'attache à promouvoir les hommes qui lui sont proches.
33:13 À la mort de Lénine en janvier 1924, il se présente comme son successeur
33:18 et parvient à évincer son principal rival, Trotski, exclu du parti en 1927.
33:24 Contrairement à ce dernier, Staline est partisan de la construction du socialisme dans un seul pays
33:29 et entame de grandes réformes économiques marquées notamment par la collectivisation forcée des campagnes.
33:35 Convaincu que le communisme doit reposer sur la terreur de masse,
33:39 il lance un grand mouvement d'épuration de la société, organisant des purges sanglantes
33:44 et étendant le système concentrationnaire avec la création du goulag au cours des années 30.
33:49 En août 1939, il n'hésite pas à s'allier avec Hitler par le pacte germano-soviétique
33:55 et à collaborer avec les nazis pour le partage de la Pologne.
33:59 À la suite de l'attaque allemande du 21 juin 1941,
34:02 il joue habilement sur la fibre patriotique de la population,
34:06 évitant sa propagande sur le thème de la Russie éternelle.
34:09 Il faut savoir qu'il y avait des millions d'individus au goulag, on l'a su après,
34:15 mais quand la Russie a été attaquée, c'était des patriotes.
34:21 Beaucoup d'entre eux ont demandé d'aller combattre les nazis pour sauver la patrie.
34:27 Pas tellement pour sauver Staline ni le communisme,
34:31 la majorité d'entre eux étaient anticommunistes, mais pour sauver la patrie.
34:35 C'est particulier.
34:37 L'héroïsme des troupes soviétiques pendant le conflit
34:40 et la victoire finale des alliés lui confèrent une gloire et une légitimité internationales.
34:46 C'était un dictateur sanguinaire, mais là au moins, pour nous,
34:53 qui sommes là les hommes de la liberté,
34:57 quand même, volontairement, involontairement, il nous a sauvés la vie.
35:02 Procédant dès la fin des années 40 à la soviétisation de l'Europe de l'Est,
35:07 Staline renforce son pouvoir en ordonnant une très sévère répression,
35:11 notamment vis-à-vis des minorités nationales et des intellectuels.
35:15 Vivant dans la hantise permanente du complot,
35:18 Staline meurt le 5 mars 1953 d'une congestion cérébrale.
35:29 Né le 17 avril 1894 au sein d'un milieu paysan,
35:33 Nikita Khrouchev est un pur produit de l'appareil stalinien.
35:37 Après avoir travaillé comme ouvrier à justeur dans ses jeunes années,
35:41 il participe à la révolution d'octobre 1917.
35:44 Il bénéficie par la suite de l'aide accordée aux membres du Parti communiste
35:48 et devient ingénieur.
35:50 En 1934, il intègre les instances du Comité central,
35:54 avant d'être promu de 1935 à 1937 Premier secrétaire de la région de Moscou.
36:00 Premier secrétaire du Parti communiste d'Ukraine à partir de 1938,
36:04 il joue un rôle important dans les plurges ordonnées par Staline au cours de cette période.
36:09 Khrouchev exerce comme commissaire politique au front lors de la Seconde Guerre mondiale,
36:14 avant d'être Premier secrétaire de la région de Moscou puis membre du Politburo.
36:18 À la mort de Staline en mars 1953, il fait partie des héritiers présomptifs
36:23 et obtient la direction du secrétariat du Comité central.
36:27 À ce poste stratégique, il parvient à nommer ses partisans au sein des instances du Parti
36:32 et ainsi à éliminer ses deux principaux rivaux, Malenkov et Molotov.
36:37 Lors du XXème congrès du Parti communiste, en février 1956,
36:42 il dévoile un rapport dénonçant les crimes de Staline, ouvrant la voie à la déstalinisation.
36:48 Prenant la coexistence pacifique avec les États-Unis,
36:52 Khrouchev effectue de nombreux voyages à l'étranger, où sa popularité grandit,
36:56 comme en témoigne le surnom de "Monsieur K", qui lui est donné par la presse étrangère.
37:00 Il apparaît dans cette crise de Cuba pour la simple et bonne raison que les missiles
37:04 que les États-Unis découvrent par photographie aérienne à Cuba sont d'origine soviétique.
37:09 Donc on apprend que finalement les Russes équipent, livrent des missiles soviétiques, nucléaires, aux Cubains.
37:16 À partir de là, Kennedy saisit l'opinion publique en adressant le 22 octobre 1962
37:24 un ultimatum à Khrouchev en lui demandant de retirer ces missiles de Cuba.
37:28 Sinon, effectivement, on peut se diriger vers des représailles nucléaires,
37:32 d'où cette intervention télévisée assez forte et inédite.
37:35 C'est tout le rôle de l'image dans les États-Unis des années 60,
37:39 Kennedy à la télé dans un rôle très magistral, qui prend en partie l'opinion publique
37:42 et qui annonce au monde entier que Cuba possède des missiles soviétiques.
37:47 À partir de là, également, Khrouchev ne cède pas et la crise va durer comme ça encore 4 à 5 jours
37:54 jusqu'à son dénouement assez intelligemment, on va le dire, les deux hommes sont intelligents.
37:59 Kennedy et Khrouchev savent très bien qu'ils ne peuvent pas déclencher l'un et l'autre,
38:02 ne peuvent pas appuyer sur le bouton qui va déclencher l'arme nucléaire.
38:04 Un arrangement est trouvé entre les deux puissances et à partir de là,
38:08 la guerre froide rentre dans une nouvelle étape qu'on appelle la détente.
38:11 Cependant, sa gestion de la crise de Cuba lui est fortement reprochée par la vieille garde du parti.
38:17 En octobre 1964, il est contraint à la démission par ses collègues du Présidium.
38:22 Dès lors, il se retire dans une dacha au cœur de la capitale moscovite où il décède le 11 septembre 1971.
38:30 Léonide Brejniev présente un parcours politique relativement semblable à celui de Khrouchev.
38:40 Fils d'un ouvrier russe, il suit une formation pour adulte et devient ingénieur.
38:45 Entré au parti en 1931, il participe au second conflit mondial en qualité de commissaire politique au front.
38:52 Après guerre, il travaille à côté de Khrouchev, son mentor, à la reconstruction de l'Ukraine.
38:57 Après avoir intégré le comité central en 1952,
39:01 il est nommé chef du directoire politique de l'armée et de la marine à la mort de Staline.
39:05 En mai 1960, il obtient le titre très symbolique de président du Présidium du Soviète suprême, c'est-à-dire de chef de l'État.
39:14 En octobre 1964, Brejniev prend part, avec Alexis Kosygin et Nikolai Podgorny, au complot qui renverse Khrouchev,
39:23 et devient premier secrétaire du parti.
39:26 Il s'impose peu à peu comme la figure centrale du groupe dirigeant
39:30 et fait l'objet à partir des années 1970 d'un véritable culte de la personnalité.
39:35 En 1976, Brejniev est nommé maréchal de l'URSS et président du Conseil de défense de l'État,
39:42 ce qui fait de lui le chef suprême des armées soviétiques.
39:46 L'année suivante, il cumule les fonctions de premier secrétaire du parti avec celles de chef de l'État.
39:52 Sur le plan diplomatique cependant, Brejniev développe une activité en direction du Tiers-Monde.
39:58 La politique de détente engagée avec les États-Unis est cependant compromise à partir de 1979
40:04 avec l'intervention soviétique en Afghanistan.
40:07 Victime d'une crise cardiaque en mars 1982, Brejniev décède en novembre de la même année.
40:23 Né le 2 mars 1931, Mirail Gorbatchev est issu d'un milieu paysan du Nord-Caucase.
40:29 Après des études de droit, il adhère au Parti communiste en 1952.
40:33 Dix ans plus tard, il devient le dirigeant du parti de la ville de Strabopol.
40:38 Remarqué par Yuri Andropov, il est élu au comité central en 1971
40:43 et au politburo en 1980 à seulement 49 ans.
40:47 À la mort de Konstantin Tchernenko en mars 1985, il est élu secrétaire général du Parti communiste de l'URSS.
40:55 Désireux d'impulser des réformes très profondes,
40:58 il met en place la politique de glasnost ou transparence et de perestroïka ou restructuration.
41:05 Les dissidents sont libérés des geôles du goulag,
41:08 tandis que pour la première fois, une presse indépendante voit le jour.
41:12 Passant des accords de réduction des armements nucléaires,
41:15 il s'engage dans une politique de détente spectaculaire vis-à-vis du camp occidental.
41:20 Après avoir retiré les troupes d'Afghanistan,
41:23 il ne s'oppose pas au démantèlement du rideau de fer en 1989
41:27 et donne son aval à la réunification des deux Allemagnes.
41:31 Gorbatchev s'attache également à renforcer son pouvoir,
41:34 se faisant élire chef de l'État par le Soviète suprême en octobre 1988
41:39 et président de l'URSS en mars 1990.
41:43 Dans le même temps, il reçoit le prix Nobel de la paix
41:46 pour sa contribution à la fin de la guerre froide.
41:50 Gorbatchev est destitué le 19 août 1991
41:54 par un putsch mené par les éléments les plus conservateurs du parti.
41:58 Après l'échec de cette tentative de coup d'État,
42:01 les républiques du RSS déclarent une à une leur indépendance,
42:04 contraignant Mirail Gorbatchev à démissionner de son poste de président d'un pays
42:08 qui a cessé d'exister le 25 décembre 1991.
42:13 Né le 11 décembre 1918,
42:21 Alexandre Solzhenitsyn est d'abord élève à l'Université des sciences de Rostov,
42:25 puis devient professeur de mathématiques.
42:28 Pendant la Seconde Guerre mondiale, il sert comme artilleur dans l'Armée rouge
42:32 avant d'être condamné à l'issue du conflit à huit ans de travaux forcés
42:36 pour avoir osé critiquer Staline dans des lettres adressées à un ami.
42:40 Lénine a créé le premier camp dès 1918-1919,
42:45 parce qu'au départ, les bolcheviks pensaient que les prisons allaient disparaître
42:50 puisque l'homme allait se transformer, que tout dépendait de la situation sociale
42:54 et qu'une fois que la justice serait instaurée sur terre,
42:56 il n'y aurait plus de criminels, donc plus de camps et plus de prison.
42:59 Donc au départ, c'était tous des camps de rééducation.
43:02 Et les années passant, ils se sont aperçus que ça ne marchait pas du tout
43:06 et que les criminels et la criminalité ne disparaissaient pas,
43:10 qu'il y avait des opposants politiques.
43:12 Donc petit à petit, au départ, ils mettaient tout ce qui était opposant politique
43:16 en plus des criminels.
43:18 Et il y a eu de plus en plus d'opposants politiques qui se sont retrouvés dans les camps,
43:22 avec évidemment les criminels de droit commun aussi, qu'ils mélangeaient d'ailleurs.
43:26 Réhabilité par Khrouchev en 1956, Solzhenitsyn obtient en 1962
43:32 l'autorisation de publier son ouvrage « Une journée d'Ivan Denisovich »,
43:36 le récit de la vie au camp d'un simple paysan dans la revue soviétique Novy Mir.
43:41 Le retentissement de ses écrits est alors mondial.
43:44 Dans les années suivantes, il est de plus en plus difficile de publier ses œuvres en URSS,
43:49 notamment à la suite de l'arrivée au pouvoir de Léonide Brejnev.
43:55 Après avoir exigé la suppression de toute censure en 1967,
43:59 il est exclu de l'Union des écrivains en 1969 et se retrouve sans revenu.
44:04 En 1970, il est récompensé du prix Nobel de littérature
44:08 et devient alors, avec Andrei Sakharov, la figure emblématique de la dissidence soviétique.
44:14 Son ouvrage, « L'archipel du goulag » sur le système concentrationnaire soviétique,
44:18 est publié en France en 1973.
44:21 Cette nouvelle œuvre lui vaut d'être déchue de la citoyenneté soviétique
44:25 et d'être arrêtée puis expulsée du RSS en février 1974.
44:30 En 1994, après la chute du régime soviétique,
44:34 il rentre en Russie où il décède à l'âge de 89 ans le 3 août 2008.
44:47 Né à Moscou le 21 mai 1921, Andrei Sakharov devient physicien comme son père en 1942.
44:54 En 1948, il fait partie d'une équipe de recherche de pointe
44:58 travaillant sur les armes atomiques à l'origine de la bombe à hydrogène soviétique.
45:03 En 1953, il est élu membre de l'Académie des sciences
45:07 et s'affirme comme un opposant à la course aux armements.
45:11 Ardent défenseur de la liberté intellectuelle,
45:14 Sakharov fonde en 1970 le Comité pour la défense des droits de l'homme
45:18 et la défense des victimes politiques, qui milite en faveur des droits de l'homme.
45:22 Distingué en 1975 du prix Nobel de la paix,
45:26 il publie la même année « Mon pays est le monde » où il dénonce la répression en URSS.
45:31 Harcelé par la police et le KGB, il est assigné à résidence à Gorky à partir de 1980
45:37 et n'obtient de revenir à Moscou qu'en 1986 après l'arrivée au pouvoir de Gorbatchev.
45:43 Élu député en mars 1989 au Congrès des députés du peuple,
45:47 il décède quelques mois plus tard, le 14 décembre 1989.
46:09 La conséquence la plus immédiate de l'implosion de l'URSS
46:12 est bien évidemment sa disparition en tant qu'État constitué.
46:16 Le 21 décembre 1991, le parti communiste de l'URSS est dissous par Mikhail Gorbatchev.
46:23 Les 15 républiques qui la constituaient prennent progressivement leur indépendance.
46:28 La Russie est immédiatement reconnue comme l'État continuateur de l'URSS
46:33 dont elle conserve les trois quarts du territoire,
46:36 plus de la moitié de la population, les deux tiers de l'industrie et la moitié de la production agricole.
46:41 Une union politique et économique, la CEI, ou Communauté des États indépendants,
46:47 est fondée en décembre 1991 entre les anciennes républiques soviétiques à l'exclusion des États baltes.
46:53 Les relations entre la Fédération de Russie et certaines des anciennes républiques soviétiques
46:59 sont parfois houleuses, comme avec l'Ukraine,
47:02 quand elle ne débouche pas sur des conflits à l'image de la guerre d'Ossétie du Sud à l'été 2008.
47:07 Il en est de même au sein même de la République russe,
47:10 où certaines minorités, telles que les Tchétchènes, n'hésitent pas à se heurter au pouvoir central
47:15 par le biais d'attentats et d'une véritable guerre de guérillas.
47:18 L'implosion de l'URSS a définitivement mis fin à la guerre froide et à la bipolarisation du monde.
47:30 L'image de l'idéologie communiste s'est dans le même temps effondrée,
47:33 plus particulièrement en Europe,
47:35 où les partis communistes nationaux ont soit changé d'appellation,
47:38 soit perdus la plus grande partie de leur base électorale.
47:41 Les États-Unis se retrouvent désormais la seule grande puissance mondiale.
47:46 L'OTAN, autrefois adversaire irréductible du pacte de Varsovie,
47:50 a depuis 1994 proposé aux anciens pays de l'Est et ex-républiques de l'URSS
47:56 l'adhésion à un partenariat pour la paix, prélude à un élargissement de l'Alliance.
48:01 Dès 1999, trois anciens satellites de l'URSS,
48:07 la Hongrie, la Pologne et la République tchèque, sont intégrés dans l'OTAN,
48:11 bientôt suivis par sept nouveaux États,
48:13 l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie,
48:19 qui adhèrent en mars 2004.
48:21 L'adoption de l'économie de marché et le démantèlement des entreprises d'État en Russie,
48:26 comme dans la plupart des autres anciennes républiques de l'URSS,
48:29 se sont traduits par une paupérisation des classes moyennes et des personnes âgées
48:33 sur fond de chaos économique.
48:35 Tandis qu'une minorité est parvenue à bâtir des fortunes considérables
48:40 grâce à l'exportation des ressources naturelles, notamment le pétrole et le gaz.
48:46 Ces nouveaux oligarques, souvent issus des anciennes classes dirigeantes du parti,
48:50 se livrent aujourd'hui encore à des luttes intestines parfois violentes.
48:54 Enfin, la religion orthodoxe, autrefois persécutée par le régime soviétique,
48:59 a fait un retour en force parmi la population russe,
49:02 au même titre que l'islam au sein des anciennes provinces musulmanes de l'URSS.
49:08 A la mort de Staline en mars 1953, la nouvelle équipe dirigeante soviétique
49:13 se montre soucieuse de restaurer la légalité socialiste
49:16 et de mettre fin au régime de terreur des années précédentes.
49:19 Cette politique de détente économique, sociale et diplomatique
49:22 trouve son prolongement dans la déstalinisation, initiation de la démocratie,
49:26 et la démocratie de l'État.
49:28 La démocratie, c'est-à-dire la démocratie de l'État,
49:31 est une politique de déstalinisation,
49:33 et la démocratie, c'est-à-dire la démocratie sociale et diplomatique,
49:37 trouve son prolongement dans la déstalinisation,
49:40 initiée par le nouvel homme fort du Kremlin, Nikita Khrouchev, en février 1956.
49:44 Le choc provoqué par les révélations rendues publiques
49:47 sur les crimes de Staline et son incompétence est considérable en URSS.
49:51 Dans les pays de l'Est, des émeutes antisoviétiques éclatent en Pologne et en Hongrie,
49:55 tandis que certains dirigeants manifestent leur désapprobation
49:58 vis-à-vis de cette déstalinisation brutale.
50:01 La démocratie, c'est-à-dire la démocratie sociale et diplomatique,
50:04 est une politique de déstalinisation,
50:06 et la démocratie, c'est-à-dire la démocratie sociale et diplomatique,
50:09 est une politique de déstalinisation brutale.
50:12 La démocratie, c'est-à-dire la démocratie sociale et diplomatique,
50:15 est une politique de déstalinisation brutale.
50:18 La démocratie, c'est-à-dire la démocratie sociale et diplomatique,
50:21 est une politique de déstalinisation brutale.
50:24 La démocratie, c'est-à-dire la démocratie sociale et diplomatique,
50:27 est une politique de déstalinisation brutale.
50:30 Une nouvelle équipe collégiale prend les rênes du pouvoir
50:33 et s'attache à reconstruire le parti sur le modèle stalinien.
50:36 Léonide Brejnev mène une politique marquée par la stabilité et l'immobilisme.
50:41 À la fin des années 1960 et tout au long des années 1970,
50:45 émerge le phénomène de la dissidence durement réprimée par le régime.
50:49 Parmi les individus et les groupes contestataires les plus actifs,
50:52 les personnalités d'Alexandre Sodjanitsyn et d'Andrei Sakharov
50:56 acquièrent un grand prestige à l'étranger.
50:59 Après la mort de Brejnev en novembre 1982,
51:03 s'ouvre une période de transition qui voit se succéder
51:06 deux dirigeants âgés et malades, Yury Andropov et Konstantin Tchernenko.
51:11 En mars 1985, Mikhaïl Gorbatchev est élu secrétaire général
51:15 du Parti communiste de l'Union soviétique.
51:18 Dès sa prise de fonction, il entreprend des réformes radicales
51:21 du point de vue idéologique, politique, économique et social
51:24 connues sous les noms de Glasnost et Perestroïka,
51:26 qui ont pour objectif de sauver un système soviétique en stagnation profonde.
51:31 La censure s'assouplit, la dissidence prend progressivement fin
51:34 avec la libération des détenus politiques,
51:36 l'autonomie des entreprises et l'initiative privée sont encouragées.
51:40 Il engage un réel processus de désarmement et joue un rôle décisif
51:43 dans le démantèlement du rideau de fer en 1989-1990.
51:48 Il ne parviendra jamais à régler la gestion des nationalismes
51:51 au sein de l'URSS et le redressement de l'économie soviétique.
51:55 Le 19 août 1991, au matin, un putsch militaire le destitue et prend le pouvoir.
52:01 Mais face à la résistance populaire qui s'organise autour de Boris Eltsin,
52:05 président de la République de Russie, le coup d'État fait long feu.
52:08 Ces événements accélèrent brutalement la désagrégation de l'Union soviétique
52:12 et la décomposition du pouvoir central.
52:14 Fin 1991, l'URSS n'existe officiellement plus.
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52:26 Je suis un délire.
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52:36 Le pouvoir est pour tout.
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52:42 J'ai un rêve.
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52:54 Le pouvoir est pour tout.
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53:00 J'ai un rêve.
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